Après plusieurs mois de surchauffe médiatique, la société Sysomos nous offre enfin des données statistiques complètes sur Twitter : An In-Depth Look Inside the Twitter World. Une étude qui tombe à pic pour prendre du recul sur LE phénomène de cette année 2009 et surtout pour définir un plan d’action. L’étude complète est disponible au téléchargement ici : Inside Twitter 2009 (fichier PDF).
Pour résumer l’étude, voici les chiffres-clés significatifs à retenir (sur une base de 11,5 millions d’utilisateurs) :
- 72% des utilisateurs ont créés leur compte dans les 5 derniers mois ;
- 85% des utilisateurs publient moins d’un tweet par jour ;
- 21% des utilisateurs n’ont jamais rien publié ;
- 50% des utilisateurs n’ont rien publié dans les 7 derniers jours ;
- 94% des utilisateurs ont moins de 100 followers ;
- 5% des utilisateurs génèrent 75% de l’activité (10% en genère 86%) ;
- Plus les utilisateurs ont de followers et plus ils publient ;
- Les pays anglophones sont largement les plus représentés (USA, UK, Canada, Australie) ;
- Aucun schéma fiable n’a pû être identifié quand au mode de fonctionnement des communautés au sein de Twitter.
De cette étude il est également possible d’extrapoler le nombre d’utilisateurs français : 0,9 % de 11,5 millions = 103.500. Selon les dernières statistiques il y aurait près de 14 millions d(utilisateurs en juin 2009, soit 125.000 utilisateurs en France.
Voici donc des chiffres très intéressants que l’on pourrait compléter avec ceux-ci :
- Près de la moitié des cadres utilisent Twitter (More Than Half Of Executives Under 40 Say They Use Twitter Daily) ;
- Seuls 3% des tweets contiennent un RT et 5% un # (Some Stats On Retweeting) ;
- La croissance fulgurante des premiers mois de l’année commence à faiblir (Twitter’s Phenomenal Growth Suddenly Stops et Twitter Grows 1,444% Over Last Year; Time on Site Up 175%).
Pour synthétiser ce qui a pu être dit sur différents billets : Twitter est (jusqu’à preuve du contraire) un épiphénomène qui ne concerne qu’une minorité de personnes en France. Même si les pratiques de microblog sont fortement disruptives et présentent un gros potentiel, cela reste tout de même anecdotique par rapport à l’audience des blogs ou de Facebook (et je ne parle même pas des médias traditionnels).
Mes recommandations seraient donc les suivantes :
- Surveillez de près ce qui se passe sur Twitter (le buzz ambiant, les us et coutumes, ce qui se dit sur votre marque / vos produits) tout en gardant à l’esprit que les utilisateurs français de Twitter ne sont pas du tout représentatifs de la population (ni même de la blogosphère) ;
- Intéressez-vous également aux alternatives comme Tumblr, identi.ca ou aux services connexes comme Facebook (avec son status update) ou FriendFeed ;
- Commencez à réfléchir comme une marque en temps réel (par analogie avec le web en temps réel) pour pouvoir rapidement identifier les opportunités qu’apporteraient un canal de communication quasi-instantané (ventes flash, déstockage par enchères inversées…).
Encore une fois, même si les chiffres d’audience sont pour le moment bien trop faibles pour être pris en compte (n’abandonnez pas votre site web au profit d’un tweet de marque), il y a une rupture très nette et un énorme potentiel derrière cette CB du web (lire à ce sujet un article que j’avais rédigé en mars 2008 : Twitter au cœur de la révolution des médias sociaux ?).
Twitter ne concerne qu’une minorité d’utilisateur certes, mais certains sont leaders d’opinion (ou “influenceurs”) et bien souvent ce qui commence sur twitter fini pas arriver sur des blogs, sites et médias à bien plus forte audience. Attention au bad buzz !
“Plus les utilisateurs ont de followers et plus ils publient”
Si cela compte les “@…” je pense que c’est logique. Mais sinon, je dirais que c’est peut-être plutôt l’inverse : plus les gens publient et plus ils ont de followers, ce qui rapprocherait twitter d’un média. Plus il y a de contenu (intéressant) dedans, plus on est susceptible de le lire !
Très bon article en tout cas, merci !
Super !
