Ce matin j’étais à la présentation de la 3ème version du référentiel des solutions de réseaux sociaux d’entreprise édité par Useo : Réseaux sociaux d’entreprise (tome 3), une disparité propice à une bulle de la valeur 2.0. Cette étude, menée par le département R&D d’Useo, nous présente une grille d’analyse orientée “potentiel réseau” des différentes solutions du marché. Pour un compte-rendu de la présentation de l’année dernière c’est ici : Compte-rendu de la présentation du référentiel Useo.
28 solutions ont ainsi été auditées et notées, les fiches de chacune sont disponibles dans le référentiel. Cette notion de “potentiel réseau” est une clé de compréhension essentielle pour bien appréhender les différentes solutions et pour discerner celles qui propose une offre cohérente et non un ensemble de fonctionnalités. Deu axes sont pris en compte : l’axe relationnel et l’axe conversationnel. Ceci veut dire que cette grille d’analyse ne prend pas forcément en compte tous les besoins et les contraintes d’une entreprise.
Les différentes solutions sont représentées sur le schéma suivant :

Les évolutions notables de cette version 2011 sont les suivants :
- SeeMy est le grand gagnant de ce benchmark avec une offre parfaitement cohérente (ça fait 6 mois que je me dis que je dois rédiger un article sur le sujet) ;
- Bonne progression des solutions Lotus Connections et Jalios ;
- Disparition d’XWiki qui ne se définit pas comme une solution de RSE (il n’y a ni profils ni conversations) ;
- Les solutions open source sont plutôt à la traîne.
L’étude met en évidence certaines fonctions qui se sont démocratisées en 2010 :
- Les FAQ collaboratives et autres ideagoras (cf. Jalios) ;
- Les moteurs de suggestion de mise en relation (en fonction de votre profil, de vos centres d’intérêt… à noter que certains éditeurs comme IBM ou SAP planchent sur le sujet depuis plusieurs années : SAP lance une application d’analyse de social graph) ;
- Les systèmes de recommandation de contenus (l’équivalent du Like ou du RT).
L’étude détecte également quelques fonctions émergentes pour l’année à venir :
- Le social score (ou indice d’autorité) ainsi que les badges (récompenses sociales) ;
- L’intégration des conversations externes (cf. BlueKiwi) ;
- Les marketplace d’applications (cf. Telligent).
Je vous engage à télécharger l’étude et à fouiner dans le référentiel pour avoir une vision plus précise des différentes solutions.
La seconde partie de la présentation était consacrée à une analyse du marché et de la maturité des entreprises dont voici un résumé :
- Il subsiste encore un fort besoin de convaincre les collaborateurs, car les RSE ne sont pas identifiés comme la solution à des besoins pas réellement identifiés ;
- Les entreprises ne sont pas encore assez mûres pour trouver leur bonheur dans les offres de type “boîte à outils” (il existe donc un réel avantage compétitif aux offres avec une proposition de valeur forte) ;
- SharePoint n’est pas réellement à considérer comme un concurrent des différentes solutions proposées, mais plutôt comme un complément ou un existant à prendre en compte ;
- L’intégration au S.I. reste le talon d’Achille de ces solutions (comment fédérer l’activité sociale d’une entreprise qui exploite plusieurs briques sociales ?) ;
- Il existe une réelle barrière psychologique au développement de conversations publiques à grande échelle au sein des entreprises (à considérer comme des savoirs informels) car les bénéfices ne sont pas directement visibles (“je perds mon temps en discutant“) ;
- Les RH encaissent le plus gros choc culturel de la montée en puissance du 2.0 (notamment avec les profils riches qui court-circuitent les fiches de poste et les systèmes de social scoring qui parasitent la gestion des carrières).
