Le monde scientifique est un formidable terrain d’expérimentation pour la collaboration dans la mesure où l’objectif in fine des scientifiques est de découvrir, solutionner, innover. Plus que n’importe qu’elle autre profession, les scientifiques ont besoin développer des interactions sociales fortes (il y a un vieil adage scientifique qui dit : “Si tu ne publies pas, tu ne sais pas“), d’ailleurs on ne parle pas de l’industrie scientifique mais de la communauté scientifique. Dans la mesure où les scientifiques parlent tous l’anglais et sont éparpillés dans le monde entier, internet est leur média de prédilection (d’ailleurs le web a été inventé au CERN).
Il existait déjà des plateformes sociales comme Sermo ou ReasearchGate, ainsi je vous propose de nous pencher sur le cas de Sciencefeed, le Friendfeed de la communauté scientifique. Cette plateforme sociale se présente comme un outil de partage reposant sur le microblog et l’aggregation (donc du lifestream). Chaque membre dispose d’un profil où il peut relayer ses publications, partager des documents et des liens, publier ses réflexions et commentaires…
Il est également possible de suivre un autre membre, d’annoncer un évènement (qui va nourrir un agenda global), de créer des groupes, de fédérer des sujets à l’aide de hastags… Donc oui cette plateforme est très proche de Friendfeed et ils ont même jusqu’à copier le style des boutons de Facebook. L’idée de départ est très convaincante mais je ne comprend pas pourquoi ils ne filtrent pas les inscriptions. Tout comme il fallait une adresse email en .edu pour s’inscrire sur Facebook, cette plateforme aurait tout à gagner à restreindre l’accès à des scientifiques (pour éviter la pollution ou les tentatives d’infiltration des lobbys). Je trouve également très étrange que la notion de “Friend” soit présent sur la plateforme (celle-ci vous propose de fouiller dans vos amis Facebook pour lancer des invitations).
Bref, c’est un beau projet mais qui mériterait un peu plus de contrôle et surtout la caution de grands centres de recherche ou universités. Idéalement il faudrait quelque chose à mi-chemin entre Twitter et Yammer (semi-fermé) car les sujets abordés sont tout de même sérieux.
Ce n’est pas la première fois que je parle de plateformes sociales BtoB verticalisées et je trouve que ces solutions présentent un réel intérêt pour certains secteurs. Dans un prochain billet j’aborderais les plateformes sociales liées au monde créatif et plus particulièrement aux professionnels du web design.
(via Techcrunch)