Voilà maintenant quelques années que les smartphones ont envahi le monde de l’entreprise, et au vu des capacités de ces machines et de l’accueil du public, il n’y a pas de raison pour que les tablettes ne fassent pas de même. Les premiers à avoir proposé une offre spécifiquement dédiée à l’entreprise sont Cisco et BlackBerry : Cisco lance Cius, le premier touchbook BtoB et On reparle des touchbooks BtoB avec le Blackberry PlayBook. Autant le premier propose une offre cohérente avec sa gamme, autant le second n’a pas su gérer le positionnement de son produit qui reste à ce jour très ambigu (tout comme les dernières pubs pour ses smartphones ciblant les jeunes).
Bien évidemment, dès que l’on parle de tablette, le premier acteur qui nous vient à l’esprit est Apple. Difficile de ne pas positionner la firme à la pomme en haut de liste tant son iPad écrase la concurrence. Tout comme nous avons pu observer une adoption forcée de l’iPhone en entreprise, l’iPad a toute les chances de faire de même et de rentrer dans le monde de l’entreprise par le biais de collaborateurs enthousiastes. Il existe déjà de nombreuses applications dans la catégorie Business de l’App Store.
Outre ce cas de figure particulier, ce qui nous intéresse est une démarche d’adoption volontaire orchestrée par la DSI. À ce sujet, le cabinet Deloitte est assez explicite : Tablets in the enterprise: more than just a toy. De même, Forrester fournit des chiffres assez encourageants puisque 1/4 des entreprises ont ou vont fournir des tablettes à leurs employés :
Le même cabinet Forrester a publié récemment ce document sur le marché des tablettes en entreprise où ils confirment leur optimisme :
Mais n’allez pas imaginer les tablettes comme le nouveau gadget des cadres supérieurs, car de nombreux cas d’usages peuvent être envisagés :
- Effectuer des sondages dans la rue ou recolter des données sur le terrain (ex : sur un salon proffessionel, cf. 5 Ways to Take Advantage of the iPad for Business) ;
- Pour prendre des notes lors d’une réunion, d’une conférence ou d’une formation ;
- Pour faire de la visio-conférence sans ralentir votre ordinateur (ex : GotoMeeting) ;
- Pour accéder aux outils de communication en mobilité (ex : Tibbr) ;
- Pour accéder de façon ponctuelle à votre environnement de travail en mode distant (ex : Citrix Receiver) ;
- Pour consulter des tableaux de bord et autres indicateurs issus d’applications métier ou ERP (ex : MicroStrategy Mobile) ;
- Accès infos produit / stock pour les collaborateurs nomades ;
- Accès dossier médical dans hôpitaux (The Future of Hospital Apps) ;
- Consultation de documentation papier dans des lieux à fortes contraintes (ex : Pour les pilotes de ligne – The Paperless Cockpit) ;
- …
Les différents acteurs se bousculant sur le créneau sont connus (Apple et l’iPad, Google et Android, BlackBerry et son Playbook, Microsoft avec Windows Phone, HP avec WebOS…), mais seuls ceux qui ont déjà un pied en entreprise auront la capacité à convaincre une DSI et déployer une solution à grande échelle.
De nombreux enjeux ont déjà été identifiés pour l’adoption concluante des tablettes en entreprise :
- Sécurité des données transférées et sur la machine (en cas de perte) ;
- Prise en main et adoption par les utilisateurs ;
- Gestion des flottes et des applications métiers (surtout pour l’iPad)…
Nous n’en sommes qu’au tout début de l’adoption des tablettes dans le monde professionnel, mais au-delà de ce nouveau format, c’est toute l’informatique d’entreprise qui serait potentiellement à revoir (La fin de l’ordinateur individuel est programmée).
Même s’il ne fait pas de doutes que les tablettes vont autoriser de nouvelles formes d’interactions, le plus important pour un employeur est tout de même d’équiper les collaborateurs en smartphones : Tablets are Great, but Don’t Forget About Smartphones in the Workplace. Le nomadisme en entreprise n’est en effet pas qu’une question de terminaux, c’est avant tout une organisation et une nouvelle façon de travailler (Pourquoi le télétravail est bon pour la collaboration). Il convient donc dans un premier temps d’habituer le maximum de collaborateurs aux pratiques du nomadisme avant de multiplier le nombre de terminaux.