La fin de l’ordinateur individuel est programmée

Nous sommes en 2011, cela fait donc 30 ans que l’ordinateur individuel a été mis sur le marché (source : Wikipedia). 30 ans que nous utilisons la combinaison unité centrale / écran / clavier / souris. 30 ans de croissance quasi ininterrompu pour les constructeurs et éditeurs de logiciels qui ont bénéficié du phénomène de comoditisation de l’offre (une baisse des prix obtenue par économie d’échelle en vendant des produits quasiment identiques aux entreprises et particuliers).

IBM_PC

Plusieurs signaux du marché sont néanmoins en train de participer au déclin de l’ordinateur individuel tel que nous l’avons connu : l’arrivée à maturité de l’internet et des offres de cloud computing, la montée en puissance des terminaux mobiles et des usages en mobilité.

Avec les annonces de ces dernières semaines, il semble clair que Microsoft, Google et Apple sont en ordre de bataille pour faire basculer l’informatique dans le 21ème siècle. Certes, tout ne s’est pas fait en quelques semaines : Les offres d’Application Service Providers et les smartphones en Asie sont une réalité depuis le siècle dernier (donc bien avant l’apparition du cloud computing ou de l’iPhone / iPad), mais nous y voyons maintenant beaucoup plus clair dans le jeu des grands acteurs de l’informatique et de l’internet.

Les ordinateurs individuels supplantés par les terminaux nomades

Même si de gros progrès ont été réalisés, les ordinateurs ne font plus rêver personne : trop encombrants, trop chers, trop laborieux à maintenir (failles de sécurité, anti-virus, anti-malware…). La solution des industriels a été de créer un nouveau segment pour relancer l’intérêt : les netbooks (cf. Les netbooks vont-ils amorcer la révolution du web 3.0 ?). Mais tout ne s’est passé comme prévu, les netbooks ont fait long-feu car ils étaient incapables de tenir la promesse faite aux consommateurs (l’informatique low-cost). Après 3 années d’égarement, Google parvient néanmoins à proposer aux industriels une offre viable : Avec Chrome OS, Google parie sur le CloudBook.

Les chromebooks représentent donc l’évolution ultime du concept avec un hardware et un software allégé au maximum au service de la simplicité et de la portabilité. Parviendrons-ils à réussir leur pari et convaincre le grand public ? Oui j’en suis persuadé, car l’offre est bien pensée (système de location mensuelle) et que la transition va se faire en douceur auprès des publics les plus réceptifs (étudiants…).-

chromebook

De même, les tablettes tactiles existent depuis près de 20 ans, mais souffraient de gros problèmes ergonomiques. Elles aussi ne parvenaient pas à tenir la promesse d’une informatique nomade et tactile. Il a fallu attendre la sortie de l’iPad pour viabiliser le concept de touchbook. La touche de génie d’Apple a été de simplifier l’interface et surtout de repenser l’outil informatique (cf. Pourquoi iOS est plus disruptif que vous ne le pensez).

iwork_ipad

Ainsi ce n’est pas tant le hardware qui a évolué que le software. Apple et Microsoft ont bien compris que le modèle traditionnel du logiciel ne va pas perdurer longtemps, surtout face à la menace de nouveaux entrants comme Google, SalesForce… Il était donc urgent de refondre ce modèle et de tenter autre chose : Software as a Service, mini-applications, services en ligne freemium… (cf. Apple, Microsoft, Google, Adobe à la recherche du nouveau paradigme des logiciels).

Une nouvelle approche de l’informatique personnelle

Entendons-nous bien : il est bien ici question d’informatique pour le grand public, pas pour les contrôleurs de gestion, développeurs… Là encore les nouvelles configurations de marché rendent obsolète l’ordinateur traditionnel. Les usages d’aujourd’hui tournent ainsi essentiellement autour du web et de tout ce qu’il propose : contenus, plateformes sociales, jeux… Or, les offres récemment créées par Apple, Netflix ou encore OnLive nous prouvent que les utilisateurs peuvent se passer des ordinateurs pour consommer des contenus et services.

onlive

Avec l’avènement de l’internet, l’ordinateur s’est banalisé et n’est plus qu’un moyen d’accès à des contenus et services en ligne. Les utilisateurs valorisent maintenant beaucoup plus l’autonomie et la portabilité que la puissance. L’architecture x86 des processeurs Intel est maintenant supplantée par l’architecture ARM des smartphones et terminaux nomades (cf. 2011, l’année du point de bascule).

