Si vous lisez ce blog, alors vous devez déjà savoir que l’internet des objets est un sujet très chaud. Certes, voici de nombreuses années que nous parlons des objets connectés, notamment sous l’appellation “domotique”, mais force est de constater qu’il existe quantité d’articles sur le sujet en ce moment pour expliquer les concepts et enjeux (cf. 10 choses à savoir sur l’internet des objets). Mieux : Certains voient même dans ce secteur d’activité un futur levier de compétitivité et de croissance : Internet, prospective 2030, l’internet des objets pour sauver l’Europe ?. Je serais bien incapable d’évaluer le potentiel économique des applications liées à l’internet des objets, toujours est-il que le sujet est pris très au sérieux, surtout en Europe, comme en témoigne ce récent sondage de ZDnet / TechRepublic : M2M, Internet of Things: 10 key points.

Je pense ne pas me tromper en disant que tout le monde veut croire en ce fameux internet des objets, même s’il peut parfois générer quelques réticences et inquiétudes (Why the internet of things has to be not too smart and not too dumb, but just right). Mais au-delà de ces inévitables peurs latentes liées à la confidentialité, de très belles opportunités sont à saisir, et les entrepreneurs français sont plutôt bien positionnés, avec de très belles réussites chez Withings, Parrot et encore Netatmo qui vient de réussir une très belle levée de fonds (Internet of Things startup Netatmo raised 4.5M€ for its connected weather station).

La grande question que vous êtes en droit de vous poser puisque les conditions sont visiblement réunies pour que le secteur décolle est : mais pourquoi le secteur ne décolle-t-il pas ? La réponse est malheureusement, encore et toujours, liée à des problèmes de standardisation : What’s Holding Up The Internet Of Things. De façon assez paradoxale, le problème n’est pas qu’il n’y a pas de standards, mais qu’il y en a de trop !
Non seulement la compréhension du grand public est troublée par le nombre de standards disponibles (MQTT : L’Internet des objets dispose de son standard, L’internet des objets prend son envol avec une première puce Weightless, L’internet des objets est en train de se construire avec Sigfox…), mais la définition même d’internet des objets se complexifie à mesure que les projets sortent. Comment voulez-vous que le grand public s’y retrouve quand l’on place sous la même définition des innovations aussi éloignées que des drones domestiques et des étiquettes de valise communicantes (The Lowly Luggage Tag Gets a High-Tech Makeover) ?
Au sein de cet authentique capharnaüm, les consommateurs volontaires, mais un peu perdus, se raccrochent logiquement à des marques ou des applications qu’ils connaissent déjà. Des industriels établis comme AT&T en profitent donc pour placer leurs offres : The Home Of The Future That Everyone’s Been Talking About For Decades Is Here.

Certes, cette Digital Life proposée par AT&T dispose d’un bel emballage, mais se soucient-ils au moins de la conformité avec les standards ? Pourtant il existe des projets alternatifs comme la HomeBox proposée par des étudiants de l’ECE (Projet HomeBox : Prenez le contrôle de votre maison), mais ils ne bénéficieront jamais de la visibilité des grands industriels et des marques établies. Il va donc falloir passer par une phase transitoire où le concept d’internet des objets sera “vendu” au grand public au travers de gadgets comme la Hue de chez Philips.
Nous y sommes presque, ce n’est pas le moment de se décourager !
Je pense que la réponse au titre de votre billet est “non”.
Il y a énormément de standards et de protocoles effectivement, mais je ne pense pas que ce soit un problème. Au final, tous les objets connectés communiquent via Internet, en IP, pour alimenter l’application mobile correspondante. Ils savent donc potentiellement parler les uns avec les autres.
Il existe des produits qui permettent de concentrer des fonctions et des services comme vous le donnez en exemple (AT&T et des tas d’autres). Mais ces produits restent centrés autour d’un acteur ou d’une offre de produits bien définie.
Il faudrait maintenant des plateformes “grand public” d’agrégation des données de pilotage et de supervision, une sorte de grande bibliothèque de toutes les API, pour que tous les objets puissent communiquer ensemble de façon simple et transparente.
J’ai repris la problématique de votre billet comme point de départ de cet article sur mon blog : http://blog.myfox.fr/2013/11/18/linternet-des-objets-na-pas-besoin-de-norme-pour-se-developper-elle-existe-deja-cest-internet/
Il n’y a vraiment pas de quoi se décourager, au contraire ! :)