Cette semaine se tenait l’édition 2011 de Google I/O, la grand-messe annuelle du géant californien. Beaucoup de nouveautés ont été présentées lors de cette édition, des nouveautés qui confirment l’ambition de Google ainsi que l’architecture de leur stratégie de diversification. Les revenus colossaux de Google sont en effet très majoritairement générés par le moteur de recherche, mais cette vache à lait ne durera pas éternellement. Voilà pourquoi ils sont en train de préparer l’avenir en fignolant les briques d’un écosystème numérique qui mélange services et données dans les nuages, terminaux alternatifs et réintermédiation. Les équipes de Google travaillent-elles dans la bonne direction ? Certainement, car cet écosystème est également le modèle choisit par d’autres géants comme Apple, Microsoft ou Amazon.
Chrome et Android préparent l’après-Windows
Voilà près de 20 ans que Microsoft domine l’informatique personnelle avec sons système d’exploitation Windows. Une domination incontestée qui a fait la fortune de la firme de Redmond, mais qui arrive à la fin de son cycle de vie. Ce n’est pas tant la concurrence de Mac OS ou de Linux qui menace Windows, mais plutôt la fin de vie de l’ordinateur individuel tel que nous l’avons connu. Les récents progrès réalisés sur les smartphones et l’émergence de nouveaux formats comme les netbooks et les touchbooks ont fait prendre conscience aux utilisateurs qu’ils n’avaient pas forcément besoin d’un ordinateur traditionnel (écran + clavier + souris + Windows) pour consommer des contenus et services en ligne. Les terminaux alternatifs sont en effet en train de grignoter des parts de marché aux ordinateurs traditionnels (49% of Indians only access web through mobile) et de prendre une place toujours plus importante (cf. 2011, l’année du point de bascule et De la place des smartphones dans notre quotidien).
L’ambition de Google est donc de préparer l’après-PC en proposant à la fois une alternative aux systèmes d’exploitation traditionnels, mais également aux logiciels (Apple, Microsoft, Google, Adobe à la recherche du nouveau paradigme des logiciels). Son plan repose sur Chrome OS et Android, des systèmes d’exploitations de nouvelle génération censés remplacer “les systèmes d’exploitation conçus à une époque où le web n’existait pas encore” (et vlan !). Plus que des systèmes d’exploitation, Chrome et Android sont des interfaces entre les services de Google et ses clients. Avec les Chromebooks et la game Nexus, Google essaye de maitriser le dernier maillon de la chaine.

Ne pensez pas que Google est seul en course, car Apple travaille également d’arrache-pied à la réalisation de cette vision : L’évolution de l’informatique traditionnelle (cf. Pourquoi iOS est plus disruptif que vous ne le pensez). L’idée n’est pas de proposer des smartphones ou des touchbooks plus puissants ou performants que les ordinateurs traditionnels, mais plutôt de faire comprendre au grand public qu’ils peuvent consommer des contenus et services en ligne sans avoir besoin d’acheter un ordinateur. Pour cela, la stratégie d’Apple repose sur ses trois produits phares: iPhone, iPad et Apple TV.
Google procède avec une approche similaire, mais plus ambitieuse. Il y a d’abord les Chromebooks qui seront commercialisés le mois prochain et qui transforment la vision des cloudbooks en réalité commerciale : Des ordinateurs allégés, versatiles, sans logiciels ni anti-virus… (cf. Google announces Chromebooks from Samsung and Acer, Available on June 15th). Mais pas seulement, car avec Chrome (le navigateur), Google est en train d’infiltrer les ordinateurs traditionnels pour y évangéliser la vision d’une informatique de nouvelle génération avec des contenus et services entièrement disponibles dans votre navigateur. Une fois les utilisateurs convaincus que leur navigateur peut devenir leur système d’exploitation et ils peuvent alors se libérer de la contrainte de Windows (ou de Mac OS).
