Jusqu’à présent les annonceurs ont eu bien du mal à investir les univers virtuels et jeux massivement multijoueurs du fait de conditions délicates. Il faut dire qu’entre l’ambiance “fantasy” des MMORPG comme WoW (impossible pour une marque de fringues ou de voiture de s’y implanter) et la volatilité des avatars de Second Life (qui sont largement hermétiques à l’invasion des marques), la tâche était plutôt ardu.
Heureusement sont apparus des univers plus faciles d’accès (avec des mécaniques de jeux moins complexes) mais tout aussi ludique (très bon réalisme) comme Empire of Sports et Home de Sony. Et c’est maintenant une course acharnée que sont en train de se livrer ces deux univers pour capter au plus vite une audience masculine plutôt “casual” (à l’opposé des hardcode gamers) avec des licences prestigieuses tournant autour de sports démocratiques comme le foot, le tennis ou encore la course automobile.
Empire of Sport vient ainsi de lancer deux belles opérations avec un tournoi virtuel Rolland Garros du 18 mai au 6 juin : Roland-Garros, The virtual tournament.

Outre ce tournoi nous retrouvons également le village et potentiellement ces produits dérivés.

Seconde très belle opération pour Empire of Sport avec l’ouverture d’un pavillon aux couleurs du Barça : Le FC Barcelone dans Empire of Sports ! Une aubaine car ils viennent juste de remporter la Coupe d’Europe.

On retrouve bien évidemment dans ce pavillon tous les produits dérivés du club :

Stratégie similaire de Sony avec le lancement d’un complexe Electronics Arts dans Home : EA Sports Complex invades PlayStation Home.

Nous retrouvons dans ce complexe une piste de karting, des tables de poker (?!?) mais également des bornes qui assurent la promotion des différentes licences exploitées par EA : FIFA, NBA…

Voici donc un très bon moyen pour EA de capter l’attention d’une audience masculine joueuse (mais pas trop) et de leur proposer une série de produits correspondant à leurs attentes : des jeux de sport collectifs.
Voici donc une tendance ou plutôt un segment en train de se structurer dans la galaxie des univers virtuels / jeux en ligne : l’exploitation de licences sportives pour toucher une cible de joueurs occasionnels. À suivre…
Bonjour Fred,
Avez vous joué Empire Of Sports? Combien de temps? Est ce que ça vous a donné envie d’y revenir? d’y investir du temps et/ou de l’argent?
Même si je salue le business model de EoS, je dois dire que la faiblesse de réalisation de toute la partie ludique du projet est manifeste.
Je sais que ce n’est pas le lieu pour une “critique de jeu”, ici on parle business & marketing. Cependant, on ne peut pas décoréller totalement la qualité d’un jeu de son business model, en l’occurrence, un business model basé sur l’audience.
Si on veut de l’audience, il faut que les gens reviennent. Si on veut qu’ils reviennent, il faut leur donner l’occasion de revenir. En l’occurence, il y a juste des raisons de partir rapidement.
L’ergonomie est à revoir, les mécaniques de jeu sont grippées et les animations abiment la rétine…
La question est la suivante : si on veut baser le business model de notre jeu sur l’audience, sur quelles problématiques précises doit particulièrement se porter notre attention?
C’est dommage car une boite française avec ces moyens et de tels investisseurs ne se trouve pas à tous les coins de rue…
Tout à fait d’accord avec toi Mickaël.
De nombreux mondes virtuels misent sur le free to play dernièrement, comme si la barrière financière était la barrière majeure qui empêchait les joueurs de venir et de rester. Je pense personnellement que c’est une erreur magistrale. Le MMO est un des loisirs le moins cher de nos jours. Le prix n’est clairement pas un frein à la consommation/audience pour ce marché.
Par contre, comme le souligne Micka, la qualité des produits, du services, est quand à elle prépondérante. Et sur ce tableau, que de déceptions. Le concept d’EoS est intéressant et novateur, mais le projet souffre de toutes les tares que l’on retrouve habituellement dans un free to play: manque de contenu, de profondeur, de qualité, d’intérêts?… Alors pourquoi y passer du temps? Sachant qu’en plus, les offres en jeux de sports sont plus qu’abondantes et de qualité.
Micka pose la question des caractéristiques majeures influant le niveau d’audience d’un jeu, et il a raison. Comme toujours, il faut orienter les produits d’un point de vue client, ce qui n’est clairement pas fait!
Enfin Fred, tu parles beaucoup dans ton article d’une orientation vers le segment des casual, puisqu’en effet, c’est dans cette direction que EoS ou Home se dirigent. Pourtant, ils seraient bon que ces deux plateformes se rappellent qu’elles ne communiquent pas du tout de facon à toucher ce public. Les trois quarts des possesseurs de PS3 ne savent pas ce qu’est vraiment Home. Quand à EoS, je suis persuadé que le nombre de joueurs de Fifa et PES connaissant son existence ne doit pas dépasser les 10%, et il s’agit sans aucun doute de gamers… >_<
@ Mickaël > J’ai testé EoS lors de la phase beta donc la partie “sociale” (plutôt sympa) et les jeux “neige” (ski et bobsleigh). La réalisation est correcte mais je n’ai pas pu tester les jeux multijoueurs (tennis et foot) car je suis maintenant sous Mac (qui n’est même pas mentionné sur le site, comme si les utilisateurs Mac n’existaient pas). Donc oui je suis bien d’accord avec toi : si le game play n’est pas à la hauteur, c’est un coup d’épée dans l’eau.
@ Kevin > Tout à fait, le casual ne trouve son intérêt que dans la “masse”, il faudrati donc que ces deux éditeurs communiquent de façon plus ouverte.
/Fred