Des statistiques surprenantes sur les médias sociaux

Voilà près de 6 ans que j’ai ouvert ce blog pour parler des médias sociaux. Six années très intenses, car le sujet a pris une très grosse ampleur au fil des années. Ceci étant dit, à force d’avoir le nez dedans, on finit par développer une vision déformée de la réalité. Heureusement, en se donnant la peine de fouiller, il est possible de trouver des statistiques qui nous permettent de relativiser notre quotidien et de mieux cerner les usages réels des médias sociaux par les entreprises. Je vous propose donc ce matin de découvrir les résultats de trois publications récentes.

Il y a tout d’abord le Social Media Marketing Industry Report 2014 de Social Media Examiner, qui nous donne un bon aperçu des supports utilisés par les marques B2C et B2B : The Most Important Social Network for Marketers.

Utilisation des médias sociaux par les marques B2C et B2B
Préférence concernant les médias sociaux par les marques B2C et B2B

Comme vous pouvez le constater, Facebook est considéré comme la plateforme sociale la plus importante par 2/3 des marques grand public, Twitter n’étant cité en première position que par 10% des marques. Concernant les marques BtoB, c’est LinkedIn qui est cité en premier par 1/3 des marketeurs, Facebook venant en second, de façon assez surprenante.

En termes de taux d’utilisation, Facebook et Twitter sont les deux plateformes de référence puisqu’elles sont utilisées dans pratiquement 9 cas sur 10, aussi bien en BtoC qu’en BtoB :

Taux d'utilisation des différentes plateformes sociales
Taux d’utilisation des différentes plateformes sociales

Des statistiques intéressantes, mais qui concernent le marché US, où Twitter est exploité différemment. Ceci est confirmé par la dernière étude de Forrester (European Technographics® Consumer Technology Survey), qui confirme un taux d’utilisation beaucoup plus faible pour Twitter : Adoption des réseaux sociaux en Europe, Facebook et Youtube sont devant, Pinterest ne décolle pas.

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Facebook et Youtube sont les plateformes dominantes des internautes européens avec 55% de taux d’utilisation. En revanche, Twitter est à moins de 10%, LinkedIn à 5%, Pinterest à 1% et Google+ à 22%. Je ne me permettrais pas de remettre en question la fiabilité de ces statistiques, car elles proviennent d’un sondage réalisé auprès d’un échantillon de 22.000 personnes. Comme vous pouvez le constater, Google+ est deux fois plus utilisé que Twitter, pourtant, ce dernier est largement mieux apprécié des professionnels du secteur. Il y a donc bien de grosses différences d’usages entre le marché nord-américain et l’Europe, notamment en ce qui concerne Twitter et Pinterest (toujours aussi populaire là-bas : At 30 Billion Pins, Pinterest Has a Fresh Take on Search, And It’s All About Mobile).

Pour enfoncer le clou, je vous propose enfin ces statistiques de l’INSEE : Usage d’Internet par les sociétés en 2013, un recours minoritaire aux médias sociaux. Ces chiffres datent de l’année dernière, mais il ne sont quand même pas très glorieux : quatre sociétés sur cinq d’au moins 10 personnes n’utilisent pas les médias sociaux.

utilisation-ms-france-2013

Certes, nous parlons ici de moyennes, mais le constat est plutôt décevant : à peine 20% des entreprises françaises exploitent au moins une plateforme sociale. Je ne sais pas trop s’il faut s’en lamenter (si peu après tant d’efforts d’évangélisation) ou s’en réjouir (une belle marge de progression à venir). Précision importante : les PME et TPE tirent ces chiffres vers le bas, car 43% des entreprises de plus de 250 personnes exploitent au moins une plateforme sociale. Il y a donc encore un très gros travail d’explication et d’évangélisation à faire auprès des PME, sur les médias sociaux, mais également sur le numérique (1/3 des entreprises n’ont toujours pas de site web).

15 commentaires sur “Des statistiques surprenantes sur les médias sociaux

  1. Merci pour la qualité de votre article.

    Par expérience, j’ai le sentiment que les PME & TPE n’ont pas le temps d’être efficacement présentes sur les médias sociaux.
    Et elles n’ont, malheureusement, pas le budget pour confier l’animation de leur réseau à un spécialiste.