De même, Android nous était présenté comme un système d’exploitation pour smartphones, mais la posture de Google pour le promouvoir a évolué, car il prêche maintenant une utilisation sur d’autres types de terminaux comme les tablettes, TV connectées… Après des débuts chaotiques, les équipes derrière Android sont maintenant en ordre de marche pour en faire un OS universel : Ice Cream Sandwich Merges Phone and Tablet Versions of Android, A First Look at the New Google TV et Android And Chrome: Anywhere And Everywhere.

Mais l’ambition de Google ne s’arrête pas là, car ils veulent aussi faire d’Android une plateforme pour les objets connectés : Android@Home, Google Gets Serious About the Smart Home. Android servirait de passerelle pour pouvoir piloter les appareils électriques de notre quotidien (lampes, radio-réveil, grille-pain…) en exploitant un nouveau protocole de communication sans fil : Android@Home, la domotique nouvelle génération. La vision de Google est donc de se positionner sur l’ensemble des appareils utilisant de l’électricité (ordinateur, tablettes, téléphones, TV, appareils ménagers…).

Dans le même esprit, ils proposent déjà une couche logicielle pour les compteurs électriques intelligents (Google PowerMeter), il ne manque plus que les véhicules pour compléter le tableau ! (visiblement un chantier sur lequel ils travaillent également : Google Lobbies Nevada to Allow Self-Driving Cars).
iTunes fait des envieux chez Google et Amazon
Apple nous a démontré la viabilité de l’écosystème iTunes et l’intérêt de maitriser la chaine de distribution. Avec ce qui nous a été présenté cette semaine, l’objectif (à moitié) annoncé de Google est de mettre en place son propre écosystème (cf. Google Chrome OS = iOS + iTunes), un modèle moins fermé et reposant sur la communauté.
Le modèle économique de l’hypothétique écosystème de Google reposerait sur trois sources de revenus :
- L’intermédiation, qui consiste à distribuer des contenus et services en captant une marge (Android Market et Chrome Web Store pour les applications, YouTube pour la VoD…) ;
- L’exploitation de données (Maps, Local, Freebase, Think Insights… cf. Du contenu roi aux données reines) ;
- L’hébergement de données (avec Google Drive et le tout récent Google Music).
L’approche de Google sur ce dernier point est remarquablement subtile : plutôt que de se bagarrer avec les labels pour commercialiser des morceaux musicaux, Google se propose plutôt d’héberger vos fichiers. Une astuce très maline, car plutôt que de dépenser des efforts considérables pour capter une toute petite marge lors de la transaction, Google préfère faire payer les utilisateurs à vie pour héberger et distribuer ces fichiers (qu’elle qu’en soit l’origine). Une très bonne façon de rentabiliser ses data centers avec en prime la possibilité de mutualiser les morceaux musicaux (en procédant par dédoublonage).
Vous remarquerez qu’Amazon est en train de fignoler un modèle similaire avec une chaine de distribution intégrée (Amazon > Kindle), de l’intermédiation à très grande échelle (Marketplace), des données (IMDB, SoundUnwound…) et de l’hébergement (AWS, Amazon Cloud Drive).
L’enjeu de cette course est de s’imposer sur le créneau du personnal cloud, l’informatique dans les nuages pour le grand public. Pour le moment les grands acteurs du web ne sont pas encore rentrés dans une phase de conquête agressive, mais l’arrivée prochaine de l’offre de music on the cloud d’Apple devrait accélérer les choses : Apple Could Win the Cloud Music Game Thanks to Google and Amazon.
