Cinq mois après la sortie de mon premier livre, c’est avec la plus grande joie que je vous annonce la disponibilité de mon deuxième livre : Internet mobile, la révolution des terminaux alternatifs. Cela faisait longtemps que je voulais écrire un livre sur le sujet, mais le marché était encore instable. J’ai néanmoins pu constater une avancée notable dans les technologies et pratiques ces derniers mois, j’ai donc décidé de me lancer et d’enchaîner la rédaction d’un second livre deux mois après le précédent. Précision importante : je ne suis pas tout à fait novice sur ce domaine, car j’ai eu de nombreuses occasions de vous en parler au fil des années (Ne confondez plus internet mobile et internet en situation de mobilité, Arrivée à maturité des smartphones grand public, Les smartphones sont-ils en fin de cycle d’évolution ?, Il n’y aura pas de révolution mobile, car elle a déjà eu lieu…), et que je rédige accessoirement un blog sur le sujet (TerminauxAlternatifs.fr). Pour la petite histoire, j’avais même rédigé un livret blanc sur l’internet mobile au siècle dernier (en septembre 2000 pour être précis) ! Celles ou ceux qui ont eu la chance de le lire doivent se souvenir d’un discours très… optimiste (c’était il y a presque 15 ans).
Bref, tout ça pour dire que mon livre est maintenant disponible à la vente, et que je galère toujours autant dans ce fichu monde l’édition…
Le mobile est l’avenir du web, et inversement
Si les médias sociaux ont irrémédiablement transformé nos habitudes de consommation de l’information, d’achat ou de sociabilisation, les terminaux mobiles vont définitivement vous faire tourner la page de l’internet de bureau, celui que l’on consulte à partir d’un ordinateur. J’ai déjà eu l’occasion de vous expliquer que nous vivons maintenant dans un monde mobile : les smartphones sont omniprésents, et ils ont à nouveau bouleversé nos habitudes, nos réflexes et nos attentes.
La grande nouveauté, est qu’auparavant, pour aller sur le web, il fallait s’installer à son bureau, démarrer son ordinateur, lancer un navigateur et saisir une URL. Maintenant, nos smartphones sont allumés en permanence et nous sollicitent de façon pro-active grâce aux notifications. La plage d’exposition aux contenus et services en ligne est donc bien plus grande : du lever au coucher. Du moment où nous sortons de notre lit, jusqu’à ce que nous y retournons, nous sommes dans un environnement entièrement numérique : communication, information, divertissement, achats, éducation, travail… et les smartphones sont les télécommandes de ce quotidien 100% numérique. Le pire dans cette histoire, c’est que les smartphones ne sont que la première étape : tablettes, Smart TV et autres objets connectés vont petit à petit se généraliser dans les foyers.
Avec ce livre, j’ai voulu aborder la mobilité dans son ensemble et présenter une vision exhaustive du sujet : les usages, les terminaux, les technologies, les grands acteurs, les secteurs d’activité les plus impactés… Je me suis efforcé de me mettre dans la peau d’une personne qui ait envie ou qui doit se mettre à jour rapidement sur le sujet. L’objectif du livre n’est pas de faire des lecteurs des développeurs d’applications mobiles, mais de leur donner toutes les clés de compréhension pour faire les bons choix.

Je ne vous fais pas l’article du livre, car vous trouverez toutes les informations nécessaires sur la page qui lui ai consacré : Internet mobile, la révolution des terminaux alternatifs. Je préfère plutôt vous parler du long chemin de croix pour aboutir à sa commercialisation.
Les affres de l’auto-publication
Comme pour mon précédent ouvrage, j’ai décidé de ne pas passer par un éditeur. D’une part, car je voulais avoir l’entière maîtrise du manuscrit ainsi que de sa mise sur le marché ; d’autre part, car j’estime que la rémunération proposée par les éditeurs est grotesque (7% du prix de vente dans le meilleur des cas). J’ai donc persisté dans ma décision de me la jouer solo, et je rencontre toujours autant de difficultés.