    C’est compliqué d’insister sur une partie de leur communication qu’elles auront le plus grand mal à mener à bien, même si c’est notre devoir de professionnel…

  2. Je vous rejoins sur le manque de temps et le petit budget.
    Une solution moins onéreuse peu passer par des plateformes de content manager qui avec un article le publie à des dates programmées et des heures différentes programmées sur plusieurs réseaux sociaux.

    Ensuite, il faut optimiser sa veille naturelle en en faisant écho dans les réseaux…

  3. Bonjour Fred,

    Merci pour cet article et cette réflexion.

    Sans remettre en cause la fiabilité des statistiques d’une manière “mécanique”, il faudrait selon moi commencer à prendre (beaucoup !) de recul vis-à-vis de l’hégémonie des chiffres concernant Facebook car :

    1/ N’utilisant plus que très peu Facebook moi-même (mais ne pouvant le désinstaller car je souhaite conserver l’accès à certains de mes contacts), je suis contraint de m’y connecter quasi quotidiennement uniquement pour faire disparaître les notifications en tout genre sur mes terminaux (tablette, téléphone).
    Je précise que Facebook est plutôt du genre collant à ce niveau là, y compris via des relances mails. Bien sûr : je pourrais sûrement arriver à enlever ses modifications via les paramètres, mais c’est tellement barbant (du fait de leurs fluctuations, etc…) que j’y renonce (et je suis prêt à parier que je ne suis pas le seul !).
    Donc, au final, je suis aujourd’hui une personne qui revendique “ne plus utiliser facebook”, et qui joint les actes aux paroles, mais je suis bien malgré moi comptabiliser comme un utilisateur compulsif dans les statistiques qui font la joie et le bonheur de Facebook et ses actionnaires !! Il y là à mon sens un vrai sujet car je suis à mon humble avis plutôt représentatif qu’un cas isolé.

    2/ C’est un secret de polichinelle que Facebook a construit un réseau d’influence au sein de la blogosphère (et même plus largement sur le web) qui consiste, en grossissant le trait, à ce que ceux-ci continuent de vanter la bonne santé et l’utilité de Facebook, en échange de rétributions en tout genre (accès prenium à des fonctionnalités, invitation vip, ect…)

    Partant de ces 2 points, et constatant surtout de manière empirique sur mon profil et dans mon entourage que la plateforme Facebook est aujourd’hui très très pauvre en engagement utilisateurs, ne faudrait-il dont pas relativiser ces chiffres ?

    A l’inverse : Twitter qui ne pratique pas (encore) ce genre de “harcèlement de notifications” ne serait-il pas sous-estimé en France/Europe ? Je constate d’ailleurs qu’ils commencent à copier les méthodes de Facebook via des relances en tout genre.

    En conclusion je vous résume ma question : peut-on vraiment avaler ces chiffres en tirant des conclusions d’engagement utilisateurs ?

  4. En fait toute la question est : qu’apporte concrètement une présence sur les réseaux sociaux. Être présent pour être présent si cela n’apporte rien prend beaucoup de temps, beaucoup trop pour une PME qui n’a pas que ça à faire. Les Américains font ce qu’ils veulent, mais ce n’est pas une référence universelle valable pour tout et tout le monde (heureusement d’ailleurs).

    Bref est-il prouvé qu’une présence des entreprises sur les réseaux sociaux généralistes (notamment Twitter !) a une répercussion positive sur le chiffre d’affaires, la seule chose qui compte en fait ? Si non, pourquoi y perdre du temps.

  5. Bonjour,
    Intéressant comme toujours. Que mes confrères des web agencies se désolent de la faible utilisation des RS par les PME françaises et donc de leur manque à gagner est une chose.
    Pour ma part, j’y vois non pas tant un manque de moyens financiers qu’une incapacité managériale à impliquer leurs équipes dans des démarches de communication participative et interactive.
    C’est donc avant tout un problème de management, d’organisation et de communication interne avec cette conséquence que l’on observe également pour le télétravail : un retard important de la France par rapport à d’autres pays et sans doute donc un déficit de compétitivité.

