Quels enseignements peut-on tirer du rachat de YouTube par Google ?

Très grosse surprise cette nuit avec l’annonce officielle du rachat de YouTube par Google. Bon OK, très grosse surprise surtout pour moi puisque ma prédiction de la veille était fausse (il faut vraiment que je change d’indic…).

Plus sérieusement, la nouvelle a de quoi surprendre : 1,65 milliards de dollars, la somme est colossale. A partir de là, quels enseignements peut-on en tirer ?

1/ Nous entrons dans un nouvel âge d’or de la publicité en ligne

J’ai fais mes comptes, et ça fait une sacrée somme : 1 milliard de $ versé à MySpace + 1,65 milliards de $ pour YouTube = 2,65 milliards de $ pour pouvoir placer des publicités contextuelles. Waouh ! Cela représente un sacré marché. Entendons nous bien, je ne parle pas de bannières, mais bien de publicités contextuelles. Le défi à relever par Google va maintenant être de finaliser son moteur d’analyse pour pouvoir extraire des vidéos le contexte et y accoler des publicités contextualisées. C’est un sacré challenge, mais rien n’est impossible pour Google. A votre avis, vont-ils oser mettre des liens sponsorisés juste en dessus des vidéos encapsulées ?

2/ Les producteurs se défendent comme ils peuvent

Un accord signé à la va-vite avec Universal et zou, le rachat est signé. Je ne sais pas comment vous interprétez ça, mais moi je pense que les producteurs de contenus vidéos essayent tant bien que mal de récupérer les miettes d’un marché qui leur échappe complètement. Pour s’en convaincre, il suffit de voir ce qui s’est produit avec Napster : sitôt le service fermé, une multitude d’autres sont venus le remplacer. Voilà pourquoi les producteurs ne voulaient pas s’en prendre à YouTube ou Dailymotion : si les échangent ne se font plus sur ces plateformes, ils se feront ailleurs. De plus, nous pouvons y voir une tentative des producteurs de se défaire de la domination du iTunes Video Store qui impose ses conditions. Maintenant que les grands acteurs sont en place (Sony avec Revver, Yahoo! avec JumpCut et Google avec Youtube), les grandes manoeuvres vont pouvoir commencer et l’on va très certainement voir pulluler des offres de video-on-demand.

3/ Le web 2.0 a encore beaucoup de surprises à nous réserver

Malgré le scepticisme ambiant (auquel moi aussi j’ai cédé hier), de très gros enjeux pèsent sur les services orientés web 2.0 (partage, publication….). C’est d’autant plus encourageant que les services un peu moins médiatisés du web 2.0 (crowdsourcing, social shopping…) et qui représentent pourtant un potentiel bien supérieur n’ont pas encore été touchés par cette vague d’enthousiasme. Peut-être n’en sommes-nous qu’au début d’une vague de rachats, d’autant plus que Microsoft n’a pas encore dégainé…

Voilà quelques pistes de réflexion pour comprendre et essayer d’analyser à chaud ce rachat. Les prochains jours seront riches de commentaires et analyses plus poussées. Et vous, vous en pensez quoi ?

MAJ (11/10/2006) : Quelques réactions et analyses sur le JDNet : Google-YouTube : ce qu’en pensent les managers du Net (cool, je suis maintenant un manager ;-)).