Univers virtuels : nouveau média ou nouvelle déclinaison du média digital ?

Je prolonge une réflexion sur les univers virtuels déjà entamée avec un précédent billet (Pourquoi je ne crois plus en Second Life). A la lecture des commentaires, je me rends compte que finalement les avis se rejoignent : il y a ceux qui n’ont jamais cru en Second Life, et ceux qui pensent que Second Life est un bon début et que les prochaines itérations révèleront le réel potentiel des univers virtuels.

Donc nous sommes tous d’accord en fait : Second Life souffre de trop grosses lacunes pour être réellement viable sur le long terme. Par contre, se pose le paradoxe suivant : si Second Life a connu un tel succès et une telle croissance c’est parce qu’il repose sur des choix technologiques simples, choix technologiques qui maintenant le condamne car l’affluence est trop forte et que les serveurs ne peuvent pas tenir la charge. Quelle ironie !

Du coup, que va (doit ?) il se passer :

  • hypothèse 1, Linden Lab lève une grosse somme d’argent et met en oeuvre de gros moyens pour compenser ces lacunes et “repenser” la plateforme ;
  • hypothèse 2, Linden Lab libère le code source de Second Life et la communauté se charge de refondre et d’assainir ce bazar ;
  • hypothèse 3, Second Life se fait racheter par un gros acteur qui apporte son soutien logistique et financier pour redresser la barre (si c’est Google, je vais encore devoir assumer mes prises de positions précédentes, en rapport à l’affaire YouTube).

Dans tous les cas de figure, Second Life doit faire sa révolution technologique pour pouvoir grossir sur des bases saines.

Mais n’oubliez pas qu’il existe d’autres univers virtuels (dont j’ai déjà parlé) et qui présentent un intérêt certain. Un intérêt pour quoi ? Un intérêt pour faire… plein de choses qui sont encore à définir. Tellement de choses, que l’on pourrait presque les considérer comme des médias à part entière.

Au fil des décennies, l‘homo sapiens (du moins celui des pays développés) à ainsi évolué dans ses attentes vis à vis des médias : la télévision lui servait à se distraire, puis l’internet lui a servit à s’informer et maintenant les univers virtuels lui servent à s’évader et à faire des rencontres. A chacune de ces attentes correspond un média, car l’un n’a pas remplacé l’autre, ils se complètent.

J’anticipe donc un avenir proche où cohabiteront la télévision, l’internet, les jeux vidéo et les univers virtuels. Ces derniers n’étant pas réellement un nouveau média mais plutôt une nouvelle forme d’expression qui correspond à des attentes différentes. En ce sens, les univers virtuels sont en quelque sorte une nouvelle déclinaison du média digital. Ou peut-être une nouvelle forme des communautés en ligne ?

Mais peut-être avez-vous une autre interprétation…