Facebook va-t-il révolutionner le web ?

Jeudi dernier a eu lieu la grande conférence annuelle des développeurs Facebook. L’occasion pour Mark Zuckerberg de faire le point sur l’évolution de sa plateforme sociale et de dévoiler ses ambitions pour les prochains mois (à mettre en parallèle avec les annonces récentes de Twitter : Les nouvelles ambitions de Facebook et Twitter). Le moins que l’on puisse dire c’est que les annonces ont été spectaculaires et que l’ambition affichée par Facebook est à la hauteur des géants du web. Peut-on en déduire que Facebook a rejoint les Google, Yahoo!, Amazon dans la cour des Grands du Web ? Oui, en quelque sorte.

À l’ouest, rien de nouveau

Commençons par décortiquer les annonces faites :

  • Implémentation d’OAuth, un standard d’authentification plus robuste que celui précédemment utilisé ;
  • Nouvelle Graph API, pour simplifier la liaison entre un site et les profils/graphs sociaux des visiteurs ;
  • Assouplissement des règles de conservation des données personnelles (les éditeurs de sites pourront maintenant conserver indéfiniment les données en provenance des profils des visiteurs authentifiés) ;
  • Lancement de Open Graph Protocol, un standard ouvert d’enrichissement des profils à travers une fonction “Like” universelle et sémantisée ;
  • Mise à disposition de nombreux social plugins, des widgets pour injecter du Facebook dans votre site (et inversement) ;
  • Montée en puissance de Insights, l’outil de social analytics dont vont pouvoir bénéficier les éditeurs de sites qui vont implémenter les social plugins ;
  • Lancement des Facebook Credits (enfin !) ;
  • Lancement d’une social bar à intégrer dans votre site ;
  • Lancement de Docs.com, une plateforme de collaboration en partenariat avec Microsoft ;
  • Lancement d’une fonction d’Instant Personalization pour faire du SSO sur votre site (nous y reviendrons).

La liste est dense et je vous laisse le soin d’étudier les détails sur le très bon billet de R/WW Fr : Le nouveau Facebook, un guide complet pour les éditeurs, les annonceurs, les utilisateurs et la concurrence.

Oui, ces annonces ont fait sensation. Non, nous n’avons (quasiment) rien découvert car tout ceci avait été plus ou moins annoncé avant et surtout existait déjà chez des concurrents :

Donc non, à l’Ouest il n’y a rien de nouveau, mais tous ces services à l’échelle de Facebook risquent de faire grand bruit…

Facebook a remporté la bataille du web social, mais il y aura un prix à payer

Avec largement plus de 400 millions de membres, 500 millions de V.U. mensuels et plus de 100 millions d’utilisateurs de Connect, Facebook est assurément le poids lourd incontesté des médias sociaux. Pire : L’écart se creuse avec ses concurrents. Si je devais faire une analogie, je dirais que Facebook est en train de devenir pour les réseaux sociaux ce que YouTube et Twitter sont pour le partage de vidéos et le microbloging : des ultra-leaders.

On imagine difficilement comment Facebook pourrait perdre sa position dominante tant les chiffres d’audience parlent en sa faveur. Donc pour le moment, Facebook est le roi sur son créneau : Il fait la pluie et le beau temps en rachetant / copiant les services qui fonctionnent bien et tout le monde applaudit. Très bien, mais si Facebook a remporté la bataille du web social, il est très loin d’avoir remporté celle du web communautaire : Jusqu’à preuve du contraire, la montée en puissance de Facebook n’a pas réellement impacté les plateformes communautaires traditionnelles (forums, messagerie instantanée…) où les échanges sont beaucoup moins superficiels (cf. Ne confondez plus communautaire et social) et où les données de profilage sont bien plus facilement exploitables.

