Toutes les disciplines du web forment un grand ensemble

Voilà plus de 12 ans que je travaille dans le monde du web. Au cours de ces douze dernières années, j’ai été amené à travailler sur de nombreuses disciplines à différents postes (conception, rédaction, gestion de projet, conseil…). J’ai ainsi pu observer l’évolution de ces disciplines et la façon dont elles se recoupent et se complètent. C’est un article publié par Dion Hinchcliff sur le croisement des stratégies digitales, mobiles et sociales qui me donne l’occasion d’apporter ma pierre à cet édifice.

Grâce à mes années d’expérience accumulées sur de nombreux projets et sujets, j’ai pu constater que la création d’un site web nécessite différentes compétences. Certaines compétences sont très spécifiques et liées au web (SEO), d’autres plutôt génériques et s’appliquent à différents supports (utilisabilité). De mon point de vue (fonctionnel et non technique), certaines disciplines sont liées et se recoupent sur de nombreux sujets :

  • Le commerce en ligne se décline sur les médias sociaux (social shopping), les terminaux mobiles (m-commerce) et les plateformes virtuelles (v-business) et bénéficie des apports de l’utilisabilité (pour améliorer le taux de transformation) et des interfaces riches (rich commerce) ;
  • Les médias sociaux concernent également les communautés internes (social business), les pratiques de jeux (serious games) et de commerce en ligne (social shopping), ils se déclinent également sur les terminaux mobiles (social location) ;
  • Les interfaces riches permettent de valoriser les produits d’une boutique, de porter sur le navigateur des logiciels (SaaS) et des univers virtuels (3D)…

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Ne maitriser qu’une de ces disciplines correspond à une vision trop parcellaire du web d’aujourd’hui et de celui qui est en train de se dessiner demain (cf. Les leviers d’innovation du web pour les 5 prochaines années et La fin de l’ordinateur individuel est programmée). C’est un peu comme si vous vous disiez expert en géopolitique en ne maitrisant que l’histoire et le contexte d’un seul pays !

Cette vision d’ensemble me tient beaucoup à coeur et je m’efforce au travers de mes 7 autres blogs d’aborder ces différentes disciplines et de proposer une vision d’ensemble cohérente : MediasSociaux.fr, Entreprise20.fr, RichCommerce.fr, InterfacesRiches.fr, MarketingVirtuel.fr, SimpleWeb.fr et TerminauxAlternatifs.fr.

Et vous, quelle est votre vision d’ensemble : Rajouteriez-vous d’autres disciplines ? Avez-vous constaté d’autres zones de recoupement ?

21 commentaires sur “Toutes les disciplines du web forment un grand ensemble

  1. Voilà comment j’articulerais tout ça, bien modestement, il y aurait à mieux réfléchir la chose, mieux nommer les notions…

    support (pc, tablettes, phones, enceintes…)
    matériel (puissance, capacité, qualité…) -> c’est pas loin de support mais c’est pas pareil
    réseau (lan, adsl, satellite, 3G…)
    mode (cloud, p2p, mesh, client-serveur, stream…) -> là-dessus faut avoir une approche nouvelle, je dis “mode”, c’est presque une philosophie, c’est quelque chose de très structurant je pense et relativement invisible… je dis mesh mais j’y inclue de dispersed storage
    contrat (copyleft, open-source, produit, service…)
    rémunération(transfert de propriété, captation virale, conseil, résultat, publicité, …)
    attractivité (jeu, fétichisme, self/outself, culture, social, soumission salariale, utilité externe…)
    approche (volontaire, interruption, urgente, automatique, créative, psychotrope?…)
    politique (loi, process, rite, état-civil2.0, curation, autorité/compétence, filtres…) -> web3 ?

  2. C’est un exercice difficile, qui a au moins le mérite de donner une cohérence aux 7 blogs dédiés ! Je ne pense pas que les items cités soient véritablement des “disciplines”, en tout cas au sens universitaire du terme, mais on retrouve l’essentiel. J’imagine que le design vient en support de l’utilisabilité ? Quid du e-marketing au sens large (référencement naturel, payant, emailing…) ? Quid de l’hébergement et de la gestion des noms de domaine ? Quid du management de projet ?

  3. Je vais évidemment parler de mon quotidien, mais pour moi il manque toute une partie de ce que j’appellerais le Digital Direct Marketing, c’est à dire :

    – L’emailing (en incluant le Trigger Based Email Marketing)
    – Le behavioral targeting (avec aussi la partie collecte de ces données)
    – Retargeting
    – Real-time content optimization
    – e-CRM
    – …

    Toute cette partie connaissance du consommateur, qui est loin d’être révolutionnaire ou nouvelle, mais qui doit s’adapter au contexte du monde digital.

