Ça y est, la course est lancée : à la télévision, à la radio, dans les magazines et bien entendu sur internet c’est la surenchère des publicités ventant les mérites de l’UMTS. Au-delà de la prouesse technologique, je vous propose de méditer un instant sur la pertinence de ces nouveaux services.
Hourra, ça marche !
Evidemment que ça marche, au prix où ils nous vendent les combinés et les forfaits ne trouvez-vous pas étrange que l’on se félicite d’un service qui fait ce qu’il prétend faire ? C’est comme si Renault lançait une campagne de communication du type : La nouvelle Logan est merveilleuse parce que vous pouvez vous déplacer avec et même emporter des choses dans le coffre. Où est la proposition unique de valeur ? Où est l’élément différenciant ?
La technologie du futur au service de… de quoi déjà ?
Avec les réseaux 3G vous pouvez voir votre correspondant et même regarder la télévision en streaming. Et alors ? Est-ce que cela répond à un besoin clairement exprimé ? En tout cas, il y a un indice qui ne trompe pas : si vous êtes obligé d’expliquer à vos prospects ce qu’ils peuvent éventuellement faire avec votre produit / service, c’est qu’il y a un problème. Elle est où la promesse qui va convaincre les prospects que tel opérateur apporte la meilleure réponse à leur problème ?
Pourtant l’équation est très simple : pas de besoin = pas de marché = pas de revenus. Ce n’est certainement pas en investissant des sommes pharaoniques en budgets publicitaires que les opérateurs vont faire décoller durablement la demande. Les vétérans de l’ancienne nouvelle économie savent de quoi je parle. Dans ce contexte, comment être persuasif pour un besoin que les utilisateurs n’ont pas exprimé ?
De l’intérêt d’étudier le comportement des utilisateurs
Avouez-le : prés de la moitié de vos communications mobiles se résument à ‘Allô, t’es où ?’, ‘J’arrive dans 5 minutes’ ou encore ‘C’est quoi ton digicode ?’. A-t-on réellement besoin de la visiophonie pour cela ? Passée l’excitation des premiers tests, il ne restera plus aux récents clients que lassitude, déception et finalement frustration (surtout au vue des tarifs pratiqués).
Même si ce type de service cartonnent en Corée du Nord ou au Japon, qui peut nous dire s’ils vont décoller en Europe. Les utilisateurs bien sûr ! Mais pour cela il faudrait au moins leur poser la question…
Conclusion
Visiblement les opérateurs n’ont pas retenu la leçon du WAP : pas de fausses promesses. Il n’y a rien de plus néfaste que des clients frustrés, c’est d’autant plus dangereux quand vous avez déboursé plus d’1/2 milliard d’euros pour avoir le droit d’exercer.
Etre persuasif, c’est avant tout trouver un environnement de marché porteur et l’attaquer avec une stratégie gagnante. Pour l’instant (et très certainement pour toujours) les seuls gagnant de cette aventure sont les publicitaires, comme à l’époque de la nouvelle économie. Comme quoi l’histoire se répète…