Dans cette nouvelle approche de l’outil informatique (plus ludique, plus sociale), Intel a pourtant été précurseur avec le lancement de Meego, un système d’exploitation de “nouvelle génération” qui était destiné à propulser les netbooks (Intel et Jolicloud à la recherche de l’interface parfaite pour les netbooks). Un concept qui a été remanié depuis, mais dont nous voyons une autre illustration avec le futur Windows : Microsoft dévoile l’interface tactile de Windows 8.

Win8_start

Cette nouvelle approche de l’outil informatique semble donc parfaitement adaptée aux nouveaux usages des internautes. Mais elle pourrait également fonctionner avec les collaborateurs équipés de terminaux nomades leur permettant d’accéder à leur intranet et les applications qui vont avec. Ont-ils réellement besoin de plus ? Nous ne savons encore pas grand-chose de l’offre pro de Google (baptisée Chromebox) mais elle pourrait bien nous faire envisager à nouveau le modèle client/serveur. Ceci étant dit, c’est un autre débat que je ne souhaite pas entamer dans cet article.

L’avènement du cloud personnel

Nous avions déjà Amazon Cloud Drive, Google Music, et maintenant c’est Apple qui annonce iCloud, son offre de stockage de données en ligne. Le cloud computing n’est maintenant plus réservé aux entreprises, les offres se structurent pour en faire bénéficier les particuliers afin de leur offrir toujours plus de liberté dans leurs modes de consommation.

iCloud

L’idée maitresse derrière ses offres est la suivante : puisque le piratage rend toujours plus compliquée la vente des licences (musiques, films ou logiciels), les distributeurs et éditeurs se tournent plutôt vers la location (SaaS), l’hébergement (cloud) et la monétisation de l’accès aux contenus (streaming). Le futur Mac OS X Lion ne sera ainsi proposé qu’en téléchargement via le Mac App Store. Non seulement ce modèle permet de verrouiller la chaine de distribution, mais il assure également à l’opérateur de ces services des revenus récurrents (en plus de collecter les N° de carte bancaire de l’ensemble des utilisateurs de Mac).

Après avoir conquis le marché de l’entreprise, le cloud computing s’attaque donc maintenant au grand public et les perspectives sont plus que juteuses : The Personal Cloud Will Be A $12 Billion Industry in 2016.

Personal_Cloud

Avec la banalisation de la bande passante et les premières offres de très haut début, cette tendance ne peut que s’accélérer.

Vers une expérience unifiée pour les clients

Donc si l’on résumé : itunes + App Store + iCloud = des contenus, services et applications disponibles sur tous vos terminaux. La promesse d’Apple n’est plus de vous assurer la meilleure expérience sur smartphone ou sur touchbook, mais sur l’ensemble de vos terminaux. La vision d’Apple rejoint ainsi celle de Google (avec ChromeOS et Android) et celle de Microsoft (avec Windows 8 et Windows Phone). Nous sommes donc bel et bien entrés dans l’ère de l’informatique nomade et polymorphe où les contenus et services sont achetés une fois et consommés en différents endroits.

À ce petit jeu là, celui qui remportera la mise sera celui qui proposera la compatibilité la plus large, donc l’écosystème le plus étendu. Pas étonnant que Google distribue gratuitement ces systèmes d’exploitation, car ce sont autant de points de consommation pour eux : L’écosystème numérique de demain est en train de se construire avec Google, Apple et Amazon.

Je suis intimement persuadé que nous sommes en train de vivre une transformation dont nous ne mesurons pas encore l’impact. Comme je l’avais senti l’année dernière, le prochain terrain de bataille sera la télévision. Google est déjà très bien positionné (Pourquoi Google a quasiment déjà gagné la bataille du salon avec Google TV), mais nous pourrions avoir des surprises avec les consoles de jeux, notamment la Xbox de Microsoft avec Live TV ou encore la future Wii U qui propose un étonnant couplage entre une console multifonctions et une manette aux airs de touchbook.

WiiU

Tout ceci me fait donc dire que les jours de l’ordinateur individuel sont comptés. La suite à lire ici : Quel va être l’impact de la fin de l’ordinateur individuel ?.

