La revanche des interfaces textuelles

Dans la chronologie des interfaces homme-machine, il y a eu les interfaces à lignes de commande (Command-line interface), puis les interfaces textuelles (Text-based user interface) et enfin les interfaces graphiques (Graphical user interface) qui sont devenues la référence aussi bien pour les applications que pour les sites web. Pourtant, à une époque pas si lointaine, les sites web n’étaient composés que de textes et de tableaux. Entre-temps, il y a eu différentes modes graphiques, dont des choses très expérimentales en Flash, mais ces dernières années nous assistons un retour à la simplicité avec le flat design. Il n’y a plus qu’au cinéma que l’on fantasme sur des choses très spectaculaires (Des interfaces textuelles aux interfaces fictionnelles).

Aujourd’hui, avec l’avènement des smartphones, le pragmatisme l’emporte sur l’esthétisme et les sites à gros volume de contenus n’hésitent plus à adopter des thèmes graphiques minimalistes, à l’image de Quartz, du Time Magazine, de Techmeme ou encore de Slashdot. Le point commun de ces portails est de n’utiliser que du texte, à peine une petite image pour le logo.

slashdot

Arriver à conserver une identité graphique en ne jouant que sur les typos et les couleurs est une réelle prouesse, pourtant il y a une réelle différence entre les sites du NY Times et du Guardian. C’est en quelque sorte un retour aux sources qui n’est pas sans déplaire aux adeptes de la simplicité comme Jason Fried de Basecamp : Why I’m Sick of Slick Design.

Du coup, on commence à théoriser ce que pourrait être un web textuel : Chromeless: The Content is the Interface. J’attire votre attention sur le fait que la réalisation d’une interface web textuelle est un exercice très périlleux. Il y a ainsi une grosse différence entre Craiglist (très austère) et Delicious (très sophistiqué) : le ressenti n’est pas du tout le même.

delicious

Comme précisé plus haut, les interfaces textuelles ne sont pas à considérées comme des lubies de designeurs ou des exercices de style. Elles correspondent à une vraie réalité de marché : l’avènement des smartphones et la pénalisation par Google des sites trop longs à charger poussent les éditeurs à adopter des chartes graphiques et mises en page toujours plus épurées pour diminuer les temps de chargement et simplifier la maintenance du code. Autant les vitrines, boutiques en ligne ou sites corporate ont un impératif d’image (quoi que cela ne soit pas antinomique), autant les sites de contenu peuvent aisément se passer des fioritures et raffinements graphiques.

Une refonte de mes blogs est d’ailleurs en cours pour mieux coller à ce nouveau contexte : même si les terminaux mobiles ne représentent que 15% des visites, l’important est de valoriser le contenu, pas l’emballage.

fcnet2014

Si l’on se réfère au principe de l’architecture moderne “Form follows function“, le retour aux interfaces textuelles est plutôt une bonne chose : privilégier la lisibilité des contenus et optimiser l’affichage pour les terminaux mobiles.

5 commentaires sur “La revanche des interfaces textuelles

  1. Je pense que ce qui est important sur smartphone c’est l’ergonomie, l’essentiel du contenu, et le respect de la charte graphique. La typo n’est absolument pas à négliger sur ce genre de support car tout réside sur la lecture du contenu (d’ou une belle police) ;-)

  2. Ce retour au contenu est une tendance de fond qu’on retrouve également dans les interfaces Flat, tendance Modern UI…

  3. Les contraintes de performance web et de référencement web, de multi écrans jouent aussi en faveur de ces interfaces simples (en apparence). Comme le disait Einstein “Les choses devraient être faites aussi simples que possible, mais pas plus simples” et c’est cet exercice couplé aux contraintes techniques qui fait la différence entre en site réussi et les autres.

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