La sortie de Native Client, une technologie encore expérimentale du Google Labs, est passée complètement inaperçue à quelques rares billets près. Le problème n’est pas que les blogueurs soient peu inspirés par cette nouvelle, mais plutôt que ce produit a tellement été mal présenté au public que personne ne sait trop à quoi ça va servir. Pour information il m’a fallu près de deux semaines de cogitation avant d’attaquer la rédaction de ce billet.
Pas réellement un concurrent de Flash ou de AIR
Force est de constater que ce nouveau produit est plutôt obscur, que les explications sont rares et que même les équipes à l’origine de ce projet sont incapables de fournir une explication claire (cf. Native Client: An OS in Your Browser). Pour faire simple, Native Client est une extension que vous installez sur votre ordinateur pour pouvoir exécuter au travers de votre navigateur des applications en ligne écrites en code natif (C ou C++). Si vous avez le courage vous pouvez toujours lire l’annonce officielle mais vous n’y apprendrez pas grand chose de plus : Native Client, A Technology for Running Native Code on the Web.
Ne vous y trompez pas, même s’il est beaucoup question de RIA, NaCl n’est ni un plugin à la Flash ou Silverlight, ni un runtime à la AIR. Ce n’est pas non plus une technologie qui exploite une machine virtuelle à la JavaFX et pour finir c’est encore moins un mini-système d’exploitation. En fait c’est un peu tout ça à la fois (bien que pas tout à fait). Lire à ce sujet : Why Google Native Client is not a Flash competitor.
En tout cas le moins que l’on puisse dire c’est que Native Client laisse un certain nombre d’observateurs avertis très sceptiques : Google Native Client: A Game Changer or an Also-Ran? et Google Native Client: web deluxe, or ActiveX redux?.
Avec Native Client ne gaspillez plus la ressource de votre processeur
Pour bien comprendre tout l’intérêt de Native Client (NaCl pour les intimes), il faut se pencher sur l’architecture des ordinateurs et surtout sur le fonctionnement des plug-in. Pour faire simple un ordinateur est composé de couches matérielles (la carte mère, le processeur, la carte graphique…) et de couches logiciels (le système d’exploitation, les applications…). Quand vous consultez une interface riche en Flash, celle-ci repose sur du code qui est interprété par le plug-in, par le navigateur, par le système d’exploitation et finalement par le processeur. Ce dernier traite l’instruction et remonte un résultat dans l’autre sens. Toutes ces couches sont autant d’intermédiaires qui traduisent, interprêtent et ne font que vous gaspiller de la ressource (mémoire et puissance de calcul). Voilà pourquoi les animations 3D exécutées dans Flash vous paraissent minables comparé à ce que votre carte graphique est capable de faire.
Avec Native Client, la promesse est de ne plus gaspiller cette ressource en évitant les intermédiaires (les différentes couches logicielles) et de faire en sorte que les applications en ligne exécutées dans votre navigateur ne soient que 1% moins lentes que celles qui sont installées sur le système d’exploitation. Lire à ce sujet l’excellent mais très technique article de Samy : Avec Native Client, Google invente l’OS dans le navigateur.
Si la promesse est belle (des performances sans commune mesure) et l’exploit technologie réel, il y a une contre-partie : les applications en ligne doivent être développées en C ou C++. Et c’est là où ça coince : le C et le C++ sont des langages de programmation contraignants qui ne sont pas réellement adaptés aux interfaces riches. Il existe maintenant de nouveaux langages beaucoup plus sophistiqués qui se sont imposés sur ce créneau avec des environnement de développement dédiés beaucoup plus productifs (à l’image d’Eclipse ou de Flex Builder). Donc concrètement pour bénéficier des performances de NaCl il faut revenir 20 ans en arrière et se réapproprier des langages qui font dramatiquement chuter la productivité. En clair il va vous falloir beaucoup plus de temps pour développer la même application. Tout ça pour quoi ? Pour de meilleures performances, mais est-ce que la performance est réellement un problème ?
PS : Ceci est une tentative naïve de l’auteur d’expliquer de façon simple le fonctionnement des ordinateurs pour pouvoir mieux comprendre la prise de position sur NaCl. Les premières versions de cette explication étaient approximatives et ont engendrés des commentaires très aggréssifs qui ont polués la discussion avec un débat de forme (“le C n’est pas mort et il est plus performant que Java”) au détriment d’une discussion de fond (NaCl est une belle avancée technologique mais qui ne trouvera pas forcément son public dans la mesure où les usages de l’outil informatique sont amenés à beaucoup changés dans les prochaine années, notamment avec les approches centrées sur la collaboration de l’Entreprise 2.0).