Des lacunes toujours pas comblées

Malgré l’audience colossale dont Facebook dispose et malgré des perspectives de revenus très confortables, Facebook ne parvient toujours pas à apporter une réponse à certains problèmes récurrents :

  • Viabilité / Pérennité. Même si Facebook anticipe 1 milliard de $ de C.A. en 2010, ils ne communiquent toujours pas sur leur rentabilité réelle. En fait ils n’ont aucune raison de le faire puisque c’est une société privée (dont les comptes ne sont pas audités). À partir de là, il n’est pas très compliqué de faire miroiter une rentabilité instantanée (par le biais d’écritures comptables) mais nous ne connaissons toujours pas l’état réel de sa trésorerie ni de sa dette, deux éléments clés pour savoir si ce service est viable dans la durée. C’est un peu comme si j’ouvrais un restaurant gratuit dans une zone commerçante et que je disais “comment puis-je faire faillite avec autant de clients ?“. La stratégie du tout gratuit n’est en effet pas à la portée de tous et les revenus par utilisateur de Facebook sont largement en dessous des autres géants du web (cf. Here’s How Much A Unique Visitor Is Worth) :

RevenuePerVisitor_2010

  • Fiabilité du ciblage comportemental. La possibilité d’accéder au graph social des utilisateurs de Facebook est très alléchante, mais est-ce une source fiable sur laquelle pourrait reposer un mécanisme de ciblage comportemental ? Je ne suis pas sûr dans la mesure où la visibilité publique des profils affecte le comportement des utilisateurs et où les nouveaux social plugins ne vont faire qu’empirer ce phénomène (cf. Comment les nouvelles règles de Facebook vont modifier le comportement des utilisateurs). Des mécanismes de ciblage plus traditionnels comme ceux proposés par Wunderloop me semblent plus robustes. Comment cela va-t-il se passer par exemple pour les utilisateurs qui ont plusieurs profils ? ;
  • Respect de la confidentialité. Avec la nouvelle Graph API et la fonction d’Instant Personalization, nous nageons en plein cauchemar d’éparpillement des données personnelles. Je veux bien croire que cela ouvre de nombreuses opportunités pour les annonceurs et éditeurs de sites, mais je doute que les utilisateurs vont y trouver leur compte (cf. Facebook Further Reduces Your Control Over Personal Information et Senators Call Out Facebook On Instant Personalization).

Vous devez certainement penser que je m’acharne contre Facebook, et pourtant je ne fais que répéter des arguments déjà avancés en 2007 (cf. Pourquoi je ne crois plus en Facebook). Donc je reformule : Facebook a fait main basse sur les médias sociaux en hypothéquant vos données personnelles. Depuis cette date, Facebook s’est lancé dans une fuite en avant et ne semble visiblement pas prêt de s’arrêter. C’est bien dommage car il faudra bien un jour éponger la dette.

Le mirage de la personnalisation

Revenons sur une annonce majeure faite au cours de cette conférence : La nouvelle Open Graph API et la fonction d’Instant Personalization. Sur le papier ça semble révolutionnaire : le contenu des sites qui s’adapte automatiquement aux attentes des visiteurs en fonction de leur profil Facebook et cela sans qu’ils aient besoin de s’authentifier. Facebook devient en quelque sorte un cookie social universel. OK, mais nous avons déjà vu que les attentes des visiteurs reposant sur leur profil Facebook et leur graph social ne sont pas leurs attentes réelles.

De plus, celles et ceux qui travaillaient dans le web il y a 10 ans se souviennent de l’engouement autour du 1to1 marketing et des outils de personnalisation. Nous savons aujourd’hui ce qu’il en est : La personnalisation automatisée des contenus en fonction du profil des utilisateurs est un mythe. D’une part il faut une masse considérable de contenu ou une offre très large pour que cela fonctionne réellement (sinon le ciblage n’est pas assez précis). Soyons sérieux : Même Amazon ne sait pas correctement cibler mes besoins alors que je suis client depuis 10 ans (il suffit que j’achète un cadeau pour un ami ou un membre de ma famille et le mécanisme de personnalisation s’enraye).

