En ce moment, le sujet des technologies portables est très chaud (“wearable technologies” en anglais). Surtout depuis que Google a annoncé la disponibilité de Android Wear, une version allégée de son système d’exploitation mobile : Sharing what’s up our sleeve: Android coming to wearables. Pour résumer une longue explication, Android Wear est une version adaptée d’Android pour les objets portables connectés, notamment pour l’interface utilisateur et les options de saisie.
Comme vous pouvez le constater dans cette vidéo, la communication est surtout centrée sur les montres connectées. Un choix judicieux pour vulgariser cette technologie et lui donner le maximum de portée auprès du grand public. Les premières images des futurs produits sont très alléchantes (Android Wear debuts with the LG G Watch and Moto 360), comme tous les produits imaginaires qui n’existent pas encore !

Google n’a pas l’habitude de faire dans le vaporware, mais force est de constater qu’ils ont beaucoup d’ambitions : Avec Android Wear, Google ridiculise les autres montres connectées. Le système d’exploitation de Google mise ainsi sur plusieurs atouts : des informations et fonctionnalités contextuelles (alertes et réponses intelligentes), interface vocale avec Google Now, surveillance des fonctions vitales (nombre de pas, rythme cardiaque)… L’offre est donc complète et très cohérente. Mais ne nous emballons pas, car pour le moment, tout ce que propose Google est un kit de développement : le Android Wear Developer Preview.
Les premières impressions de ce kit de développement sont visiblement très bonnes : Taking The Android Wear Preview SDK For A Spin. Il existe plusieurs façons d’afficher des alertes et un système modulaire pour les réponses vocales ou tactiles. Si l’on se fonde sur ce qui est proposé dans le kit de développement, et qui sera visiblement implémenté dans les premiers produits, les montres connectées existantes ont du souci à se faire (Pebble vs. Android Wear: A Comparison Report). Et ce n’est que le début, car Google est le roi pour ouvrir ses plateformes et laisser l’inspiration des développeurs faire le reste (ex : IFTTT comes to Android).
Entre Android Wear et le rachat de Nest en début d’année, Google a-t-il déjà gagné la bataille des objets connectés ? Non, pas réellement. D’une part, car ce qui fait rêver les geeks ne présente qu’un intérêt discutable pour le consommateur lambda (Wearables: one-third of consumers abandoning devices). D’autre part, car les constructeurs et autres industriels ne vont pas se laisser damer le pion, à l’image de Samsung qui propose également son propre système d’exploitation (Tizen for Wearable) sur lequel il compte beaucoup : Samsung Is Keeping Its Options Open With Android Wear And Tizen. Les premiers partenaires sont d’ailleurs déjà sur le coup : Sencha adds support for Samsung Tizen Wearables.

Cette bataille pour la domination du segment des montres connectées peut vous sembler disproportionnée, à juste titre. Mais ne vous y trompez pas : les montres connectées n’ont aucune importance. L’objectif de Google est de prendre de vitesse les autres acteurs du marché et d’imposer sa plateforme comme il l’a fait pour les smartphones. Ce sont donc les objets connectés qui sont au cœur de cette lutte, un marché 10 à 20 fois plus important que celui des smartphones (les projections parlent de 20 à 50 milliards d’objets connectés en circulation d’ici à 2020). Attendez-vous à ce que cette bataille se déporte vers les consortiums et autres organismes de standardisation (Consortium Wants Standards for Internet of Things).