Je vous propose de découvrir un concept qui me tient à cœur : la simplexité (contraction de simplicité et complexité). Pour faire simple, la simplexité est un art qui consiste non pas à simplifier un produit complexe, mais plutôt à rendre à priori simple un produit qui ne peut pas être simplifié sous peine de ne pas remplir sa fonction.
La première fois que j’ai entendu parler de ce terme c’était chez Renault où un réel effort est déployé pour améliorer le confort d’utilisation et la lisibilité des tableaux de bord (SVP pas de troll dans les commentaires). Mais cette notion s’applique à de multiples domaines comme le design (exemple ici : Quand les constructeurs de l’EGP misent sur le design), l’art (notamment avec des artistes comme Constantin Brâncuşi) ou encore le managment (Manager soyez dans l’art de la simplexité).
C’est d’ailleurs de ce dernier article que je tire une première définition : “Art qui consiste à rendre simple les choses compliquées et à vulgariser le monde dans le but de le mettre à la portée de tous“.
Appliquée à la conception d’interfaces web, qu’est-ce que ça pourrait bien donner ? Voilà ce que je vous propose : “Une interface à la simplicité apparente pour un service à la complexité induite“.
Illustration avec Gmail et son interface de rédaction d’un email : les options sont nombreuses (car c’est comme ça que les systèmes de messagerie fonctionnent) mais les équipes de Google ont trouvé l’astuce en masquant un maximum de choses.
Regardez bien cette copie d’écran, à gauche la version initiale (à l’ouverture de la page) et à droite la version complète (avec toutes les options déployées) :
L’impression de simplicité à l’ouverture de la page est réelle, par contre en cliquant sur différents liens on s’aperçoit que toutes les options sont bien là. Et voilà : simplicité apparent pour un service à la complexité induite.
Et vous, ça vous inspire quoi ?
Pour moi c’est une des définition du design, rien de plus.
Ce mot est bien trouvé mais je doute que le design d’interfaces ait besoin de synonimes.
me aculpa pour les fautes !
Hum intéressant… et l’inverse de la simplexité, c’est la complicité ?
L’exemple montré illustre le principe de “progressive disclosure” qui était l’un des principes de conception du Xerox Star et qui figure depuis longtemps dans les Design Guidelines d’Apple.
Rien de très nouveau…
Pourquoi donner un nouveau nom ??? Au moins ce n’est pas de l’anglais, mais “ergonomie” tout court, voilà qui me conviendrait tout aussi bien.
Je suis d’accord avec Joris sur l’inutilité d’un nouveau mot.
En même temps, les néologismes c’est tellement “hype kikou love, web 2.0 certified”. ;)
Bonjour à tous,
J’ai eu la même réaction que Joris dans un premier temps, c’est à dire : simplexité ne sert à rien et la réelle définition est “ergonomie”. Mais le terme de simplexité est plus précis, l’ergonomie englobe plus de domaines et de principes. De plus, l’ergonomie n’a pas pour but premier de simplifier une interface à complexité induite mais simplement de l’adapter à l’agent en poste devant, dans notre cas l’internaute. L’idée de simplification vient dans un second temps pour moi.
Donc je pense que ce néologisme (temporaire) de simplexité définit un bon axe de réfléxion sur le webdesign.
Qu’en pensez-vous ?
Arnaud
Je cherche d’autres exemples que la “dissimulation” pour arriver à la simplexité du webdesign mais j’en vois pas trop.
Le menu contextuel ou les menus / listes déroulantes reviennent à de la dissimulation. Un bon exemple avec Songza (http://www.songza.com/).
J’ai fais de la simplexité, il y a plus de 2 ans, sans le savoir sur le site http://www.emif.fr pour le module “Nous contacter”.
Cliquez sur l’icone en haut à droite du module. Et hop, une zone contact plus étoffée apparait.
J’ai toujours pensé que les fonctionnalités peu utilisés, autrement dit “avancés”, doivent être cachés. Plus on rajoute d’options, moins l’interface est compréhensible au premier abord.
Excellent exemple avec GMail.
