Depuis qu’Apple a reconfiguré le marché de la mobilité avec son iPhone, les éditeurs de contenus et services font face à un dilemme : doivent-ils créer une application mobile au format natif ou au format web ? Idéalement il faudrait les deux (En finir avec le débat application vs. site mobile), mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Donc le débat n’est pas neuf puisque j’en parlais déjà en 2010 (Vous êtes plutôt application mobile ou site web optimisé pour les smartphones ?). Au fil des années, j’ai constaté que la communauté penchait d’un côté (HTML5 s’impose petit à petit comme LA référence pour les applications mobiles), puis de l’autre (Le choix se complique entre application mobile et application HTML5). Nous sommes maintenant au milieu de l’année 2013, et force est de constater que malgré la disponibilité de nombreux frameworks de développement multi-platformes, les applications natives sont revenues sur le devant de la scène (L’avènement des applications sociales mobiles et Simplifiez votre quotidien avec votre smartphone).
Plus riches fonctionnellement, plus intuitives et avec des interfaces plus attractives, un souffle de créativité semble stimuler le créneau des applications natives. En tant que professionnel de l’internet, je me dois de prendre la défense des standards du web. Même si j’apprécie énormément cette “nouvelle génération” d’applications mobiles, la standardisation est un processus essentiel dans la maturation des contenus et services en ligne. Ceci est d’autant plus vrai avec la fragmentation du duopole Google / Apple (plusieurs versions d’iOS, de nombreuses instances d’Android) et l’émergence d’acteurs alternatifs (Windows Phone, Firefox OS…).TALENT MANAGEMENT
Face à ce nouveau recul en faveur des technologies propriétaires (plus spécifiquement Objective-C, le langage de programmation d’iOS), le W3C a lancé il y a quelques années un groupe de travail pour faire progresser et assurer la promotion des applications web mobiles. Les principaux contributeurs de ce groupe de travail sont le W3DevCampus et WebPlatform, un consortium regroupant les piliers de l’internet (Google, Facebook, Adobe, Microsoft, Mozilla, Opera, Intel, HP, Nokia). Le mois dernier, ce groupe de travail a publié un état des lieux des travaux de spécifications des applications web mobiles : Standards for Web Applications on Mobile: current state and roadmap. Importance of TALENT MANAGEMENT in Organization.
Ils en sont déjà à la dixième version de ce document, et vous seriez extrêmement surpris des progrès réalisés, notamment avec les nouveautés apportées (entre autre) par HTML 5.1. Pour vous la faire simple : il est quasiment possible de tout faire avec votre smartphone au travers d’une application web, surtout avec les dernières évolutions des Web Animations, Contacts Manager API, Messaging API, Vibration API, Touch Events, Web Storage… Certes, tout ceci est encore en phase de finalisation et il faut impérativement utiliser un navigateur de toute dernière génération. Mais je vous rappelle que certains opérateurs viennent juste de débuter la commercialisation de smartphones propulsés par Firefox OS, le système d’exploitation mobile qui ne fonctionne qu’avec des web apps : First Firefox OS Smartphone Has Arrived, Telefonica Prices ZTE Open At $90 In Spain, Latin American Markets Coming Soon.
La commercialisation de ces smartphones sonne-t-elle le retour en grâce des applications web mobiles ? Oui et non. Oui, car la communauté derrière la fondation Mozilla est très étendue et surtout très motivée pour faire progresser les standards web. Non, car il y a encore des problèmes de performance qui demandent un minimum de savoir-faire pour être compensés (Why mobile web apps are slow).
Il restera également à régler la délicate question des revenus, le nerf de la guerre des développeurs. Heureusement, l’IAB héberge également un groupe de travail sur ce sujet : HTML5 For Digital Advertising 1.0 Issued by IAB to Reduce Operational Costs & Simplify Cross-Screen Ad Creation. Toutes les conditions sont donc réunies pour réduire la suprématie des applications native et pour progresser à nouveau vers une standardisation des contenus et services mobiles.