Le faux débat de la performance
Oui, la performance est importante, car il en faut pour faire tourner dans votre navigateur des applications équivalentes à ce que vous avez sur votre disque dur. Mais d’un autre côté est-ce que c’est un but légitime ? Traduction : Quel est l’intérêt de faire tourner Word 2007 dans votre navigateur quand un wiki peut vous apporter un bien meilleur service ? Quel est l’intérêt de faire tourner un mastodonte comme Photoshop dans votre navigateur alors que dans 90% des cas vous pouvez vous suffir de Photoshop Express ou de Picnick ?
Nous entrons ici dans la partie délicate de la discussion autour de NaCl, la partie où l’on va se rendre compte que cette technologie est surtout révolutionnaire pour les éditeurs de logiciels, pas pour les concepteurs d’interfaces riches. L’industrie du logiciel est en effet en train de se scinder en deux clans : d’un côté les applications lourdes (Photoshop, 3DSMax…) qui sont avant tout destinées à un petit nombre de professionnels spécialisés dans un domaine et nécessitant beaucoup de ressources (mémoire, puissance de calcul, capacité de stockage…), de l’autre des applications plus légères (SalesForce, Basecamp…) qui sont avant tout orientées collaboration et qui consomment très peu de ressources. Le modèle SaaS est donc parfaitement adapté à la seconde catégorie avec des technologies parfaitement maîtrisées (HTML + Javascript, Flash…) qui ne posent pas de problème de performance.
Vous pourriez me dire que le débat sur la performance est revenu sur le devant de la scène avec la mode des ordinateurs low cost (les EeePC et autres netbooks) qui ne disposent pas du tout de la même puissance de calcul. Pour ce segment bien particulier il serait intéressant de voir s’il est rentable d’adapter des applications desktop existantes pour les reformater aux contraintes de ces ordinateurs (petit écran…). Mais encore une fois la solution se trouve plutôt dans une nouvelle approche de l’outil informatique (avec les intranets wikifiés et les mashups d’entreprise) plutôt que dans l’exploit technique de faire tourner Office 2007 et Vista sur un EeePC.
Ceci est d’autant plus vrai que les dernières versions de navigateurs comme Firefox, Opera ou Chrome ont fait un bond spectaculaire et ont réussi à décupler les performances d’exécution de code Javascript. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, les plug-in progressent aussi à pas de géant puisque Flash 11 et Silverlight 3 devront également marquer une nette rupture de performance avec une prise en charge beaucoup plus poussée de l’accélération matériel, donc un recours plus intensif aux composants hardware (notamment la carte graphique) et moins de gaspillage de mémoire. Ca ne vous rappelle rien ? Bref, toutes ces améliorations à venir nous font relativiser le gain de performance annoncé par NaCl. Mais bon… l’idée n’est pas neuve car Microsoft avait tenté d’introduire une technologie équivalente avec les fameux ActvieX (cf. Google Native Client : Un ActiveX-Like ?) et n’oublions pas non plus que le javascript a ses limites (cf. L’invasion des machines virtuelles).
Donc au final NaCl doit être avant tout considéré comme un environnement d’exécution et de déploiement révolutionnaire car il permet aux éditeurs de ne développer qu’une seule version de leurs applications et de les distribuer via le web (en évitant les circuits de distribution classique avec boîtes et DVD). Vous noterez au passage que cette solution n’a été rendu viable que depuis l’adoption d’une architecture commune (x86) par les constructeurs et éditeurs de système d’exploitation (Microsoft / Windows, Apple / Mac OSX, Linux). Pour en savoir plus sur le potentiel de NaCl dans ce domaine je vous recommande cet article de Louis Naugès : Web 2.0, Lla marginalisation, définitive, de Windows sur les PC.
C’est quoi déjà une interface riche ?
Mais revenons à nos moutons : les interfaces riches. Dans la vision de Google, les interfaces riches sont avant tout destinées à être exploitées dans le cadre d’applications en ligne. Mais cette vision est très réductrice car que fait-on des innombrables interfaces riches qui reposent sur de la vidéo, des animations, du son, des transitions et autres effets spéciaux ?
