Saviez-vous que les premiers courriers électroniques avaient été envoyés il y a presque 50 ans ? Aujourd’hui l’email fait partie intégrante de notre quotidien professionnel et je pense ne pas me tromper en disant que c’est devenu notre pire cauchemar. Pour illustrer cette calamité, je reprends une phrase de Bertrand Duperrin : “L’email est le meilleur moyen de récupérer les problèmes des autres sans avoir le temps de gérer les siens“. Le paradoxe de l’email est que si tout le monde s’en plaint, je ne vois pas beaucoup d’efforts pour essayer d’en réduire les nuisances.
Celles et ceux qui lisent régulièrement ce blog savent que c’est un sujet qui me préoccupe (Peut-on envisager une entreprise sans email ? et Cinq étapes pour tuer l’email). Si par le passé certaines startups ont essayé de sortir des produits dont l’objectif était de remplacer l’email, il semblerait que le marché se soit résigné et que l’on essaye maintenant plutôt de diminuer la dépendance et de faire cohabiter des solutions de collaboration avec l’email. Dans cette mouvance, il y a ceux qui essayent de l’intégrer à d’autres produits (Telligent Buys Zimbra from VMWare, Happy 10th birthday Skype. You changed everything; too bad you didn’t change Microsoft) et il y a une nouvelle vague d’outils de collaboration en ligne comme Asana, Wunderlist, Trello, Podio ou Producteev qui ont une approche différente (De l’intérêt de mettre les tâches au cœur de la collaboration).
C’est dans ce contexte qu’un nouveau service vient de voir le jour et tente de convaincre le marché qu’il est effectivement possible de tuer le courrier électronique : Die, Email, Die! A Flickr Cofounder Aims To Cut Us All Some Slack. Initié par Stewart Butterfield, le co-fondateur de FlickR, Slack est un système de messagerie d’entreprise accessible depuis une application, le web et les terminaux mobiles.
Comme pour FlickR, ce service était à la base une application utilisée en interne lors du développement d’un jeu en ligne (Glitch qui a malheureusement été fermé en novembre dernier). Les équipes de développement interne avaient pris l’habitude d’utiliser IRC comme système de messagerie interne et pour échanger des fichiers. Ils ont petit à petit développé des robots pour interagir avec des services externes, notamment Github ou Trello. Comme le jeu en ligne n’a pas bien fonctionné, ils ont décidé de changer de stratégie et de commercialiser leur système de messagerie auprès des petites entreprises en le présentant comme le remplaçant de l’email.
Cette solution est-elle viable ? Peut-être, dans la mesure où le produit est assez bine conçu, avec des messages privés, des discussions indexées selon un système de hashtags, des alertes personnalisables, un moteur de recherche puissant et surtout le principe de robots (hérité des IRC) qui donne une très grande souplesse d’intégration au service. Visiblement le produit a déjà rencontré un petit succès : Slack, the email killer, allready has 8000 companies on board.
Pour la petite histoire, l’autre confondateur de FlickR a lui aussi remonté une société qui vient de proposer un nouveau service de messagerie collaborative (Anchor), les grands esprits se rencontrent !