La schizophrénie des membres va-t-elle tuer Facebook ?

J’ai déjà eu de nombreuses occasions de vous sensibiliser aux problèmes (chroniques) de gestion de la confidentialité par Facebook. Il semblerait que, depuis quelques semaines, le débat soit monté d’un cran avec de nombreuses voix s’élevant dans la blogosphère pour dénoncer l’amateurisme avec lequel les équipes de Facebook traitent cet aspect :

Notez qu’il n’y a pas que sur la blogosphère que ça grogne puisque ce débat déborde également sur les médias traditionnels (radio, TV, presse : Facebook, MySpace Confront Privacy Loophole) ainsi que dans la sphère politique (cf. Senators Call Out Facebook On ‘Instant Personalization’, Other Privacy Issues).

Le danger est bien réel mais je ne m’attarderai pas là-dessus. Je m’interroge par contre sur l’étrange schizophrénie des membres de la plateforme qui veulent dans un même temps bénéficier d’une forte exposition médiatique et s’assurer qu’il y aura respect de la vie privée. Heu… laquelle ? À partir du moment où vous publiez des choses (updates, photos…), elles sont visibles, donc elles ne relèvent plus de la sphère privée. Oui mais non car la réalité est plus subtile.

Parce qu’il faut bien rembourser la dette et payer les factures…

Je mets volontairement de côté le cas de figure où un blogueur ou une personnalité publique se sert de Facebook comme d’une plateforme de visibilité. Par contre je vous propose de réfléchir aux deux situations suivantes :

  • Vous partagez des données privées (photos, vidéos…) avec votre entourage proche et le service modifie les règles de visibilité sans vous prévenir de façon explicite (c’est ce qui s’est passé récemment)
  • D’autres personnes publient des contenus (articles, photos, vidéos…) où vous êtes mentionné mais vous n’en avez pas forcément conscience (une situation plus que probable dans la mesure où il y a plus de 15 millions de français sur la plateforme, donc de nombreuses personnes dans votre entourage proche ou éloigné).

Dans ces deux situations, des données privées se retrouvent exposées et il faut faire un effort pour comprendre et régler en conséquence vos paramètres de confidentialité. Certes, c’est ennuyeux, mais dans la mesure où Facebook est gratuit, peut-on vraiment s’en plaindre ? Lorsque vous souscrivez à une offre premium de FlickR, vous bénéficiez d’un contrat qui définit le cadre de la relation client / fournisseur. Mais quand vous exploitez un service gratuit, c’est un peu différent car vous n’êtes pas client, juste utilisateur.

A partir de là, quels sont les recours des utilisateurs ? D’une part exprimer leur mécontentement, c’est ce que la communauté des utilisateurs a déjà fait, mais Facebook a toujours su faire rapidement marche arrière sur des décisions impopulaires mais s’est toujours arrangé pour réintroduire ces changements plus tard (cf. Fun With Facebook and Privacy Game Theory).

SocialMediaPrivacyDecisionTree

Le deuxième recours des membres va être de nettoyer leur profil des données jugées trop privées (ou confidentielles). C’est de loin la mesure qui me semble la plus pertinente : Ne mettez pas en ligne les contenus et données que vous ne pouvez pas vous permettre de rendre publiques. Nous en revenons à un phénomène que j’avais déjà décrit l’année dernière : Comment les nouvelles règles de Facebok vont modifier le comportement des utilisateurs. J’ai toutes les raisons de penser que ce phénomène va s’accentuer et que les profils “réels” vont céder la place à des avatars de membres.

Suivant ce schéma, Facebook se retrouve donc pris dans un engrenage très néfaste : Plus ils exploitent les données pour faire du ciblage précis (afin de rentabiliser les frais colossaux de la plateforme), plus les utilisateurs appauvrissent leur profil, moins le ciblage est précis et plus le CPM baisse. Traduction : Ce qui a fait le succès de Facebook (la gratuité), va aussi causer sa perte car ils n’ont d’autres moyens que d’exploiter les données des membres pour proposer un mécanisme de ciblage plus précis que les autres, donc impérativement besoin de profils de qualité. Hors cette qualité des profils va de pair avec la confiance. Jusqu’à présent la stratégie de Facebook a été de proposer toujours plus de services gratuits pour attirer toujours plus de monde (des services rentabilisés en exploitant les données confidentielles des membres générées par ces services). Sauf que : Plus d’utilisateurs = Plus de frais = Un plus grand besoin d’exploitation des données = Plus de polémiques autour de la confidentialité et du respect de la vie privée. Ils ont donc troqué de la confiance contre de l’audience, c’est ce que j’ai décrit précédemment comme une stratégie de fuite en avant.