Même si Native Client intègre un moteur de rendu vectoriel, Flash (et dans une certaine mesure Silverlight) reste la technologie la plus appropriée et de très loin pour faire ce type d’interface. Est-ce que vous vous imaginez faire un carrousel, un configurateur ou un assistant au choix en C ou C++ ? Non bien évidement car ce n’est pas pour cela que ces langages ont été conçus. L’avantage de Flash est d’autant plus net qu’il est couplé avec un environnement de production parfaitement adapté à ce type d’interface ainsi qu’une infinité de bibliothèques prêtes à l’emploi pour gagner du temps. Vous noterez que l’approche de Google centrée sur les applications en ligne se vérifie également avec d’autres produits comme GWT, un framework Ajax qui est exclusivement tourné vers une logique applicative.
Bref, ce n’est pas demain que nous allons voir des studios de production comme 2advanced, Blitz, Megalos ou Soleil Noir abandonner Flash pour faire du C. Ces studios sont capables de faire des prouesses que le C n’autorise pas.
Conclusion
Si nous résumons :
- NaCl n’est pas un plug-in, c’est un projet encore expérimental qui n’est même pas en phase alpha ;
- NaCl n’est pas un mini-système d’exploitation, c’est un complément qui permet de court-circuiter des intermédiaires pour profiter des pleines performances du matériel ;
- NaCl n’est pas concurrent de Flash ou Silverlight qui sont bien plus performants pour faire de belles interfaces riches ;
- NaCl dépend de langages de programmation (C et C++) qui sont plus plus performant mais plus contraignant ;
- NaCl propose une approche tout à fait intéressante de la distribution de logiciels, mais les gros éditeurs disposent de leviers très puissants (accords cadres, partenariats, lobbying…) pour défendre leur modèle de distribution (et je ne parle pas que de Microsoft).
Voilà pourquoi NaCl va très certainement chambouler la longue traîne de l’industrie logiciel bien que cette technologie ne soit en l’état pas viable pour survivre sur le marché des RIA. Marché déjà bien encombré avec Flash, Silverlight, JavaFX ou des acteurs de niche comme Curl ou Unity3D (respectivement pour des applications en ligne d’entreprise et pour des jeux en 3D comme Cmune).
Reste donc deux possibilités : Soit Google fait fortement évoluer son produit pour le rendre réellement attractif (en expliquant clairement ce à quoi il sert et ce qu’il n’est pas), soit NaCl restera une expérimentation intéressante mais qui sera confinée à un usage interne chez Google.
Bonjour,
Tout d’abord merci pour ce billet qui propose une excellente explication.
Je te trouve un peu dur avec C++. Je pense qu’il s’agit d’une langage qui est encore beaucoup utilisé dans l’industrie du logiciel.
Ah, enfin un billet qui parle de NativeClient !
Votre analyse est forte intéressante, mais agaçante également.
Je suis bien d’accord avec vous que les langages de haut niveau actuellement à la mode sont bien plus “productif”, mais à quel prix ? Je trouve que vous vous retrancher vraiment derrière l’argument que la puissance ne cesse d’augmenter, donc pourquoi diable s’embêter à faire plus avec le même matériel.
Un exemple, si pour faire tourner une applis web 3D qui nécessite sans NaCl un monstre avec 4Go de RAM et un quad core, et que grace a NaCl, un simple PIII 1GHz et 512Mo fait le même boulot, je crois réellement qu’il y a un intérêt.
Ne serait que pour les terminaux mobiles par exemple. Si grace à NaCl, un EEEpc peut faire tourner sans broncher des applis web “3.0”, je vois pas quelle critique on peut en faire.
Après, il est évident que de nos jours, le trend actuel est plutôt de faire des trucs pas optimisé pour un sous et compter sur la croissance de la puissance des machines hôtes pour faire un truc à peu près potable.
Coup de chance que depuis l’avènement des firefox et autre navigateurs alternatif, on se penche enfin sur les performances d’exécution des scripts. On avance.
Donc bon, NaCl n’est peut être pas le saint graal, mais au moins il montre la voie.
PS : tient, au fait, combien d’année encore faudra t’il attendre un plugin 64bit natif pour flash (win ou linux)?
Fred,
Assez pertinent comme analyse. Par contre, une chose qui n’est pas trop problématique pour la productivité, c’est la réutilisation de code existant en C/C++. Sans oublier que d’autres langages de programmation pourrait être rajoutés en mode interprété – enfin je suppose.