Vous doutez encore ? Essayez donc de m’expliquer comment cibler un utilisateur qui a plusieurs profils… La personnalisation 1to1 est un casse tête que la dynamique sociale ne peut pas solutionner (entre autre à cause du comportement biaisé des utilisateurs). Le meilleur moyen de cibler une tranche de la population est de définir une ligne éditoriale stricte et de produire du contenu de qualité. Ces derniers temps j’entends de plus en plus parler du rôle de “Content Strategist” pour des marques qui souhaitent construire une image solide en misant sur du contenu cohérent avec leur positionnement. C’est là que se trouve la solution, pas des solutions techniques fumeuses.

Une révolution à la sauce Facebook

Il nous reste les autres annonces de la “révolution Facebook” sur lesquelles je ne vais pas m’attarder :

  • Docs.com, une initiative risible car Facebook et monde professionnel ne font pas bon ménage. Par contre l’équivalent avec LinkedIn ou LotusLive me semble bien plus prometteur.
  • Facebook Credits, nous nous doutions qu’ils finiraient par arriver mais je me demande bien comment ils vont faire pour imposer cette monnaie virtuelle à des éditeurs qui gagnent plus d’argent que eux et qui sont financés par le même investisseur (cf. Zynga’s Revenues Reach $600 Million).
  • Users Insights. Des statistiques démographiques sur vos visiteurs, une bonne idée sauf que celles-ci ne concerneront que celles des utilisateurs de Facebook ayant cliqué sur le bouton “Like” (et n’ayant pas décoché l’option). Ces données sont intéressantes, mais ne leur donnez en aucun cas plus d’importance que les données issues de votre solution d’analyse d’audience (celle qui concerne VOS utilisateurs, pas ceux de Facebook sur lesquels vous n’aurez jamais complètement la main).

Par contre je veux passer un peu plus de temps sur l’initiative sémantique lancée par Facebook. L’idée est la suivante :

  1. Vous insérez dans votre code-source des marqueurs sémantiques reposant sur RDF pour décrire le contenu de vos pages (chanson, film, produit, personnalité…) ;
  2. Vous insérez le fameux bouton “Like” ;
  3. Lorsqu’un visiteur clique sur ce bouton “Like“, son profil est enrichi grâce aux marqueurs sémantiques (il aime cette page qui parle de Madonna, donc il aime Madonna) ;
  4. Vous avez accès aux profils des visiteurs pour pouvoir personnaliser votre contenu/offre en fonction de leurs centres d’intérêt (ceux qu’ils ont déclarés lors de la création de leur compte et ceux qui ont été rajoutés chaque fois qu’ils ont cliqué sur un bouton “Like” d’une page avec des marqueurs sémantiques.

OK très bien, je ne peux qu’approuver le procédé car la sémantisation du web est un chantier titanesque et qu’il n’y a pas réellement de bonne ou de mauvaise manière de s’y prendre, juste des méthodes différentes. Et la méthode proposée par Facebook repose sur le standard RDF donc là dessus rien à redire, dans l’absolu mieux vaut un web sémantisé par Facebook que pas sémantisé du tout. Je rappelle pour mémoire que les technologies sémantiques existent depuis des dizaines d’année mais qu’il est très compliqué de mettre tout le monde d’accord et de s’atteler à la tâche.

Par contre cette méthode présente des failles :

  • Quid des pages où plusieurs sujets se côtoient ? Faut-il insérer autant de marqueurs sémantiques qu’il y a de sujets ? Donc un visiteur qui aime cette page va forcément avoir un profil associé à l’ensemble de ces marqueurs/sujets ?
  • Quid des pages où l’on critique un sujet (ex. : la corrida), si un visiteur apprécie un article qui critique la corrida et propose un loi pour l’interdire, son profil sera enrichi avec le sujet “corrida” alors qu’il n’apprécie pas ?

Bref, tout n’est pas parfait et l’approche sémantique de Facebook semble bien naïve, surtout comparativement à des initiatives comme les Linked Data et les Data Sets (cf. Web Squared, transition vers le web 3.0 ou nouveau paradigme ?).

