Avec la multiplication des formats (smartphone, tablettes, netbooks, TV connectées…), la question de l’adaptation de l’interface se fait de plus en plus pressante (Intel et Jolicloud à la recherche de l’interface parfaite pour les netbooks et A la recherche de la plateforme mobile parfaite avec le nouveau Palm Pre). Et pourtant, depuis la sotie de l’iPad, force est de constater que la tendance est plus à rechercher l’Os unique quel que soit le terminal plutôt que la multiplication des OS. Cela peut se comprendre, car personne n’a envie de s’embarquer dans l’enfer des développements multi-OS. Il n’empêche… plus on avance dans les temps (nous en sommes déjà à la troisième version de l’iPad) et plus l’idée d’avoir un système d’exploitation dédié aux tablettes s’éloigne.
Outre les considérations techniques, l’objectif n’est pas de trouver l’OS parfait, car nous savons maintenant qu’il n’existe pas, mais plutôt l’interface graphique la mieux adaptée au format tablette. Une recherche rendue complexe par la couverture fonctionnelle toujours plus grande de ces machines (des jeux aux applications métier en passant par la news ou le commerce en ligne).
Aujourd’hui le marché est dominé par iOS avec Android sur ses talons. Une situation loin d’être idéale, car le concept d’interface graphique fonctionnant à la fois sur smartphone et tablette commence à montrer de très sérieuses limites (De la difficulté de concevoir une interface multi-terminaux). Nous commençons néanmoins à voir des choses intéressantes au niveau des interfaces graphiques avec la montée en puissance des tablettes Android exploitant une interface propriétaire (en l’occurrence le Kindle Fire d’Amazon). Tendance qui devrait d’ailleurs s’accélérer : Why Tablets Will Become Our Primary Computing Device.
Mais le marché ne se limite pas à Google et Apple, car d’autres acteurs sont là :
- RIM avec son tout nouveau PlayBook 2.0 (PlayBook OS 2.0 review) ;
- Microsoft et son futur Windows 8 agrémenté de sa nouvelle interface Metro (Windows 8 Consumer Preview hands-on) ;
- Mozilla avec un projet-mystère baptisé Boot to Gecko (Mozilla Boot To Gecko Devices Arriving Early 2013).
Des approches novatrices et très intéressantes, qui préfigurent une nouvelle vague d’innovation (et pourquoi pas la relance des projets de bureaux 3D pour nos bons vieux ordinateurs : Les bureaux 3D se trouvent un champion avec BumpTop). Même si les prévisions de ventes ne sont pas en faveur des trois acteurs cités plus haut, la concurrence va permettre de stimuler la créativité et de remettre en cause certains choix (je ne parle pas QUE de iTunes).
Bien évidement, il est illusoire de penser qu’un nouvel entrant va réussir du premier coup là om les autres cherchent encore. Il n’empêche que si l’on devait lister les qualités d’un bon OS pour tablette, nous trouverions dans cette liste :
- Simplicité. L’OS parfait devra être simple à prendre en main (pour un novice comme pour un habitué qui devra retrouver ses marques), facile à configurer / paramétrer, et surtout autoriser une manipulation aisée quelle que soit les circonstances (en extérieur…)
- Gratuité. Oui je sais, ce n’est pas évident, car il y a une guerre des brevets en cours. Il n’empêche, pour qu’une tablette soit attractive, il faut que son prix le soit, donc qu’il n’y ai pas de ticket d’entrée pour les constructeurs potentiels.
- Modularité. Idéalement l’OS parfait devrait autoriser une personnalisation avancée de l’interface, aussi bien dans le thème graphique que dans les applications pré-installées ou des les évolutions que l’on pourrait un apporter. Cette notion de modularité va de pair avec l’ouverture (est-il possible de modifier le noyau ?).
- Richesse de l’écosystème. Pas de bon OS sans un écosystème riche, c’est à dire sans offrir un maximum de liberté aux développeurs et éditeurs pour concevoir, distribuer, monétiser, et faire évoluer leurs contenus et services.
Au regard de cette liste, il est clair qu’iOS souffre de graves lacunes et ne pourra tenir sa position de leader. Même si je suis content de mon iPad, les principaux reproches que je pourrais formuler concernent les points suivants : le couplage forcé de la machine à iTunes, l’absence d’écran de démarrage et la rigidité du modèle de distribution qui aboutie à des acrobaties (notamment en ce qui concerne les livres enrichis qui sont vendus dans l’App Store et n’apparaissent pas dans l’application dédiée aux ebooks).
Quoi que l’on dise, iOS reste tout de même une référence dans le domaine. Et justement, c’est en voulant impérativement exploiter le même OS pour un smartphone (iPhone) et une tablette (iPad) qu’Apple illustre bien l’impossibilité d’exploiter une seule et même interface. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on se retrouve avec des doublons pour les applications (versions “normale” pour l’iPhone et “HD” pour l’iPad), car elles correspondent à des contextes d’usages différents. Il est donc selon moi aberrant de poursuivre dans cette direction et j’espère que les nouveaux entrants vont faire pression pour sortir de cette impasse et imposer le principe d’une interface spécifique pour l’iPad.
Au final, malgré des parts de marché encore faiblardes, Android est certainement l’OS le mieux placé pour s’imposer sur les tablettes, à condition qu’il soit associé à une interface adaptée au format du terminal. Nous en revenons à l’exemple du Kindle Fire qui est selon moi la première expérimentation concluante d’une adaptation de l’interface au format. Normalement d’autres expérimentations devront suivre, plus ou moins divergentes de la version “officielle” d’Android.
La quête sera longue, mais je ne doute pas que l’on finisse par définitivement écarter l’idée d’un OS universel, et surtout d’une interface graphique homogénéisée entre les différents terminaux, quelles que soient leurs caractéristiques et contraintes.
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