C et C++ sont encore très utilisés dans le monde open source; pléthore d’applis existent qui pourrait être recrées en version NaCl…
-Simon
Pour résumer, NaCl apporte un peu de sel dans le navigateur, c’est ça ? ;)
Comme certains le font déjà remarqué je trouves que dire “le problème c’est que nous sommes maintenant en 2009, que la ressource n’est plus un problème et que plus personne ne programme en C” est un peu exagérée quand même.
pour moi le vrai intérêt de NaCl est qu’il donne accès à toutes les couches de l’OS et autres librairies tierces qui sont aussi encore beaucoup développé en C++ malgrès ce qu’on peut en penser. c’est à dire qu’on n’est plus limité au bon vouloir de adobe/microsft de bien vouloir exposé telle ou telle fonctionnalité/API dans leur langage haut niveau (AS3, C#, …). En gros en flash si je veux faire de la 3D/phyisque/… je dois développé le tout en AS3 ce qui n’est pas ce qu’il y a de plus performant même si les machines (physiques et virtuelle) vont de plus en plus vite. Faites du traitement d’image, reconnaissance, … en Flash et vous allez rigolé. C’est un sujet à la monde avec les demos de réalité augmentée que l’ont voit en ce moment et je peux dire qu’en Flash on est très loin de ce qu’on peut faire avec ce bon vieux C++ …
J’ai connu les débuts de Java et je trouves que même si il y a eu une grosse évolution on ne peux pas encore tout faire en Java, le C++ (ou autres langages compilé nativement) reste ce qu’il y a de mieux. Et puis normallement un bon programmeur devrait passé facilement d’un langage à un autre car au final il se ressemble beaucoup. Il y a que quelques “familles” de langages alors qu’ils existent beaucoup de langages.
désolé si c’est un peu hors sujet mais bon je me suis senti visé :)
(je suis pas si vieux en plus …. quoi que).
nico
Bonjour, Fred,
merci pour ce billet qui remet beaucoup de pendules à l’heure (dont la mienne.; :-)
Mes interrogations portent plus sur les possibles restrictions d’usages: à force de vouloir bypasser l’OS, le risque alors est vraissemblablement de se voir opposer à un blocaqge total et non conditionnel de la part des admins et/ou rssi. J’aimerai bien avoir ton avis là-dessus…
J’en profites pour faire un lien vers un article complémentaire:
http://www.netetcom.fr/blog/la-bataille-du-poste-client-round-ii-silverlight-ou-la-riposte-ria-de-microsoft/
Bonnes fêts à tous(tes) !
Fred,
Autant ton expertise Web n’est pas remise en cause, autant tu devrais éviter de glisser sur des terrains ou tu n’y connais rien…
La phrase “Le problème c’est que nous sommes maintenant en 2009, que la ressource n’est plus un problème et que plus personne ne programme en C.” fait et fera dresser les cheveux sur les têtes de geek longtemps.
Tout (vrai) développeur code encore en C, tout les langages “sophistiqués” dont tu parles sont eux-même développés en C / C++, et désolé de te contredire, mais les ressources systèmes SONT ENCORE une denrée rare. Et même si elles l’étaient, ce n’est pas une raison pour les gaspiller. Tout vas dans le sens de l’optimisation, c’est utile pour progresser dans le bon sens.
Cordialement,
J’aurais bien aimé voir une analyse un peu poussée ActiveX / NaCL
D’après ce que je comprends la principale différence est que l’un est une techno microsoft/windows et que l’autre se veut universelle (mais bon, je voudrais bien voir les possibilités offertes à du code NaCL qui doit à la fois tourner sous Vista, OS X et linux…)
@ Adrien F. : :) pour l’élégance…
NaCl, c’est mignon comme surnom : Chlorure de Sodium. Du sel quoi.
Hahaha, plus personne ne développe en C :-)
Celle la, elle est tres marrante.
Le kernel linux, c’est du C, 90% (pour pas dire plus) des applis opensource sont développées en C, exception faite de la branche C++ qui est largement due a QT et KDE.
Plus encore, coté serveur http (Apache httpd/lighthttpd), c’est du C.
Coté proxy http, encore du C… Et certains (pour ne pas dire de nombreux), éléments des navigateurs, sont entierement développés en C: la zlib qui permet la compression des flux http, openssl pour la crypto… ces projets sont encore actifs (moins zlib qu’openssl mais tout de même…)
Loin de moi l’idée de ridiculiser l’article dans son intégralité ou même de troller (la tentation est grande), mais il faut mesurer la portée de ses propos. HTTP repose, par le biais de nombreux éléments de l’architecture, sur ce langage, et il y a fort a parier que Google veuille ainsi attirer les développeurs du monde “server” et bas-niveau vers le coté application “client”.
mes 2 cents.
