À une époque pas si lointaine, l’unique façon d’aller sur internet pour bénéficier de ses innombrables contenus et services était d’utiliser un ordinateur. Puis sont arrivés les smartphones, et le monde à changé… Nous sommes maintenant en 2020, il y a 4 milliards de smartphones en circulation, soit le double des ordinateurs. Si le smartphone est le terminal numérique de référence, la technologie continue de progresser et les usages d’évoluer, ouvrant la porte à de nouvelles catégories, notamment les enceintes et oreillettes connectées qui connaissent une très forte croissance. Un environnement numérique en perpétuelle évolution qui mérite largement de prendre de la hauteur pour en étudier les enjeux et tendances.
Présentée il y a quelques années comme LA grande révolution du XXIe siècle, l’internet des objets est un sujet passé comme de nombreux autres (one to one, big data, social business… ). Pourtant, le segment des objets connectés et autres wearables continuent d’innover et de séduire toujours plus de particuliers et d’entreprises. Si l’IoT souffre toujours des mêmes problèmes (sécurisation, confidentialité, confiance, standardisation…), les ventes sont conformes aux prévisions et les usages se multiplient. Outre les statistiques, il est important de comprendre que les objets connectés font partie d’un tout et que leur succès est lié à celui d’autres domaines d’innovation comme l’intelligence artificielle ou les interfaces naturelles.
Comme tous les ans, je vous propose de faire le point sur les différents types de terminaux mobiles. C’est déjà la cinquième version de mon panorama (cf. les éditions 2011, 2012, 2013 et 2014) et la notion de mobilité perd de plus en plus de son sens. Si les smartphones sont les appareils les plus visibles, de nombreux autres types de terminaux permettent de consulter des contenus et d’exploiter des services en ligne. Voilà pourquoi je préfère parler de terminaux “alternatifs” et non de terminaux “mobiles” : car ce sont des alternatives aux ordinateurs et qu’ils ne sont pas tous mobiles. À ce sujet, la grande famille des terminaux alternatifs a connu quelques changements…
9 catégories de terminaux alternatifs
Nous trouvons aujourd’hui sur le marché 9 types de terminaux capables d’accéder à des contenus et services en ligne : les smartphones, les tablettes, les cloudbooks, les nano-ordinateurs, les wearables (“habitroniques” en québécois), ainsi que les TV, voitures, montres et objets connectés.
Par rapport au panorama de l’année dernière, trois catégories ont disparu :
les phablettes, qui sont maintenant associées à la catégorie des smartphones (dont les écrans sont de plus en plus grands) ;
les liseuses, qui correspondent à un usage bien particulier (les livres électroniques) et n’en sortiront pas ;
les micro-consoles, qui ont quasiment disparu et sont maintenant supplantées par les box plus généralistes, mais néanmoins capables de faire tourner des jeux et qui sont livrées avec une manette.
Il nous reste donc 9 catégories qui couvrent quasiment l’ensemble des types de terminaux disponibles. Il y a bien sûr un certain nombre de formats hybrides ou exotiques, mais nous nous concentrerons sur les plus répandus.
Des capacités et des usages très différents
Comme vous pouvez le constater en un simple coup d’oeil, ces 9 catégories de terminaux présentent des caractéristiques physiques très différentes. Et pour cause, ils n’ont pas été conçus pour répondre aux mêmes besoins et surtout pour correspondre aux mêmes contextes d’usage. Pour vous y retrouver, je vous propose ce tableau qui synthétise leurs points forts et faibles :
En survolant ce tableau, on constate ainsi que les smartphones sont les terminaux les plus polyvalents, mais qu’ils se font supplanter sur des usages bien précis comme la captation de données où les wearables excellent.
Je vous propose de passer en revue les différentes catégories pour mieux appréhender leurs domaines de prédilection et contraintes :
Smartphones. Rien ne semble arrêter la popularité des smartphones qui ont été adoptés par plus de la moitié des Français en âge d’avoir un téléphone (cf. le baromètre trimestriel de la MMAF). Ce succès est notamment dû à la grande polyvalence de ces terminaux qui sont devenus la télécommande de notre quotidien numérique et à la pression sur les prix exercée par les fabricants chinois (Xiaomi Sold 34.7M Smartphones In First Half Of 2015, Up 33% Year-On-Year). Avec l’agrandissement des tailles d’écran, les smartphones perdent (légèrement) en portabilité et en autonomie, mais ils restent LE terminal mobile de référence.
