J’avais publié pour le lancement de ce blog en début d’année dernière un panorama des terminaux alternatifs, où je recensais les différents types de terminaux pouvant se connecter à internet et remplacer (plus ou moins) les ordinateurs traditionnels. Nous sommes maintenant dans la seconde partie de l’année 2012, et il s’est passé beaucoup de choses depuis (euphémisme). Il est donc grand temps pour moi de vous présenter une nouvelle version de ce panorama.
Dix formats pour sept catégories d’usages
La première chose que j’ai du faire pour mettre à jour ce panorama a été de compléter les formats de terminaux. Les téléphones classiques, voitures et objets connectés font donc leur apparition. La seconde grande évolution de ce panorama est de rajouter deux catégories d’usages pour ne pas trop pénaliser les terminaux de bas de tableau : la localisation et la notification.
Sans grande surprise, les trois formats les plus usuels se révèlent être les plus performants et versatiles (smartphone, tablettes et cloudbooks), mais les autres types de terminaux méritent néanmoins largement votre attention.
Je vous propose donc de passer en revue ces différents formats :
- Les téléphones (feature phones ou smartphones low cost) sont bien trop souvent oubliés, pourtant ils rendent de fiers services (emails, jeux de première génération, musique…) et sont particulièrement populaires dans les pays en voie de développement qui sont fortement demandeurs d’outils de communication à bas prix. Les acteurs à surveiller dans cette catégorie sont les fabricants chinois (ZTE, Lenovo, Xiaomi…) ainsi que les éditeurs d’OS mobiles dédiés à cette catégorie (Qualcomm avec BrewMP et Mozilla avec FirefoxOS).
- Les smartphones, qui restent le format le plus emblématique de l’ère post-PC et qui sont toujours plus puissants et coûteux. Les deux géants de ce segment sont Apple et Samsung qui se livrent une bataille juridique sans merci, pendant que Google et Microsoft comptent les points. Ne pensez pas néanmoins que les dés sont jetés, car RIM pourrait bien nous surprendre avec son Blackberry OS 10 (cf. Apple et Google n’ont pas encore gagné la bataille du mobile).
- Les tablettes, qui sont également la figure emblématique du point de bascule, de par les nombreux usages qu’elles offrent, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. Certes, l’iPad d’Apple est le poids lourd du secteur, mais l’arrivée d’Amazon avec son Kindle Fire et de Google avec son Nexus 7 changent la donne. Le segment low cost arrive effectivement à point nommé dans un contexte de crise où tout le monde ne peut pas débourser 600 à 800 € pour une tablette haut de gamme.
- Les cloudbooks, qui sont les dignes successeurs des ultra-portables et offrent un compromis idéal entre portabilité et richesse fonctionnelle grâce au cloud computing. Tout comme Apple a bénéficié de l’avantage du premier entrant avec son iPad, c’est Google qui domine largement ce segment avec ses Chromebook. Le marché a cependant été agréablement surpris par Microsoft qui nous a proposé un concept hybride laptop / tablette avec sa Surface dont on ne connait pas encore tous les détails. Après mûre réflexion, j’ai décidé de la ranger dans cette catégorie, car Microsoft la commercialise comme un VRAI ordinateur en forme de tablette.
- Les liseuses électroniques, qui poursuivent tranquillement leur croissance. Marché de niche par excellence, les liseuses disponibles sur le marché se concentrent sur leurs fonctions de base et ce n’est pas plus mal, car les écrans à encre électronique couleur tardent à arriver (surtout avec le coup de frein de Qualcomm sur Mirasol). Les acteurs à surveiller sur ce segment sont Amazon, Kobo (récemment racheté par le japonais Rakuten), Sony et le français Bookeen.
- Les consoles portables, qui lorgnent de plus en plus vers les usages en ligne et les réseaux sociaux. Les acteurs historiques sont bien évidemment surreprésentés (Sony avec sa PSP Vita et Nintendo avec sa 3DS), mais de nouveaux entrants pourraient venir bousculer l’ordre établi, à l’image du Gamepad d’Archos ou du surprenant Wikipad qui exploite une base de tablette.
- Les TV connectées (Smart TV) qui peinent à s’imposer du fait d’un taux de renouvellement assez bas. Si Samsung, Philips ou LG sont très moteurs sur ce créneau, il faudra plutôt aller chercher du côté des fournisseurs d’accès à internet. Les box sont en effet la clé de l’adoption des usages, car elles permettent de convertir une TV traditionnelle. Google est très certainement l’acteur qui affiche la plus forte ambition avec sa Google TV, mais le marché est surtout en attente de la réponse d’Apple. Reste encore à trouver une solution au très délicat problème de la télécommande qui reste un facteur limitatif.
- Les cadres à photo connectés (smartframes), qui se font très discrets, mais peuvent rendre de très bons services, surtout s’ils sont connectés aux nuages et aux différentes plateformes sociales. L’américain Chumby reste le leader du créneau et commence à licencier sa technologie.
- Les voitures connectées n’ont réellement commencé à faire parler d’elles que cette année avec des usages particulièrement intéressants comme la géolocalisation. Sans surprise, les constructeurs américains ont été les premiers à investir lourdement, mais c’est Renaut qui affiche aujourd’hui la plus forte ambition avec son système R-Link qui devrait équiper plus de la moitié des voitures sortant d’usine d’ici l’année prochaine.
- Les objets connectés s’installent enfin petit à petit dans notre quotidien. Montres, thermostats, lapins… ces petits objets peuvent ainsi se révéler particulièrement utiles pour des fonctions de notification, surtout s’ils sont connectés avec des plateformes sociales.
Voilà pour ce tour d’horizon des terminaux alternatifs qui n’a pas pour vocation d’être parfaitement exhaustif, mais de vous proposer une vision d’ensemble à date des terminaux permettant de se connecter à internet et d’exploiter des services en ligne.
Même si aujourd’hui les projecteurs sont braqués sur les smatphones et tablettes, principalement ceux d’Apple, le marché est en train de se reconfigurer à grande vitesse, notamment grâce à la versatilité d’Android avec des concepts hybrides comme la console Ouya ou le notebook GoNote.
Les parts de marché de demain sont d’hors et déjà acquises à ceux qui prennent le temps de comprendre les usages que ces terminaux offrent, et qui commencent dès maintenant à décliner leurs contenus et services pour ces formats.
Bonjour Frédéric,
Vous ne mentionnez pas les lunettes comme objet connecté. Est-ce parce que ce marché n’est pas encore mûr et grand public?
Merci,
Effectivement, les Google Glass sont encore très loin d’être commercialisées, de même que tous les projets de montres connectées. Par contre, elles feront sans doute leur apparition dans le panorama 2013.
Bonjour et merci pour cet article.
J’aurais trouvé interessant d’ajouter pour chaque type de terminal le nombre d’unités vendues en France pour avoir une meilleure vision du marché.
@ Willian > OK, mais vous me fournissez les chiffres alors ;-)
Bonjour,
Le smartphone marque ZTE,Leveno et Xiaomi sont sous système Android. C’est à dire qu’ils sont smartphone et qu’ils ne fournissent pas de jeu 1er génération.