Julien CROUZET a totalement raison.
l’analyse commençait bien mais si tu prends si vite un point de vue erroné..
@ Gon0S > Très juste, le segment en ébullition des netbooks justifie à lui seul la sortie de NaCl. Je vais compléter mon billet dans ce sens.
@ Julien CROUZET > Quand je dis que plus personne ne développe en C c’est une image. Bien évidement qu’il existe de nombreuses personnes qui connaissent le C, mais est-ce une réalité de marché ? Illustration : je n’ai aucun mal à trouver un bon développeur PHP sur Paris à 750 € la journée (500€/j. au Maroc et 250$/j. en Inde), peut-on en dire autant des développeurs C ?
De plus, il y a bien longtemps que la filière informatique ne forme plus les étudiants au C de façon intensive, c’est un langage qui est étudié dans les premières années mais les formations se concentrent sur des langages qui offrent un maximum de débouchés aux jeunes diplômés (Java, PHP…).
Et sinon oui, l’optimisation des ressources va vite devenir un sujet central, surtout avec la mouvance GreenIT. De là à dire que c’est la motivation principale de Google…
/Fred
Je crois que j’ai rarement vu autant de contre vérités et d’allégations prouvant la pure ignorance du rédacteur dans un mème billet. Deux semaines !?
Que FC n’ait rien compris à ce qu’est un language de programmation, et qu’il croie que le monde est géré par un plug-in wordpress semble lui conférer la légitimité de jouer les cassandres et de predir l’echec d’une technologie qui produit une avancée que même macromedia/adobe n’ont pas réussi à mettre en oeuvre en 10 ans …
NaCl n’est autre qu’un environnement d’execution multi-plateforme offrant pour la première fois à des applications développées par des tiers un accès direct et sécurisé aux cartes graphiques avec un niveau de performance cohérent avec ces dernières … rien de plus, le comparer à Flash ou Air est un non-sens.
Il est ahurissant de voir comment FC se sentant obligé d’écrire sur un sujet auquel il n’entends rien, ait choisi de le saborder l’initiative avant même d’avoir la plus pâle idée de quoi il s’agit.
En attendant que les legions de marketting guys de chez Google n’en n’aient prémaché le discour commercial il aurait été plus digne de s’abstenir plutôt que d’écrire des phrases comme : “Le problème c’est que nous sommes maintenant en 2009, que la ressource n’est plus un problème et que plus personne ne programme en C”. C’est grotesque ! C’est précisément parcequ’il y a encore plein de bons developpeurs C/C++ que la consommation des ressources n’explose pas de façon exponentielle, et que FC peut voir son pointeur de souris bouger a plus de 60 frames par secondes plutôt qu’a 3 secondes par page.
Performance ? Vous avez dit Performance ? Le fait que Firefox, Chrome, et Flash soient eux aussi en quette de performance montre bien qu’il s’agit d’une problématque majeure dernièrement, pas du tout un faux problème …
En réponse à la vision prétenduement réductrice de Google il y a celle de FC qui nous dit en somme “A quoi bon profiter de nouvelles applications innovantes aux performances décentes (mon ordi n’est plus à genoux lors que j’ouvre tel ou tel site) puisqu’on est en ligne et que de toutes façons, qui voudrait bien faire autre chose en ligne que de composer des mails ou acheter des mp3 hors de prix…”
Quel absence de vision ! C’est précisément là où Quake et Saas se recouvrent que se place NaCl… Du sel pour les devloppeurs, de la grande cuisine pour les utilisateurs.
A++
“@ Julien CROUZET > Quand je dis que plus personne ne développe en C c’est une image. Bien évidement qu’il existe de nombreuses personnes qui connaissent le C, mais est-ce une réalité de marché ? Illustration : je n’ai aucun mal à trouver un bon développeur PHP sur Paris à 750 € la journée (500€/j. au Maroc et 250$/j. en Inde), peut-on en dire autant des développeurs C ?
De plus, il y a bien longtemps que la filière informatique ne forme plus les étudiants au C de façon intensive, c’est un langage qui est étudié dans les premières années mais les formations se concentrent sur des langages qui offrent un maximum de débouchés aux jeunes diplômés (Java, PHP…).”
