Cinquième version de l’étude Lecko sur les RSE

Comme chaque année, les équipes de Lecko nous proposent leur analyse détaillée du marché des solutions de collaboration (cf. mes comptes-rendus pour les éditions 2012, 2011 et 2010) : Étude Lecko sur les Réseaux Sociaux d’Entreprise. Cette analyse est en fait la partie visible d’un référentiel de solutions qu’ils alimentent depuis de nombreuses années. Je n’ai pas pu assister à la présentation qui a eu lieu le 31 janvier dernier, par contre j’ai lu de très bons résumés, notamment chez Yann Gourvennec et Miti News.

Plusieurs grandes idées ressortent de cette analyse :

  • Les plateformes sociales de collaboration interne existent depuis près de 20 ans (notamment avec des solutions comme Lotus Notes ou eRoom), le rythme d’adoption est donc très long et le débat autour du choix des outils ne risque pas de se tarir (cf. Outils collaboratifs : les salariés ne sont pas convaincus) ;
  • L’email reste un mode de communication / collaboration central, malgré tous les reproches que l’on peut lui faire ;

    La place centrale de l’email dans la collaboration
  • Les pratiques liées à l’Entreprise 2.0 s’articulent autour de cinq grandes fonctions (communication, collaboration, gestion des connaissances, connaissances client et sociabilisation des processus métier) ;
  • Le RSE (dans sa définition générique) est la pierre angulaire d’un quotidien articulée autour de la messagerie, des bases documentaires et des outils bureautiques ;

    Le RSE comme lien entre les fichiers, les données et la messagerie
  • Les pratiques sociales font voler les frontières de l’entreprise et forcent les marques à adopter une vision plus globale de la connaissance et de la relation client ;

    L’impact des médias sociaux sur les pratiques CRM
  • La cartographie des pratiques et l’évaluation du niveau de maturité des équipes sont deux étapes-clés en amont d’une démarche de déploiement d’une plateforme RSE ;
  • Il ne faut surtout pas négliger les impacts culturels des fonctions sociales (discuter en public, noter les contenus, gérer son identité numérique, donner plus de transparence à son activité, libérer l’information et la connaissance, écouter et respecter les points de vue…) ;
  • Les entreprises poursuivent généralement trois objectifs majeurs (augmenter la productivité individuelle, gérer la surinformation, valoriser les expertises) et adoptent cinq types d’approches (créer des communautés extra-professionnelles, équiper des communautés de pratique, mettre en réseau les acteurs du processus…) ;
  • Les leaders de pratique (practice leaders ou subject matter experts en anglais) jouent un rôle-clé la construction de communautés verticales et l’animation (bien plus que les community managers) ;
  • Les plateformes sociales cherchent à améliorer (structurer) les conversations, mais pas forcément à la simplifier ou les réduire (les collaborateurs sont noyés sous les messages, alertes et notifications).

Toutes ces réflexions sont détaillées dans le rapport, que je vous laisse parcourir.

Concernant l’analyse du marché, le premier constat qui est fait est que les solutions proposées par les éditeurs progressent toutes d’année en année, surtout en ce qui concerne la couverture fonctionnelle. Pour avoir une vision d’ensemble de ce que recouvre la notion de social software, je vous recommande la lecture de mon article récapitulatif (L’Entreprise 2.0, cinq ans après), ainsi que cet article détaillé en quatre parties (Social Intranet Technologies – part 1, part 2, part 3 et part 4). Les enseignements de cette analyse sont les suivants :

  • Les offres sont assez homogènes et se positionnent en fonction des trois plateformes sociales référentes (Google Apps, LinkedIn et Facebook – cherchez l’intrus) ;

    La matrice des solutions RSE 2013 
  • Certaines solutions parviennent à se démarquer sur des usages bien précis ;

    Les solutions leaders par types d’usage
  • L’année 2012 a été marquée par la transformation d’un marché de niche en marché de masse (retour des acteurs historiques des différents secteurs) et par des mouvements de concentration (rachat de Yammer par Microsoft et de blueKiwi par Atos) ;
  • Les éditeurs ont privilégié deux chantiers (l’intégration au sein d’un contexte opérationnel et des spécificités métier) pour se rapprocher du modèle de social business;

    Positionnement des différents acteurs du marché
  • La richesse fonctionnelle des outils n’est aujourd’hui plus réellement un point différenciant tant les entreprises ont déporté leur attention sur l’intégration.

La cuvée 2013 est donc très bonne. Le retour d’expérience des équipes de Lecko est que pour la première fois, le marché semble avoir pris conscience que la solution parfaite n’existe pas et que les gains de productivité sont à chercher dans l’intégration des solutions de collaboration a sein des autres briques fonctionnelles et des applications métier. De même, il n’est pas rare de trouver des entreprises qui sont équipées de plusieurs offres de collaboration qui se chevauchent et/ou se complètent (ce qui doit arranger Microsoft dont les équipes travaillent dure pour intégrer Sharepoint, Yammer et Skype).

Cet article ne traduit malheureusement pas la richesse de l’étude, dont je ne saurais que trop vous recommander la lecture intégrale. Vivement la prochaine édition !

3 commentaires sur “Cinquième version de l’étude Lecko sur les RSE

  1. Bonjour Frédéric, m’autorises tu as publier ces images dans mon prochain ouvrage sur les nouvelles techniques et outils de la formation professionnelle ?
    Editions ENI, publication fin 2013.
    Tiens moi au courant.
    Merci

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