  6. Bonjour Frédéric et merci pour cet article. Je crois que je suis ton blog depuis le début et nous avons, je pense, la même vision des choses.

    Il semble que les Chiffres clés de l’Observatoire du numérique 2014 soient encore plus pessimistes que toi pour (les entreprises http://www.observatoire-du-numerique.fr/chiffres-cles-2014)

    Les causes de ce déficit pour notre pays ? J’adhère à la remarque de “Dialectique” en allant peut être plus loin. Il y a en France une faible prise de conscience de l’intérêt des médias sociaux dans la direction des boites. Je suis en plein dedans en ce moment en préparant des formations et en conduisant la com d’une TPE :)

    Il y a aussi et toujours la vraie rupture apportée par le fameux “2.0” dans la relation client. On a beau en parler à longueur d’article, C’est super long à faire entrer dans les entreprises au quotidien …

    Mais je reste globalement optimiste. Le vitesse de changement des mentalités n’est tout simplement pas celle des technologies.

    Grégory

  7. Je rejoins complètement l’avis d’ID. Que rapporte concrètement (en argent) la présence sur les RS pour les petites entreprises ? Je pense que beaucoup ont essayé, et n’ont pas obtenu les résultats escomptés. Je remarque aussi qu’elles ont bien souvent du mal à mettre à jour un site web (aucune idée de contenu à proposer, aucun rythme de publication), c’est peut-être là le 1er problème…

  8. @Dialectique : ” impliquer leurs équipes dans des démarches de communication participative et interactive ” , justement ça coûte de l’argent ! Dans de petites structures, à qui donner la tâche de mettre à jour les réseaux sociaux ? Et avec quel contenu ? Tout cela prend du temps… et le non-retour sur investissement peut se mesurer assez vite. C’est peut-être pour ça que les web-agency se désolent, c’est parce que les clients sentent que le jeu n’en vaut peut-être pas la chandelle (je parle toujours pour les petites entreprises).

  9. Le type d’entreprise aussi à son importance, personnellement je préfère suivre sur les réseaux sociaux un magasin ou établissement qui propose des produits ou services que je consomme régulièrement, plutôt que mon platrier ^^

  10. Je suis chef d’entreprise dans la communication numérique, et je vois bien le problème, avec mes clients TPE ou indépendants : ils disent préférer se concentrer sur la recherche de clients, réaliser leurs prestations, avec les méthodes traditionnelles qu’ils connaissent bien, plutôt que de s’activer sur les médias sociaux. Ceux-ci sont vu souvent comme une perte de temps qui ne rapporte pas grand chose au business, finalement.

    Je pense que c’est essentiellement dû à une vision court-termiste du business.

  11. Je constate que pas mal des remarques et questions que j’aurais pu avoir ont été soulevé.

    Je ne suis pas moi-même chef d’entreprise mais je tanne mon directeur général pour qu’il comprenne l’importance des RS et qu’il débloque un budget prévu à cette effet.

    Cependant, d’après les graphiques présentés dans ton article, on peut constaté une faible utilisation des RS par nos voisins allemands. Comment l’expliquez-vous ?

  12. C’est extra d’obtenir des chiffres actualisés sur les taux d’utilisation des plateformes telles que Facebook ou Twitter. Les réseaux sociaux doivent être pris en compte dans l’élaboration d’actions commerciales, ces dernières auront ainsi une plus grande portée et donc un meilleur retour.

  13. Très intéressant ces statistiques, on arrive bien à comprendre, que les réseaux sociaux font partit intégrante de notre vie. Maintenant une entreprise doit avoir obligatoirement son site internet, voir être présent sur les réseaux sociaux comme Facebook, twitter, linkedin ou third réseau social immobilier … Cela lui permet de coordonner sa politique de communication avec une plus grande facilité et avoir un meilleur retour.

  14. Une idée sur l’avenir des réseaux sociaux ? Facebook leade quand à la possibilité de cibler les prospec dans la diffusion de publicités, mais qu’en est-il des autres ? Vont ils s’ouvrir aux commerçants ?

    Merci pour ces stats, c’est toujours bon de prendre un peu de recul ;)

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