J’ai participé hier avec Tariq Krim à une conférence organisée par le Club des anciens de Centrale. Cette conférence en Ping Pong avec le patron de Netvibes, a été l’occasion pour moi de redécouvrir ce service. Redécouvrir car je l’avais testé dès sa sortie sans réellement y accorder plus d’importance par la suite. Grave erreur, car contrairement à ce que laisse penser son interface, l’offre évolue et dans le bon sens.
Lors de cette conférence, Tariq a ainsi fait le point sur la situation actuelle et les usages de Netvibes :
- entre 7 et 8 millions d’utilisateurs actifs ;
- 1/3 des utilisateurs se connecte 1 heure par jour, près de 10% sont connectés en permanence ;
- 30% de parts de marché des lecteurs de flux RSS en Europe (48% pour ce blog) ;
- compatibilité assurée avec les modules de Google ;
- des modules marchands opérationnels (comme ceux de Box ou d’Ebay) qui permettent de faire des transactions directement dans votre page ;
- des utilisateurs qui exploitent Netvibes et sa capacité à lire les flux RSS pour en faire un tableau de bord qui leur permet de scruter l’actualité, contrairement aux infovores comme moi qui utilisent d’autres types d’outils (comme Bloglines ou Google Reader) pour consommer de l’information en mode industriel ;
- la faiblesse apparente du service, c’est à dire la possibilité de l’utiliser sans créer de compte, en fait un avantage concurrentiel décisif car cela permet de convertir des utilisateur craintifs ;
- Netvibes est une alternative aux moteurs de widget (comme Yahoo! Desktop et Google Desktop) pour les utilisateurs qui ne possèdent pas les droits sur leur ordinateur professionnel pour pouvoir installer ces logiciels ;
- un modèle économique qui repose sur de l’affiliation non-intrusive (l’utilisateur n’est exposé à des offres qu’aux moments les plus opportuns) par opposition aux modèles de rémunérations basés sur les bannières ou les liens sponsorisés.
Comme il était en grande forme, notre Tariq national en a également profité pour faire quelques révélations sur les nouveautés du service :
- toujours plus de modules compatibles et de modules marchands ;
- une meilleur compatibilité avec les dernières versions des navigateurs (Firefox 2, IE 7, Opera 9…) ;
- une version mobile quasi-finalisée (avec une phase de beta-test privée à laquelle j’aimerais bien participer !) ;
- une version Wii opérationnelle (mais où se sont-ils procuré une Wii ?) ;
- plus d’interactivité entre les modules avec la capacité d’un module à en ouvrir un autre et à échanger de l’information ;
- des modules collaboratifs qui autorisent la consultation et l’édition simultanée.
Tariq nous a enfin éclairé sur les futurs défis qu’il souhaite relever :
- intégrer des modules plus complexes comme la consultation de comptes bancaires ou de factures ;
- exploiter des protocoles standards d’authentification pour faire du SSO (avec notamment OpenID) ;
- sémantiser les modules et l’information qui circule (ils ont pour cela recruté un nouveau directeur technique des plus prestigieux).
Voilà, ça fait beaucoup de chantiers passionnants à mener et en tout cas une bien belle aventure pour cette start-up française dont les américains sont envieux. Je persiste par contre à dire que si ce service souhaite conquérir un public plus large, il devra proposer des fonctionnalités plus tournée vers les novices comme une visite guidée ou un assistant à la création ainsi que des onglets thématiques génériques dont j’avais déjà parlé dans un précédent billet (Netvibes 2.0 ?).
Je vais conclure en citant une phrase qui m’a bien amusé : Netvibes, c’est la Suisse du web 2.0
(pour illustrer sa neutralité et le respect de la confidentialité).