Voilà un petit bout de temps que je n’avais pas parlé de web 2.0. Entendons-nous bien : quand je parle de web 2.0, je parle de services en ligne qui favorisent l’émergence d’écosystèmes ouverts et extensibles, pas de sites avec “juste” un peu d’Ajax dans l’interface pour faire joli. Je ne sais pas s’il faut y voir un signe des temps (les gens s’adpatent et font face à la crise) en tout cas les marketplaces (“place de marché” en français) sont à l’honneur en ce moment, boostées par la vague des pro-ams (les professional-amateurs).
Il y a tout d’abord Book of Cook, une place de marché qui met en relation les passionnés de cuisine qui veulent arrondir leurs fins de mois et ceux qui n’ont pas envie de payer trop cher pour un restaurateur professionnel : Online marketpace for home-cooked meal.
Le principe est simple : si vous êtes doué en cuisine, vous créez votre fiche en décrivant vos spécialités, ingrédients préférés et tarifs, les utilisateurs vous passent en suite commande de repas que vous préparez chez vous (pour livraison ultérieure) ou directement chez votre hôte (ils ne parlent pas de clients). L’astuce est de jouer avec la proximité (géographique, culinaire…) et les recommandations de la communauté. La plateforme est bien conçue puisqu’elle prend en charge la mise en relation ainsi que la gestion des disponibilités.
Voici donc une excellente initiative pour favoriser le commerce ultra-local et valoriser le talent d’amateurs passionnés.
Autre exemple avec FitOrbit, une place de marché qui relie des coachs personnels avec ceux qui ont besoin de soutien pour faire de l’exercice : FitOrbit Connects You To Real Personal Fitness Trainers Online.
Là encore le principe est simple : vous remplissez un questionnaire pour déterminer votre profil et vos objectifs, la plateforme vous recommande alors des personnal coachs (mais vous pouvez aussi choisir librement) qui vont établir votre programme de la semaine. La grande différence c’est que tout se passe à distance (par email, téléphone) et en public : vous saisissez les emails de proches qui vont pouvoir suivre vos progrès au travers de récapitulatifs hebdomadaires. Là où le service est intelligent, c’est qu’il vous offre des soupapes de sécurité : vous pouvez déclarer des “irrégularités exceptionnelles” à votre coach (qui essayera de vous responsabiliser sans vous culpabiliser) mais aussi lancer des S.O.S. à vos proches (“j’ai envie d’un kebad !“) qui seront là pour vous empêcher de commettre trop d’entorses à votre régime.
Cette solution est donc diabolique : elle coûte bien moins cher aux clients et permet aux coachs de suivre beaucoup plus de monde en s’appuyant sur la communauté (les proches) pour assurer le soutien de proximité. En prime il existe même une version iPhone : FitOrbit Brings a Personal Trainer to Your iPhone.
Les marketplaces de pro-ams comme solution anti-crise ?
Vous remarquerez que dans les deux cas, le concept sous-jacent est d’assurer une prestation quasi-professionnelle à des tarifs moindres en ayant recours à du personnel non-diplomé mais compétent (cautionné par la communauté). Nous avons donc à faire à des plateformes d’intermédiation pratiquant le crowdsourcing au niveau pro-am. Une solution qui doit intéresser plus d’un américain souhaitant avoir un complément de revenu (ou un revenu principal) dans une économie en reconstruction.
Traduction : c’est de la débrouille 2.0. En France il existe des concepts proches à l’image de Zilok ou de… de quoi déjà ? (vos suggestions sont les bienvenus dans les commentaires)
Très intéressant votre article.
J’ai un penchant pour un site dont on parle peu pour l’instant, mais qui a, à mon avis, un grand avenir, sur les avis de consommateurs en colère : http://www.jesuisencolere.com
Qu’en pensez-vous ?
Bonjour,
Dans le même ordre d’idée mais pour le déplacement et transport.
http://www.envoituresimone.com
Salutation des Alpes Suisse ;)
ça me fait penser à widiwici le coaching sportif
Ca me fait penser à Codeur.com, je ne sais pas si c’est seulement pour les pros, en tout cas on les voit partout en ce moment.
Très intéressant tout ça :-) C’est des belles vaches pourpres
il faudrait penser à créer un site de market places regroupant toutes les markets places :)
A ce sujet je ne comprends pas pourquoi eBay n’accepte toujours pas les offres de services sur son site. Graigs List a franchi le pas depuis un bon moment
Cette tendance est un peu suivie en France aussi où le statut d’autoentrepreneur permet d’acquérir un revenu supplémentaire ou principal.
