Facebook et Zynga sont les deux réussites les plus emblématiques des années 2010. Nous sommes maintenant en 2013 et la séparation est consommée entre les deux stars des médias sociaux. Plus qu’une divergence complète sur leurs objectifs (les deux veulent augmenter leur nombre d’utilisateurs et leurs revenus), c’est plutôt une séparation de raison à laquelle nous assistons, dans la mesure où chacun a pu constater les limites de ce couple. Bref tout ça pour dire que Facebook et Zynga prennent encore plus leurs distances à mesure que le marché des social games évolue. Les deux sociétés suivent donc leur propre chemin chacun de leur côté.
Zynga capitalise toujours plus d’énergie sur sa propre plateforme (Zynga.com) pour intensifier sa diversification et se rapprocher petit à petit du modèle des portails de casual games du siècle dernier. Voici un résumé des dernières annonces :
- Le portail utilise maintenant son propre mécanisme d’authentification, Facebook Connect étant relayé en option (Zynga.com Makes Facebook Connect Optional As It Looks To Build An Independent Platform For Players And Developers) ;
- Ils viennent de lancer deux jeux d’argent en Angleterre (Plus Poker et Plus Casino) ;
- Ils ont annoncé des résultats décevants (Zynga’s earnings report for Q4 2012 shows $311 M in revenue, $48.5 M loss) et ont mis en place un nouveau plan de motivation pour endiguer les départs et stimuler les troupes (Zynga hopes to retain top executives with bigger bonuses tied to performance) ;
- Ils conservent une très bonne force de frappe pour placer ces nouveaux jeux en tête de liste (Zynga Slots takes the top spot among this week’s fastest-growing Facebook games by MAU), mais ils se font talonner par les acteurs historiques du casual gaming (Europe’s King Now Has Nearly As Many Daily Users As Zynga).
J’ai déjà eu de nombreuses occasions de vous décrire les frasques de Zynga, force est de que sa place d’archi-leader était trop complexe à conserver et qu’ils payent leur croissance trop rapide.
De son côté, Facebook aussi a annoncé des choses très intéressantes :
- L’abandon programmé des Facebook Credits au profit des monnaies locales (Facebook shares new documentation for local currency pricing, sets migration for Q3) ;
- Des statistiques de croissance tout à fait remarquables (Facebook reveals new growth stats, 20 percent of web users play games every day) ;
- Une nouvelle mise en page avec un flux dédié aux jeux (As Facebook hits 250m monthly gamers it starts rolling out a new Games feed on profiles) ;
- Un partenariat technologique avec Unity pour simplifier le développement de jeux en 3D (Unity and Facebook are now in a Relationship).
Tout ceci nous démontre une fois de plus que les positions dominantes ne durent jamais très longtemps (à part pour Amazon ou Google), et que le secteur des jeux sociaux est en pleine évolution avec une diversification des gameplays (jeux d’argent, FPS, stratégie…) et la montée en puissance des acteurs asiatiques (A Sneak Peek at Some Games on WeChat’s Social Gaming Platform).
Moralité : si je ne me fais pas trop de soucis pour Facebook, Zynga doit impérativement poursuivre la réduction de sa dépendance à Facebook en diversifiant ses revenus sur d’autres plateformes, notamment les terminaux mobiles, à l’image de l’éditeur d’Angry Birds (Rovio doubles its revenue in 2012 on strong game and consumer-product sales).