Évolution mais pas révolution (mais ça vous vous en doutiez)

Donc au final toutes les annonces de Facebook sont une bonne nouvelle, car elles vont permettre d’améliorer la plateforme et de rendre un meilleur service. Un meilleur service à qui ? Aux utilisateurs dont le quotidien de Facebookien sera encore plus riche, mais qui seront également encore plus dépendants d’un service contrôlé par un fond d’investissement russe. Le fait que vous appréciez Facebook en tant qu’utilisateur (moi aussi je l’apprécie) ne doit pas obscurcir votre jugement quant au danger qui nous guette : Celui de confier son identité numérique à une société américaine privée. Non ce n’est pas la même chose pour Google, Microsoft ou Apple, car ces sociétés sont côtées en bourse donc elles ne peuvent pas faire n’importe quoi sous peine de sanctions immédiates.

Je m’amuse bien sur Facebook mais je suis très content d’avoir le contrôle total de mon identité numérique et de mon graph social (qui repose principalement sur mes blogs). Posez-vous la question suivante : Que se passerait-il si l’on vous supprimait votre compte Facebook demain ? Hé oui, ça serait bien embêtant… et c’est précisément là-dessus qu’ils comptent pour résorber leur dette : Accumuler une maximum de données personnelles tout en capitalisant sur des profils dont ils auront le contrôle ainsi que sur des micro-communautés (les groupes et community pages). Maintenant qu’ils approchent de la barre symbolique des 500 millions d’utilisateurs, et donc que leur croissance va mécaniquement s’infléchir, ils vont passer à la seconde phase de leur plan de croissance : La monétisation. Et c’est là où nous risquons d’avoir de mauvaises surprises car encore une fois, l’argent est un tabou sur Facebook (contrairement à d’autres plateformes comme Hi5 ou Xanga qui ont intégrées les micro-transactions dès le départ).

Mais je m’égare… Facebook va-t-il révolutionner le web ? Pas réellement. En fait Facebook va devenir incontournable pour ceux qui pratiquent la course à l’audience dans la mesure où ce service concentre l’audience. Ce sont donc les portails, les e-commerçants généralistes et autres sites à grosse audience qui vont devenir les plus dépendants de ce nouveau Facebook. Pour les autres rien ne va changer : Si vous avez une ligne éditoriale solide ou une offre cohérente et viable alors vous avez la capacité à constituer une audience durable. Par contre, si vous comptez sur Facebook pour injecter du social dans du contenu “neutre” (qui s’adresse à tout le monde donc à personne) ou pour relancer l’intérêt sur une offre banalisée alors vous vous rendez dépendant d’un autre acteur (en plus de Google). Si vous y trouvez votre compte alors ne vous posez pas de question et foncez (après tout vous achetez déjà plein de mots-clés, non ?), par contre ne misez pas tout là-dessus car cette situation ne durera pas.

Sur internet le contenu est roi, il l’a toujours été et le sera toujours. Nous avons cru à une époque que la communauté était reine et que les utilisateurs allaient produire eux-même le contenu qu’ils consommeraient, mais nous sommes en train de nous rendre compte qu’au final tout ceci est éphémère. Qui se souvient des années 90 où les chansons avaient été remplacées par les discussions sur les radios FM ? Ce phénomène a été aussi brutal qu’éphémère, petit à petit les auditeurs se sont lassés et les chansons ont repris leur place. Aujourd’hui on peut toujours entendre des discussions sur les ondes, mais ce que veulent les auditeurs c’est avant tout de la bonne musique.

Je ne suis pas devin mais j’ai comme l’impression que nous arrivons à la fin d’un cycle et que les producteurs de contenus vont reprendre leur place et surtout ré-équilibrer le rapport de force entre contenus et communautés. L’arrivée à maturité de terminaux alternatifs surtout dédiés à la consultation (touchbooks, ebooks…) ne va faire qu’accélérer ce phénomène : Les internautes seront avant tout à la recherche de bons contenus et les producteurs vont vite apprendre à se méfier d’un Facebook qui modifie les règles du jeu tous les mois. Encore une fois, ce sont avant tout les médias de masse et ceux qui sont à la recherche de la masse critique qui vont devoir intégrer Facebook au coeur de leur stratégie, mais, pour les acteurs de niche, la situation sera différente.

