Panorama des terminaux alternatifs 2020

À une époque pas si lointaine, l’unique façon d’aller sur internet pour bénéficier de ses innombrables contenus et services était d’utiliser un ordinateur. Puis sont arrivés les smartphones, et le monde à changé… Nous sommes maintenant en 2020, il y a 4 milliards de smartphones en circulation, soit le double des ordinateurs. Si le smartphone est le terminal numérique de référence, la technologie continue de progresser et les usages d’évoluer, ouvrant la porte à de nouvelles catégories, notamment les enceintes et oreillettes connectées qui connaissent une très forte croissance. Un environnement numérique en perpétuelle évolution qui mérite largement de prendre de la hauteur pour en étudier les enjeux et tendances.

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Panorama des terminaux alternatifs 2015

Comme tous les ans, je vous propose de faire le point sur les différents types de terminaux mobiles. C’est déjà la cinquième version de mon panorama (cf. les éditions 2011, 2012, 2013 et 2014) et la notion de mobilité perd de plus en plus de son sens. Si les smartphones sont les appareils les plus visibles, de nombreux autres types de terminaux permettent de consulter des contenus et d’exploiter des services en ligne. Voilà pourquoi je préfère parler de terminaux “alternatifs” et non de terminaux “mobiles” : car ce sont des alternatives aux ordinateurs et qu’ils ne sont pas tous mobiles. À ce sujet, la grande famille des terminaux alternatifs a connu quelques changements…

9 catégories de terminaux alternatifs

Nous trouvons aujourd’hui sur le marché 9 types de terminaux capables d’accéder à des contenus et services en ligne : les smartphones, les tablettes, les cloudbooks, les nano-ordinateurs, les wearables (“habitroniques” en québécois), ainsi que les TV, voitures, montres et objets connectés.

 

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Par rapport au panorama de l’année dernière, trois catégories ont disparu :

  • les phablettes, qui sont maintenant associées à la catégorie des smartphones (dont les écrans sont de plus en plus grands) ;
  • les liseuses, qui correspondent à un usage bien particulier (les livres électroniques) et n’en sortiront pas ;
  • les micro-consoles, qui ont quasiment disparu et sont maintenant supplantées par les box plus généralistes, mais néanmoins capables de faire tourner des jeux et qui sont livrées avec une manette.

Il nous reste donc 9 catégories qui couvrent quasiment l’ensemble des types de terminaux disponibles. Il y a bien sûr un certain nombre de formats hybrides ou exotiques, mais nous nous concentrerons sur les plus répandus.

Des capacités  et des usages très différents

Comme vous pouvez le constater en un simple coup d’oeil, ces 9 catégories de terminaux présentent des caractéristiques physiques très différentes. Et pour cause, ils n’ont pas été conçus pour répondre aux mêmes besoins et surtout pour correspondre aux mêmes contextes d’usage. Pour vous y retrouver, je vous propose ce tableau qui synthétise leurs points forts et faibles :

 

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En survolant ce tableau, on constate ainsi que les smartphones sont les terminaux les plus polyvalents, mais qu’ils se font supplanter sur des usages bien précis comme la captation de données où les wearables excellent.

Je vous propose de passer en revue les différentes catégories pour mieux appréhender leurs domaines de prédilection et contraintes :