Les autoentrepreneurs sont peut-être en train de devenir un grand réseau de pros qui étaient pro-ams au black juste avant.
D’ailleurs en parlant de travail au noir, est-ce que l’IRS américain ne va pas utiliser ces marketplaces pour… “inspecter” ?
Pour répondre au commentaire de fx, je dirais que les pro-ams ou les particuliers cherchent avant tout un pro-ams spécialiste et ils donneront plus de crédit à un portail marketplace spécialisé qu’à un portail global.
Craig list ça fonctionne peut-être pour les babysitters (et encore) mais personnellement je ne me verrai pas chercher un cuisto ou un coach sportif pour un événement sur Craig list mais j’ai peut-être tort.
Je pense que c’est pour ça qu’eBay ne franchit pas encore le pas. Et peut-être que leur calcul sur le retour sur investissement ne leur donne pas envie.
@ Yoann > Oui tout à fait : légaliser des revenus complémentaires mais avec une possible dérive sur de la surveillance du marché noir.
/Fred
Dear Frédéric,
Greetings from Washington, DC.
I wanted to thank you for noticing Book of Cooks and for writing such a thoughtful commentary.
Your points about the connection between these marketplaces and the crisis, the advent of ultra-local (thanks in part to the glorious google maps UI that we almost take for granted now!) and crowd-sourcing are right on!
I also want to point out that marketplaces like these (voting, favorites, reviews, pictures, integration with social networks) also provide a tremendous opportunity for professionals (in this case, culinary pros like personal chefs, private chefs, caterers, food artisans, bakers, and even restauranteurs).
Through this marketplaces they can create and build customer relationships in a much more friendly/social/human way than what they’d do with web-databases, yellow pages, etc (which perhaps are colder and more transaction oriented).
With the social networks being so integrated (e.g. when a users sets a certain cook as a favorite on Book of Cooks, he she can choose to publish it to the Facebook stream) those strong new relationships can rapidly translate into new clients!
I enjoyed reading it. Will share it with pro and amateur foodies here in the US….
Bon Appetit!
Julian
BookOfCooks.com
ps. my French is poor to non-existing, please forgive me for writing the comment in English :=)
@ Julian,
Thank you for this comment and for your insight.
/Fred
….à l’image de Weecast bien entendu! Place de marché de tutos vidéo sur laquelle tu peux monétiser un savoir faire informatique. Existe depuis 6 mois.
d’où le succès des sites dédiés aux pros du web permettant la rencontre entre porteurs de projets et prestataires freelances. Le plus simple : http://www.404works.com/
:)
Bonjour
@Frédéric : très intéressant ce post sur les nouvelles places de marché. Je suis le fondateur d’envoituresimone.com, place de marché du transport, qui a été citée dans un commentaire plus haut. Je suis tout à fait d’accord avec le fait que les MarketPlaces sont une réponse à la crise, mais j’ajouterai une révolution, possible grâce aux systèmes d’information.
Sur envoitureSimone chaque automobiliste devient une solution fiable de transport pour un voyageur grâce aux outils que nous proposons comme l’achat / vente de billet, un paiement sécurisé, un système de réservation etc… On est complètement dans la notion de pro-ams, tant nous souhaitons faire voyager des passagers dans les voitures des automobilistes avec autant de garanties que les transports “professionnels”.
@++
Jérémie
En effet la crise favorise l’émergence d’idées fûtées sur le web : exemple? dinedong.com..
les sites de niches éclosent, et le web 2 ne devient plus une fiction. je viens de lancer un site (dinedong)qui est très très voisin de Book of cook, que je ne connaissais pas, et pourtant, je pensais avoir écumé le web avant de me lancer…Les places de marché (in french) ne sont pas des garantis de réussite, car le site book of cook, malgrés son antériorité ne semble pas décoller… J’spère que la stratégie markéting que je vais suivre pour DineDong, marchera ! Des investisseurs m’ont contacté: à croire qu’ils paient des veilles pour reperer les idées potentiellement juteuses. Comme j’ai gardé l’esprit pionnier du net des débuts, j’espère pouvoir faire décoller ce site par la bande et sans méga truc derrière.
Il y a aussi le site http://passetonbillet;fr qui est une market place qui met en relation les acheteurs et les revendeurs de billets en tout genre ( billet de train place de concert, de theatres…de muse…)
c ‘est un exemple qui marche et qui permet de realiser des economies