Alors là…. bigre. Monsieur Cavazza, êtes vous sûr de bien connaitre le marché des développeurs ? Des développeurs C++ y’en a partout, mais alors vraiment partout ! D’ailleurs, je rigole bien de lire, qu’il est facile de trouver un dev php, et difficile de trouver un dev C/C++, alors que la plupart des applications desktop sont toujours programmées en C++… En passant, heyho, PHP est un dérivé du C/C++, il a hérité de tous ses défauts, sans hériter de tout ses avantages…
Les langages CC++ sont les langages les plus utilisés au monde avec le Java. (cf : http://www.tiobe.com/index.php/content/paperinfo/tpci/index.html). Et je ne sais pas d’où vous sortez que ce n’est plus enseigné avec priorité dans les écoles… Certes, on donne une part aujourd’hui plus importante aux autres langages, mais il n’en reste pas moins que souvent le langage C est le plus étudié, par rapport au temps passé pour étudier les autres langages.
Donc, vous avez beau jeu de dire que c’est une image, non ce n’est pas une image, au mieux c’est une exagération, et au pire c’est une éxagération tout à fait erronée. Ce n’est pas parce que vous ne cherchez jamais a recruter des proggys CC++ que personne ne le fait.
Bien à vous.
Z’êtes dur quand même… Pour ma part, je dirai que ce que l’auteur a voulu dire, c’est que de nombreux développeur sont passé à PHP/JS/AS/Java sans passer par la case C ou si vite…
D’où l
D’où l’aspect pas si universel que ça de NaCL.
Désolé pour le comm scindé, mais j’ai rippé sur Tab + Entrée ;)
Si pour les applications on peut croire en surface que Java et C# remplacent avantageusement C ou C++, il reste qu’il n’est pas aujourd’hui concevable de concevoir un système d’exploitation ou même une quelconque application desktop sérieuse dans un langage comme Java ou C#. Java tourne bien côté serveur grâce à certaines évolutions, cela dit.
Alors oui, bien sûr, pour créer un site en PHP, ça, y’aura toujours des millions de lecteurs de “Apprendre PHP en 24H” pour répondre présent. Idem pour un bête convertisseur d’image en C#, ou un Démineur en Java.
Par contre, s’il s’agit d’écrire Photoshop, 3DS Max, World of Warcraft (non, il n’est pas codé entièrement en Lua) et autres jeux vidéos PC/console, les applications téléphoniques… là je pense qu’il y aura beaucoup moins de monde au portillon – et surtout, pas beaucoup capable d’écrire “expert” sur leurs CV. Toutes ces chouettes applis iPhone ? Ecrites en Objective-C.
Google est tellement écrit en Python tout partout qu’ils ont diffusé leur framework de test C++ il y a 5 mois, et leur Mocking Framework il y a, oh, 10 jours… Faut-il mentionner leur guide de style pour C++ et celui pour Objective-C ?
Dans le classement TIOBE, Java est certes premier, mais C et C++ ensemble le dépassent tranquillement – et C# a autant d’importance qu’IE6 sur n’importe quel blog.
J’ai trouvé cet article particulièrement brouillon et aussi plein de non-sens.
Merci oxomoxo pour ce commentaire qui m’a éclairé sur ce qu’est NaCl.
J’avais du mal à comprendre la différence entre un contrôle ActiveX écrit en C/C++ (si, si, ça existe encore quoiqu’en pense l’auteur de ce billet), et un machin tournant sous NaCl.
Si j’ai bien compris, la différence, c’est qu’un machin tournant sous NaCl est portable (heu? vraiment portable? là c’est un mystère pour moi, du C compilé qui soit portable…)
Visiblement les redresseurs de tors anonymes sont venus en masse…
Je suis stupéfait par l’agressivité des commentaires de certains qio prennent à malin plaisir à déverser leur frustration tout en se cachant derrière de bien pratiques pseudonymes. Est-ce l’effet cumulé de la baisse du pouvoir d’achat, de la crise et de l’hiver qui vous pousse à vous défouler ainsi ?
Il n’est pas question dans ce billet de comparer Java à C++ mais de porter un jugement sur NaCl en tant qu’alternative aux autres offres RIA existantes. Si vous cherchez le débat allez donc le trouver sur des forums de développeurs, mais pas ici.
Je comprends tout à fait la décision de Pierre Chappaz de prendre ses distances vis à vis de cette blogosphère polluée. Et je me demande vraiment pourquoi je me suis donné du mal à écrire ce billet et à rompre ma trêve hivernale…
/Fred