Facebook peut-il parvenir à regagner la confiance des membres ? J’en doute fortement car le mal est fait (ils ont fait la preuve de leur amateurisme dans ce domaine). Cette polémique autour des données confidentielles peut-elle empirer ? Oui sans problème, d’autant plus avec les futures fonctions de check-in qui vont prochainement être implémentées (pour contrer la montée en puissance de Foursquare) et avec la généralisation des Facebook Credits (et donc le traçage de l’ensemble des dépenses réalisées sur la plateforme).

Fin de la lune de miel entre Facebook et la blogosphère

Aujourd’hui le plus gros problème de Facebook n’est pas un ralentissement de la croissance mais plutôt une perte de la confiance accordée par les utilisateurs. Cette confiance est conditionnée à la fois par la façon dont le service explique et gère la confidentialité à ses membres (sur ce point là, ils ont bien merdé) et sur le nombre de citations dans la blogosphère (là encore le vent est en train de tourner et Facebook tout comme son patron sont critiqués de toutes parts).

Est-ce bien grave de se préoccuper des débats d’experts dans la blogosphère (dont le grand public se moque complètement) ? Oui dans la mesure où ces débats vont également impacter les recommandations des agences et surtout les investissements des annonceurs. Traduction : Mauvaise presse = moins de revenus publicitaires.

Ceci étant dit, ne vous attendez pas à une migration massive des membres vers des plateformes comme Diaspora (un réseau social décentralisé et open source). Même si l’initiative est louable (plus de détails ici : Le projet Diaspora, un anti-Facebook), je doute qu’elle mobilise les foules (à l’image d’identi.ca, le clone open source de Twitter).

Je pense que l’évolution la plus probable va être une prise de conscience par le grand public des dangers de l’exposition de son profil (et de ses données personnelles) sur une plateforme comme Facebook. Ce matin j’étais dans le métro à côté de deux personnes qui discutaient des problèmes liés à Facebook et au fait que sur un ordinateur familial, les enfants ou le conjoint pouvait avoir accès au profil des autres (soit sur le site ou soit au travers de la fonction d’instant personalization sur un site tiers). Bref, nous n’en sommes qu’au début d’un mouvement de fond : L’anonymisation des profils.

À qui la faute : Facebook et sa vision trop utopique d’un modèle économique viable ? Les membres et leur naïveté manifeste vis-à-vis d’une plateforme entièrement gratuite qui ne veut (soit-disant) que le bien dans le monde ? Les investisseurs qui ont rendu cette situation possible ? Je ne saurais le dire car les torts sont à mon sens partagés.

Comment tout ceci va-t-il évoluer ? Là encore c’est une question bien complexe à laquelle je ne saurais trop répondre. Mais encore une fois je penche pour la théorie d’anonymisation / d’avatarisation des profils qui est déjà bien visible dans les friend requests (de plus en plus de pseudos et comptes semi-pro). Vous ne trouvez pas ?

33 commentaires sur “La schizophrénie des membres va-t-elle tuer Facebook ?

  1. Bonjour, votre analyse est très bonne.
    Perso je n’ai jamais ouvert de compte Facebook car mes contacts pro et persos sont difficilement conciliables que ce soit en mode anonyme ou non. Je me demande d’ailleurs de quelle manière facebook n’a pas “forcé” à dévoiler son identité du fait que c’est un réseau mariant le pro (ou l’anonymat est impossible) au personnel.
    Possible que je me trompe, mais myspace est une plateforme plus “rock” et de fait “l’anonymisation” y est très présente selon moi. Cela n’empêche pas de créer son réseau constitué d’amis avatarisés eux aussi. C’est pour moi le meilleur rempart contre toutes les possibles fuites d’éléments de vie privée.