46 commentaires sur “La fin de l’ordinateur individuel est programmée

  1. Justement je ne pense pas.
    L’ordinateur personnel sera le lien entre ces plateformes nomades, une sorte de Data Center perso, dans lequel sera stocké toutes nos données de nos plateformes mobiles, que ce soit des tablettes, des smartphones, des ordinateurs portables etc.
    C’est déjà le cas aujourd’hui et justement je pense que cela va s’intensifier avec le temps.
    Justement, les constructeurs basent de plus en plus leurs OS des PC pour les plateformes mobiles, preuve qu’ils désirent créer un lien entre les deux. (Windows 8 avec les Windows Phone en est la preuve ou encore OS X Lion qui se rapproche de l’iPad dans son ergonomie)
    La fin de l’ordinateur personnel non, mais comme on le connaissait bien sûr !

  2. Analyse intéressante, mais je pense qu’à trop vouloir se focaliser sur les applications web, on en oublie tous les usages déconnectés des ordinateurs :
    – Développement logiciel
    – Usages scientifiques
    – DAO / CAO / PAO …
    Peux-on imaginer les logiciels comme InDesign, AutoCAD, MATLAB, ArcGIS … fonctionnement exclusivement en stockant leurs données sur le cloud ? Je ne crois pas.

    Le cloud est une réelle menace pour l’autonomie des utilisateurs et la sécurité de leurs données : http://goo.gl/NtbTj

  3. Effectivement, tous les signes montrent cette montée en puissance de l’internet mobile.
    L’augmentation des débits et la miniaturisation des ordinateurs joueront aussi un rôle important dans l’internet des objets. L’information circulera partout et rapidement.

    Cela ouvre beaucoup de perspectives intéressantes, vivement le futur !

  4. Comme le dit Fred, les ordinateurs “classiques” ont encore un avenir à minima dans le monde professionnel pour faire tourner applications de gestion ou fichiers bureautiques complexes.

    En revanche, sur le marché de l’informatique personnelle, le PC n’est plus utile, il peut être avantageusement remplacé par le smartphone et/ou la tablette et/ou un netbook nouvelle génération (type Chromebook). Le tout relié par le cloud. C’est la vision des grands acteurs de l’informatique : Google, MS et Apple et c’est cette vision qui gagnera. Les acteurs incapables de proposer une offre complète, liée avec un service de cloud performant sont en grand danger (Je pense à RIM en particulier).

  5. Beaucoup de raccourcis et de non-dits dans cet article.

    @Vincent “En revanche, sur le marché de l’informatique personnelle, le PC n’est plus utile”
    Il manque un “pour moi” dans cette phrase, parce que les joueurs, les photographes/vidéastes amateurs, qui investissent dans un beau reflex, les gens qui aiment trafiquer du logiciel/matériel ou les académiques, qui ne comptent pas encore dans le monde professionnel mais qui ont quand même besoin de bonnes machines ont sûrement un avis différent.

    @Cavazza De tous les, mettons, désaccords, je m’arrêterais au dernier : “Google est déjà très bien positionné (…) Xbox de Microsoft (…) Wii U (…) manette aux airs de touchbook.” HÉ BÉH
    1. Le public regarde de moins en moins la télévision, il passe plus de plus en plus de temps à agir dans le salon avec son iPad ou son téléphone intelligent,
    2. Quand bien même la bataille se jouerait sur l’écran de télé, est-ce que la XBOX, la PS3, les boxes des opérateurs de téléphonie en Europe, les AppleTV, tout le monde au final, ne s’est pas vendu mieux que GoogleTV dont les tests méfiants ont été suivis de ventes faibles ?

  6. @ Thomas > Ce que tu décris ressemble plus à un serveur de stockage, l’équivalent de la Freebox Serveur ou de Time Capsule. Comment consommer ses contenus s’ils sont piégés dans un ordinateur personnel ? J’envisage réellement une configuration de marché où les foyers extraient leurs contenus (photos, vidéos, musique, données perso…) des ordinateurs pour les mettre dans les nuages (à la ChromeOS) ou sur des mini-cloud privatifs (la nouvelle Freebox).

    @ GromNaN > Ce débat commence réellement à me casser les pieds. Il est écrit noir sur blanc dans l’article “il est bien ici question d’informatique pour le grand public, pas pour les contrôleurs de gestion, développeurs…”, merci de lire l’article avant de faire vos commentaires.

