L’écosystème de la réalité augmentée se construit en dehors des jeux

Je pense ne pas me tromper en disant qu’en mettant la main sur Oculus, Facebook a raflé la mise, car cette société est indiscutablement la plus dynamique sur le créneau des la réalité virtuelle. D’autant plus depuis sa dernière Developer Conference où ont été annoncés une nouvelle version du masque (Oculus Reveals Its New Crescent Bay Prototype With 360-Degree Head Tracking And Headphones), la future plateforme d’applications (The Oculus Platform Marketplace For Virtual Reality App Launches This Fall), et un partenariat avec constructeurs smartphones (Oculus announces mobile SDK and platform for developers) pour contrer la concurrence des solutions low-cost (Cadboard ou encore Zeiss).

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Si la position dominante de Oculus est indiscutable, de nombreuses questions se posent sur la taille réelle du marché pour les consommateurs finaux. Il est vrai que pour exploiter ce masque dans de bonnes conditions, il va falloir aligner du sacré matériel. D’où l’idée de salles d’arcade dédiées à la réalité virtuelle (A Virtual Reality Arcade? Why It Makes Sense, and Why It Might Not Work).

Mais les applications les plus intéressantes de la réalité virtuelle ne sont pas forcément dans les jeux (What’s the Killer App for VR? Maybe Not Games, Oculus Developers Say). Illustration avec les cabines de téléportation virtuelle de Marriot pour assurer la promotion de son dernier hôtel à Hawaii : The Future of Travel Has Arrived: Virtual-Reality Beach Vacations.

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Les choses sont différentes pour le créneau de la réalité augmentée, car le marché s’est tout de suite intéressé à des applications professionnelles. Exemple avec ce très intéressant projet de casque pour les ouvriers du bâtiment : Google Glass-style helmet combines protection and data for industrial workers.

Tout comme Oculus s’est approprié le domaine de la réalité virtuelle, Google a également pris l’avantage en annonçant ses Glass il y a deux ans, mais de nombreux autres industriels convoitent ce segment comme Sony avec ses Smart Eyeglass (Sony’s Google Glass rival will go on sale by the end of March) ou ORA avec des lunettes un peu plus sophistiquées (ORA challenges Google Glass with a different take on wearables).

Ceci étant dit, un projet sort nettement du lot : les Space Glasses de Meta avec ses  qui combinent réalité augmentée et interfaces gestuelles / vocales : Meta 1 Augmented Reality Glasses Are Dragging Us Into A VR Future. La grande différence avec les lunettes de réalité augmentée, est que les space glasses proposent un affichage sur l’intégralité de la visière, et intègre un détecteur de mouvement équivalent à celui de Leap Motion.

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La combinaison d’une plus large surface d’affichage et de commandes naturelles (gestes, voix) permet d’envisager des domaines d’application “critiques”, comme le milieu médical avec notamment SimX, une startup spécialisée dans les environnements pédagogiques en réalité augmentée :

La concurrence s’annonce donc rude pour Google, mais à relativiser, car les lunettes de Google ciblent plus le marché des proam (à mi-chemin entre professionnels et amateurs). Ils sont par ailleurs en train de sécuriser leur avance dans ce domaine avec un gros investissement réalisé dans Magic Leap, une startup qui s’est donné comme ambition de développer LA technologie ultime de rendu 3D photo-réaliste : Google Set to Lead Huge Investment in Magic Leap and Its Cinematic Reality.

Pour le moment il n’y a pas grand-chose à voir chez Magic Leap, si ce n’est une application mobile développée en collaboration avec Weta Digital : Hour Blue Speakbot. Encore une fois, il est très compliqué d’estimer les revenus potentiels de ce marché, mais force est de constater que Google ne lésine pas sur les moyens pour s’offrir la perle du marché, preuve de son ambition. Espérons que tout ceci ne génère pas d’autres cas de dépendance (Doctors report first case of Google Glass addiction).