  2. À propos de la mauvaise image de Facebook sur net, j’ai l’impression que cela à toujours été ainsi (?). Il me semble que Facebook, depuis ses début, s’est presque entièrement construit sur des échos négatifs, permettant ainsi d’accéder plus rapidement aux grands médias (dernier exemple : les apéros). En 3 ans, quelqu’un à t-il le souvenir d’avoir déjà lu un article ou vu un reportage dithyrambique ou même simplement sympathique sur FB ? Pas moi en tout cas. Facebook, c’est un peu comme Sarkozy au moment des élections : plus on tape dessus, plus il gagne ;-)

  3. Sur la home de FB : “Facebook vous permet de rester en contact et d’échanger avec les personnes qui vous entourent”

    Il y a bien tromperie si les données sensées s’échanger avec les personnes qui “entourent” sortent de ce cadre, ce qui semble le cas…

  4. Hello

    Pour ma part, geek depuis longtemps et un peu au courrant de ces questions, mon choix est fait depuis longtemps : utiliser facebook OUI, publier souvent OUI, mais régler la confidentialité sur friend only et surtout, pas d’apparition de mon identité réelle pour éviter tout recoupement intempestif.

    Mais ce qui m’a marqué, c’est en surfant sur les pages des “amis des amis de zahia” : l’un d’entre eux dans un commentaire s’exprimait en ces termes “Zarma, excuse moi, j’avais oublié que sur facebook y faut jamais mettre de vrai nom”… Des banlieues, viennent finalement un ensemble de réflexes de lutte contre le contrôle social y compris chez les très jeunes, qui permettent à certains publics d’être directement très adapté à ces problématiques de confidentialité sans pour autant se restreindre dans les usages… Comme une seconde nature

  5. Merci pour le graphe de BroadStuff (que j’ai réussi à rater, je sais pas comment) et merci d’écrire combien c’est évident que leur évolution n’a pas de raison de faciliter leurs revenus publicitaires. Pourquoi donc des gens intelligents auraient fait ça ?

    Ils se basent probablement sur leurs statistiques interne, donc le traffic du site qui sur-pondère les voyeurs, alors qu’il n’y a pas de contrôle de visibilité possible —en dehors d’une page mal étudiée (de leur propre aveu) et d’une “vue comme mes amis” partielle, peu pratique et insuffisante.

    Pour ce qui est des conséquences de ces remarques, elles passent comme de l’eau sur un canard auprès des utilisateurs, qui jugent le site en fonction de ce qu’ils voient, et critiquent indifféremment la présence de panneaux inintelligible sur la vie privée et les publicités, plus que les indiscrétions (et se trompent magistralement sur la cession de données de profil) ; les quelques indiscrétions existent mais ont davantage lieu à un niveau qui échappe en général à Facebook (pas d’utilisation des outils appropriés pour filtrer par groupe et éviter que sa mère voit les photos de soirées, utilisation d’un compte tiers pour contourner les filtres, etc.) et qui est essentiellement un manque de culture informatique. Dans la même veine, j’imagine que les problèmes évoqués par les voisins de métro avaient nettement plus à voir avec le partage d’une session entre membres de la même famille qu’avec “Instant Personnalization”, une fonctionnalité qui n’est pas disponible en France…

  6. Je suis si convaincu de la réponse de Christophe D. que mon compte sur FB, qui ne date pas d’hier, a pris depuis le début les atours d’un pseudo. Or, au bout de trois ans, un pseudo ne vaut pas grand-chose : le bouche-à-oreille, alimenté par soi-même ou par ses “amis” a tôt fait de retirer à son pseudo tout mystère. Si, comme dans un deuxième temps je l’ai essayé, il faut marier pseudo (autre), amis comptés sur les doigts d’une main et profiles hétérodoxes, FB perd très vite de son intérêt.

  7. @ Christophe D. et Thomas > Le mieux est encore d’avoir plusieurs comptes : Votre vrai nom, un pseudo pour les amis et un pseudo pour le boulot.

    @ Mi > Oui effectivement, le fait de donner aux plus gros annonceurs des infos censées rester privée est plus que limite (cf. l’article du WSJ).

    @ Lanza > Non il y a peu de chances car les plateformes maintenues par une seule organisation évoluent bien plus vite que les plateformes décentralisées.

    @ Bertil Hatt > Si, la fonction “Instant Personnalization” est disponible ne France depuis le début. Je t’invites à aller visiter Yelp.fr pour t’en rendre compte, c’est à la fois fascinant et terrifiant.

  8. Bonjour,

    Je lis votre blog depuis des années, et trouve un fort intérêt à tous.
    Mais là vous dérapez. Vous utilisez le terme schizophrénie pour écrire une ambivalence, entre besoin d’exposition, et celui de protection de la vie privée. Sachez Fred même si vous n’êtes ni le premier ni le dernier à utiliser le terme de cette maladie pour décrire une “ambivalence”, que la shcizophrénie n’a rien à voir avec cela. Mais ce n’est pas le lieu de vous expliquer ce que c’est, par mail si vous portez un intéret à la chose. Cet abus de langage est un affront pour les personnes comme moi schizophrènes.
    Ce serait bien que vous changiez le titre, par exemple “l’ambivalence des membres…..”. Inutile d’utiliser cette terrible maladie pour faire force de frappe.
    Merci pour votre compréhension, et bravo pour le reste de votre article.