Microsoft et Facebook sont à la traine
Dans cette course à la transformation, deux acteurs sont très nettement en retard : Microsoft et Facebook. Tout d’abord Microsoft car du fait de leur héritage à gérer (des centaines de millions de clients Windows et Office), ils ne peuvent pas avancer au même rythme d’innovation que les autres. Initiée par Ray Ozzie, la transformation de Microsoft est un processus extrêmement long, mais qui suit son cours. Largué sur le grand public, L’offre de cloud computing de Microsoft pour les entreprises a fait des progrès considérables. Je pense ne pas me tromper en disant qu’ils ont quasiment rattrapé leur retard et qu’il leur reste de gros atouts à sortir de leur jeu. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, Microsoft est un diesel : Long au démarrage, mais terriblement endurant. Vous pouvez critiquez Windows Phone 7, mais ne vous avisez surtout pas de sous-estimer une société capable de sortir 8,5 milliards de $ en cash dans une période post-crise. S’ils sont capables de racheter Skype pour un tel montant, qu’est-ce qui les empêche de prendre le contrôle de SalesForce ? (un exemple au hasard) (quoi que…) (moi je dis ça, je dis rien…)
Qu’en est-il de Facebook, l’étoile du web ? Facebook est une coquille vide, j’ai déjà eu de nombreuses occasions de m’exprimer sur le sujet (cf. Rétrospective sur les 3 dernières années de Facebook), là n’est pas le sujet de l’article. Je ne vois pas bien quelle va être la place de Facebook dans les écosystèmes que j’ai décrits plus haut. Ou du moins, je ne vois pas bien dans quelle mesure Facebook va avoir son mot à dire face aux géants de l’internet qui vont encore accentuer leur poids. Le problème de Facebook est que cette plateforme sociale s’est créé un écosystème où tout est gratuit pour les utilisateurs. Avec une telle posture, comment vont-ils faire pour dégager des revenus importants là où les autres acteurs ont su “éduquer” leurs clients (et collecter leur N° de carte de crédit) ? N’oublions pas que plus la base d’utilisateurs de Facebook grossit, et plus les charges d’exploitation sont importantes (650 millions d’utilisateurs = des dizaines de milliards de photos et vidéos à héberger et distribuer). Pour le moment nous ne connaissons pas avec précision les revenus de Facebook (ni ses charges d’exploitation), mais son modèle me semble bien instable dans la mesure où tout repose sur les profils des membres (or nous savons que la mécanique de ciblage comportementale est polluée par le phénomène de travestissement des profils).
De plus, en optant pour un modèle économique qui repose principalement sur l’exploitation des profils, donc des données personnelles de ses utilisateurs, Facebook sera toujours critiqué pour sa gestion de la confidentialité. Et les choses ne risquent pas de s’arranger, car ils préfèrent visiblement dénigrer la concurrence plutôt que de clarifier leur position : Facebook Loses Much Face In Secret Smear On Google et Facebook-Google Privacy PR Smear Is A Campaign In An Epic, Escalating War.
Le futur se construit dans le secret
Google, Apple et Amazon sont donc en train de façonner les modèles économiques grand public de demain. Mais contrairement à Facebook qui partage sa R&D (notamment avec le Open compute Project), ils sont très discrets (euphémisme).
La raison de cette discrétion est toute simple : Ces futurs modèles économiques reposent sur des contenus et services payants qui sont plus proches de notre Minitel que du web tout gratuit. La fascination actuelle du marché pour Facebook est ainsi la distraction dont Google, Apple et Amazon ont besoin pour cimenter les écosystèmes qu’ils sont en train de mettre en place. Certes, ces écosystèmes reposent sur de la facturation récurrente et des micro-transactions, mais est-ce un mal ? Après tout n’est-il pas légitime que tous les acteurs d’une chaine de valeur puissent gagner leur vie ?
En conclusion je dirais ceci : le web n’est pas mort, loin de là, par contre les contenus et services gratuits sont condamnés à moyen terme. En tout cas ils le sont avec les écosystèmes numériques que sont en train de finaliser ces différents acteurs (Google, Apple, Amazon et Microsoft dans une certaine mesure).
Excellent article, chapeau !
Donc on doit placer toutes nos économies dans trois titres en bourse ? Je pense, ce sera un peu différent…heureusement !
