Facebook et Yahoo renforcent leurs équipes pour les jeux mobiles, quid de Google ?

Hasard du calendrier, Facebook et Yahoo ont annoncé à un mois d’interval des acquisitions dans le domaine des jeux mobiles : Facebook Acqhires Team From HTML5 Game Platform Spaceport.io et Yahoo Acquires Gaming Infrastructure Startup PlayerScale. Dans les deux cas, il s’agit de plateformes permettant de déployer des jeux multi-plateformes (mobiles et sociales). Ces acquisitions ne sont pas très surprenantes dans la mesure où le marché est ultra-chaud et les perspectives de croissance très alléchantes (Smartphones and Tablets To Be Primary Screen For Gamers, Says Analyst, Powering 64BN+ Games Downloads By 2017).

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La décision de ces deux géants du web de renforcer leurs équipes dans le domaine du jeu prouve à quel point les enjeux sont importants. Les éditeurs se livrent d’ailleurs une bataille acharnée pour séduire les développeurs, notamment en proposant des licences gratuites : Havok Announces Project Anarchy, A Totally Free Engine For 3D Mobile Games et Unity makes its Android and iOS video game development tools free to small and independent studios. Du côté des frameworks de développement en HTML5, là aussi la concurrence est rude : 5 Complete HTML5 Game Development Platforms Worth Exploring.

Si aujourd’hui nous pouvons considérer que les grands acteurs du web sont bien équipés en matière de jeux sociaux (Facebook Games, Google+ Games, Yahoo Games…) ou en jeux mobiles, ce n’est pas encore tout à fait le cas pour les jeux multi-plateformes. Il faut dire que le challenge technologique est plutôt complexe, il existe déjà des jeux multiplateformes comme BoomTown ou Skulls of the Shogun, mais ils ne font pas légion (Finally, a Cross-Platform HTML5 Game et Why cross-platform gaming is Microsoft’s secret weapon). D’autres éditeurs tentent de relever le défi avec des solutions sophistiquées, mais complexes, à l’image de Gameplay, lancé par RIM l’année dernière (RIM Releases Gameplay 3D Opensource Cross Platform C++ Game Framework).

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Dans toute cette tumulte, Google se fait extrêmement discret malgré de fortes ambitions (Google se relance dans les jeux avec Ingress, YouTube, Earth et bientôt Glass). Si la dernière acquisition de Google dans ce domaine remonte à 2010 (Google’s Latest Social Purchase: Mobile Gamer SocialDeck), le géant de Mountain View semble plutôt chercher à épater la galerie avec des jeux en ligne multi-joueurs et multi-plateformes qui sont plus proches de la démonstration technique qu’autre chose : Roll it, Racer, Super Sync Sports et le tout récent Cube Slam (cf. Google debuts Chrome games Roll it and Racer to show off the browser’s cross-platform syncing via WebSockets).

Le fond de cette histoire est qu’ils poursuivent tous des objectifs différents : Google cherche à imposer son navigateur Chrome, Microsoft et RIM cherchent à attirer l’attention des développeurs sur leur plateforme mobile, Yahoo! veut relancer son trafic et Facebook cherche à diversifier ses revenus. Le plus intéressant dans tout ça est qu’il y a un dénominateur commun : le jeu. Qu’il soit social, mobile ou mulit-plateforme, le jeu est le vecteur universel pour séduire et attirer l’attention. Si les contenus (textes ou vidéo) sont la matière première du web aujourd’hui, le jeu sera un ingrédient essentiel dans les prochaines années. Internaliser des compétences dans ce domaine est donc la meilleure façon de ne pas se rendre dépendant. CQFD.