  4. Bonjour,
    je crois que je rajouterai bien volontiers quelques briques supplémentaires du coté entreprise 2.0. Je suis dans le web depuis 96 avec un cumul de métiers similaires aux vôtres, mais force est de constater que la brique social prend de l’ampleur dans l’entreprise, et on assiste de plus en plus au décloisonnement de celles-ci, avec de nouvelles façons de faire du marketing (le digital comme le mentionne Jonathan), de nouvelles manières de gérer les RH, de la gestion de projets partagées ainsi que la redécouverte du travail collaboratif au travers des disciplines du web… ce qui par ailleurs obligent les entreprises à se rendre “agile” (je n’aime pas ce terme mais n’en vois pas d’autres :-))..
    Btw, je profite de l’occasion pour vous remercier de la pertinence de vos posts et jugements :-)

  5. Il me semble que globalement, on peut réunir toutes ces disciplines sous une seule : la sociologie. En tout cas c’est mon approche.

  6. bonjour,
    Merci pour cet article passionnant.
    Ne faut-il pas rajouter une brique concernant l’Internet des Objets qui vont interagir avec d’autres objets, des capteurs, des utilisateurs … ainsi qu’une brique concernant l’open data, sorte de pot commun dans lequel est versé des données permettant de générer des connaissances, des outils, des produits.

  7. En fait il me semble que cette carte est plus un programme politique, comme orientation volontaire de la sociologie informationnelle, qu’une description: une sorte d’approche hygiéniste du web 2.0.
    Ici on parle de centralisation des moyens de calcul, de soumission du client au producteur (et au produit), de participation non stratège, de salariat, de consommation en flux… c’est cohérent mais pas incontournable.
    Il y a des choix qui sont sous-entendus, des arbitrages, comme la disparition du client lourd: certaines communautés d’acteurs innovants ne sont pas du tout d’accord avec cette approche et proposent des outils qui ne vont pas dans ce sens. Les ventes de matériel montrent une orientation vers l’allègement, parallèlement la course à l’armement continue pour une partie des consommateurs.

  8. @ Chob > La gestion de projet est pour moi une discipline transverse (générique) et non spécifique au web. Le e-marketing serait à répartir dans différentes disciplines, encore faudrait-il que l’on se mette d’accord sur que cela recoupe…

    @ Jonathan > Heu… je ne mélangerais pas e-CRM et e-marketing. Par contre il y a des zones de recoupement évidentes entre CRM et e-marketing direct (emailing).

    @ Ohrgg > Donc tu prônes une approche sociologique des interfaces riches ? Hum… la psychologie du flasheur face à l’évolution de son métier, voilà un sujet intéressant ! Plus sérieusement la composante sociologique (émotionnelle) se retrouve dans les médias sociaux (interactions sociales), l’entreprise 2.0 (résistance au changement) et e-commerce (persuasive design).

    @ transportsdufutur > Heu… déjà je propose de remettre les humains au coeur de l’entreprise (clients et collaborateurs) avant de penser aux objets (même si j’aime bine mon Nabaztag).

  9. @fred,
    Pour le web, tu as sans doute raison, mais je pense que le web ne se conçoit déjà plus sans…
    – le business,
    – les organisations privées ou publiques,
    – la société et
    – chacun d’entre nous, es hommes et femmes qui la composent, aujourd’hui et demain, en France et ailleurs …
    Vaste projet pour tes vies futures…

    Encore merci pour la richesse de tes billets

  10. Ça donne le vertige toutes ces disciplines. Par quoi commencer?

    Merci pour cet article en tout cas.

  11. Voilà qui justifie aussi au milieu de tout ça un chef d’orchestre qui a une idée de l’ensemble de la stratégie a adopter et mettre en place. On a sensiblement le même âge et la même expérience et donc une vision proche. Quand je me rappelle les premiers sites, les premiers clients, les projets complexes de l’époque me semblent maintenant bien simples en comparaison de la somme d’outils et de pratiques dont nous disposons maintenant.

  12. Toutes les disciplines digitales effectivement sont liées entre elles, ce qui nécessite encore plus le besoin de coordination et cohérence entre elles. A ceux qui prédisent la mort du Responsable Digital ou d’un département Web dans les entreprises au profit d’une dilution des enjeux numériques dans les métiers existants (marketing, communication, RP, SI, …) se trompent. Le besoin de mieux comprendre ces thématiques (bravo pour les 7 blogs thématiques), de voir et ce créer les passerelles entre elles (stratégie digitale), tout en mettant en place les processus et organisation adéquate avec les autres métiers de l’entreprise, n’a jamais été aussi fort.