Autant j’ai eu beaucoup moins de mal à m’organiser dans la rédaction et à faire une mise en page un peu plus soignée, autant la commercialisation sur Amazon est toujours aussi problématique. Pour mon premier livre, je me suis précipité la tête baissée sur l’offre réservée aux vendeurs, la Marketplace. Particulièrement intéressante pour les “petits” distributeurs ou les commerçants qui souhaitent vendre en ligne, cette offre n’est pas forcément adaptée à celles et ceux qui veulent faire uniquement de la vente en ligne, notamment car la fiche produit n’est pas la même que pour la majorité des biens vendus sur Amazon. Même si les livres sont stockés dans les entrepôts d’Amazon et qu’ils se chargent intégralement de la logistique, je n’ai pas droit au bouton “Ajouter au panier“, je dois me contenter d’un “Voir toutes les offres“, alors que je suis le seul vendeur. Il existe visiblement une procédure pour demander à ce que les équipes d’Amazon étudient la situation et daigne éventuellement mettre le bon bouton, mais elle est payante, pas fous les gars !
Du coup, pour mon second livre j’ai essayé de faire les choses correctement et de m’inscrire au programme Advantage pour être fournisseur. Le problème de cette offre est que le processus de création d’une offre est beaucoup plus long (3 semaines) et qu’Amazon décide du risque qu’il souhaite prendre sur le produit. En tant que vendeur, vous avez à votre charge les frais de stockage, donc vous pouvez décider de stocker 100, 500 ou 10.000 livres (en espérant qu’ils vont se vendre rapidement), mais en tant que fournisseur, vous devez attendre qu’Amazon vous passe commande. Du coup, le premier bon de commande est de 3 unités, 3 LIVRES !!!!!!!!!! Si ça se passe bien, ils vous en recommandent 5 dans les semaines qui suivent. Autant dire que votre livre est systématiquement en rupture de stock. Pour pallier à ce problème, je propose mon livre dans les deux programmes : fournisseur et vendeur. Amazon commercialise donc le bouquin sous ses conditions (avec une remise exceptionnelle, mais à seulement 3 exemplaires), et dans la place de marché (au tarif normal de 25 €, mais avec des quantités suffisantes).
Je vous passe les détails sur le fait que les fournisseurs et vendeurs doivent envoyer leur marchandise dans deux entrepôts différents, avec des plages horaires de livraison extrêmement précises (si le livreur a un peu de retard, ils ne le laissent pas rentrer et vous récupérer votre marchandise). Non seulement les procédures sont complexes, mais les interfaces de gestion sont très perfectibles et l’aide en ligne n’est pas d’une grande utilité (ils n’utilisent pas les mêmes termes). Enfin bref, rien n’est simple et je perds beaucoup de temps dans des broutilles administrativo-logistiques. J’en viens à me demander s’il ne serait pas plus simple pour moi de stocker tous mes livres chez Amazon et de livrer l’entrepôt des fournisseurs à partir de l’entrepôt des vendeurs. Ça fait beaucoup de frais logistiques, mais au moins je ne me retrouve pas avec des cartons de livres chez moi dont je ne sais pas trop quoi faire…
Je précise qu’après avoir lu 2 ou 3 témoignages, j’ai abandonné tout espoir de vendre mes livres en librairies, car visiblement c’est encore plus compliqué et chronophage. Mais si vous avez des bons plans ou des conseils, je suis preneur…
Édition électronique : bienvenu au moyen âge
Vous avez été nombreux et nombreuses à me demander une version électronique de mon premier livre. Comme le second parle des terminaux alternatifs et plus précisément des liseuses, je ne pouvais pas faire l’impasse. Mais j’étais loin de me douter de ce que ça impliquait…
Pour vous la faire simple : il faut 30 secondes pour créer un fichier EPUB, et deux mois pour avoir le droit de le vendre ! Le problème vient du fait que les entités d’Amazon et d’Apple qui se chargent de la vente de biens électroniques sont domiciliées aux États-Unis et que l’administration américaine se sert à la source pour éviter l’évasion fiscale. Du coup, si vous voulez éviter de verser de la TVA en double (aux États-Unis et en France), il vous faut un N° fiscal US (l’EIN ou Employer Identification Number). Et pour cela remplir un formulaire à la main et l’envoyer par fax, PAR FAX !!!!!!!! Ça fait 3 semaines que j’ai envoyé mon formulaire et je n’ai toujours pas reçu de réponse, c’est complètement anachronique…
Là encore, si vous avez des conseils à me donner, je suis preneur, car j’enchaîne les erreurs de débutant (ex : remplir le formulaire PDF à l’écran pour que ce soit plus lisible, l’imprime et le faxer. Ils m’ont répondu que je devais le remplir à la main avec des lettres majuscules).
