Le cabinet Andreson Analytics a récemment publié les résultats d’une étude réalisée auprès de 600 membres du “Marketing Executives Networking Group” dont l’objectif était d’identifier les tendances 2008 du marketing : First Annual Survey of Top Marketing Trends for 2008 (fichier PDF).
Les résultats sont très intéressants et notamment ce classement des priorités :
Oui vous avez bien lu, les professionnels du marketing prévoient un retour aux bases du marketing (positionnement, proposition de valeur, ciblage…). Peut-être pouvons-nous interpréter ça comme la fin des dérives du type buzz marketing et autres widget marketing ? Après tout le marketing est une science (quasi)exacte avec des outils rigoureux et des pratiques parfaitement maitrisées. Qui a dit qu’une simple vidéo virale suffisait à remonter les ventes et l’image d’une marque de façon durable ? Certainement pas moi. Plus d’infos ici : What Are Marketers Thinking?
Des résultats qui sont néanmoins à modérer avec d’autres tendances comme celles là :
(via Blog Web Marketing)
Une tendance qui pourrait faire du bien pour un temps au grand n’importe quoi qui règne parfois en matière de vente et de promo, ne serait-ce que pour l’iPhone dernièrement, que certaines enseignes ont vendu comme du poisson frais sur un étalage de marché. Quid du brand essence ? du positionning ? Ces core values du marketing et branding ont été pas mal polluées je trouve, ça fait probablement partie du fait qu’Internet a perdu son fragile équilibre vision/application ces dernières années.
Mais je reste dubitatif sur ces chiffres, ça ne sera certainement pas aussi évident, surtout que de nombreux trends sont liés à l’actualité politique qui sera importante aux States en 2008 notamment.
Personellement je suis pour le retour à la “réclame” pure et dure : “Les haricots c’est bon mangez en !”, “La pommade de l’abbé Soury guérit tout. Achetez la.”
On y revient : “OS X léopard est révolutionnaire”. Comme ça, pouf. Ou les alicaments qui soignent tout sauf la mort…
Effectivement, on se rapproche des bases, ça ferait du bien de les repenser un peu. Mais on rirait moins…
Pour ma part, je pense que ces tendances tiennent à la maturité des clients d’agences de communication :
– d’un côté des clients ne connaissant absolument pas Internet et qui vont demander des campagnes “magazines” (c-a-d des campagnes Internet basées sur des articles de magazines de pub lus le matin même). C’est à ce moment que l’agence va sortir le show new-marketign : Viral, buzz, street, guerilla, etc. Le client signe, l’agence réalise, et lui fait une belle pirouette en lui présentant les chiffres (“rhooo, vous avez vu comme ça a bien marché cette campagne ? Les internautes sont restés 4 minutes sur chaque page, mieux que la tv, hein ? bon, ok, le chargement de la page durait 5 minutes, mais bon…”)
– d’un autre côté les clients matures, ayant déjà expérimenté beaucoup de formes /supports de communication et qui en reviennent aux fondamentaux : c’est quoi la marque, c’est quoi la cible, c’est que les axes de communication, c’est quoi l’idée, etc. Ensuite, c’est à l’agence de proposer une déclinaison de la stratégie sur les supports appropriés.
Si les clients deviennent matures et retournent aux bases du marketing, nous (les agences) ne pouvons que nous en féliciter. Nous allons enfin bosser sur des stratégies déclinées sur Internet et pas sur des briefs “il-me-faut-un-site/une vidéo virale/un advertgame/un réseau social”.
Tout à fait, ce retour aux sources va permettre à la profession de travailler sur des fondamentaux plus sains :
– plus proche des cibles (besoins, contraintes, motivations, freins) ;
– plus porche du marché (études concurrentielles poussées, leviers de différentiation réels, USP…).
/Fred
La ligne que je trouve la plus interessante moi est bien celle ci :
“Multicultural/ethnic issues”
En prenant en compte le retard organique de l’Europe sur les US disons que dans 2-3 ans on en est là en France !!
Je trouve également intéressant ce retour aux valeurs du marketing. Avec Internet on a eu l’impression de tout découvrir et souvent on en a oublié les fondements. Exemple : le mass mailing. Impensable autrefois pour un VADiste (3 Suisses par exemple) de ne pas segmenter son fichier et de ne pas adresser des offres différentes à chaque typologie de client (ah la RFM…). Avec l’e-mail tout était plus simple, moins cher mais … à force les taux baissent et seul un recours à l’e-mail marketing (tiens le retour de “marketing”!) peut faire augmenter les taux.
Pour conclure, je trouve que la belle place de la SEO est également intéressante à noter.
Pour être exhaustif au niveau des sources, le graphique provient de http://www.emarketer.com.
Une bonne journée commence toujours par la lecture de cette Newsletter… et bien sûr du blog fredcavazza.wordpress.com. ;)
Comme quoi il n’est pas nécessaire d’aller chercher très loin, restons simple!