    @ Kajan > Je fais un distingo entre l’internet mobile et l’internet nomade : l’iPad que je trimbale dans mon salon ou ma chambre appartient plutôt à la seconde catégorie.

    @ Vincent > Oui mais nous pouvons tout à fait envisager une entreprise où le parc serait réparti entre des postes légers (de type Chromebox) pour les collaborateurs lambda et des postes de travail pour ceux qui ont réellement besoin de puissance (soit un minorité).

    @ Cobalt > Je parle bien de transition en douceur : ceux qui ont les moyens économiques, les connaissance et l’envie de s’équiper en ordinateurs individuels surpuissant auront tout le loisir de le faire. Par contre, pour le plus gros de la population, les alternatives paraissent plus sexy. De même, les étudiants sont une cible de premier ordre pour Google, la preuve avec son offre dédiée. Oui, les publics regardent de moins en moins les programmes diffusés sur les ondes hertziennes, mais avec une intégration fine des terminaux (la vision iCloud étendu à l’écran de TV qui trône dans le salon), l’objectif est de les faire consommer des contenus et services en ligne au travers de cet écran, pas des les ramener sur TF1 ou M6. Concernant Google TV, je pense que Google se positionne sur le marché des adopteurs tardifs : tout comme Android va rafler le marché des smartphones low-cost, Google TV va équiper les TV connectés d’entrée de gamme (enfin je pense).

  7. Encore une façon de nous faire consommer. De mon point de vue on ne pourra pas se passer d’un bon vieux pc qui peut encore faire des choses sans connexion internet.

    Définition de google :

    “Les Chromebooks sont conçus et optimisés pour
    le Web, auquel vous consacrez la majeure partie
    du temps passé sur votre ordinateur. Ils vous offrent
    donc un environnement plus rapide, plus simple et
    plus sécurisé sans engendrer les problèmes associés aux ordinateurs traditionnels.”

    – un environnement plus rapide : pour le moindre traitement il faudra internet, donc des connexions entre le pc et le serveur…. est ce vraiment plus rapide qu’un pc ‘traditionnel’ ?
    – un environnement plus simple: on va dire que oui mais cela est du à ses fonctionnalités qui seront limitées. (simple accès à des webapps)
    – plus sécurisé: sans commentaire depuis quand des informations qui transitent sur le net sont en sécurité ?
    – Le seul point positif mais dangereux (piratage) et d’avoir accès aux données n’importe où.

    Ce qui me dérange dans ces évolutions est qu’on sera tous obliger d’être connecté 24h/24 et le jour où on a un problème de connexion le terminal (tablette, chromebook …) ne servira à rien.

  8. La pc personnel est en train d’évoluer car comme moi qui était sur du pc fixe et passé sur pc portable transportable de grande dalle.
    Je ne crois pas du tout au cloud car il y a beaucoup trop de danger avec ses informations et tout le monde n’a pas de gros débit pour pouvoir tout stocker et même si c’était le cas, cela ne m’intéresse du tout d’être dépendant des serveurs comme les jeux uniquement on line, même si facebook critiqué pour sa faible protection des données continue à augmenter.
    Les dernières attaques répétitives de différentes entreprises du jeu vidéo comme sony et nintendo et autre montrent bien et vont faire réfléchir pour le cloud comme le tremblement de terre au japon fait réfléchir au nucléaire.
    Les tablettes actuelles et prochaines ne me permettront jamais de faire ce que je fais avec mon pc portable à grande dalle car déjà les tablettes de petit taille, un petit écran ne me suffira jamais pour lire.et voir des vidéos ou autre sinon le mettre sur la télé et allumer la télévision et au final on perd la consommation électrique de la tablette et surtout c’est pas pratique du tout quand on est deux pour un télévision dans une même pièce, avec sa chérie par exemple quand le programme en intéresse qu’un sur les deux comme c’est souvent le cas mais qu’on même être a coté de sa chérie pour la présence et un petit bisous, par exemple.Fin 3615 ma life…
    Je ne peux pas changer ce que je veux dedans au niveau disque dur et autre, sur pc portable si.
    Les tablettes me font penser a la voiture électrique, c’est tout beau tout nouveau mais loin d’être la panacé.
    Deux choses, on ne peut pas jouer sur tablette des jeux potables actuellement sur pc.
    Et les cartes graphiques ne diminue pas et au contraire continue de grandirent et déjà dans les transportables comme le mien, il faut de la place pour refroidir tout cela donc on ne peut miniaturiser cela pour l’instant.
    Moi personnellement si intel avec ivy et après tenait ses promesses et produirait des processeurs performants autour de 15w, et que amd ou intel ou nvidia ou même arm pouvait faire un gpu performant ne consomme rien équivalent a une gtx460m minimum, alors je pense que je passerais a seulement un pc portable plus fin et léger mais avec un large écran minimum de 17 pouce, pas de tablette pour moi.
    Intel n’est pas dépassé par amr en processeur, c’est totalement faux.
    Amr produit des processeurs qui valent pas grand chose en terme d’efficience au niveaux performances.
    Par exemple, le prochain 4 coeurs arm a 2.5ghz vaudra un 2 coeur duo de 2007 a 2.3 ghz d’intel.
    Arm est efficient seulement le dégagement en watt de ses processeurs car pas puissant.
    Cela à bien fonctionner pour lui car intel n’a pas encore une finesse de gravure adapté à son atom pour concurrencer arm mais déjà l’année prochaine cela devrait commencer a changer avec son 22mn et trigate.
    Arm a été positif a intel car il a permis de faire réfléchir intel et produire ses processeurs au niveau du dégagement des watts comme amd avait fait réfléchir celui ci ses atlon64 qui bouffaient des p4 au dégagement thermique épouvantable et finalement intel à créer l’architecture core qui dérivait des pentium 3, elle pète tous jusqu’à aujourd’hui en puissance avec sandy en performances pures.
    Je suis sur que l’atom va devenir intéressant a partir de l’année prochaine pour ceux qui veulent des tablettes ou même smart phone, au pire 2013 et encore.
    Je respecte ceux qui veulent des tablettes mais je suis persuadé qu’ils ne fera pas disparaitre le pc portable et pas tout de suite le pc fixe chez les particuliers et surtout les entreprises.