Un webinar le 10 juillet sur l’internet mobile
J’arrête là ma longue complainte, car après tout, c’est moi qui ai fait le choix de me la jouer “loup solitaire”.
Si le sujet de l’internet mobile vous intéresse, vous avez toutes les raisons de vous sentir concerné, j’organise une conférence en ligne ce jeudi 10 juillet à 13h sur la plateforme de Webikeo : Internet mobile, Usages, technologies et enjeux de la mobilité. L’inscription est gratuite, mais obligatoire, sinon vous ne pourrez pas vous connecter à la salle. Cette conférence ne durera que 45 minutes, mais elle vous donnera un bon aperçu du sujet et de l’orientation que j’ai donné à mon livre. Pensez à vous préparer un sandwich !
C’est vrai que les arcanes du monde de l’édition paraissent tellement moyenâgeux face aux méthodologies développées dans le multimédia.
Pour ma part j’ai fait le choix de m’orienter vers la solution clés en main de Lulu.com (américain aussi) qui pour le coup a été extrêmement fluide dans la mise à disposition des livres à la vente (une après-midi aura suffi à le rendre disponible à la vente).
Il s’occupe du référencement à la bibliothèque nationale et sur le store Amazon.
La qualité de l’imprimeur Lulu est top, par contre je suis déçu des imprimeurs d’amazon (chaque store imprime de son côté, avec des marges différentes)
Pour ce qui est du rapatriement de l’argent par contre, je tombe dans les mêmes problématiques, c.-à-d. envoyer le formulaire mis en place dans le cadre des libres échanges entre la France et les US… Comme tu l’as si bien décris, l’horreur !
Bonjour,
Lorsque vous avez sorti votre premier livre,visiblement dans la douleur, je vous ai proposé de vous accompagner chez un éditeur pour le suivant. Passer par un éditeur peut présenter des avantages, notamment en termes de distribution, voire de conseil pour certains. Vous verrez sur mon blog quelques ouvrages à l’accouchement desquels j’ai contribué. Le dernier chez Eyrolles connaît un succès certain.La péridurale, c’est pas mal finalement.
En attendant, j’ai hâte de me procurer votre dernier opus.
Cordialement.
Patrick DUNCOMBE
Bonjour,
Très intéressé par votre topo. Ma réflexion porte sur le fait que celà n’a aucun intérêt d’utiliser l’une ou l’autre formule d’Amazon. Non seulement, ils n’apportent aucune aide (philantropie exlue bien entendue), mais ils vous taxent sous prétexte d’apport de notoriété sans doute ou pour frais de stockage et de gestion de 3 livres. Les éditeurs individuels ou commerciaux n’ont rien à attendre de ces mastodontes, qui s’ingénient plutôt à les écraser dans l’oeuf. Je suppose que vous avez ouï le clash avec Hachette USA, qui s’est vu rallonger à l’extrême ses délais de livraison aux clients en même temps que ceux-ci se voyaient proposer des substituts par Amazon, et cela après un changement unilatéral des conditions de vente du distributeur. Sur un autre plan, Les Echos a a tenté un couplage forcé et onéreux de l’abonnement numérique à mon abonnement papier, que j’ai évidemment refusé.
Quelques idées, approfondir, si vous les trouvez intéressantes :
1) constituer au fur et à mesure un réseau de correspondant/clients, qui recevraient chez eux un contigent de livres.
