Il y a quelque temps, je m’interrogeais sur la nature des intranets 2.0. Même si cette définition peut paraître fourre-tout (les plus diplomates la disent “fédératrice“), nous en savons un peu plus sur l’évolution naturelle des intranets. Ceci notamment grâce à la récente publication par l’Observatoire de l’intranet des résultats d’une enquête menée cette année : Observatoire intranet 2011 – Contribution, collaboration, conversation.
Cette étude a été menée au cours du premier trimestre 2011 auprès de 373 organisations (dont 25 du CAC40). Les organisations ciblées sont majoritairement dans le secteur tertiaire, mais des industriels et des administrations ont également participé.
L’étude remonte en premier lieu plusieurs statistiques intéressantes comme :
- Les métiers représentés
- Les types d’information publiée
Les différents types d'informations proposées dans les intranets - Les outils disponibles
- Les promoteurs de l’intranet
Les différentes directions ayant la responsabilité des intranets
L’enquête dresse également une cartographie des socio-types des intranets qui permettent d’évaluer le niveau de maturité des organisations sur cette question en fonction de deux critères : le niveau de service (richesse fonctionnelle) et la gouvernance implémentée (plus ou moins distribuée).

Les deux catégories largement sur-représentées sont donc celles des Bâtisseurs et des En mouvement. Les intranets sont donc globalement en chantier (création ou évolution).
L’Observatoire de l’intranet nous livre avec cette enquête cinq tendances pour 2011 :
- Une dynamique collaborative bien installée (des espaces collaboratifs déployés sur 60% des intranets et 25 % supplémentaires prévus pour l’année prochaine) ;
- Un RSE qui prend progressivement sa place (avec deux fonctions-clés : profils riches et outils présentiels) ;
- Des usages en mobilité qui se développent (3/4 des intranets proposent un accès distant) ;
- La volonté d’appliquer une gouvernance stratégique (la DG est impliquée dans la moitié des cas et la copropriété se développe) ;
- La gestion des connaissances qui est en retrait (peu de projets de cartographie des connaissances, des gestionnaires peu ou pas valorisés).
C’est donc une étude particulièrement bien documentée et enrichissante qui nous est proposée (via Claude Super).
Signalons également l’enquête menée par Intranet-Infos auprès des responsables intranet : Enquête exclusive, une formidable dynamique de construction. D’autres statistiques sont disponibles dans cette enquête, celle qui m’a particulièrement intéressé concerne les priorités pour 2011 :

L’enrichissement fonctionnel est donc la première priorité citée, de même que le suivi des projets d’évolution. Ceci nous confirme donc la situation décrite par les socio-types plus haut : de gros chantiers intranet sont en cours.
Et si vous êtes à la recherche d’encore plus de chiffres, je ne saurais que trop vous recommander l’édition 2011 de la Global Intranet Trends éditée chaque année par Jane McConnell (l’étude est en anglais, mais elle parle français et habite Paris).
L’auteur de cette étude a publié 3 articles au sujet de la dernière édition (Re-shaping the intranet, Social media are challenging the intranet et Steering and governing, more essential than ever), et nous livre également les cinq tendances identifiées :
- L’intranet devient la porte d’entrée du bureau web des collaborateurs ;
- Les intranets sont plus centrés sur les équipes (notamment grâce aux espaces collaboratifs et aux fonctions de gestion de projet) ;
- La transformation en des plateformes de communication en temps-réel (par le biais d’outils de microblog ou de la messagerie instantanée) ;
- La montée en puissance des usages en mobilité (pas spécialement depuis un terminal mobile, mais en dehors du bureau) ;
- Les intranets deviennent des vecteurs d’expression individuels pour les collaborateurs (grâce aux outils de publication et de sociabilisation).
Voilà, normalement avec ces 3 études, vous devriez avoir votre compte de statistiques et de tendances. Vivement l’année prochaine !
Merci au MONSIEUR qui nous livre très régulièrement des informations et des points de vue de qualité.
Je pense que la 5ème tendance «la gestion des connaissances qui est en retrait…» est à relativiser puisque la plupart des informations publiées relèvent du domaine de la gestion des connaissances (procédures, bonnes pratiques, juridiques contractuelles…).
Certes la gestion des connaissances n’est pas encore valorisée sur des organigrammes par des structures dédiées (ce qui donne des gestionnaires peu ou pas valorisés) mais la fonction a été renforcée par l’introduction des fonctionnalités de collaboration (espaces collaboratives, communication en temps réels, mobilité…) ce qui confirme le rôle de l’Intranet en tant que vecteur de communication et de partage des connaissances au sein de l’entreprise.
A signaler que le renforcement des pratiques collaboratives (Au sens du mouvement 2.0) est une démarche dite « volontariste » permettant de mettre en place un système de gestion des connaissances. L’autre démarche dite « forcée » est la capitalisation des connaissances dont le résultat peut être une cartographie des connaissances, une base de connaissances….
La question est comment doper la contribution des collaborateurs par des actions ciblées de conduite de changement car l’enjeu n’est technologique mais humain (cf. loi 1.09.90).
Au plaisir de vous lire.
@ AZOUR > Tout à fait, il est un peu abusif d’opposer KM et pratiques 2.0 car les deux sont liées. Je n’irais pas jusqu’à dire que la seconde est l’évolution logique de la première, en tout cas elle en hérite un certain nombre de principes.
@Frederic CAVAZZA
Les pratiques 2.0 sont plutôt l’évolution du groupware/EIP … avec une implication ‘volontaire’ (*) de l’utilisateur.
Le KM reste une démarche initiée par l’organisation pour des raisons évidentes (capitalisation de type BI/ gestion de l’informel …)même si l’interprétation francophone de gestion des connaissances permet une insertion dans la sphère privée proche de la gestion documentaire (web services/workflow/Kbases/mindmaps/arbres/ notes perso …)
* volontaire :
implication libre et spontanée de l’individu.
Narcissique ou collaborative,
la pratique 2.0 est une aubaine pour les organisations en matière de collecte et de recoupements de données :-)