  9. Bonjour,

    Bien que je sois d’accord avec vos conclusions, et ce uniquement sur le long terme, je ne partage pas votre enthousiasme.

    Oui, le cloud va s’imposer.
    Pourquoi ? Parce que même si j’ai plusieurs serveurs, que je connais tout ce qui se fait en matière de vie privée, et toute les solutions techniques, j’utilise encore principalement Gmail car je ne veux pas perdre du temps à “fixer”, alors que je pourrais le consacrer à d’autres choses plus importantes à mes yeux.
    Je n’ose pas imaginer les gens “normaux” qui ont encore moins de temps ( ou plus de paresse) et/ou moins de connaissance et pas envie de les avoir.
    Tous ceux là s’en fichent presque de la perte de leur vie privée, ce sont les mêmes qui postent sur Facebook, et qui offrent gratuitement ce que les annonceurs cherchent à nous subtiliser depuis longtemps, du ciblage ;).
    Donc vu que le Cloud offre la simplicité au détriment de la vie privée, oui il va l’emporter.

    Oui, le marché des tablettes va gagner du terrain. Pourquoi ?
    Parce que elles répondent à un marché qui n’est pas le notre ( celui des geeks, de ceux qui font de la veille, des “connaisseurs”) mais celui ô combien convoité des ménagères de 40 ans.

    Oui, à terme, la télé deviendra vraiment connectée.
    Mais je ne pense pas, en France du moins, que cela se fasse avec Google TV & cie.
    La France a l’avantage et l’inconvénient d’avoir déjà des milliers de boitiers connectés, les “box”.
    Par exemple, j’ai installé chez mon père un serveur sous XBMC qui est bien plus puissant et permet bien plus de chose qu’une Freebox, mais il ne comprend pas son utilité car il dit “j’ai déjà une freebox”. Aussi, les francais ne vont pas acheter quelque chose qu’ils pensent déjà avoir. Surtout que les acteurs à la Free ou SFR mettent le paquet pour mettre à niveau leurs box …
    Par contre, cela a peut-être une chance de marcher dans les marchés avec peu de pénétration de solutions d’acteurs, les marchés pour les Set Top Box & cie. Comme les USA ou l’Allemagne. Les Set Top Box vont elles mourir rapidement.
    Mais y a encore une affaire de gros sous avec les studios américains qui éditent 90% de ce qu’on regarde qd mm qu’il faudra résoudre avant …

  10. La question des FreeBox Server, TimeCapsule and co est intéressante : pour avoir tenté d’expliquer le concept “iCloud”, et plus généralement le cloud, à des utilisateurs lambda, la réaction a été unanime : ils ont peur de stocker leurs données dans un truc qu’ils ne maitrisent pas quelque part aux Etats-Unis, surtout si c’est géré par une grosse firme US (et pourtant, certains parmi ceux là étaient macophiles).

