Quels défis à relever pour Apple et son iPhone 2 ?

Je ne pense pas prendre trop de risques en vous disant qu’une nouvelle version de l’iPhone sera probablement présentée lors du WWDC (la grande messe annuelle de Apple). Au-delà des améliorations de frome (plus petit ? plus fin ?) essayons plutôt de nous intéresser à des problématiques plus structurelles auxquelles Apple devra faire face.

Le modèle économique en question

En tête de liste il y a ce problème de modèle économique : Apple se rémunère à la source en ponctionnant 20% des revenus des opérateurs. Sur le papier c’est diabolique, dans la vie réelle c’est un merdier pas possible dans la mesure où Steve Jobs a réussi à se mettre à dos les opérateurs de téléphonie mobile du monde entier : les partenaires parce qu’ils se sentent saucissonnés, les autres parce qu’ils sont frustrés.

Là où ça pose un gros souci, c’est quand la communauté des utilisateurs potentiels se rebelle et quand le jailbreak est massivement distribué : on parle de plus d’1 million d’iPhone qui sont desimlockés, soit un manque à gagner terrifiant. Ceci est d’autant plus grave que visiblement Apple ne parvient pas à “neutraliser” les pirates qui rivalisent d’ingéniosité pour casser les mises à jour en quelques jours.

La rumeur prétend ainsi que le nouvel iPhone serati librement distribué aux opérateurs selon un modèle économique plus traditionnel (cf. Apple va lancer son iPhone 3G).

Vers une course à l’armement technologique ?

Deuxième problème, lorsque l’on fait une entrée aussi fracassante sur le marché, tout le monde vous attend au tournant. Grande est donc la tentation pour Apple de fourrer sa nouvelle version d’améliorations technologiques pour contrer la concurrence. Mais quid de l’expérience utilisateur ? Comment arriver à concilier simplicité d’usage et nouveaux gadgets à gogo : 3G, GPS, vidéo… (cf. Sifting through iPhone 2.0 wish lists) ?

Espérons donc que les ingénieurs de chez Apple sauront garder la tête froide et penser avant tout à l’utilité réelle de telle ou telle fonctionnalité. Exemple flagrant avec la 3G : l’important pour un combiné mobile n’est pas la bande passante maximale théorique (3G+…), mais plutôt le ratio entre bande passante et autonomie. Idem pour la vidéo : embarquer une caméra ne sert à rien s’i n’y a pas les services derrière (montage, hébergement, partage…).

Un écosystème semi-ouvert (ou semi-fermé)

Troisième et dernier point : l’ouverture de la plateforme aux éditeurs externes. Le SDK était un bon  premier pas, mais les premiers retours sont plus que mitigés : Même si les outils proposés offrent de la souplesse aux développeurs (cf. iPhone SDK exceeds developer expectations), Apple impose le mode de déploiement (via iTunes et le catalogue officiel d’apllications) de même que le partage des revenus (cf. iPhone SDK comparison chart). Rien de très neuf dans ce procédé puisque celui-ci est très proche de ce qui se fait au Japon avec l’i-mode.

Pour que l’écosystème de l’iPhone prenne réellement de l’ampleur il faudrait une plateforme encore plus ouverte (notamment pour le déploiment et la gestions des revenus), mais ceci entraîne une remise en cause tout le modèle économique d’Apple (fondés sur le contrôle des revenus). Hors, Steve Jobs a promis de la rentabilité au marché financier, et le marché ne fait pas de cadeaux, donc le patron d’Apple devra honorer sa promesse coute que coute.

Encore une fois c’est sans compter sur la communauté qui n’aime pas trop les système semi-ouverts (ou semi-fermés selon votre point de vue) et propose ainsi des solutions alternatives : The unofficial iPhone SDK: Guide to writing native iPhone applications.

Rajoutez à cela la pression des autres plateformes mobile, Android en tête de liste (cf. L’avenir du mobile sera-t-il aux widgets ?), et vous aurez un secteur des widgtes mobiles en plein ébullition… et un iPhone potentiellement à la traîne.

Vivement lundi !

Bref, tout ça pour dire que tous les yeux du monde mobile seront braqués sur San Fransisco ce lundi matin. Mes prédictions:

  • Un iPhone plus fin avec plus d’autonomie ;
  • La connexion 3G (une belle connerie, mais bon…) ;
  • Une nouvelle version de l’OS qui prenne en charge les applications d’éditeurs tierces ;
  • Un partenariat avec Google pour une prise en charge native de leurs services (Gmail, Calendar…) ;
  • Un nouveau modèle économique alambiqué.