Tablettes. Extrêmement populaire à la sotie de l’iPad en 2010, le segment des tablettes connait maintenant une crise de croissance due à une saturation du marché (Tablettes en France : le désamour ?). Principalement adaptées à un contexte de détente (surf, vidéo, jeux…), les tablettes sont surtout utilisées dans un environnement intérieur, le salon, et sont en train de révolutionner les usages autour des contenus télévisuels.
Cloudbooks. Dignes successeurs des netbooks, dont nous n’entendons plus du tout parler, les ordinateurs simplifiés façon Google sont petit à petit en train de redéfinir le segment des ordinateurs individuels grand public (Over 7 Million Chromebooks Will Be Sold This Year). Très populaires auprès des étudiants et internautes occasionnels qui ne veulent pas subir les contraintes d’un ordinateur classique (paramétrage, mises à jour…), les cloudbooks progressent chaque année et proposent toujours plus de fonctionnalités à travers la fenêtre d’un navigateur.
Nano-ordinateurs. Popularisés par le Raspeberry Pi, les nano-ordinateurs sont rapidement devenus la coqueluche des makers à la recherche de solutions informatiques ultra-simplifiées et très modulaires (Les nano-ordinateurs révolutionnent les objets connectés). Par extension, nous incluons également dans cette catégorie les PC-sticks qui commencent à émerger et à trouver leur place auprès d’utilisateurs ultra-mobiles.
Smart TVs. À une époque pas si lointaine, les industriels du secteur ambitionnaient d’imposer leur système, calqué sur celui de l’App Store, il semblerait que le marché s’oriente doucement vers un duopole Google / Apple. Certes, les TV interactives sont très rares, mais il suffit des relier à une box ou d’y brancher un stick comme le Chromecast pour les ouvrir à d’innombrables contenus et services en ligne (Une nouvelle victoire pour Google avec Chromecast).
Smart Autos. Les voitures équipées d’un tableau de bord intelligent ne sont pas légion, mais la situation pourrait rapidement changer avec la généralisation des écrans interactifs sur la majorité des véhicules qui seront produits en 2017 (ex : General Motors Brings Apple CarPlay, Android Auto to Chevy Cars). Là encore, nous nous dirigeons sans surprise vers un duopole Google / Apple qui permettra aux utilisateurs de retrouver leurs contenus, services et préférences en quelques secondes (très pratique par exemple sur une voiture de location). Et là encore, inutile de change de voiture, il suffit de placer votre smartphone sur un dock pour connecter son tableau de bord.
Smartwatches. Ouvert il y a deux ans par Peeble (Quel avenir pour les montres connectées ?), le segment des montres connectées connait cette année un vrai départ avec la sortie récente de l’Apple Watch. Adulée et décriée en même temps, la smartwatche d’Apple ne laisse personne indifférent. L’essentiel des usages tourne aujourd’hui autour des notifications, mais nous ne faisons qu’explorer les contours des possibilités offertes par ces montres.
Wearables. De façon surprenante, les bracelets connectés ont su se trouver leur public en un temps record (3 millions de wearables ont été vendus en Europe). Essentiellement dédiés à la captation de données personnelles, les wearables peuvent compter sur leur coeur de cible (les sportifs et adeptes du fitness) pour viabiliser le segment et leur permettre de développer d’innombrables déclinaisons selon les disciplines (trekking, foot, tennis, golf, deltaplane…).
Objets connectés. Dernière catégorie, et pas des moindres, la grande famille des objets connectés n’en finit pas de s’agrandir à mesure que les industriels, startups et annonceurs s’approprient les différentes technologies disponibles et projettent de nouveaux usages. Même si certains misent beaucoup sur la domotique (Google dévoile ses ambitions sur l’internet des objets), c’est très certainement dans des secteurs d’activité comme la santé, l’agriculture ou la logistique que les objets connectés présentent le plus gros potentiel (optimisation des dépenses et de la consommation, anticipation des besoins de maintenance et réparation).
Encore une fois, le but de ce panorama n’est pas de faire un inventaire le plus précis possible de l’ensemble des terminaux mobiles, mais plutôt de vous fournir une vision d’ensemble du marché et de vous aider à mieux comprendre les subtilités de ces terminaux et leurs caractéristiques (un smartphone n’est pas mieux qu’une tablette, tout comme une Apple Watch n’est forcément mieux qu’un bracelet connecté, tout dépend de vos besoins et de ce que vous en faite).