  • Smartphones. Rien ne semble arrêter la popularité des smartphones qui ont été adoptés par plus de la moitié des Français en âge d’avoir un téléphone (cf. le baromètre trimestriel de la MMAF). Ce succès est notamment dû à la grande polyvalence de ces terminaux qui sont devenus la télécommande de notre quotidien numérique et à la pression sur les prix exercée par les fabricants chinois (Xiaomi Sold 34.7M Smartphones In First Half Of 2015, Up 33% Year-On-Year). Avec l’agrandissement des tailles d’écran, les smartphones perdent (légèrement) en portabilité et en autonomie, mais ils restent LE terminal mobile de référence.
  • Tablettes. Extrêmement populaire à la sotie de l’iPad en 2010, le segment des tablettes connait maintenant une crise de croissance due à une saturation du marché (Tablettes en France : le désamour ?). Principalement adaptées à un contexte de détente (surf, vidéo, jeux…), les tablettes sont surtout utilisées dans un environnement intérieur, le salon, et sont en train de révolutionner les usages autour des contenus télévisuels.
  • Cloudbooks. Dignes successeurs des netbooks, dont nous n’entendons plus du tout parler, les ordinateurs simplifiés façon Google sont petit à petit en train de redéfinir le segment des ordinateurs individuels grand public (Over 7 Million Chromebooks Will Be Sold This Year). Très populaires auprès des étudiants et internautes occasionnels qui ne veulent pas subir les contraintes d’un ordinateur classique (paramétrage, mises à jour…), les cloudbooks progressent chaque année et proposent toujours plus de fonctionnalités à travers la fenêtre d’un navigateur.
  • Nano-ordinateurs. Popularisés par le Raspeberry Pi, les nano-ordinateurs sont rapidement devenus la coqueluche des makers à la recherche de solutions informatiques ultra-simplifiées et très modulaires (Les nano-ordinateurs révolutionnent les objets connectés). Par extension, nous incluons également dans cette catégorie les PC-sticks qui commencent à émerger et à trouver leur place auprès d’utilisateurs ultra-mobiles.
  • Smart TVs. À une époque pas si lointaine, les industriels du secteur ambitionnaient d’imposer leur système, calqué sur celui de l’App Store, il semblerait que le marché s’oriente doucement vers un duopole Google / Apple. Certes, les TV interactives sont très rares, mais il suffit des relier à une box ou d’y brancher un stick comme le Chromecast pour les ouvrir à d’innombrables contenus et services en ligne (Une nouvelle victoire pour Google avec Chromecast).
  • Smart Autos. Les voitures équipées d’un tableau de bord intelligent ne sont pas légion, mais la situation pourrait rapidement changer avec la généralisation des écrans interactifs sur la majorité des véhicules qui seront produits en 2017 (ex : General Motors Brings Apple CarPlay, Android Auto to Chevy Cars). Là encore, nous nous dirigeons sans surprise vers un duopole Google / Apple qui permettra aux utilisateurs de retrouver leurs contenus, services et préférences en quelques secondes (très pratique par exemple sur une voiture de location). Et là encore, inutile de change de voiture, il suffit de placer votre smartphone sur un dock pour connecter son tableau de bord.
  • Smartwatches. Ouvert il y a deux ans par Peeble (Quel avenir pour les montres connectées ?), le segment des montres connectées connait cette année un vrai départ avec la sortie récente de l’Apple Watch. Adulée et décriée en même temps, la smartwatche d’Apple ne laisse personne indifférent. L’essentiel des usages tourne aujourd’hui autour des notifications, mais nous ne faisons qu’explorer les contours des possibilités offertes par ces montres.
  • Wearables. De façon surprenante, les bracelets connectés ont su se trouver leur public en un temps record (3 millions de wearables ont été vendus en Europe). Essentiellement dédiés à la captation de données personnelles, les wearables peuvent compter sur leur coeur de cible (les sportifs et adeptes du fitness) pour viabiliser le segment et leur permettre de développer d’innombrables déclinaisons selon les disciplines (trekking, foot, tennis, golf, deltaplane…).
  • Objets connectésDernière catégorie, et pas des moindres, la grande famille des objets connectés n’en finit pas de s’agrandir à mesure que les industriels, startups et annonceurs s’approprient les différentes technologies disponibles et projettent de nouveaux usages. Même si certains misent beaucoup sur la domotique (Google dévoile ses ambitions sur l’internet des objets), c’est très certainement dans des secteurs d’activité comme la santé, l’agriculture ou la logistique que les objets connectés présentent le plus gros potentiel (optimisation des dépenses et de la consommation, anticipation des besoins de maintenance et réparation).