Et vous, c’est quoi vos prédictions ?

18 commentaires sur “Quels défis à relever pour Apple et son iPhone 2 ?

  1. Personnes n’est Aphone sur l’Iphone 2.0………

    Des pistes
    – Un Buzz du tonnerre
    – La 3G pour faire plaisir aux Européens qui apparemment n’ont jamais de problème de batterie
    – Le GPS pour les Japonais
    – Une gamme verticale (low proce et high end device)
    – Évolution de .mac (gratuit) et synchro ical, mail, etc…. option push mail payante

    Commentaires
    – L’iphone sera toujours Californian Touch.
    – Nokia dira que ce n’est pas bien, mais devra évoluer.
    – Samsung essaiera de continuer ses expériences tactiles intéressantes mais peu concluantes
    – L’idée du design et le concept d’expérience désirable progresseront chez les opérateurs
    – Safari progressera en tant que browser de la mobilité
    – OS X est l’arme fatale d’apple (OS X everywhere)
    – Les forfaits data illimité vont progressé chez tout le monde
    – Les ergonomes diront que ce n’est pas assez accessible
    – Les fous de Mac diront que c’est génial

    Wish List perso
    – Quelques bug supprimé.
    – Le copier-coller
    – Le mail en mode paysage
    – Un appareil photo correct
    – Soft de Mobile Tag
    – Meilleur navigation dans la carnet d’adresses en mode alphabétique
    – Européanisation de l’expérience (la culture du pouce de Sony Ericsson et de Nokia)

    – A venir ?
    TV : car le marché asiatique l’utilise et lancement en Europe (DVB-H) (mais batterie)
    Inkwel (reco ecriture du newton , pressente dans MAcOSX et possibilité stylet)
    Haptique localisé au toucher du doigt sur l’écran

    – Surprise
    Une tablette, multicouche

  2. J’avais eu des retours comme quoi la 3G serait une option désactivable/activable à l’envi via les “settings” de l’appareil. De ce point de vue, ce ne serait qu’une possibilité supplémentaire et optionnelle, pour des utilisations ponctuelles et donc tout à fait sensé et souhaitable à mon sens.

    Pour ce qui est du reste pour ma part c’est le GPS qui me pose problème. Je n’en ai pas l’utilité, si bien qu’il me semblerait dommage de disposer de la chose. Toutefois les rumeurs affirment que seul le modèle “high range”, le plus haut de gamme, proposerait ce service. Donc pourquoi pas.

    J’attends beaucoup d’une éventuelle augmentation de l’autonomie et des nouveaux widgets dont les brevets ont été publiés la semaine dernière ( éditeur de blog notamment).

    Voilà voilà en plus de ça une évolution du service .mac pourrait peut-être m’y faire m’y intéresser, donc vivement lundi. ;-)

  3. Je tiens juste à apporter une précision sur le SDK. Jusqu’à présent, jusqu’à lundi 9 juin en fait, le seul moyen officiel de développer des applications pour l’iPhone consiste effectivement à développer des applis web. Mais le SDK disponible en beta depuis début mars et dont la version finale devrait être annoncée lundi finit d’ouvrir complètement la plateforme.

    Et pour ce qui est du modèle économique, Apple va aussi innover grâce à ce SDK en proposant une place de marché (App Store) où les développeurs peuvent proposer leurs applications à la vente (ou en freeware) et Apple prendra une commission raisonnable sur la vente de chaque application.

  4. > “Comment arriver à concilier simplicité d’usage et nouveaux gad…”

    Venant d’Apple, je ne me fais pas trop de soucis avec l’ergonomie et la simplicité d’usage sur l’iPhone.

    Je ne suis pas un fan d’Apple, je n’ai jamais eu une de leur machine comme ordinateur. Par contre, j’étais un fan de Palm (et l’un des membres actifs de la communauté avec les premiers sites web sur le sujet en 1997 et l’organisateur des soirées Palm sur Paris pendant 5 ans) à cause de la simplicité d’utilisation : je mettais un Palm entre les mains d’un ignorant informatique (disons ma maman par exemple), et au bout de 3-4 minutes l’utilisateur avait en main la machine et commencait à l’utiliser facilement. C’est ce que j’ai retrouvé dans l’iPhone et c’est pour ça que j’ai quitté le monde Palm : une simplicité d’utilisation et d’usages déconcertante.