    Rapsody

  9. @ Rapsody > Je sais bien que la schizophrénie est une maladie bien plus grave que ce que je décris dans cet article. Modifier le titre aurait un impact négatif sur le référencement hors j’ai besoin d’être bien référencé. Je suis de plus persuadé que les lecteurs de ce blog savent bien que je ne suis pas médecin et auront fait la différence avec une patologie réelle.

  10. Non je ne crois pas que les lecteurs fassent la différence.
    Un coup criminel, un coup le gars qui sait pas ce qu’il veut, le schizophrène cependant ne devrait pas se plaindre, il contribue activement au référencement du web en étant cité dans de nombreux titres d’articles :-/
    Merci en tous les cas d’avoir laissé mon commentaire.

  11. Bonjour,

    @Rapsody : Si si les lecteurs voient bien la différence ;)

    C’est vraiment une très bonne analyse du “cas facebook”.
    Je pense que le futur de Facebook c’est le retour vers un réseau social tourné exclusivement vers les « vrais » amis et/ou la famille. Et à terme je l’espère, vers un réseau social décentralisé …
    Merci

  12. Bel article. Moi je poste sur FB avec mon nom réel et je ne voie pas l’intérêt de me cacher vu que je ne poste rien que je ne voudrait pas qui se diffuse. Pour les amis une règle simple, des gens que j’ai rencontrée au mois 1x physiquement. Une exception à cette règle pour lequel j’ai crée une liste au droits proche de nul. Il suffit de créer des liste/groupes et de bien restreindre les droits de ceux-ci. Pour ce qui est de la pub quitte à en recevoir, je préfère recevoir de la pub ciblée que du grand n’importe quoi en vente dans un pays ou je n’ai pas accès. Comment faire ?
    1) créer des listes ( ami, famille, net, forum ) et mètre qui de droit dans la/les bonne liste. 2) compte / confidentialité / personnaliser. Et la pour chaque type d’info choisir “personnalise” avec ” ‘amis seulement’ SAUF liste ( ex net) ‘. Comme ça mes contact du net ne peuvent pas savaoir grand chose de moi que je ne veut pas. maintent si les gens font les cons publient à tout venant des images tageés de leur prires bêtises et prennent tout le botin dans leurs ‘amis’, faut pas venir pleurer car le méchant monsieur facebook à laiser voir de les photos à qui il faut pas.

  13. Mon avis est que le cas facebook est un faux problème. Je pense que si le fonctionnement de fb vis-à-vis du respect de la vie privée ne plait pas aux utilisateurs, ceux-ci migreront à terme vers d’autres réseaux sociaux, ou adapteront leur comportement. Je veux dire que je ne crois pas que l’on s’installera durablement dans une situation d’insatisfaction des utilisateurs.
    Ce sont les internautes à mon sens qui décideront et influeront sur les règles en fonction de leurs besoins, c’est la mouvance du Web2 dont on est qu’aux prémices en terme d’impact sociétal. Y a pas que facebook, y a aussi les politiques, voir la tentative de loi par JL Masson de lever l’anonymité des blogueurs non professionnels. Ca peut faire peur, mais à terme, ça passera pas si les utilisateurs n’en veulent pas. Je crois en la puissance du collectif qui arrive avec le Web2.
    Si donc on réfléchit sur quelles seront les aspirations des gens à terme par rapport à leur privacy, mon avis est que on tendra vers la transparence. Je ne crois pas que ce bras de fer (entre soi et soi avant tout), cette tension à vouloir se « protéger » perdurera. Personnellement, je tends vers de plus en plus de transparence, je crois que la société ira dans cette direction aussi. On est bien passé de l’exposition de l’intimité dans les campagnes à l’anonymité des villes, le chemin inverse peut se faire sur le Web. En tous cas ainsi je vois les choses.
    Malgré tout cela, pas encore prêt cela dit à donner mon vrai nom sur les forums/blogs, ou mon pseudo sur mon facebook. C’est que moi j’suis vraiment schizo ;-)

  14. “Je suis de plus persuadé que les lecteurs de ce blog savent bien que je ne suis pas médecin et auront fait la différence avec une patologie réelle.”
    +1

    On parle de web ici.