  13. C’est marrant, je suis un lecteur assidu de vos blogs, que je trouve formidables, mais il y a une question qui me taraude régulièrement et que cet article met particulièrement en exergue : vous ne parlez jamais de référencement. Pourtant cette discipline est essentielle et elle est étroitement liée à plusieurs autres : Ergonomie/Utilisabilité, E-Commerce, Editoral…

  14. Bien sûr, je prêche pour ma formation d’origine, et propose d’ajouter le technique derrière tout cela. Et pas besoin d’alourdir le graphique, car les composantes technologiques sont spécifiques à chacune de ces cases ou presque (RIA, mobile, social, ergo/design/UI/UX).

    Des expertises en plateformes Web, architecture et intégration sont requises à tout niveau (avec les spécificités historiques de chaque entreprise à gérer). Grand absent du graphique mais omniprésent dans les faits : l’hébergement et la performance des applications.

    Et le plus dur pour la fin : il faut pouvoir identifier besoin et réponses, mettre ces acteurs en mouvement, les encadrer et les aider à dialoguer. Même si, comme dit plus haut, ça n’est pas spécifique au Web.

  15. Beau boulot, mais ce beau schéma gagnerait, comme pour tout activité humaine nécessitant la présence de techniciens (ceci n’est pas péjoratif) à être replacé dans un ensemble plus vaste et plus simple. Une structure à trois pôles centrifuges retenus par une clé de voute :
    Pôle 1 : un entrepreneur financier donneur d’ordre avec des objectifs, dont le seul critère est le ROI.
    Pôle 2 : des dizaines de métiers, des dizaines de compétences, tous plus spécialistes et importants les uns que les autres, dont le principal critère est de pouvoir placer la technique qu’ils connaissent, qu’elle soit ou non la plus adaptée au cas traité.
    Pôle 3 : un usager, dont le seul critère est la valeur d’usage du produit qu’on lui propose, dont l’usage lui est parfois imposé, ou vendu.

    Et la clé de voute ? Pour reprendre une fonction au nom bien galvaudé ces temps-ci, c’est l’architecte, un professionnel qui connait tous les métiers mais ne les exerce pas, qui maitrise tous les vocabulaires métiers et sait en assurer l’interprétation d’un univers à l’autre, qui a le contact direct, la confiance et la reconnaissance tant du donneur d’ordre (et financier) que des opérateurs (au sens de ceux qui transforment les idées en livrables opérationnels), qui garde en tête tout au long du projet la vision des objectifs, qui ne se plie pas aux pressions de la mode, et qui a un respect absolu de son client et du “client de son client”, le futur utilisateur. En ce qui concerne le web, s’il respecte la demande d’origine, tient compte des contraintes techniques et financières, il garde en tête qu’au final nous ne produisons que des pages de contenu proposés à travers des écrans à de simples… humains.
    Construire un projet online (intranet ou internet ou mobile ou…), c’est comme construire un produit de presse, un journal (y’en a qui vont hurler, mais c’est exactement la même chose…) ou un immeuble, un jeu à trois pôles, comme décrit plus haut avec, au centre pour simplifier le discours (car s’est un peu complexe que ça), un chef d’orchestre : que nous appellerons l’architecte. Pas le patron, mais le chef de gare…
    Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si depuis plus de 20 ans, on rencontre tant de professionnels du web de haut niveau (ils étaient déjà dans la PAO puis dans le CD-ROM) ayant fréquenté les écoles d’Architecture, que ce soit aux Beaux-arts ou ailleurs…

  16. Le web s’est en effet énormément enrichit ! D’un côté, de plus en plus de disciplines s’entrecroisent ; de l’autre, chaque discipline se complexifie et demande de fortes connaissances, des experts.

    Le “mouton à 5 pattes” n’est plus la solution …il lui en faudrait 12 !

    C’est là, à mon sens, qu’intervient également la gestion de la qualité web* (englobant également tous les aspects techniques qui n’apparaissent pas sur ce schéma) : une fonction support, liant les disciplines entres-elle, n’ayant l’expertise d’aucune en particulier mais conscient des besoins et des contraintes de chaque.

    Il n’en reste pas moins que, quelque soit le métier que l’on exerce dans le web, la curiosité et l’ouverture d’esprit sont indispensables si on veut produire un travail utile, pragmatique et pérenne.

    (* Au besoin, ma vision du poste de Responsable qualité web : http://articles.nissone.com/2011/06/poste-responsable-qualite-web/)

  17. Article très intéressant. Néanmoins, je ferai ressortir deux points manquants à mon sens dans le schéma de Fred :

    1- Les moteurs de recherche qui sont à cheval entre du logiciel en ligne et du Média. (Et je trouve que la recherche est souvent oubliée en ce moment au profit du « SOCIAL », alors qu’il s’agit de la première grande fonctionnalité adoptée par tous les Internautes)
    2- L’email qui est également un lien entre Média, Mobilité, Entreprise et E commerce.

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