Votre application iPhone ne sert à rien
Nous en venons au principal enseignement de ce panorama : face à l’atomisation des types de terminaux et à la diversification des usages, pourquoi s’acharner à vouloir développer des applications natives ? Je conçois tout à fait que les jeux iPhone correspondent à une réalité économique (c’est un business très lucratif), mais les annonceurs devraient impérativement revoir leurs priorités, car les applications mobiles coûtent trop cher, elles ne sont plus rentables dans un quotidien où les mobinautes utilisent moins d’une dizaine d’applications (Facebook and Google are winning the app war). Entendons-nous bien : je ne suis pas en train de vous expliquer que les applications mobiles sont inutiles, simplement qu’elles ne sont pas le meilleur moyen pour un annonceur de toucher les consommateurs (Les applications mobiles sont des outils de fidélisation, pas de conquête), d’autant plus avec les récents progrès technologiques : How Facebook’s React Native Will Change Mobile Apps.
Le but de mon panorama est d’illustrer la diversité du marché et de démontrer l’intérêt d’adopter un raisonnement plus large. Nous sommes maintenant dans la seconde moitié de l’année 2015 et il est urgent pour les annonceurs de définir leur écosystème mobile, un écosystème au sein duquel tous les moyens disponibles sont exploités pour saisir les nombreuses opportunités offertes par les terminaux mobiles (et alternatifs). Ces opportunités correspondent à des instants très courts où les consommateurs sont dans un certain contexte qui les rend disponibles ou vulnérables. Ces instants mobiles ont déjà été théorisés par Forrester (Win In Your Customer’s Mobile Moment) et par Google (Micro-Moments), et représentent très clairement l’avenir de la consommation.
Conclusion : la mobilité ne se limite pas aux smartphones, ni même aux terminaux mobiles, il faut envisager l’accès et la distribution de vos contenus, campagnes et services en ligne au sein d’un écosystème cohérent pour pouvoir bénéficier pleinement des opportunités de l’ère post-PC dans laquelle nous sommes entrés.
L’internet des objets est un domaine qui fait beaucoup fantasmer en ce moment (cf. Mythes et réalités de l’internet des objets), un emballement généralisé que l’on n’avait pas vu depuis de nombreuses années. Si ma mémoire est bonne, le dernier élan d’enthousiasme à grande échelle de ce type remonte aux années 2000 avec l’euphorie autour du CRM. Bref, tout ça pour dire que l’internet des objets est en feu, dans le bon sens du terme. Et comme tout domaine à croissance ultrarapide, un acteur emblématique finit toujours par naturellement sortir du lot pour occuper le devant de la scène (à l’époque du CRM, c’était Siebel). Sauf que… ça fait plusieurs années que la pression monte autour de l’IoT (“Internet of Things“), mais qu’aucun leader ne se profile à l’horizon (cf. cet article publié en 2013 : La bataille des standards nuit-elle à l’adoption de l’internet des objets).
Microsoft étant tombé dans un état léthargique depuis de nombreuses années (décennies ?), le seul acteur d’envergure capable de relever ce défi est logiquement Google. Mais les choses ne sont pas si simples, car ils ont déjà fait plusieurs tentatives, comme le projet Android@Home lancé en 2011 : Google announces Android@Home framework for home automation. Nous en étions restés là jusqu’à ce que les choses prennent une autre tournure avec le rachat surprise de Nest en 2014 : Google se lance dans la course à l’Internet des objets avec le rachat de Nest. Puis il y a eu le lancement d’Android Wear quelques mois plus tard : Google à l’assaut des objets connectés avec Android Wear. Nous sommes maintenant au milieu de l’année 2015 et Android est maintenant une plateforme, à l’instar de Windows, qui se décompose en plusieurs versions : Android, Android Wear, Android TV et Android Auto.
Tout ceci est très intéressant, mais les terminaux alternatifs correspondent à d’autres usages que les objets connectés, et doivent faire face à d’autres contraintes. En d’autres termes : la famille s’agrandit, mais elle ne résout toujours pas le problème d’absence d’acteur dominant dans le domaine de l’internet des objets. C’est là où les annonces faites la semaine dernière à Google I/O rentrent en scène et nous permettent d’apercevoir les contours du plan d’ensemble : Avec Weave et Brillo, Google veut être au centre de l’internet des objets. Les grosses nouveautés présentées lors de cette conférence annuelle relancent Google dans la course à la domination de l’internet des objets :
Brillo, est donc une version épurée au maximum d’Android, soit un système d’exploitation dédié aux objets connectés, au même titre que AllJoyn de Qualcomm, mBed du consortium ARM ou les projets open source comme Contiki, TinyOS ou ROIT ;
Weave est un protocole de communication permettant aux objets de communiquer entre eux et d’exécuter un certain nombre de tâches.
