Web 2.0 : le putsch des utilisateurs

J’ai déjà eu l’occasion il y a quelques mois de m’exprimer sur le web 2.0 (voir mon précédent billet : Web 2.0 : une première définition ?). Concept décrié s’il en est, le web 2.0 ne fait pas l’unanimité. Essayons de clarifier les choses avec une seconde définition : le web 2.0 se caractérise par une implication bien plus forte des utilisateurs qui vont participer à la valeur d’un site. En d’autres termes, plus il y a d’utilisateurs et plus un site ou service en ligne est intéressant.

Par définition les utilisateurs d’un site ou service en ligne n’ont qu’une fonction : utiliser ce site… ou pas ! Et c’est là où l’on peut parler de révolution pour le web 2.0 : on offre maintenant la possibilité aux utilisateurs de passer du statut de spectateur à celui d’acteur.

En fait, cette révolution avait déjà été annoncée par Tim O’Reilly dans son article fondateur What Is Web 2.0. Le problème c’est que cet article est un peu long et complexe à lire. Je vais donc essayer de simplifier et d’y apporter mes exemples.

Quand les utilisateurs reprennent le contrôle sur le contenu

10 ans que le HTML existe et que les utilisateurs n’ont pas d’autres choix que de cliquer et lire. Seulement 10 ans c’est long, et pour attirer à nouveaux du trafic et drainer de l’attention, il en faut un peu plus. C’est à partir de ce postulat que le web 2.0 entre en scène avec un certains nombre de nouvelles possibilités offertes aux utilisateurs :

  • Créer du contenu grâce aux blogs (Blogger, Typepad vous connaissez ?) ;
  • Modifier du contenu existant à l’aide des wikis (Wikipedia en est la figure la plus emblématique) ;
  • Manipuler du contenu avec la syndication (RSS, Atom, OWL…) ;
  • Structurer le contenu via les folksonomie (del.icio.us, Flickr…).

Quand les utilisateurs décident aussi des fonctionnalités

Il en va de même pour les fonctionnalités. Regarder derrière vous et essayer de vous souvenir d’un événement majeur des années d’or de l’internet : la personnalisation de sa page avec My Yahoo!. Beaucoup copié mais très peu égalé, il aura fallu attendre quelques années avant que l’on nous propose à nouveaux des nouvelles possibilités de paramétrage / personnalisation innovantes :

  • Créer sa page (NetVibes, MySpace, Live, Yahoo! 360°…) ;
  • Modifier le comportement d’une page (grâce aux extensions GreaseMonkey pour Firefox) ;
  • Enrichir un service en ligne en lui ajoutant des extensions (comme les modules de JotSpot) ;
  • Créer son application en ligne à l’aide de composants (à l’image de Ning pour les applications tournant autour des réseaux sociaux).

Et quand le e-commerce s’en mêle…

Nous franchissons un nouveau pas maintenant avec la réappropriation des concepts du web 2.0 par des marchands en ligne. Et là encore les possibilités sont nombreuses :

  • Créer des boutiques éphémères (Woot en est le pionnier) ;
  • Permettre aux utilisateurs de devenir des prescripteurs (Squidoo et la Shoposphere de Yahoo! Shopping pour les anglophones et Zlio pour les francophones) ;
  • Mettre à conotribution les clients pour enrichir la description d’un produit (Amazon fait ça très bien avec l’ouverture récente d’un wiki pour chaque produit ainsi que la possibilité d‘uploader des documents concernant les produits) ;
  • Autoriser des nouveaux modes de découverte d’un catalogue (la boutique Etsy propose ainsi des modes de navigation surprenant sur la gauche de l’écran).

Et la technologie dans tout ça ?

Quoi la technologie ? Qui vous parle de technologie ici ? Certainement pas moi, je ne vous parle que d’usages.

Conclusion

Le fin mot de l’histoire : que vous le vouliez ou non, le web 2.0 est là et c’est du concret. Alors bien entendu il y aura toujours des sceptiques et des critiqueurs, mais c’est parce qu’ils n’ont pas pris le temps de tester tous ces services. Et puis comme dit le proverbe : il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.