Depuis que le web existe, les acteurs de la presse et autres éditeurs de magazines s’arrachent les cheveux pour reproduire une expérience de lecture enrichissante à l’écran. Problème : personne ne lit à l’écran ! Si l’on commence à y voir un peu plus clair dans la meilleure façon de porter un journal sur le web (le NYTimes est un très bon exemple), la tâche est beaucoup par contre beaucoup plus ardue pour les magazines. Certains ont déjà proposé des solutions innovantes comme MSN Glo (cf. MSN expérimente des nouveaux formats pour ses magazines en ligne), mais ça reste marginal.
Ceci étant dit, les choses sont en train de changer avec notamment la montée en puissance de HTML5 (Dopez votre narration interactive avec HTML5) et des tablettes (2013 sera l’année du tablet first). Nous avons ainsi pu voir des choses tout à fait intéressantes chez USA Today ou Quatrz avec des interfaces adaptées pour la lecture à l’écran sur ordinateur ou tablette.
Outre le problème de la mise en page, il y a surtout un gros défi à relever en ce qui concerne le positionnement du magazine en lui-même. Certains magazines « haut de gamme » proposent ainsi des interfaces incroyablement froides, censées correspondre à l’univers du luxe (ex : Vogue, Dujour ou Variety).

Vous conviendrez que ce n’est pas avec ces mises en page glaciale que l’on va révolutionner la lecture à l’écran…
Heureusement, d’autres pistes sont explorées, avec de belles innovations à la clé :
- Des sites de contenu minimalistes qui s’inscrivent dans le mouvement du slow web (Suit-up or Die, The Great Discontent, Edits Quarterly) ;
La mise en page minimaliste de Suit-Up or Die, avec une navigation au clavier - Des mises en page très sophistiquées, comme chez Polygon (cf. The Rise of Barcade et Tomb Raider Review) ;
La superbe mise en page des articles de Polygon - Une scénarisation de la narration comme chez Google (How Search Works).
Le contenu scénarisé de Google
Ces trois exemples sont, à mon sens, les plus représentatifs des transformations en cours dans le milieu de la création de contenus en ligne. Ils ne sont pas anondins, car rappelez-vous que l’information est gratuite et abondante sur le web. À partir de ce constat, trois leviers me semblent intéressants à travailler pour se démarquer :
- La curation du contenu pour lutter contre l’infobésité (la nouvelle version de Digg illustre bien ce retour en arrière) ;
- Le confort de lecture avec des mises en page beaucoup plus légères, adoptées par tous les gros blogs high-tech (TNW, Mashable…) ;
- Une narration enrichit comme le très remarqué Snow Fall (Le NY Times innove avec Snow Fall, mais illustre les limites de la narration multimédia).
Nous avons donc de belles pistes à explorer pour réenchanter les internautes et leur donner envie de lire à l’écran. Reste à trouver les leviers de monétisation pour financer ça, mais c’est une autre histoire…
Please let me know if you
Bonjour, en rapport à ces nouvelles expériences de lecture, existe-il des retours utilisateurs ( leur perception, leur intérêt,, facilité à lire,….). Merci
De très bons magazines, merci.