Encore une fois, le but de ce panorama n’est pas de faire un inventaire le plus précis possible de l’ensemble des terminaux mobiles, mais plutôt de vous fournir une vision d’ensemble du marché et de vous aider à mieux comprendre les subtilités de ces terminaux et leurs caractéristiques (un smartphone n’est pas mieux qu’une tablette, tout comme une Apple Watch n’est forcément mieux qu’un bracelet connecté, tout dépend de vos besoins et de ce que vous en faite).

Votre application iPhone ne sert à rien

Nous en venons au principal enseignement de ce panorama : face à l’atomisation des types de terminaux et à la diversification des usages, pourquoi s’acharner à vouloir développer des applications natives ? Je conçois tout à fait que les jeux iPhone correspondent à une réalité économique (c’est un business très lucratif), mais les annonceurs devraient impérativement revoir leurs priorités, car les applications mobiles coûtent trop cher, elles ne sont plus rentables dans un quotidien où les mobinautes utilisent moins d’une dizaine d’applications (Facebook and Google are winning the app war). Entendons-nous bien : je ne suis pas en train de vous expliquer que les applications mobiles sont inutiles, simplement qu’elles ne sont pas le meilleur moyen pour un annonceur de toucher les consommateurs (Les applications mobiles sont des outils de fidélisation, pas de conquête), d’autant plus avec les récents progrès technologiques : How Facebook’s React Native Will Change Mobile Apps.

Le but de mon panorama est d’illustrer la diversité du marché et de démontrer l’intérêt d’adopter un raisonnement plus large. Nous sommes maintenant dans la seconde moitié de l’année 2015 et il est urgent pour les annonceurs de définir leur écosystème mobile, un écosystème au sein duquel tous les moyens disponibles sont exploités pour saisir les nombreuses opportunités offertes par les terminaux mobiles (et alternatifs). Ces opportunités correspondent à des instants très courts où les consommateurs sont dans un certain contexte qui les rend disponibles ou vulnérables. Ces instants mobiles ont déjà été théorisés par Forrester (Win In Your Customer’s Mobile Moment) et par Google (Micro-Moments), et représentent très clairement l’avenir de la consommation.

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Conclusion :  la mobilité ne se limite pas aux smartphones, ni même aux terminaux mobiles, il faut envisager l’accès et la distribution de vos contenus, campagnes et services en ligne au sein d’un écosystème cohérent pour pouvoir bénéficier pleinement des opportunités de l’ère post-PC dans laquelle nous sommes entrés.

Retour d’expérience sur Windows 8 et les tablettes hybrides de Microsoft

Dire que Microsoft est en perte de vitesse sur le créneau de l’informatique grand public est un euphémisme. L’incroyable regain de popularité d’Apple, et le lent mais méthodique processus d’affinage de systèmes d’exploitation alternatifs comme Chrome OS ou Ubuntu ont planté les derniers clous du cercueil dans lequel s’installait progressivement Windows. Certes, le système d’exploitation de Microsoft équipe encore une très large majorité des ordinateurs de la planète, mais son horizon était bouchée. Le Personal Computer est-il donc un concept dépassé qui ne survivra pas au XXIème siècle ? Oui et non, car si l’inexorable montée en puissance des tablettes pèse lourdement sur les ventes, Microsoft est en train de manoeuvrer avec Windows 8 et Surface une refonte en profondeur du concept d’informatique domestique.