    Du coup, je pense que, autant cette vague médiatique va servir à expliquer le concept de “cloud”, autant le besoin va très vite se faire ressentir d’avoir un “private cloud”, où ces NAS personnels reprendraient les mêmes mécanismes, mais avec un stockage privatif.

    Je suis persuadé que le prochain boom sera là sur le marché du numérique personnel : le cas de la France est un petit peu particulier, avec les Box déjà bien équipées, mais le prochain achat du foyer typique sera probablement un NAS repackagé cloud

  11. Néanmoins, il est important de soutenir et de rappeler systématiquement l’existence d’alternatives libres.

    Oui, le touch, tout ca, c’est bien.
    Mais les applications vont tuer le web à terme si ca continue comme c’est lancé.
    Il faudrait plutôt pousser vers des applications web de plus en plus performantes, vu que l’HTML5 permet l’accélération matérielle, le offline, le push d’informations, …
    Et si le web disparait, ca va créer un grand déséquilibre.
    Car seuls ceux qui auront tel appareil pommé plutot que tel appareil au droid se verrra donner l’accès à tel fonctionnalité. Ou telle personne qui aura acheté. Etc. Superbe vision pour les grands acteurs qui vont se faire plein de sous, mais pas pour les consommateurs, alors que c’est eux qui ont les sous …

    Oui, le Cloud c’est bien. Mais pas si c’est pour que chacun fait son truc dans son coin. Il faut permettre à ceux qui le veulent (comme moi) d’avoir leur propre Cloud, et de l’interfacer avec ce qui se fait. Un protocole standard pour l’IaaS, un autre pour le SaaS et un autre pour le PaaS. Que tout le monde doit respecter sous peine de ne pas voir son offre être acceptée.
    Des choses comme OpenStack ou autre commencent à pointer très légèrement dans cette direction mais on est loin du compte.
    On a mis 30 ans pour construire des standards pour que les ordinateurs puissent tous se parler entre eux. Et maintenant on est en train de tout détruire et de segmenter le réseau.
    Ainsi, iCloud permettra qu’à ceux qui montreront “pomme blanche” de passer. Google Music qu’à ceux qui auront un compte Google.
    Alors que on a construit des protocoles comme POP & SMTP pour qu’un Gmail puisse communiquer avec un @mac.com, on est en train de tout péter.

    Ca me désole.

    Alors s’il vous plait, parlez des initiatives !!!!!

  12. Ouh là, aucune envie de revenir au petit écran, obligatoire dans l’informatique nomade, pour jouer à des jeux vidéos et mmorpg dont les graphismes deviennent de plus en plus époustouflants à mesure que le temps passe… il y a un travail magnifique là-derrière, mais il faut un poste fixe et confortable pour pouvoir en profiter vraiment.

    Et puis d’ailleurs, depuis que j’ai compris ce que le coltane de nos écrans coûtait en sang versé au peuple du Kivu, je limite de plus en plus l’évolution de mon équipement. Un ordinateur de bureau et un téléphone simplissime, que je pousse au bout de leurs durées de vie, et je ne m’en porte pas plus mal. Internet, c’est aussi cela : vous faire découvrir des réalités qui vous font changer définitivement vos pratiques. Et de ce côté-là, l’évolution de ces derniers temps est AUSSI très puissante.

  13. En effet les évolutions actuelles laissent entrevoir une place importante du cloud, de là à faire disparaitre le PC individuel par contre je ne suis pas sûr. Pour ma part je pense que le cloud permettra surtout d’avoir plusieurs terminaux qui auront chacun leur utilité, le PC individuel étant souvent l’outil puissant opposé à l’outil mobile plus limité.

    Il y a encore deux grandes limites que le cloud devra dépassé:
    – La crainte de la sécurité : en effet confier certaines données à des firmes privés éveil de nombreux doute aussi bien sur l’utilisation de celle-ci que sur les risques de piratage (comme nous l’a montré le cas Sony)
    – la saturation du réseau : Il ne faut pas oublier qu’internet n’est pas infini et que si on n’y prend pas garde on risque un jour d’être confronté aux limites de l’infrastructure.