Conclusion

Facebook est-il une étape obligatoire pour tout acteur du web ? Oui, bien sûr que oui, surtout avec 500 millions de membres. Par contre il y a différentes façons d’exploiter Facebook et je vous recommande fortement de ne pas mettre tous vos oeufs dans le même panier (j’ai l’affreuse impression de me répéter au fil des mois). Souvenez-vous qu’à une époque pas si éloignée, Spray était l’acteur incontournable du web car c’était la destination à la mode (sa force reposait sur sa communauté). Aujourd’hui nous savons ce que Spray est devenu, il faut donc savoir en tirer les enseignements. Je suis intimement persuadé que Facebook sera le Spray des années 2010 : Une plateforme à la croissance fulgurante qui va exploser comme une supernova faute de fondamentaux viables.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour le moment Facebook est l’étoile la plus brillante du web et il faut en profiter tant que ça dure. La grande difficulté est de profiter des opportunités offertes par Facebook sans en devenir dépendant.

55 commentaires sur “Facebook va-t-il révolutionner le web ?

  1. Je partage complètement ta conclusion : “Pour le moment Facebook est l’étoile la plus brillante du web et il faut en profiter tant que ça dure. La grande difficulté est de profiter des opportunités offertes par Facebook sans en devenir dépendant.”

  2. “Revenons sur une annonce majeure faite au cours de cette conférence : La nouvelle Open Graph API et la fonction d’Instant Personalization. Sur le papier ça semble révolutionnaire : le contenu des sites qui s’adapte automatiquement aux attentes des visiteurs en fonction de leur profil Facebook et cela sans qu’ils aient besoin de s’authentifier.”

    Après avoir fait quelques tests avec leur API (un peu bazardeuse, et documentation assez légère) je n’ai pas réussi à accéder aux infos d’un utilisateur sans qu’il ai fait un login à la facebook connect.

    Je n’ai d’ailleurs trouvé aucun exemple (mis à part les nouveaux social widget, mais qui sont développés par facebook)

  3. Merci excellent travaille mais il manque un truc, la stratégie de Facebook n’est pas que Web mais aussi mobile….avec une explosion dans les pays émergents et c’est presque un deuxième Facebook dans l’usage !!

    Par contre dans les pays mature l’adresse book prends du retard car les opérateurs sont pas pressés de faire rentrer Facebook dans leurs coffre fort :)

    Je partage tout de même cet avis : “Je ne suis pas devin mais j’ai comme l’impression que nous arrivons à la fin d’un cycle et que les producteurs de contenus vont reprendre leur place et surtout ré-équilibrer le rapport de force entre contenus et communautés”

    La conclusion je ne sait pas, tout peux arriver :)

  4. Avec Google que j’utilise beaucoup je sais que mes données sont protégées. Ce qui intéresse Google ce sont les méta-données. ce qui touche aux statistiques, et si il m’affiche une publicité ciblée, c’et toujours mieux qu’une publicité qui ne me correspond pas.

    Avec Facebook, que j’ai testé puis quitté, ce sont les données des utilisateurs qui sont en première ligne !

    Comment savoir ce que vous partagez sur facebook ? http://zesty.ca/facebook/ Cet outil est basé sur la nouvelle API.

    Vérifiez vos partages !

