J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer Stardoll, l’univers virtuel pour jeunes filles, mais jamais d’y consacrer un article entier. Quel dommage, car cette flamboyante société suédoise nous confirme le savoir-faire scandinave en la matière (pour mémoire Habbo, l’autre grand succès scandinave, est originaire de Finlande : 10 ans, 200M d’utilisateurs et 22€ d’ARPPU pour Habbo).
Lancé en 2004 comme une passion, le site s’appelait à la base Paperdoll Heaven et était destiné aux jeunes filles créatives et intéressées par la mode. Le site a par la suite évolué pour se transformer en Stardoll, et le fait d’avoir été lancé avant les autres lui a permis de s’imposer vis-à-vis de concurrents redoutables (comme par exemple Barbie Girls : BarbieGirls, univers virtuel leader en France sur les 7-10 ans).

Aujourd’hui Stardoll se porte donc très bien et affiche fièrement plus de 100 millions de membres, un C.A. de 14 Mde $ en 2009 (pas de chiffres pour 2010) et une audience en forte croissance : Stardoll Turns 5, Serves Over 100M Users.

L’éditeur présente maintenant Stardoll comme une communauté ouverte aux filles et jeunes femmes du monde entier avec une population bien plus âgée que vous ne l’auriez imaginé (source = Stardoll Media) :

Pour vous la faire simple, Stardoll est donc une plateforme sociale virtuelle où vous pouvez :
- Créer un avatar, la maquiller, la manucurer et l’habiller ;
- Faire les boutiques pour remplir votre garde-robe ;
- Décorer votre appartement ;
- Rejoindre des clubs et participer à des soirées…
L’inscription est gratuite, mais les items sont payants (des cartes prépayées sont distribuées dans le commerce). Tout ceci n’a rien de très original puisque l’ensemble des plateformes virtuelles proposent déjà ce “minimum syndical”. Plus intéressant, l’éditeur propose une interface de maquillage extrêmement sophistiquée comme le montre ce tutoriel :
Encore plus intéressant, il est également possible de confectionner sois-même des vêtements :

Rien qu’avec ça, nous avons déjà une très belle surface de projection pour les marques qui souhaiteraient être présentes sur la plateforme et mettre à contribution l’imagination des créatrices. Puisque l’on en parle, l’éditeur propose une panoplie complète de solutions pour les marques :
- De l’affichage simple sous forme de bannières ;
- Des opérations de lancement avec du placement de produits (comme ici le DVD du film The Last Song où l’héroïne est mise en scène)
- Des évènements (soirées ou concours) ;
- Des jeux en rapport avec un produit (ici l’avatar d’Avril Lavigne est utilisée dans le cadre du lancement du parfum Forbidden Rose)
- Des boutiques intégrées à la galerie marchande (comme ici celle de JC Penney pour la rentrée scolaire : Stardoll Online Fashion Community Launches JC Penney Clothes Line)
- De la vente de licence avec des enseignes hors-ligne (comme ici avec Burger King)
- Des études de marché sur les segments teen et tween…
Force est de constater que les affaires marchent bien pour Stardoll qui reçoit la visite de tout un tas de célébrités (en vogue auprès de la population-cible) et qui est parvenu à convaincre un grand nombre d’annonceurs dont Microsoft, Burger King, Otto ou Mattel.
Plus récemment, nous avons pu voir des campagnes plus sophistiquées comme celle organisée pour le lancement de la saga Mortal Kiss (une histoire de jeunes filles amoureuses de vampires). La maison d’édition a ainsi financé la réalisation d’un mini-site immergeant les avatars des utilisatrices dans l’univers des livres : Random House To Publish Stardoll’s Mortal Kiss.

Je ne peux que saluer l’efficacité du dispositif tant le modèle économique est diversifié et les solutions sont nombreuses pour les annonceurs. Assurément un remarquable succès qui devrait motiver les marques ciblant les jeunes filles à expérimenter de nouveaux modes d’engagement.
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