Mais ce n’est pas tout, car d’autres annonces viennent compléter le tableau :
Project Vault, une minuscule puce (grande comme une carte micro SD) qui permet d’authentifier un utilisateur en fonction de la façon dont il manipule un smartphone ou un objet connecté (With Project Vault, Google wants to make you the password).
À partir de ce qui a été annoncé et des produits et services déjà existants, on se rend compte que Google maitrise maintenant la chaîne de bout à bout : la partie matérielle avec Nest et le Project Jacquard, la partie logicielle avec Android et Brillo, la sécurisation avec Project Vault, la communication avec Weave, le traitement des données avec Google Cloud Platform et la restitution avec des applications grand public comme Fit. Au final, ça nous fiat une très belle chaine :
À ma connaissance, il n’existe pas d’autre acteur industriel proposant une palette aussi large de produits et services. Certes, les géants de l’informatique comme IBM, Oracle ou Amazon sont très bien implantés sur le créneau des plateformes de traitement de données (“IoT PaaS” comme disent les spécialistes), mais ils sont absents des deux extrémités de la chaine. Idem pour Apple qui s’illustre avec HomeKit, mais brille par son absence sur les autres créneaux.
En quelques années, et après de nombreuses acquisitions, Google est donc parvenu à effectuer une intégration horizontale, au même titre qu’Apple avec les smartphones. Le but de la manoeuvre étant de capter un maximum de valeur à chacun des maillons de la chaine, et d’élever des barrières à l’entrée en faisant jouer la complémentarité de ces différents produits et services.
Il est encore trop tôt pour dire si Google mérite bien son titre de nouveau roi de l’internet des objets, mais les choses semblent bien parties, car Google a su avancer dans l’ombre et petit à petit placer ses pions aux endroits stratégiques de l’échiquier. La dernière pierre à cet édifice serait de mettre en ligne un site qui expliquerait au grand public cette vision d’ensemble.
Je ne sais pas si vous aviez remarqué, mais depuis l’année dernière il y a un consensus autour du fait que l’internet des objets est une lame de fond qui va entièrement changer notre quotidien. Je bous intérieurement à chaque fois que j’attends tel ou tel “spécialiste” nous ressortir toujours les mêmes statistiques : “50 milliards d’objets connectés en 2020“, “15 objets connectés au m2“… Le problème ne sont pas les chiffres en eux-mêmes, mais la façon dont ils nous sont présentés et surtout les conclusions très alarmistes ou débordant d’optimisme qu’on en tire : c’est l’une ou l’autre, mais il est extrêmement rare de trouver des avis modérés.
Global Communication Backgdround
Pour paraphraser la célèbre série TV des années 90 : la vérité est ailleurs. Je vous propose de faire le point sur l’internet des objets avec une approche la plus réaliste et pragmatique possible.
Il n’y aura pas 50 milliards d’objets connectés, mais 50 milliards de capteurs
Avec le succès du lancement de l’Apple Watch, près de 3M d’unités en pré-commandes, tout le monde y va de sa projection (à la louche) sur les ventes de wearables dans les prochaines années. Le problème est que ces projections reposent généralement sur des estimations liées à l’internet des objets, mais qui ne font pas référence aux objets connectés. Les 30 ou 50 milliards d’unités déployés en 2020 ne seront pas des wearables ou cafetières connectées, mais des sondes passives (puces RFID, capteurs volumétriques, senseurs…). Il a fallu 7 ans pour arriver à écouler 2 milliards de smartphones, vous pensez sérieusement qu’en 5 ans Apple va vendre des dizaines de milliards de sa montre connectée ?
50 milliards d’unités d’ici à 2020 peut vous sembler être une projection très optimiste, mais vous devez avoir deux choses en tête : une étiquette RFID coûte moins d’0,1$ à fabriquer en Chine (allez donc vérifier sur Alibaba), et leur utilisation à grande échelle a commencé il y a plusieurs années.
Moralité : 99% des objets connectés seront des capteurs passifs, pas des montres connectés à 650 €.
L’internet des objets n’est pas une révolution
Chaque nouvel article publié sur l’internet des objets est une occasion pour surenchérir sur l’incroyable / immense / incommensurable potentiel de l’internet des objets. Grossière erreur, car il n’est pas ici question de potentiel à venir, mais plutôt de potentiel déjà réalisé. Les premiers travaux de recherche sur ce sujet remontent aux années 90, et les premières applications concrètes dans l’industrie ont débuté quelques années plus tard. En 2002, il y a 13 ans, l’institut Gartner avait publié un rapport sur le sujet (A World of Smart Objects: The Role of Auto-Identification Technologies).
