Quel avenir pour les montres connectées ?

Les montres connectées ne sont pas une idée neuve. Les premiers prototypes sont apparus en 2011 (Vers des montres connectées), et il aura fallu presque deux ans aux constructeurs pour finaliser leur produit. Jusqu’à très récemment, la montre Peeble était le modèle le plus répandu (Pebble Sold 275K Units Through Kickstarter And Pre-Orders, Tops 1M Watch Apps Downloaded), mais de nombreux autres acteurs se sont positionnés entre-temps pour exploiter le filon.

Les équipes de Samsung ont ainsi dû travailler d’arrache-pied pour ressortir de vieux prototypes et finaliser en toute hâte la Galaxy Gear présentée en début de mois : Samsung Introduces Galaxy Gear, a Wearable Device to Enhance the Freedom of Mobile Communications.

Galaxy-Gear

Fidèle à ses habitudes, Samsung nous livre une montre regorgeant de fonctionnalités : notifications intelligentes, commande vocale, mini-APN intégré au bracelet et nombreuses applications associées à la plateforme (Galaxy Gear Integrates Fitness Apps, Competes With Trackers). Le tout pour… 300$ ! Certes, les caractéristiques techniques sont alléchantes, mais l’addition est salée.

Tout aussi sophistiqué et au même tarif, Qualcomm a lui aussi présenté son modèle, la Toq, qui est livrée avec des oreillettes et un écran à encre électronique couleur : Qualcomm takes on Samsung’s Galaxy Gear with Toq smartwatch, coming in Q4.

qualcomm-toq

Je pense ne pas me tromper en disant que personne n’a jamais réellement émis le besoin d’avoir un écran couleur sur une montre. Ceci étant dit, je suis très content que les écrans à encre électronique couleur de technologie Mirasol voient enfin le jour sur un produit “grand public” (aux dernières nouvelles, Qualcomm avait jeté l’éponge). Les mauvaises langues diront d’ailleurs que cette montre n’est qu’un prétexte pour relancer l’intérêt autour des écrans à encre électronique couleur.

Troisième constructeur à faire son annonce dans la même semaine, Sony présentait enfin sa Smartwatch 2, une montre connectée aux fonctionnalités similaires aux autres (notifications, connectivité sans fil, plateforme d’applications pour les développeurs…), mais au prix légèrement inférieur : Sony’s SmartWatch 2 is better than the first one, but still far too expensive.

Sony-Smartwatch2

Vous noterez qu’à l’instar de la Gear de Samsung, il est fortement recommandé d’utiliser cette SmatWatch2 avec un smartphone de la gamme Xperia…

Toujours est-il que ces trois modèles ne font pas vraiment l’unanimité. D’une part, car ces montres sont chères, et d’autre part, car elles ne savent pas faire grand-chose d’elles-mêmes. Comprenez par là qu’elles doivent impérativement être associées à un smartphone : Calling the Galaxy Gear a smartwatch is a disservice to the word “smart” et Smartwatches are still too dumb. Si la prouesse technologique est bien au rendez-vous, ce sont les usages qui déçoivent, car ces montres ne proposent rien qu’un smartphone ne puisse déjà faire, elles n’en sont que des extensions, mais en plus limitées : Some thoughts on smartwatches.

Nous sommes donc tout naturellement confrontés à la sempiternelle question : y a-t-il un marché pour ces montres ? Difficile à dire pour le moment. Par contre, nous commençons également à voir l’arrivée sur le marché d’une nouvelle génération de montres connectées dédiées aux activités sportives. En digne successeur de la MotoActv, la Forerunner Coach de Garmin est le compagnon idéal des coureurs : There’s A Coach In Every Watch: Garmin Forerunner 620 and 220 With Color Display.

Garmin_620

Ne cherchez pas un quelconque effort de look & feel, ces montres ne cherchent pas à être glamour, mais à accompagner les joggeurs dans leur progression. C’est donc sérieux, très sérieux ! Par contre, on en vient logiquement à se demander si tous ces gadgets censés nous connecter à des applications toutes plus formidables les unes que les autres ne vont pas nous isoler du monde qui nous entoure : The Paradox of Wearable Technologies. Déjà que l’on dénombre quelques accidents avec des mobinautes qui ne lèvent plus le nez de leur écran, avec ces nouvelles montres, le risque va être encore plus fort !

Nous en sommes donc toujours au même point concernant l’utilité d’une montre connectée : n’est-ce pas le gadget de trop dans l’arsenal de geeks déjà bien équipés ? Finalement le salut de ces montres connectées réside certainement dans des niches comme celle qu’exploite Garmin, où celle qu’envisage d’attaquer le constructeur automobile Nissan avec ce concept très surprenant : Nissan unveils the Nismo smartwatch, a wearable device to connect drivers to their cars.

Dans l’idée, cette Nismo est donc très proche des montres Garmin, avec une utilisation centrée sur la performance et des capteurs ultra-précis. Idéalement, j’aurais bien vu une montre que l’on enfile au poignet quand on prend le volant et se met à vibrer si l’on s’énerve dans les embouteillages ou si l’on s’endort sur l’autoroute. Quoique… il me semble que des systèmes équivalents existent sur certains modèles haut de gamme avec des capteurs embarqués dans le rétroviseur intérieur qui surveillent les yeux du conducteur et font vibrer le siège dès que ce dernier pique du nez. Au-delà de la prouesse technologique, ses montres sont elles viables ? Retour à la case départ…

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