Annoncé en grande pompe en milieu d’année dernière (Microsoft prépare l’après-PC avec sa tablette Surface), je brûlais d’impatience de pouvoir tester ces fameuses machines hybrides. J’ai ainsi eu l’occasion de manipuler quotidiennement une tablette propulsée par Windows 8 RT gentiment prêtée par les équipes web de Darty (une Vivo Tab de chez Asus). Pourquoi Darty ? Parcequ’ils croient en cette huitième version de Windows et ont décidé d’investir des moyens, mais nous auront l’occasion d’y revenir par la suite. J’ai également eu le loisir de manipuler une tablette Surface, histoire d’avoir un point de vue complet et pouvoir vous livrer un retour d’expérience avisé. Il y a déjà eu quantité d’articles et de points de vue sur Windows 8 (ex : Microsoft Surface Pro review), je n’ai pas la prétention de faire mieux, simplement de vous livrer mes impressions sur cette machine et de remettre ça en contexte.

La vivotab de chez Asus
La Vivotab de chez Asus

Windows 8 = la révolution du PC

Avant toute chose, je vous propose d’évacuer tout de suite la question qui fâche : Est-ce qu’une tablette Surface est mieux qu’un iPad ? Non, car se sont deux approches très différentes de l’outil informatique. l’iPad est une très belle machine, mais il ne remplace en rien un PC. Je déplore que l’amalgame soit fait entre les deux, car il est source de nombreuses confusions.

Tant que j’y suis, j’en profite pour vous livrer les conclusions dès maintenant et pouvoir argumenter plus sereinement :

  • Est-ce que j’abandonnerais mon Mac pour revenir à un PC ? Non aucune chance, j’ai trop souffert avec Windows.
  • Est-ce que je vais indéfiniment utiliser un Mac ? Non je ne pense pas, car malgré d’indéniables qualités (stabilité, cohérence, ergonomie…), Mac OS est un système d’exploitation conçu au siècle dernier qui est ancré dans une logique maintenant dépassée (installer des logiciels sur un disque dur pour exploiter des données stockées localement).
  • Est-ce que je remplacerais mon Mac par un iPad ? Non pas du tout, les tablettes sont des terminaux grand public conçu pour le loisir, ce ne sont pas des outils professionnels et ça n’en sera jamais (idem pour une tablette tournant sous Android).
  • Est-ce que je remplacerais mon Mac par un Chromebook ? Non pas encore, car le système d’exploitation de Google est encore trop limitatif.
  • Est-ce que la Surface (ou équivalent) est le meilleur compromis entre toutes ces solutions ? Oui certainement, mais je ne suis pas à la recherche d’un compromis.

Comme vous l’aurez compris, avec Windows 8, Microsoft essaye de changer de paradigme et de ré-inventer le concept d’ordinateur personnel. Difficile de mesurer à quel point le changement est grand tant qu’on ne l’a pas manipulé un certain temps. Après de nombreuses semaines de réflexions sur comment vous décrire au mieux ce que j’ai ressenti, disons que l’approche hybride tablette / PC proposée par Microsoft laisse une impression de manque : on se retrouve d’un côté avec l’ancien bureau que l’on connait déjà, et de l’autre avec l’interface Metro qui nous pousse à nous demander “Et après ? Qu’est-ce que je peux faire d’autre ?“, non pas que l’interface n’est pas achevée, mais qu’au contraire elle est tellement aboutie que l’on a plus envie de la quitter et que l’on aimerait bien ne plus avoir à retourner sur le bureau. Sauf que c’est pour le moment impossible.

L'interface Metro de Windows 8
L’interface Metro de Windows 8

L’autre facteur qui provoque cette sensation de manque est que le format choisit par Microsoft (un écran 16/9e de 12 pouces avec un clavier détachable) ne permet pas de pleinement apprécier sa musique, ou ses films, ou ses jeux. Ça tombe bien, car c’est selon moi l’objectif poursuivit par Microsoft : donner envie d’apprécier sa musique sur un système acoustique digne de ce nom, de regarder ses films sur un vrai grand écran et de jouer à des jeux dans de bonnes conditions, le tout sans souffrance. Dans ce contexte, les tablettes hybrides comme la Surface et ses consoeurs ne sont qu’un pièce du puzzle que Microsoft est en train de mettre en place : déplacer le centre de gravité du PC vers le media center et faire graviter autour des terminaux de consultation (Windows Phone, Surface, XBox…). Les contenus (musique, photos, films, jeux…) seraient donc placés au coeur d’un écosystème de terminaux qui seraient tous liés entre eux par Windows 8. En ce sens, l’approche de Microsoft est moins extrême que Google qui ne jure que par le cloud (Avec NaCl, Google complète sa vision de l’informatique du futur).