Merci pour cette analyse “grand angle”
Ton article est bidon, t’qui toi pour savoir ce qui va arriver dans le futur ? Pfff…
Merci de partager votre analyse et votre vision avec autant de clarté.
Merci pour ces réflexions. En revanche, il ne faut pas occulter Microsoft et Facebook dans le quintor au côté d’Apple, Google et Amazon. Et j’ajouterai également Twitter.
“Tout est gratuit sur Facebook” n’est pas tout à fait vrai. Et commercialement, c’est une mine pour le marketing avec des fichiers de personnes sans cesse remis à jour.
df-)
Si Microsoft est en retard techno, il a un “trésor de guerre” colossal avec des années de résultat net hyper positif (18Md$ en 2010).
Récemment, Apple suit de près (14Md$), mais contrairement à Microsoft avec un passage à vide au cours des années 90.
Avec autant d’hyper résultat, Google parait même finalement en retrait (8Md$).
D’une certaine manière je ne vois pas comment Amazon (1Md$) ou Facebook (inconnu) peuvent vraiment concurrencer ces entreprises.
Apple / Google 8 / MS 18 / Amazon 1
A mon sens, l’après-Windows n’est pas pour demain (ni après-demain) et encore moins depuis que Microsoft s’est mis au boulot et produit des logiciels de meilleure qualité. Il n’y a pas grand-chose à reprocher à Windows 7 : ça marche. Finis les BSOD. Après presque 20 ans, alleluia.
Le grand-public galère avec un ordi dans les mains. Mais les habitudes sont choses difficiles à changer. Et le grand-public, tranche d’âge supérieure à 40 ans, est quasi-incapable de s’adapter au moindre changement d’interface. Je ne parle même pas d’une changement d’utilisation en profondeur. Voir le flop des netbooks sous Linux et le MÉCONTENTEMENT des utilisateurs qui en a suivi.
Google : une stratégie à 2 OS difficile à déchiffrer :
Android cartonne 2 ans après son lancement. Je ne comprends pas l’intérêt d’aller se disperser sur Chrome OS. Android ouvre des perspectives immenses via la portabilité sur tablette, puis TV, puis maintenant appareils ménagers en tout-genre : le grand eldorado de la domotique grand-public qu’aucune société n’a jamais été capable de proposer. Android avait été porté sur netbook, et l’étape suivante, logique, permettait d’entrer sur le marché du PC en ayant constitué et mûri une plateforme complète et fonctionnelle.
Au lieu de ça, la contagion Android sur Netbook est stoppée par… Google. La boite à Larry Page se lance dans Chrome OS en visant les netbooks, et tue dans l’oeuf l’essor de sa plateforme Android sur ces machines. Incompréhensible. Et là où ça devient du n’importe quoi stratégique, c’est quand des rumeurs font état de projets visant à décliner Chrome OS en version… tablette. Tablettes pour lesquelles Google va travailler aussi à unifier… Android avec les versions smartphones.
Le Cloud Computing, ce vieux fantasme, est fortement séduisant :
Oui, il remplacera notre conception actuelle de l’ordinateur. Mais il est trop tôt. Barrière des habitudes, barrière de la confiance (justifiée ou non) à accorder aux mastodontes technologiques américains quant à la confidentialité & la sécurité des données personnelles, barrière technique et technologique enfin. Et ce n’est pas la moindre.
Travailler dans le Cloud ? Oui c’est excellent. Faire un montage vidéo sur un MSI Wind à la puissance processeur ridicule, et ce, en faisant travailler les serveurs de YouTube, c’est le pied. Et ça vaut le coup : le temps nécessaire à uploader les vidéos est largement “rentabilisé” quand YouTube Editor assemble vos séquences et vous permet de les partager avec vos amis sans avoir à graver des DVD et tout le bazard des formats & codecs vidéos.
Si les débits aux States sont au top, super pour eux. Mais concrètement en France, les bandes passantes sont minables hors des grandes villes, & le réseau 3G pourtant VITAL au Cloud Computing est nul et 100 fois trop cher.