  5. Merci Fred pour cette analyse super complète. Je comprends qu’il ait fallu 2 jours pour l’écrire !
    Je te rejoins sur l’importance pour les éditeurs et les marques de la ligne éditoriale et des contenus. Mais un point serait intéressant à l’analyser : l’apport de Facebook dans la viralisation de ces contenus. Vidéos, photos, API, jeux. Les campagnes de pub circuleront-elles plus grâce au bouton “like” ? Je ne suis pas sûr en effet qu’il permette de partager plus que le bouton “share” (like permet de partager en un clic, mais sans insérer d’imagette de la vidéo, share nécessite 2clics, mais intègre une imagette et un texte en plus du lien).
    En revanche, l’utilisation d’API et de jeux, via des mécaniques multijoueurs et le partage d’information sur son mur, apportent une vraie valeur ajoutée aussi bien pour les utilisateurs que pour les marques.
    Donc je ne suis pas sûr que la super-géante rouge évolue si vite en supernova. Wait and see… Questionnement et éléments d’analyse de notre côté : http://www.agence-modedemploi.com/buzz/fr/tag/facebook/

    Autre point dans ton article qui m’intéresse : quand tu dis que “les attentes des visiteurs reposant sur leur profil Facebook et leur graph social ne sont pas leurs attentes réelles”, peux-tu préciser sur quoi tu te bases ?

  6. @ Thomas > Pour le moment il me semble que l’authentification au travers de Connect soit un pré-requis. Mais tout ceci pourrait changer avec l’Instant Personalization… à moins que les autorités US et Européenne ne s’en mêlent.

    @ Christophe > Oui tout à fait, excellente remarque : Les terminaux mobiles sont bien plus verrouillés que les ordinateurs (cf. l’iPhone) donc l’emprise de Facebook va y être fortement ralentie.

    @ Laurent Laforge > Je veux dire par là que si le profilage est biaisé (cf. l’exemple sur la corrida), le ciblage sera lui aussi biaisé. Le problème est que le profilage sémantique comme Facebook souhaite le faire n’est pour le moment pas assez sophistiqué pour être réellement performant (d’un point de vue véracité du profil, pas d’un point de vue strictement sémantique).

    @ Laurent Laforge > Pour ce qui est de social games, tout reste ouvert car il y a de gros revenus en jeux (cf. le C.A. de Zynga). Mais le rapport de force est complètement différent : Facebook ne pourra jamais imposer ses conditions à Zynga, voilà certainement pourquoi l’investisseur russe DST est entré au capital de Zynga (pour assurer ses arrières).

  7. Quelque chose ne colle pas avec Facebook. Si l’on revient à ses fondamentaux, le seul point très positif à mettre en avant reste son nombre d’utilisateurs. Facebook est donc obligé à une fuite en avant pour continuer d’exister : gagner toujours plus d’utilisateurs. Le reste n’est pas très intéressant, les services proposés sont moyens et parfois baclés (les aspects sémantiques évoqués plus haut) ou inadéquats (convergence monde pro cercle perso avec Docs). D’un autre côté énormément d’utilisateurs utilisent Facebook et apprécient vraiment ce qu’ils peuvent trouver dessus et j’ai l’impression que très peu de commentaires abondent en ce sens. L’utilisateur type de Facebook ne fait-il pas de commentaires sur les blogs de qualité ;-) ? Ou bien n’est-il pas critique par rapport au service proposé ? Peut-être que tout cela lui passe bien au dessus de la tête (même la confidentialité de ses données) et tant que le service fonctionne, il ne se pose pas trop de questions ?

  8. @ Christophe BENOIT > Du point de vue des utilisateurs Facebook est une aubaine : Il propose la même chose que les autres services mais en tout gratuit et à très grande échelle (17 M d’utilisateurs). Pourquoi se soucieraient-ils des problèmes de viabilité financière et de précision du ciblage comportemental. Ils utiliseront Facebook tant qu’il sera gratuit et migreront vers un autre service dès qu’ils ne seront plus satisfaits. Ce n’est pas à eux d’être critiques et je les comprends.

  9. “Je ne suis pas devin mais j’ai comme l’impression que nous arrivons à la fin d’un cycle et que les producteurs de contenus vont reprendre leur place et surtout ré-équilibrer le rapport de force entre contenus et communautés. ” : Je suis 100% d’accord avec cela. Je crois énormément à la notion de “contenu de référence”, c’est à dire du contenu produit par des experts du domaine, qui a une légitimité, à la différence du contenu produit par des internautes “lambda”.