Mais revenons à nos moutons et à la machine en elle-même…

Travail et détente dans une même coque

Avec Windows 8, Microsoft essaye de populariser le concept d’hybridation entre un PC et une tablette (It’s a Tablet. No, It’s a PC. Surface Pro Is Both). Au sein d’une même machine, se côtoient donc deux environnements distincts : L’interface Metro avec ces tuiles actives et ses manipulations tactiles (un  modèle de réussite et de cohérence), et le bureau traditionnel avec la souris, le menu “Démarrer” et tout ce que l’on connait de Windows. Sur le papier, vous avez donc accès au meilleur des deux modes : d’un côté l’interface Windows que tout le monde connait (et ses 25 ans de logithèque) ; de l’autre, l’interface Metro qui tranche complètement et propose un usage bien plus moderne et appréciable.

Il y a donc virtuellement deux machines en une, ce qui est le point fort mais également la faiblesse du concept : une seule machine, mais le poids et le prix de deux. Si je n’ai pas grand chose à redire de la qualité de fabrication de la machine et de son splendide écran, force est de constater qu’elle est sacrément plus volumineuse et lourde qu’une tablette ou qu’un ultrabook.

Comme précisé plus haut, je n’ai pas accroché à ce format car je ne suis pas à la recherche de compromis. Par contre, je reconnais volontiers que le basculement d’un environnement à l’autre se fait sans problème : vous travaillez sur un fichier bureautique avec votre clavier et votre souris à votre bureau, puis vous détachez l’écran pour aller consulter les news dans votre canapé, et là, c’est la détente. Par contre, si vous êtes dans une optique de pure productivité, passez votre chemin : des usages professionnels requièrent des outils professionnels (même un Macbook Air ne ferait pas l’affaire).

L’accueil du marché par rapport à ce concept hybride a été plutôt mitigé. Le problème étant que les versions Pro et RT sont encore trop proches. Le jour où Microsoft décidera de distinguer les deux de façon plus nette, nous nous retrouverons avec une machine d’entrée de gamme qui sera beaucoup plus convaincante (A Surface Mini Could Wake Up Windows Phone 8). D’ailleurs la décision a peut-être déjà été prise : There’s More Evidence That Microsoft Is Working On A Smaller Tablet To Compete With The iPad Mini).

L’interface Metro est un modèle de cohérence

Je ne me suis pas trop attardé dans l’interface Windows, car je le connaissait déjà. J’ai par contre passé plus de temps avec l’interface Metro qui m’a grandement impressionné. Force est de constater que les équipes de Microsoft ont conçu un environnement simple, intuitif et parfaitement cohérent (Designing In and Around the Windows 8 Ecosystem). Le système de tuiles actives permet d’avoir une vue d’ensemble très appréciable sur la météo, ses notifications… Les applications prises isoléments sont très agréables à utiliser, à l’image de l’application Darty qui vous donne accès au catalogue, à votre espace client et à la communauté 36solutions, le tout dans un cadre graphique et ergonomique tout à fait conforme aux normes définies par Microsoft (cf. Infinite Square, retour sur l’application Windows 8 Darty).

L'application Darty dans Windows 8
L’application Darty dans Windows 8

Concernant le Windows Store, le choix est pour le moment plutôt limité, mais les applications les plus populaires sont là. Vous pouvez néanmoins compter sur Microsoft pour stimuler la communauté et faire grossir le nombre d’applications disponibles. Pour le moment, le nombre de machines hybrides en circulation comme la Surface ou la Vivo Tab reste confidentiel, mais n’oubliez pas que Windows 8 est une plateforme et qu’un nombre beaucoup plus important de terminaux l’exploitent (smartphones, Xbox…).