Merci Fred. Très intéressant.
Emmanuel
“Social networks that matter: Twitter under
the microscope” http://arxiv.org/pdf/0812.1045
94% des utilisateurs ont moins de 100 followers…
Aidez-moi à passer dans les 6% ! ;)
@hugcha
Les résultats des sondages est à la fois étonnant, mais qui fallait s’en attendre.
Peu de gens passent sur Twitter et y reste. Étant donné qu’on suit seulement du monde actif, on ne s’en rend pas compte. Mais tout ceux qui découvre twitter, s’y inscrive et ne retourne plus jamais boost les statistiques de membres, mais ne viennent rien ajouter de valeur ajouté aux autres membre. C’est ça le problème majeur.
C’est quand ces gens vont être bien ancrés dans le phénomène qu’on pourra vraiment compter Twitter dans les plans marketings de toutes les compagnies.. d’ici là.. le early adopters sont contents.
Bon article !
Thoma.
Merci Fred pour ce récapitulatif chiffre. Je te suis sur l’ensemble en revanche j’ai l’impression que tu oublies que le statut twitter alimente les autres plates formes nota facebook, friendfeed,etc.
Merci d’avoir repéré cette étude instructive, qui confirme que Twitter, au moins en France, reste un phénomène assez marginal. C’est tout de même un bon canal pour cibler les “early adopters” comme dit Thoma. Les twitter-like d’entreprise peuvent également être un canal intéressant et assez léger à mettre en place, non ?
Je ne suis pas surpris des données.
Les constats sont très clair et similaire à l’idée que j’en avait.
Je suis surpris de voir les distributions suivre des fonctions (fx) aussi parfaite.
Ce qui serait pas mal c’est que Twitter propose un outil où l’on pourrait mesurer l’activité de Twitter à l’échelle locale. Parce que la , son analyse, à part pour les grandes sphères, n’est pas très parlante.
Le résultat est certes, intéressant, mais qu’en ait-il des niches très actives? Nous le savons, nous n’avons absolument pas le même comportement en matière de web que les ricains !
Il faut prendre les conclusions du rapport avec des pincettes et précautions !
Tant que l’intérêt et le but de Twitter ne sera pas facile à saisir par le grand public il ne se démocratisera pas. Au final Twitter n’est rien d’autre qu’un MSN Messenger public…
Les users de Twitter, une minorité de la population? Tant mieux!
Qui a besoin de toucher “la majorité de la population”? Les vendeurs de lessive?
Si vous voulez créer de la passion autour de votre marque, oubliez la majorité. Seule une minorité peut devenir fan et active..
Selon le message à diffuser (pour une association), le projet (pour un créateur) ou le produit à faire connaître (pour une entreprise)….
… Twitter est dès aujourd’hui un bon moyen de créer une communauté de fans à l’écoute et actifs.
Vouloir toucher une population “majoritaire”, c’est, IMHO, rester dans l’optique télévisuelle:
«je paye pour interrompre ma cible dans son activité, et plus elle est large, plus j’interromps de personnes, mieux c’est»
Et nous sommes tous d’accord pour dire que les médias sociaux ne sont pas des médias où l’interruption marche, mais des médias où engager la conversation marche.
C’est vrai que tous ces chiffres sont impressionnants et j’ai bien hâte de voir l’évolution de Twitter dans les 6 prochains mois, notamment en France.
Wait & See ;)
Il ne faut pas juger/comparer Twitter uniquement comme si c’était un outil de publication.
Twitter a deux faces en fait : micro-publication, d’accord, mais aussi aggrégateur de flux. Je connais des utilisateurs de Twitter qui ne publient pas ou peu, mais qui l’utilisent régulièrement pour suivre les news de leur réseau. C’est un outil de veille au même titre que netvibes (pour le côté pro) ou facebook (pour le côté perso).
Autrement dit, l’audience de Twitter ne se limite pas à ses contributeurs.
Justement, @Thoma, Twitter touche les early adopters et les marques s’intéressent fortement à ce type de public, car s’y trouvent de nombreux leaders d’opinion. Par conséquent, même s’il est ridicule, effectivement, d’abandonner son site web au profit de Twitter, un tel complément peut s’avérer intéressant d’un point de vue commercial, comme l’a montré récemment Dell, par exemple.