Ce matin le JDNet a publié un dossier sur le métier d’ergonome : Métier : Web-ergonome. Le dossier très complet mais présente à mon sens une vision un peu trop académique de cette profession. Ou plutôt devrais-je dire discipline car restreindre les praticiens aux personnes diplômées en ergonomie me semble être trop restrictif.
Mon point de vue est le suivant : les sites web ont beaucoup progressé ces dernières années et notamment dans la simplicité et le confort d’utilisation. Il y a 2 ans je vous aurais dis que rendre un site facile à utiliser était un critère de différenciation, un facteur-clé de succès. Aujourd’hui ce n’est plus tout à fait vrai. Au même titre qu’un titre doit être techniquement viable, il doit être simple à utiliser. L’ergonomie n’est plus un facteur-clé de succès mais un facteur-clé d’échec : si votre site est ergonomique tant mieux (d’autres le sont aussi), sinon tant pis (vous pouvez fermer la boutique). Pour pouvoir se différencier, un site doit apporter plus que les autres, le petit quelque chose qui fera la différence.
C’est se que je m’efforce de faire au quotidien dans mon travail : concevoir des sites agréables et utiles mais qui ont un petit quelque chose en plus qui va retenir l’attention des utilisateurs. Les anglo-Saxon appellent ça le Persuasive Design (que l’on pourrait traduire par ergonomie incitative). A savoir un site ou un service en ligne beau, simple, efficace, qui apporte une valeur ajoutée aux utilisateurs… le tout au service d’un objectif bien précis. Cet objectif, c’est la société qui exploite le site ou le service en ligne qui doit le définir : faire des ventes, générer des leads qualifiés, améliorer l’image de marque…
Voilà pourquoi la vision académique de l’ergonome que présente le dossier du JDNet me parait un peu trop restrictive, centrée sur la psychologie. Et je me pose la question suivante : l’ergonomie pour quoi faire ? L’ergonomie (et les disciplines qui lui sont associées : utilisabilité, architecture de l’information, conception centrée sur les utilisateurs…) doivent à la fois être au service des utilisateurs mais également au service des affaires (transaction, transformation, qualification…). C’est la condition pour qu’un site soit réellement un succès.
Ma vision des choses est qu’un concepteur doit avoir une vision un peu plus large et surtout posséder une sensibilité à des pratiques orientées business (marketing, communication…). Je n’aime pas trop le terme business parce qu’il a une connotation un peu vulgaire (faire du pognon), mais depuis l’effondrement du modèle gratuit des services en ligne, c’est une réalité à laquelle nous ne pouvons pas échapper.
Bien évidemment, n’étant pas ergonome de formation (je suis diplômé en marketing), je prêche pour ma paroisse et les ergonomes pure souche s’empresserons de critiquer mon point de vue, c’est de bonne guerre. Qu’importe, c’est mon site et je donne mon avis, vous êtes libre de l’ignorer… ou d’y réfléchir.