Le point central de la discussion a été la reconnaissance d’une bulle de la valeur 2.0 qui a enflé ces dernières années avec des promesses trop fortes (le 2.0 comme remède à tous les maux de l’entreprise) et le manque de repère pour évaluer la pertinence ou la réussite d’une initiative 2.0 (quels KPIs ?). Cette bulle des attentes éclatera bien un jour et engendrera forcément des désillusions et des doutes.
Il apparait donc comme essentiel de bien anticiper les changements organisationnels, culturels et émotionnels des initiatives “2.0” plutôt que de se focaliser sur le choix et l’implémentation de l’outil. Ceci passera forcément par une montée en compétence des MOAs qui devront accompagner les directions métier en douceur et rééquilibrer le rôle de la DSI.
Un grand merci à l’équipe d’Useo pour partager avec nous le résultat d’un très gros travail de R&D. Pour en savoir plus, visitez donc la rubrique Publications d’Useo.
Merci pour ce compte-rendu détaillé et très intéressant !
Il y a effectivement une vraie “révolution” (le mot est trop fort) au sein des grandes entreprises lorsque l’on veut déployer les nouveaux usages. Cela heurte l’organisation de la DSI, les RH, les comportements managériaux habituels de plein fouet.
C’est pour cette raison que l’engagement fort d’un très haut dirigeant pour aller dans cette direction est un facteur de succès indispensable (non suffisant).
Je vais aller lire l’étude avec grand plaisir !
Le partage d’informations et de travaux professionnels sont essentiels à la communication et à la productivité de l’entreprise . Grâce à certains outils sur internet, les collaborateurs peuvent créer, partager et modifier des fichiers de travail (ex : agenda, fichiers word, excel) en temps réel.
J’ai beaucoup de mal à penser que ce genre d’applications (les RSE) puisse vraiment un jour avoir du succès en entreprise (même si je le souhaite à tous ces éditeurs).
Avec maintenant plus d’une dizaine d’année d’expérience dans le secteur de l’édition de logiciels, je pensais jusqu’alors qu’il y avait deux types d’applications pour entreprise:
1) celles faites pour être utilisées
2) celles faites pour être vendues
Les applications faites pour être utilisées (genre paye, compta, gestion de stocks, gestion des temps, gestion des notes de frais, etc.) ne sont généralement pas très sexy. On en parle pas beaucoup, et il faut ramer pour les vendre. Par contre, une fois vendue, ces applications sont utilisées de façon naturelle.
A contrario, il y a des applications qui sont très facile à vendre. Je pense en particulier aux applications de BI (Business Intelleigence). Ce genre d’applications s’adresse aux décideurs et touche une corde sensible : elles promettent aux PDG un meilleur contrôle, donc plus de pouvoir, donc ils achètent. Ensuite, ces applications ne sont généralement pas utilisées.
Les applications RSE me paraissent elles présenter la double caractéristique de n’être faites ni pour être utilisées, ni pour être vendues.
Elles constituent finalement un troisième type d’applications : les applications fairtes pour qu’on en parle.
De de ce point de vue, au moins, leur succès est incontestable !
« Le point central de la discussion a été la reconnaissance d’une bulle de la valeur 2.0 qui a enflé ces dernières années avec des promesses trop fortes (le 2.0 comme remède à tous les maux de l’entreprise) et le manque de repère pour évaluer la pertinence ou la réussite d’une initiative 2.0 (quels KPIs ?). Cette bulle des attentes éclatera bien un jour et engendrera forcément des désillusions et des doutes. »
Quoi ? Seriez-vous un rétrograde ?
Ne sentiriez-vous pas venir cette révolution vrombissante et grandir le vent de la révolte pour que les directions d’entreprises adoptent toutes affaires cessantes ces réseaux sociaux dont nous avons tant besoin pour travailler ?
Non ? Ben moi non plus ;-)
Une revolution est un changement brutal d’etat… on ne passera pas du jour au lendemain à des applications tel qu’on les connait aujourd’hui, aux applications super-intelligente nous pourrissant de pub…