C’est un drame ! Allez reconnaissez-le, alors que la majeure partie des sites web de l’internet reposent sur des outils de gestion de contenu (CMS en anglais), leur utilisation relève du casse-tête. Ceci est dû à de très graves problèmes d’utilisabilité. A ce sujet, le très respectueux e-Content Mag vient de publier un très bon article : Applying Usability Principles to Your CMS. Le point de vue de l’auteur y est fort juste et se fonde sur plusieurs constats qui expliquent cette situation :
- Les éditeurs d’OGC résonnent en termes de fonctionnalités alors que les utilisateurs résonnent en termes de tâches. D’où des petites frictions au niveau de la prise en main.
- Les débutants sont bien trop souvent confrontés à des interfaces qui les perturbent. En effet, il est généralement demandé à ces derniers d’effectuer des tâches très simple (mettre à jour un chiffre ou corriger une faute d’orthographe…) alors que l’interface qu’ils ont entre les mains leur offre beaucoup trop de possibilités. D’où difficultés de prise en main, fausses manipulations…
- Les utilisateurs avancés n’y trouvent pas non plus leur compte. Il est en effet trop souvent fait l’amalgame entre utilisation avancée et utilisation fréquente. Plus concrètement, un contributeur chargé de la maintenance journalière d’un site aura besoin d’une interface très simple avec de nombreux raccourcis, alors qu’un administrateur aura plus besoin d’une interface offrant une grande richesse fonctionnelle.
- Les interfaces WYSIWYG sont souvent le talon d’Achille des OGC car même s’ils autorisent des possibilités très riches de mise en forme, ils ne retranscrivent généralement mal le rendu final d’une page (le look & feel comme disent les publicitaires).
Plusieurs pistes sont ainsi explorées par l’auteur :
- Mettre en oeuvre des interfaces parfaitement adaptées aux tâches que doivent effectuer les utilisateurs. Ceci implique une grande modularité à l’image de ce que peuvent proposer des outils comme Typo3 ou Mambo.
- Permettre aux contributeurs de se reposer sur des outils qu’ils connaissent déjà. Il existe ainsi des petits modules pour récupérer et nettoyer les contenus rédigés avec Word. De même, la technologie WedDAV permet de faire du glisser-déposer sur le modèle de l’explorateur Windows.
A ce stade de la réflexion, je pense (et l’auteur est bien d’accord avec moi !) que le plus important est d’adopter une approche centrée sur les utilisateurs en étudiant les différents profils de contributeurs (avec la technique des utilisateurs-types) ainsi que de modéliser les tâches les plus courantes (au travers de cas d’utilisation).
Bref, un très bon article qui sera complété par deux autres sur le même thème. Il me tarde de les découvrir…