    En tout cas, merci pour cet article très intéressant. Je reste curieux moi aussi de voir comment Facebook va imposer son système de crédits …

  10. Un excellent billet à la fois technique et philosophique qui fait la part belle au consommateur.
    Bravo !
    Db

  11. Les gens de Facebook n’auraient-ils pas plutôt intérêt à faire payer la promotion des pages et entreprises de façon plus soutenue qu’actuellement ?
    Faire payer les annonceurs semble être un moyen plutôt bien avisé pour s’enrichir sans faire payer les utilisateurs. Il suffit pour prouver cela de voir l’exemple Google : 0 coût pour l’utilisateur mais des revenus gigantesques, grâce à la publicité (AdWords, etc). Et tout cela en maitenant une image de marque irréprochable grâce à l’intégration de toutes les fonctions pratiques dans la vie de tous les jours, OS gratuits (cf Chrome OS, Android) et logiciels associés (Calendar, Chrome en tant que Browser, ainsi de suite).
    Si Facebook devient payant comme vous le suggérez (implicitement ?) dans l’article, la croissance du nombre d’utilisateurs va effectivement s’infléchir jusqu’à atteindre un niveau préoccupant. Et à ce moment, d’autres réseaux seront là pour reprendre le reflux d’utilisateurs, mais au final, l’idée du social networking made easy va en prendre un sacré coup.
    Enfin, aucun doute sur le fait que Zuckerberg et sa team n’auront aucun mal à trouver un moyen habile et rentable d’utiliser leur immense base de données sans trop faire de mal à leurs conditions de confidentalité. Et puis, ça gueulerait … Suffit de voir comment la population se révolte presque à chaque changement d’interface pour imaginer l’impact de la vente des métadonnées.

  12. Un article très intéressant, qui m’a servis à la fois de compte rendu de la conférence étant donnée que j’étais absent mais qui ma aussi servis de découvrir un point de vue sur facebook qu’on a pas l’habitude d’entendre tous les jours.

    Un article très bien écrit et riche en information. Une analyse complète en profondeur. Bon travail.

  13. Très bonne analyse. Pour résumer, tout comme Second life, Myspace, … Facebook est un phénomène de mode et en tant que tel, n’est pas voué à perdurer …
    Facebook est souvent mis en comparaison à Google et c’est une grosse erreur. Leurs niveau de réflexion n’est absolument pas comparable. Quand google réfléchie au web de demain, c’est le web de dans 10 ans qu’ils imaginent, alors que Facebook semble limité au web du lendemain.

  14. @ 4strO > Je vais émettre deux réserves à tes propos : Second Life a été victime d’un emballement des médias, aujourd’hui la plateforme est plus performante, rentable et pérenne que jamais (cf. mes articles sur VirtualWorldNews.fr). MySpace n’est pas du tout passé de mode, c’est une plateforme communautaire très puissante sur le créneau de la musique et son appartenance à un grand groupe média lui garanti une pérennité pour les prochaines années. Le problème de Facebook c’est qu’ils n’ont pas réellement de gros partenaires industriels (peut-être Microsoft mais il s’engagent avec beaucoup de retenu, ça ne leur ressemble pas).

  15. Je me suis sans doute mal exprimé, ce que je voulais dire c’est que je pense que l’on surévalue l’impact de Facebook tout comme on a surévalué l’impact de Second Life et MySpace. Certes ces sites existent toujours et sont surement rentable, mais il ne sont de loin plus incontournable. Ce sera pareil pour Facebook. Si aujourd’hui pour jouir d’une bonne visibilité sur le net je dois créer un compte Facebook et Twitter, je ne pense pas que cela va durer bien longtemps. Et ceci pour la bonne et simple raison que Facebook n’apporte rien au web, à part peut être une illustration pour des discussions sur la gestion de la vie privée sur le net.

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