    Je ne vois pas Apple dérogeait à ce savoir faire, même par l’ajout de fonctionnalités nouvelles, qui entre nous ne sont pas des gadgets pour tout le monde ;-)

  5. Concernant la 3G, je ne trouve pas que ce soit une “connerie” : embarquer youtube c’est bien, avoir une bande passante qui permet de charger les vidéos dans des délais raisonnables, c’est mieux …

  6. @ Julien > Ha mais c’est là tout le problème : Est-ce qu’embarquer YouTube était une bonne idée à la base ? En fait le YouTube de l’iPhone a, je pense, été conçu pour être “consommé” en mode Wi-Fi.

    /Fred

  7. @Nodesign: pourrais tu expliquer “Européanisation de l’expérience”… Je vois pas ce que tu veux dire :o(

    Sinon, perso, je ne fais plus de speculations concernant le marché mobile ; de déception en déception, toutes les speculations se cassent la gueule.

  8. une entrée massive des éditeurs de jeux vidéos mobile dans l’App Store et un téléphone qui devient une console de jeu hype : il est là le marché!

    et un handset à $200 aussi, yeeeeepeeeeeeeeeee je m’en prends 3 !!!

  9. Y’a quand même aussi bien que l’Iphone pour beaucoup moins cher… Sont forts chez Apple pour vendre à prix d’or des trucs qui ne sont pas encore tout à fait au point… Vive les Bobos branchouilles :-)

    Je pense que c’est plus le côté MKT qui différencie Apple, il n’y a qu’à voir la sortie du Mac Book Air. Tous les blogs bobos Marketo en parlaient et certains étaient même très fiers de le montrer dans leur blog (comme celui qui en avait acheté un pour lui et pour sa femme, je ne sais plus qui c’est mais vous devez savoir de qui je parle^^).

    Bref, on achète avant tout une Image qu’un super bon produit. Même si ce sont des produits tout à fait correct, mais complètement hors de prix.

    Ce qui est le drôle en fait, c’est que tous les Boss des blogs MKT, type Amiel, Cavazza, Lemeur, etc. se font avoir ;-)

    Les plus avertis succombent à la mode et au côté branchouille à fond, c’est en ça qu’Apple est très fort.

  10. – en réponse à nodesign:

    J’ai aussi l’impression que l’on pourrait avoir droit à un nouveau produit comme par exemple une tablette…

  11. Ah bah voilà :-)

    Le 17 juillet un Iphone à 199 Dollars !!! Un Iphone meilleur et beaucoup moins cher, ça me plait déjà beaucoup mieux.
    Enfin moins cher aus States… faut voir le taux de conversion qu’Orange et Apple vont nous trouver… Ca devrait faire 150€ mais je parie qu’on va se retrouver à 250€ plutôt, par la magie du taux de change qui fait que les Européens paient plus cher en euros qu’en dollar alors que le taux de change nous est favorable.

    Petite pensée émue aux acheteurs de l’Iphone à 399 dollars :-) Rien que d’y penser ça me fait très rigoler.

  12. Possesseur d’un Iphone depuis la première heure, j’en suis très satisfait. Rien à voir avec les quelques smartphones windows que j’ai pu tester.
    Faut-il passer à la version suivante ?
    Déjà, le 8 ou le 16 G° est une vue de l’esprit. Pourquoi pas un 500 G° ? Le 8 est plus que suffisant
    Le wifi est redoutable d’efficacité et de rapidité. Ce sont les points d’accès qu’il faut développer en France.
    L’accès internet avec safari et la navigation tactile est un vrai plaisir et un outil de travail sans précédent.
    L’outil de cartographie est réellement fonctionnel. Je l’utilise très souvent pour me rendre en clientèle.
    Donc je ne changerai pas. Sauf si le nouveau gérère Second Life ;-)
    JHL

  13. @Olivier alias ze kat : Nodesign: pourrais tu expliquer “Européanisation de l’expérience”… Je vois pas ce que tu veux dire :o(
    les sony ericsoon et nokia ont une culture de l’expérience U basée sur le pouce et les doigts d’une grande fluidité et performance.( a fore de petit pas, c’est d’une grande efficacité pour téléphoner) ils ont également une expérience de pointe du mobile. Les américains sont un poil en retrait notamment les californiens d’apple.
    l’usabilité fluide et rapide est plutôt du coté de chez nous (enfin dan les pays nordiques) qu’en Californie. le désir et l’internet mobile a cupertino

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