  14. C’est beau, rappelons que l’informatique a commencé comme ça en serveurterminal ;)

    Comme depuis des années, ce sont les jeux qui tire le PC vers le haut, cela ne devrait pas bouger à court terme.

  15. Pour le grand public (l’internaute moyen se définit par sa capacité à brancher son Ipad sur du Wifi), cet article est tout à fait bien pensé. Néanmoins il existe une autre population qui va s’orienter différemment, celle qui qui préférera apprendre à mettre les mains dans le cambouis que de manger du “tout cuit”.

    Cette population sera celle qui préférera sortir de ces zones contrôlées ou semi-controlées que seront les futurs accès web via les pads et autres interfaces télévisuelles surveillées pour retrouver un semblant de liberté dans leur consultation du web du futur.

    Et cette population sait déjà que cette liberté a un prix : celui de la maitrise de la complexité technologique.
    Mais rappelons-nous, la première génération internet a payé avec plaisir ce prix il y a 17 ans, époque où il fallait être un bidouilleur informatique avancé pour brancher son modem 14.4 à Club-internet.

    Je suis donc persuadé que beaucoup sont encore prêt à le payer dans le futur pour continuer à surfer sur des zones de liberté et d’autonomie (forcément temporaires).
    Et ceux là auront toujours besoin d’un ordinateur individuel…

  16. Yannovitch +1000
    (pas forcément d’accord avec ta cible :”ménagère de + 40 ans”, les cibles classiques ont évolués)
    On parle bien ici de l’avenir du secteur grand public.

  17. @ Chris > “Les tablettes actuelles et prochaines ne me permettront jamais de faire ce que je fais avec mon pc portable”, non et ce n’est pas du tout la promesse des tablettes. “On ne peut pas jouer sur tablette des jeux potables actuellement sur pc”, non mais avec des services comme OnLive (qui fonctionne très bien) on peut jouer à Crysis3 sur un netbook. Je pense que ton cas n’est absolument pas concerné par l’argumentation de mon article, les hardcore gamers (ou gamers intensifs) ne sont pas dans la cible immédiate des chromebooks.

    @ Yannovitch > Comme tu le précises, il n’y a pas un mais plusieurs modèles de cloud : public, privé, hybride, ouvert… Il ne faut donc pas s’arrêter sur le débat “je ne sais pas où sont stockées mes données personnelles”. Dans le contexte particulier de la France, Free et les autres fournisseurs de box ont en effet un enorme coup à jouer en se positionnant comme opérateurs de cloud personnel privé.

    @ Lohiel > ” il faut un poste fixe et confortable pour pouvoir en profiter vraiment” absolument pas ! Les services comme OnLive permettent justement de ne pas forcer le renouvellement du matériel et d’exploiter des écrans que tu possède déjà (ta TV), donc de limiter la consommation de matière première.

    @ alex > Non c’est faux, le cloud gaming va complètement reconfigurer le secteur du jeu vidéo. Je milite pour la création d’un OnLive à la française car c’est vraiment un modèle qui fonctionne parfaitement bien.

    @ Cyroul > “une autre population qui préférera apprendre à mettre les mains dans le cambouis” Heu… j’espère que tu ne fais pas référence à la génération Y (ceux qui sont tellement fainéants qu’ils ne veulent même pas s’emmerder à télécharger des MP3 et préfèrent utiliser des services comme Spotify).

  18. @Cavazza Je vois la tendance aussi, mais on enfonce des portes ouvertes. Vous parlez de ce que les géants de l’informatique veulent et pensent ; or la concurrence, le marché, les régulateurs etc. les contrarient tous les jours et modifient profondément ces plans. Ne pourrions-nous pas essayer de deviner ce qui pourrait se passer plutôt que de commenter des keynotes a posteriori, récapitulatif certes intéressant mais avec aussi peu de valeur ajoutée que de risque ?

  19. Plutot en phase avec cette analyse.

    Les dernières annonces de MacOS X avec le Launcher et de Windows 8 me font penser à cette analyse que j’avais faite ily à un an, en partant des usages et attentes des utilisateurs. Je prédisait alors que nos Ordinateurs “classiques” allaient évoluer vers des OS ayant une ergonomie proche de nos smartphones. :
    Votre prochain ordinateur fonctionnera t’il sous iPhone OS ? http://ericd.fr/21

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