-les clients suivants iraient chercher leur livre après avoir payé sur internet. Le correspondant vérifie le règlement simplement en tapant sur votre site un code que lui remet le client.
-le correspondant s’engage à garder son contingent pendant 6 mois (à définir), suite de quoi il peut vous le renvoyer en pré-payé.
-pour le dédommager de sa peine, il perçoit une première réduction au départ et un complément sous une forme à définir pour chaque livre délivré à ses visiteurs.
2) livraisons dans les lieux pratiquant déja le dépôt (boxes des FAI, Canal plus). Ce sont des boutiques alimentaires ou des pressings approvisionnés par un concurrent de Federal Express dont le nom m’échappe)
2) s’inspirer du système consistant à déposer des livres dans des lieux publics (librairies de quartier) par un réseau de sympathisants.
Cela reviendrait moins cher que le système actuel et pourrait se combiner avec un système de promotion bénévole sur les blogs, sites ou réseaux sociaux des sympathisants.
Cordialement
@ Georges > Ce que tu décris ressemble fort à un circuit de distribution décentralisé et participatif. Très intéressant, j’imagine que cela doit pouvoir être couplé avec d’autres types de produit. Il pourrait potentiellement y avoir un business à monter : les commerces de centre ville voyant leur C.A. baisser pourrait mettre à disposition une partie de leur surface (comme les relais-colis) à des intermédiaires chargés de leur trouver des vendeurs éphémères (au travers d’une place de marché). Il me semble qu’il existe un système équivalent à Hong-Kong avec un principe de boutique partagée où les vendeurs peuvent louer un linéaire (voir un emplacement) pour vendre des produits en petite série.
Le nom “relais-colis” m’échappait, mais tu as bien compris le principe. J’ai bien pensé à impliquer des commerçants, mais je pense que dans un premier temps ils seraient réticents à s’associer par manque de temps (j’avais proposé à la maison de presse de mon quartier de faire participer ses clients à une sélection et critique de leurs lectures sur un site dédié). Si je me projette dans le futur, cela pourrait se faire avec un système de distributeurs automatiques de rue (il en existe bien pour le pain, le lait ou les sandwiches). Dans un premier temps, le stock serait chez le premier cercle de clients. Le but est de combiner une distribution décentralisée et un système viral de présence sur le web et sur les mobiles (avec une application dédiée).
Ce test de la viabilité du système ne peut de toutes façons qu’être plus rentable que le système dont tu m’as fait découvrir le caractère spoliateur.
Par ailleurs, il existe aussi un réseau existant de portage de journaux à domicile qui pourrai être plus réceptif à un deal que les libraires. Mais tout est ouvert.
Je ne suis pas (plus) dans le business, mais je suis prêt à travailler à la mise au point (sous forme d’apport d’idées).
Je ne m’emballe pas mais à ce point de notre discussion, je pense qu’un échange moins public (sans aucune arrière-pensée) peut s’envisager, si ca te dit.
Tu as mon mail.
Cordialement
Il y a un article sur la confrontation Amazon/Hachette dans le Figaro d’aujourd’hui. Il y est utilement précisé que cela concerne ma volonté d’Amazon de faire baisser les prix des versions numériques des oeuvres (sur son livre électronique bien sûr). Ce qui est intéressant, c’est qu’ils ont mobilisé un nombre important des auteurs qu’ils fédèrent. Il faut savoir qu’ils s’attribuent le rôle d’éditeur, à comparer avec les marques de distribution en matériel électronique (comme B-Essentiel chez Boulanger) qui contribuent fortement à la raréfaction de l’offre, puisqu’on ne sait même plus le nom du vrai fabricant, qui peut changer au gré des “négociations”.
Bonjour,
je me souvenais d’un éditeur dans le monde du libre mais qui offrait également toute une partie rémunération, impression, diffusion sur amazon, format électronique.
voici peut-être une piste pour votre 3ème livre : http://www.ilv-edition.com/comment-ca-marche.html
http://www.ilv-edition.com/comment-ca-marche.html
Félicitations encore pour vos 2 premiers livre que je vais acheter sous peu.
Belle journée