Microsoft : la vision d’il y a 20 ans. Google : la vision d’il y a 10 ans.
Google veut remplacer « les systèmes d’exploitation conçus à une époque où le web n’existait pas encore ». Et Facebook rit de bon coeur car il remplace déjà la conception du web de Google.
La RECHERCHE sur internet n’aura plus d’intérêt à (très) moyen terme, désormais que des sociétés pas philanthropiques connaissent QUI nous sommes et QUI nous voulons être. Et les applis, mono-tâches et installées par l’utilisateur, peu importe la plateforme et le Store, nous AMÈNENT l’information SANS que nous ayons à aller la (re)chercher.
Microsoft répugne à suivre l’évolution technologique du Cloud comme Google Apps car cette (r)évolution vient nuire à sa vache à lait “Office”. De même Google CRAINT beaucoup trop de perdre sa vache à lait “AdWords” pour pouvoir faire les bons choix stratégiques sur le web qui naît aujourd’hui et dont le porte-drapeau est Facebook. Google répugne à SUIVRE la tendance.
Espérons que Larry Page va remettre la boite dans le sens de la marche. Mais le retard est CONSIDÉRABLE. Google vient à peine de seulement “rafraîchir” son interface, par touches minuscules, en virant ses liens moches en header et ses résultats d’un bleu criard (et douteux, et daté). Symptôme et symbole ? La page blanche : pertinente pour la rapidité de chargement il y a 10 ans à l’époque des modems 56k, totalement anachronique en 2011.
A ce sujet je rêve d’une vraie refonte dans l’interface des résultats de recherche, mais une refonte visant à améliorer l’expérience utilisateur, et pas à caser de nouveaux emplacements d’annonces. Google est-il capable de se re-créer ?
Facebook est une coquille vide. C’est vrai. Et c’est pour moi la première raison de son succès : pour devenir riche, il faut vendre du vent. Facebook est une plateforme sociale où tout est gratuit pour les utilisateurs. Et c’est pour moi la deuxième raison de son succès, et peut-être celle qui lui permettra de gagner la partie face à Apple, Google & Microsoft qui vont maintenant vouloir un web basé sur des services PAYANTS.
Pour terminer sur Facebook, la déformation d’appartenance sociale qui poserait un problème de ciblage pour les investisseurs publicitaires est-elle vraiment un problème ? Les investisseurs publicitaires sont et resteront la ressource financière de Facebook si le service reste gratuit pour les utilisateurs.
Mais je crois Facebook et ses algorithmes capables de trier le bon grain de l’ivraie dans les informations en sa possession sur un utilisateur. Et faire de la déformation qui en ressort un point fort : si je sais que Monsieur X a 42 ans (ce qu’il EST) et qu’il est fan de la page “Kaporal” marque à connotation jeune (ce qu’il VOUDRAIT ETRE) je peux signaler de type de profil à mes investisseurs publicitaires qui visent la cible ‘Quadragénaire voulant rester jeune” pour proposer par exemple des crèmes anti-rides. Pour moi la déformation entre ce qu’on EST et ce qu’on voudrait PARAÎTRE n’est pas problématique, je la vois plutôt révélatrice de nos besoins de consommation. S’il n’y avait pas déformation, seuls les médecins et les avocats auraient un iPhone et les smicards continueraient d’appeler avec leur Nokia 3310.
Les gens même à court de finances préfèrent mettre 400 € dans un iPhone plutôt que dans une bonne mutuelle santé. Tout ça pour pouvoir “paraître”. C’est comme ça.
Les seuls investisseurs publicitaires qui n’auront éventuellement pas de données fiables des utilisateurs Facebook seront ceux visant les secteurs où la triche est impossible, à savoir immobilier, voitures de luxe, couverture santé, et éducation quand les écoles publiques auront été un peu plus loin dans leur décrépitude. Là il n’y a pas de place pour les “tricheurs”, seuls sont valables les prospects qui ONT la caillasse, les autres sont out. Pour TOUT le reste des biens de consommation, il y a Cetelem.