L’utilisation de capteurs et puces RFID dans une optique de suivi ou d’exploitation industrielle n’est pas neuve, elle a même débuté il y a 10 ans chez nous : Paris trace la vie de ses arbres grâce au RFID. Je ne me risquerais pas à vous fournir une estimation de la taille de l’internet des objets aujourd’hui (les chiffres divergent d’une source à une autre), mais elle est déjà supérieure à 5 milliards d’unités.
Moralité : l’internet des objets est l’évolution d’un processus de modernisation entamé au siècle dernier et qui va se prolonger pendant de nombreuses années, à mesure que les technologies progressent.
Les objets connectés ne sont pas directement reliés à Internet
Quand on nous parle des objets connectés, notamment dans la presse grand public, les rédacteurs et illustrateurs oublient généralement un détail important : les objets “connectés” ne sont pas directement reliés à internet dans la mesure où ils ne disposent pas du tout des mêmes fonctions de communication qu’un smartphone. Les bracelets qui mesurent vos pas, les brosses à dents et autres ampoules connectées utilisent généralement Bluetooth pour échanger des données avec un smartphone. A défaut, ils utilisent une base-relai qui est elle-même reliée à l’internet. Il en va de même pour les capteurs qui exploitent généralement des réseaux parallèles comme celui de Sigfox.
Certaines smartwatches sont maintenant capables de se connecter via Wifi, mais il faut nécessairement que le smartphone soit à proximité. Le problème est qu’une puce Wifi augmente le prix de revient et surtout diminue drastiquement l’autonomie des objets connectés. Les stations météo comme celle commercialisée par Netatmo sont connectées à votre box ou point d’accès Wifi, mais elles sont branchées en permanence sur une prise secteur (elles se rapprochent plutôt des mini-ordinateurs).
Moralité : il n’y a qu’une minorité d’objets directement connectés à l’internet. La très grande majorité utilise un relais (smartphone ou borne).
Il n’y a pas des trilliards de données disponibles
A chaque fois que l’on essaye de nous expliquer / vendre le concept de big data, sont invoqués les pétaoctets de données générées par les objets connectés. Ces objets sont effectivement bardés de capteurs qui mesurent tout un tas de choses, mais les données sont généralement jalousement gardées par les constructeurs qui en contrôlent l’accès. Pour vous en convaincre, il suffit de lire les conditions générales d’utilisation des bracelets Jawbone ou de l’Apple Watch.
Certes, certains acceptent de jouer le jeu et de lancer des initiatives d’open data avec des données anonymisées, mais ceci n’est valable que tant qu’ils sont bénéficiaires (leur générosité ne tient que sur leur capacité à trouver des sources de revenus annexes).
Moralité : il y a bien des trilliards de données, mais elles ne sont pas forcément disponibles, il faut négocier ou payer pour y avoir accès (Data as a Service).
Il existe de nombreux standards
Les débuts des objets connectés ont été laborieux, car ils s’apparentaient à la ruée vers l’Ouest (cf. La bataille des standards nuit-elle à l’adoption de l’internet des objets). Nous sommes maintenant quasiment à la mi-2015, et les choses ont changé, car il existe de nombreuses initiatives de standardisation : Allseen Alliance, Industrial Internet Consortium, Open Interconnect, Thread, IPSO Alliance, IEEE… Derrière ces initiatives, on retrouve les géants du web, certains étant même partenaires de plusieurs d’entre-elles. L’internet des objets est un vaste sujet, et il serait illusoire de penser qu’un seul standard va couvrir l’ensemble des besoins et usages.
Moralité : la standardisation est en cours, encore faut-il stabiliser les usages.
Il n’y a pas de problème de sécurité ou de confidentialité
Dernier grand poncif exploité par les journalistes en quête de clics faciles : les problèmes de sécurisation et de respect de la confidentialité. Pour résumer une longue explication : les objets connectés ne sont pas moins ou plus exposés que les ordinateurs traditionnels, ils sont simplement moins bien paramétrés. C’est en substance ce que nous révèle ces eux études : HP tests 10 popular IoT devices, most raise privacy concerns et A Hacker’s-Eye View of the Internet of Things.
Moralité : le problème n’est pas lié à la sécurisation des objets connectés, mais au fait que les options par défaut sont utilisées dans la majeure partie des cas.
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Au final, l’internet des objets n’est pas réellement celui qu’on essaye de vous faire croire. Comme toujours, ce sont les marchands de pioches qui s’enrichissent et non les pionniers. Soyez donc vigilants par rapport à ce que vous lisez à droite ou à gauche, car il y a encore beaucoup trop d’approximitations.
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