Après de longs mois d’attente, Apple a enfin levé le voile sur ses nouveaux produits : l’iPhone 6 et la Watch. Pas d’annonces fracassante dans la mesure où les nombreuses rumeurs qui circulaient avant nous ont permis de nous faire une idée assez précise de ce qui allait être présenté. Quoi qu’il en soit, Apple n’a pas déçu, car les nouveaux produits sont d’une part visiblement très aboutis, et s’accompagne de nouveaux services, notamment dans les domaines de la santé et du paiement dématérialisé.
Quatre capteurs pour une montre qui vous mesure en permanence
Plusieurs mois de spéculation et de maquettes soi-disant fiables n’auront pas réussi à anticiper la forme ni les fonctionnalités exactes de la montre connectée de la marque à la pomme : Apple Unveils the $349 Apple Watch, Its Wearable Device for Communication, Health and Fitness. La Apple Watch se présente donc sous une forme rectangulaire avec un bouton à couronne du plus bel effet. Comme les autres montres connectées de sa catégorie, la Apple Watch est une sorte d’écran distant qui nécessite impérativement un iPhone 6 pour pouvoir être exploitée.
Comme prévu, cette montre s’intègre parfaitement dans l’écosystème Health & Fitness dévoilé il y a quelques mois (Apple s’investit dans l’internet des objets avec HealthBook et HomeKit). La montre d’Apple est équipée de quatre capteurs à l’arrière du boitier ainsi que de nombreux senseurs internes. Rythme cardiaque, pression artérielle, nombre de calories brûlées… l’Apple Watch a été conçue pour mesurer en permanence un ensemble de variables : Long-awaited Apple Watch tracks heart rate, activity, calories burned, but not sleep.
À priori rien de révolutionnaire, de nombreux bracelets connectés et applications mobiles proposent déjà de collecter ce type de données personnelles. Sauf que les ingénieurs d’Apple ont apporté quelques innovations, notamment sur l’iPhone 6 (Apple’s new motion chip can tell the difference between cycling and running) et sur les capteurs de la montre (Apple Watch’s Wristful of Sensors and MEMS). Du coup, les données collectées seront visiblement beaucoup plus fiables, et plus facilement exploitables grâce à la nouvelle application Health d’iOS 8.
Outre cette nouvelle application, c’est tout l’écosystème qui va s’organiser autour qui est intéressant : les APIs pour gérer les accès d’applications tiers, ainsi que les partenariats avec des établissements de santé comme le réseau Mayo Clinic. Malheureusement, rien n’a encore été annoncé en France…
Une solution de paiement dématérialisée réellement sécurisée
Autre grosse annonce de la soirée d’hier, la sortie de deux nouveaux modèles de smartphone : Apple unveils the iPhone 6 and iPhone 6 Plus. ! Là encore, les rumeurs ont largement diminué le suspense, d’autant plus que le cahier des charges est grosso modo le même à chaque fois : plus de mémoire, de puissance, de pixels, de batterie…
Là où les choses commencent à devenir très intéressantes, c’est le lancement de l’offre Apple Pay, un système de paiement dématérialisé : Apple Announces Mobile Payment Solution Called Apple Pay. Ce système vous permet d’ajouter des cartes bancaires à l’application PassBook et de faire des achats auprès de marchands équipés de terminaux de paiement adéquats. Comme pour l’Apple Watch, ce n’est pas du côté des applications qu’il faut regarder, puisqu’il existe déjà quantité de concurrents (Google Wallet, Paypal One Touch, Stripe Checkout…). Certes, l’iPhone 6 intègre maintenant une puce NFC, mais Apple Pay se différencie des autres solutions grâce à deux composants hardware : le système d’authentification par empreinte digitale (Touch ID) et la puce qui stocke vos données bancaires (Secure Element).
Cette fameuse puce Secure Element est intéressante à plus d’un titre, car elle permet d’isoler vos données de paiement du reste du système (mémoire principale, processeur…) et de n’échanger avec les marchands que des autorisations uniques (des tokens qui ne servent qu’une seule fois). En intégrant ces trois composants hardware (la puce NFC, le lecteur d’empreinte digitale, la puce de stockage des données bancaires, l’iPhone est ainsi le premier smartphone grand public à être conforme avec la législation sur la dématérialisation des transactions (cf. l’article que j’avais écrit à ce sujet il y a plus de trois ans : Le smartphone deviendra-t-il notre moyen de paiement principal ?). De plus, Apple a d’hors et déjà noué des partenariats avec les principaux opérateurs de cartes bancaires (Visa, MasterCard, Amex), des banques ainsi que des grandes marques comme Nike, Sephora, McDonlad’s, Subway…
Autant le dire tout de suite : il y aura un avant et un après iPhone 6 en matière de paiement dématérialisé (Here’s why ApplePay will shake up consumer payments, even if it gets lost amid the iDevice frenzy). Jusqu’à présent, toutes les tentatives précédentes se heurtaient à la barrière législative, mais il n’y a maintenant plus aucun frein pour que cette solution puisse débarquer en France et en Europe. Nous ne connaissons pas encore les détails des partenariats, mais il y a des chances que l’Apple Pay soit la nouvelle machine à cash d’Apple, à condition qu’ils parviennent à vendre suffisamment d’iPhone 6, ce qui est loin d’être évident vu les prix de vente.
Toujours est-il qu’avec ces annonces Apple va entraîner dans son sillage les autres fabricants (Samsung, HTC, Motorola…) qui proposeront très certainement des systèmes équivalents dans les prochains mois. Nous sommes assurément à l’aube d’une nouvelle ère pour le paiement dématérialisé, et c’est une très bonne chose. Vivement la suite, car avec le paiement, viennent toutes les applications liées à la fidélisation et aux achats d’impulsion. Miam !
Sauf erreur de ma part, l’Apple Watch pourra être également utilisée avec l’iPhone 5S.