Bon boulot Fred! Comme d’habitude!
Seules limites à l’évolution cloud-based apps :
sécurité (cf Sony) + risque d’interruption de service/accès Internet.
Demba
Fred, j’ai re-réfléchi à votre (brillant) exposé. On ne regarde pas l’ombre au lieu de la proie? Certes, 3 des “big brothers” ont des stratégies en apparence ressemblantes face à FB.
En réalité, leur ressemblance tient d’abord au fait qu’ils cherchent à contrôler la relation client à leur avantage…
> Apple cherche à obtenir 30% de commission sur toute consommation loisirs/culture (pour le moment , demain = spectacle vivant? = tourisme? = santé? = banque?). Son point de contrôle est le device nénuphar = chaque jour ses possibilités doublent de surface dans un écosystème donné
> Google donne accès aux contenus (des autres) car nous sommes des amsters de laboratoire dont Big G veut détenir toutes les mesures pour les vendre aux annonceurs au bon moment
> Amazon s’est un peu fait volé le slogan par McD (venez comme vous êtes) = ils sont ATAWAD car ils sont d’abord L’HYPER-marchand qui doit prendre sa commission sur tout le eCommerce.
De ce pt de vue, FB fait bien partie des B.B. en monétisant progressivement toute relation. En attendant de faire payer?
Merci Xavier pour ces deux longs commentaires. Précision de taille : Microsoft ne rechigne pas à faire du cloud, loin de là ! Concernant Facebook, personne ne peut nier que le tout gratuit est une stratégie efficace pour conquérir rapidement un grand nombre d’utilisateurs (650 M en 5 ans c’est un record), mais est-ce viable à moyen terme ? Aucune chance. Je suis bien incapable de dire où en sera Facabook dans 5 ans, mais je suis quasiment persuadé de savoir où en seront Google, Apple et Amazon (cf. l’article). La grande différence c’est que Facebook n’est qu’un maillon hyper-visible de la chaine, alors que les 3 géants (+ Microsoft) sont en train d’oeuvrer pour maitriser la chaine de bout en bout. Ca fera la différence sur le moyen et long terme.
Depuis peu à faire du jeu pour FB, je peux vous dire que les jeux sont loin d’être gratuit et rapporte énormément d’argent.. De plus les micro transaction seront entièrement gérées par FB en Juillet, autrement dit ils prendront leur com’ au passage.. Et quand on voit les milliards dépenser par les joueurs je ne me fait pas de soucis pour FB. De plus FB couvrent toutes les pages de publicités.. et cela doit rapporter énormément..
Sinon pour le reste je suis complètement d’accord avec cette synthèse. :)
Pour illustrer la monétisation des jeux vidéos
(Désolé de faire 3 posts, dommage de pas pouvoir éditer. Double post dû à un pb de cache..)
Pour terminer sur Facebook, la déformation d’appartenance sociale qui poserait un problème de ciblage pour les investisseurs publicitaires est-elle vraiment un problème ? Les investisseurs publicitaires sont et resteront la ressource financière de Facebook si le service reste gratuit pour les utilisateurs.
Analyse et synthèse intéressante. Il est clair qu’une toute petite poignée d’acteurs structurent, orientent, façonnent l’avenir. Mais il ne faut pas sous-estimer non plus le poids des strates inférieures à travers le nombre des “poids moyens” + les “poids légers” + les “poids plumes”.
“Les récents progrès réalisés sur les smartphones et l’émergence de nouveaux formats comme les netbooks et les touchbooks ont fait prendre conscience aux utilisateurs qu’ils n’avaient pas forcément besoin d’un ordinateur traditionnel (écran + clavier + souris + Windows) pour consommer des contenus et services en ligne.”
Le mot important là dedans est : CONSOMMER.