    J’ai aussi constaté cette “avatarisation” progressive des profils auprès de mes proches mais même vis-à-vis de ma propre utilisation de facebook.

    Internet a toujours été un difficile équilibre entre l’anonymat total et la mise en avant de soi …

    “Facebook, c’est un peu comme Sarkozy au moment des élections : plus on tape dessus, plus il gagne”
    +1

    C’est trop ça !… relisez le titre de l’article ^^
    “tuer facebook” … LA MOOOORT ^^

    Moi je dis, tant qu’il y a de l’usage, il y a de la thune à faire.
    Google, facebook, tant qu’on se sert de leurs services, même 100% gratuits, on participe à une monétisation invisible !
    L’arme la plus absolue du capitalisme moderne … la pub

  15. Oui l’article parle de facebook mais juste un point sur les échanges au sujet du terme “schizophrénie” : tous les lecteurs ont bien compris que l’on parle d’ambivalence et non pas de la “pathologie réelle” ou de sa gravité.

    Le problème ? Le sens dans lequel ce mot est utilisé n’a rien à voir avec la pathologie réelle !
    *** la schizophrénie touche une personne sur 100 et N’EST PAS un dédoublement de la personnalité ***

    Cette définition erronée et péjorative est véhiculée depuis plusieurs années par les médias et s’est installé dans l’esprit du grand public comme vraie.

    Ainsi, a chaque fois que ce terme est utilisé de cette façon cela renforce le sentiment de non reconnaissance des personnes atteintes par ce trouble et les touche personnellement.

  16. Allé hop moi aussi j’y vais de ma petite rouspétance sur le mauvais emploi du terme schizophrénie ; il y a des personnes pour de vrai qui souffrent de ces choses, et qui sont mal comprises pour de vrai.

    Il me semble que l’article de wikipedia est pas trop mal fait http://fr.wikipedia.org/wiki/Schizophr%C3%A9nie : la schizophrénie est une difficulté à penser la réalité, à se raccrocher à elle, mais cela n’entraîne pas forcément un dédoublement de la personnalité, et les dissociations peuvent toucher l’ensemble de la personne (le comportement, parler tout seul, etc) ; la personnalité risque plutôt d’être noyée, dépassée. Comme le dit très bien Rapsody, vous décrivez plutot une ambivalence, ou un “trouble dissociatif de l’identité” (et paf ! )

    Je ne suis pas complètement opposé à ce qu’on utilise des termes de maladie ou de handicaps pour présenter les défaults ou erreurs d’une personne en bonne santé. Qui n’a jamais traité quelqu’un d’aveugle ?… les aveugles savent bien que c’est un défaut, alors…

    Les maladies ou handicaps mentaux ont ceci de particulier qu’ils sont très difficilement réductibles à une seule pathologie, et qu’ils font appel à des notions de l’esprit dont la plupart des gens n’ont pas idée. C’est pour cela, me semble-t-il, qu’il faut rester prudent : les images d’Epinal, en ce domaine, font énormément de mal. Il vaut mieux prendre un peu de temps pour les comprendre, vous comprendrez mieux ensuite comment vous fonctionnez vous. (et quelle chance vous avez aussi ! )

    Ainsi, pourriez-vous maintenant parler de “L’autisme des membres de facebook”, que l’on puisse brailler pareillement sur les contresens habituels au sujet de ce terme ? Merci.

  17. Un très bon article, et des commentaires de qualités, que demander de mieux :-)

    Je doutes quand même que Facebook aille dans le mur comme certains le disent, j’aimerai vraiment croire que les utilisateurs ont le pouvoir et croire tout simplement en ton article…
    Mais pour l’instant ce que je vois, à part une minorité d’individus qui crient au scandales (les blogueurs pour la plupart), n’est autre qu’un triste reflet de la vie réelle, ça va gueuler 5min et puis ça va finalement passer tranquillement…

    Alors oui pour moi la solution et de “prévenir” l’utilisateur qui ne l’est pas déjà (et ils sont beaucoup à l’ignorer je pense) et de restreindre les données que l’on partage. Si on est conscient que ces données sont publiques, alors on peut agir en conséquence.

  18. @ Hultra > Ton commentaire me permet de rebondir sur une autre question : Le gouvernement est-il tenu au devoir d’informer / sensibiliser aux dérives de ce type (au travers du Secrétariat d’Etat au Numérique ou du Ministère de l’Education) ?

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