-Simon
rien de nouveau…
D’ordre générale (dans la vie, les maths et etc) lorsque vous souhaitez résoudre un problème complexe, on le découpe en plusieurs autres moins complexes pour nous permettre des les appréhender plus simplement un a un.
Pour cela on occulte les autres problèmes le temps d’en régler un.
C’est simplement du “bon sens” appliqué, la complexité vient de la surcharge de notre esprit à appréhender un problème, ce qui est complexe pour chacun d’entre nous peut être simple pour d’autres.
La “Simplexité”, encore un mot commercial pour revendre du vieux sous couvert de nouveau. Il y aura bientôt la Simpletité, le fait de prendre les gens pour des simplets.
Comme souvent il faut gérer des contradictions : des fonctionnalités situées profondément dans l’arbo ne seront pas utilisées et une page trop chargée rebutera l’utilisateur.
La démocratisation des usages passe par la simplexité… L’essor du décisionnel pour tous les managers est passé par un processus de simplification profond (tout en maintenant un haut niveau de fonctionnalités)- non plus que pour le DAF.
Généralement l’ouverture grand public d’une techno pro passe par une simplexification!
Une méthode de la simplexité, consiste à temporiser linéairement l’affichage des options et informations au moment exact où l’utilisateur en a besoin.
Soit automatiquement en affichant des champs cachés quand d’autres ont été complétés, ou à la demande de l’utilisateur via des petits liens “plus d’options”.
C’est très intéressant.
Ils ont caché les outils optionnels pour ne laisser place qu’aux zones obligatoires (To, Subject, Body).
Y’a pas à dire ils savent bosser chez Google.
Attention de ne pas confondre simple avec facile ou complexe avec difficile.
L’ancien prompt DOS était tres simple mais il n’était pas facile pour le débutant.
L’interface Windows était bien plus complexe mais plus facile et intuitive.
Personnellement, je n’aime pas les options cachées des applications de MS Office qu’il faut à chaque fois faire apparaitre en cliquant sur une flèche bas (sauf si on a trouvé l’option pour afficher le menu complet). Une bonne arborescence bien rangé (ni trop large ni trop profonde) demeure essentiel et sans oublier le menu contextuel.
L’écran de gauche semble être un très bon compromis tout en conservant la complexité sans l’afficher dès le 1er niveau.
Très bon exemple choisit.
Selon moi, le fait que cette approche se voit régulièrement affublé de différentes dénomination technico-marketing relève le fait que cette idée n’a toujours pas su devenir réellement une évidence parmis les gentils technicos et autres concepteurs d’interface que nous sommes.
Les tentatives exasperées de quelques esprits bienveillants de nous rappeler que c’est compliqué d’être simple ne devrez pas êtres critiqués selon moi. C’est comme dans la musique, il est plus facile de faire un grosse mélodie lourdingue que 5 notes harmonieuses que tout le monde apprécie.
Un jeu d’équilibre entre ce qui doit apparaitre d’emblé et ce qui doit être discret, entre le visible et l’invisible, entre le connu et l’inconnu.
Je ne connaissais pas la simplexité mais en revanche la méthode du Simplexe ( ou algorithme de Dantzig) existe depuis 47 et est couramment utilisée pour résoudre des pbs de Programmation Linéaire ( je l’ai vue et revu récemment, que ce soit en prépa, en ‘Gde Ecole’ française ou à l’Ateneo de Manila University… etonnant que personne n’ai fait le lien..
Je ne sais pas si l’on doit lui choisir un autre nom. Par contre c’est vrai que cela est différent de l’ergonomie “basique”.
Etant développeur, je suis en train de transformer un de mes logiciels avec cette approche. Je pense que cela ouvre beaucoup de porte notamment pour les utilisateurs ‘plus littéraires’. Mais le temps de développement s’accroit…
Quand on sait que seuls 2% des personnes utilisent les fonctions dites de “recherche avancée” on peut légitimement se demander si l’internaute lambda est à l’aise avec ces fonctionnalités “masquées” par défaut.
Bien vu pour le terme simplexité, je ne connaissais pas.