Oui, un touchbook, c’est un formidable player pour consommer de l’information. Mais pour la produire… Et il ne faut pas s’y tromper. Tout le monde produit de l’information. Une dissertation pourles élèves/étudiants, des longs mails pour tout le monde, des présentations, des entrées de blogs… La promesse d’une interface tactile qui pourra remplacer le couple clavier/souri est une illusion.
Il y a une chose qui me choque un peu dans cet article. En quoi un notebook est-il différent de la solution clavier + souri + écran traditionnelle ? Hormis le prix, il n’y a aucune différence. Il faut arrêter de se prendre pour Apple et de voir des révolutions partout, surtout là où il n’y en a aucune. Un notebook d’aujourd’hui, c’est un pc portable d’il y a trois ans à un prix dérisoire. Sauf qu’avec un pc portable d’il y a trois ans, on pouvait déjà faire tourner toutes les appli de bureautique et les appli online.
J’avoue être assez agacé par cette posture “regardez, c’est nouveau, c’est incroyable !”. Ce n’est pas vrai. Windows avec un vpn et une bonne confection internet faisait déjà tout ça il y a 10 ans. Le hadware et la connectivité ont évolué, on peut donc généraliser la solution, faire du cloud et utiliser la 4g… Mais on ne fera rien de plus que ce que faisaient les cadres des grandes entreprises dont les portables n’étaient que de terminaux qui affichaient ce que leur envoyait un serveur au sein de leur entreprise (où étaient véritablement exécutés les programmes et traitées les données).
Alors oui, avec les connections de l’époque, c’était souvent assez épique. Mais ça ne le sera pas moins si on essaye d’utiliser un chromebook en 2g. Bref, évolution oui. Mais c’est simplement la généralisation et l’amélioration d’un processus déjà connu et déjà employé.
Quand va-t-on arrêter de taper sur microsoft ? Quand je lis ça : “Si Microsoft est en retard techno”, je me dis que ça doit venir d’un vrai spécialiste de l’industrie it…
Bjr et merci pour cette analyse.
Je ne me risquerai pas à dégager des tendances tout comme Fred mais bon: je ne penses pas que Facebook puisse tomber si facilement. En effet, contrairement aux géants comme Apple Microsoft ou Google, Facebook se positionne (selon moi) comme un HUB social et multimédia. La preuve est l’annonce de partenariat avec Spotify (streaming musical), reste à savoir (vu que Spotify propose une version allégé gratuite) si la musique sur Facebook sera gratuite ou payante.
En résumé, à mon sens, la stratégie de Facebook est de créer une plate-forme gratuite qui centralise toute les habitudes numérique de l’utilisateur puis de vendre ces infos aux marques…
Pas génial, peu etre d’un point de vu éthique, mais sûrement très rémunérateur…
Face à ça, je vois Google qui se positionne en avance (trop peu etre ?) sur l’avenir du marché de l’informatique avec ses standards cloud. Je ne pense pas que Android et Chrome OS soient antinomique. En effet, une OS basé sur le tactile adossé à une OS Cloud me parait un choix pertinent d’architecture support. Pourquoi ? Parce que les appareils mobiles ne remplissent l’usage que de la mobilité. A mon sens, on n’écrit pas de mail sur une écran de 7 pouces lorsque on est un professionnel… bien trop petit pour un long texte. D’ou la nécessité d’avoir 2 OS MAIS si elles communiquent !
Google créer donc un écosystème complémentaire qui, non content de verrouiller sont usagé (j’ai acheté un Chrome OS donc il me faut un Android), crée une marché pour la publicité sans précèdent !
De plus, même si c’est tentant, je doute que les gens laisse si facilement tomber la souris et les machines non tactiles.
Enfin, je pense que ce qui sera vraiment prépondérant pour la domination de Google (ou pas), sera le succès de la plate-forme Google +. La stratégie de Google à cet endroit est plus de créer une couche sociale à tout le web plutôt qu’un véritable réseau social. De fait, dans un environnement web totalement contrôlé par Google, comment y échapper ?