Page d'accueil du Windows Store
Page d’accueil du Windows Store

Le seul reproche que je puisse faire à l’interface Metro est de donner envie de plus… alors qu’elle ne propose pas beaucoup plus. Ce très bel environnement graphique est en rupture complète avec ce que l’on connait, et ça fait du bien. Du coup, chaque fois que l’on se retrouve dans l’interface Windows, c’est la douche froide, un peu comme quand vous quittez l’univers féérique de Disneyland et que vous vous retrouvez sur le parking. Cependant cette impression ne devrait pas durer, car avec le recul et l’expérience d’utilisation d’autres tablettes (iPad et Nexus), j’imagine sans peine que les utilisateurs vont s’organiser pour espacer les “retours” à l’interface Windows, à mesure que de nouvelles applications seront disponibles et qu’ils vont prendre leurs habitudes avec les tuiles actives.

En un mot comme en cent : les machines hybrides tournant sous Windows 8 sont une très belle réussite, mais elles souffrent encore de défauts de jeunesse pour convaincre le grand public, au même titre que les Chromebooks ou que l’iPhone à sa sortie (aviez oublié qu’il n’y avait pas d’App Store à l’époque ?). Comme j’ai pû le lire à droite et à gauche, la sortie d’accessoires ou d’autres machines alternatives moins chères devrait permettre de viabiliser le concept (There’s really only one reason to consider Windows RT over Windows 8).

La prochaine version sera la bonne

Il reste de nombreuses questions en suspend sur Windows 8 et sur ces machines hybrides : pourquoi une version RT et une version Pro ? Pourquoi des machines si lourdes et si chères ? Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’accessoires ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi… c’est parce que l’on est séduit mais pas pleinement convaincu que tant de questions viennent à l’esprit : plus de la curiosité et de l’appétence que de l’incompréhension et de l’agacement. Quand Microsoft et ses partenaires se seront mis d’accord, ils proposeront un standard de machine moins chères et plus légères (peut-être grâce à un processeur Atom), ainsi que des accessoires permettant d’étendre leurs capacités. Car c’est vraiment là que réside la valeur de Windows 8 : non pas dans sa Surface, mais dans l’écosystème qu’il propose autour.

La tablette hybride Surface de Microsoft
La tablette hybride Surface de Microsoft

Avec Windows 8, Microsoft a amorcé avec brio le basculement de l’informatique du XXème siècle à celle du XXIème siècle : une informatique polymorphe et déportée, une informatique qui tourne autour des services et des contenus, pas autour de la vente de logiciels à installer. D’une certaine façon, si Microsoft n’a toujours pas tourné la page de Windows comme Apple a pu le faire avec Mac OS X, l’ambition de la firme de Redmond va plus loin que celle de Cupertino (Mac OS et iOS sont des environnements parfaitement distincts et iTunes est le boulet qui les empêchent d’avancer, malgré iCloud).

Il parait que lors de l’édition 2013 de sa grande conférence Build en juin prochain, Microsoft va lever le voile sur Windows Blue, une sorte de version 8.5 : As Windows Phone 8 fulfilled the Windows Phone promise, so will Blue complete Windows 8. J’ai le sentiment que ce Windows Blue va combler une bonne partie des erreurs de jeunesse de Windows 8, mais ne fera pas non plus de miracles. Il faudra du temps à Microsoft pour réussir son pari et propulser l’écosystème Windows dans le XXIème siècle. Mais je suis confiant, car ils n’ont pas d’autre choix. La grande question n’est maintenant pas de savoir ce que va faire Apple, mais plutôt de ce que va faire Google, car entre Android et Chrome OS, c’est de loin le concurrent le plus sérieux de Microsoft.