Quel va être l’impact de la fin de l’ordinateur individuel ?

Le week-end dernier, j’ai essayé d’expliquer à mes petits garçons ce qu’est l’internet. Un exercice de style à priori pas si complexe, mais qui nécessite d’expliquer également ce que sont les ordinateurs et les contenus numériques. Je ne vais pas vous raconter ma vie privée, mais pour faire court, disons que je les ai perdus en route (pourtant j’avais fait des schémas et tout). Plus j’y repense, et plus je me rends compte que je n’aurais jamais dû m’enliser sur ce terrain glissant et me concentrer sur ce qui les intéresse réellement : les contenus. Ils se moquent bien de comprendre comment fonctionne un ordinateur ou même le WiFi, tout ce qui les intéresse, c’est le contenu (de préférence en rapport avec les Pokemons).

Ce qui me mène au sujet du présent article : Après 30 ans de domination des constructeurs d’ordinateurs et éditeurs de logiciels (Microsoft, HP, Dell, IBM…), l’hégémonie des acteurs traditionnels de l’industrie informatique est aujourd’hui remise en cause par de nouveaux entrants (Google, Amazon, SalesForce…). Pourquoi ? Car les ordinateurs sont devenus une commodité, un moyen d’accès aux services et contenus proposés sur le web. Bien évidemment nous avons toujours besoin de processeurs, de cartes mères, d’écrans, de claviers… mais la comoditisation de l’équipement informatique est un phénomène inaltérable. Pire : Malgré la baisse régulière des prix pour les rendre toujours attractifs, les ordinateurs sont perçus comme des outils de plus en plus ringards, et dispensables (La fin de l’ordinateur individuel est programmée).

En à peine quelques années, les smartphones et tablettes se sont imposés comme des alternatives tout à fait crédibles aux ordinateurs traditionnels : plus mobiles (en raison de leur encombrement et autonomie), plus rapides (allumage en quelques secondes), plus versatiles (grâce à l’interface tactile, à la connexion 3G, au GPS…) :

  • Les ventes des smartphones et tablettes ont dépassé celles des ordinateurs en 2010 ;
  • Windows vient de passer sous la barre des 50% des parts de marché des terminaux connectés ;
  • Les smartphones et tablettes représentent déjà 5% de trafic en Europe…

Bref, vous l’aurez compris, le marché est en train de basculer en faveur des alternatives aux ordinateurs, et cette tendance va s’accélérer pour le grand public tout comme pour le marché de l’entreprise avec la montée en puissance des smartphones low-cost, la disponibilité de contenus et services offrant des expériences novatrices (Pourquoi les interfaces tactiles peuvent révolutionner l’industrie musicaleVers de nouvelles expériences d’achat et de consultation) et les offres de cloud. Je suis persuadé de ne rien vous apprendre en disant que les usages des smartphones s’intensifient au détriment de celui des ordinateurs, je tiens néanmoins à insister sur le fait que les smartphones et tablettes ne sont qu’une première étape de déportation des usages vers un ensemble de terminaux alternatifs (tablettes, cloudbooks, TV connectées…).

Les grands gagnants de cette nouvelle configuration de marché sont Google, Amazon ou SalesForce. Bien évidemment les acteurs historiques ne sont pas encore condamnés, mais ils doivent fournir des efforts considérables pour ne pas se laisser distancer, à l’image de Microsoft et Apple qui investissent lourdement pour trouver un second souffle et préparer l’avenir (avec respectivement l’interface gestuelle de Kinect et l’interface vocale de Siri).

Vous avez du mal à vendre ? Louez !

Il y a encore quelques années, quand vous achetiez un ordinateur, les constructeurs essayaient de vous refourguer par tous les moyens un accès à internet, source de revenus récurrents. Aujourd’hui, la bataille de l’accès ne compte plus, le prochain défi sera de vous vendre un abonnement pour que vous puissiez accéder à vos contenus depuis n’importe quelle terminal. Microsoft, Google, Apple ou Amazon s’efforcent ainsi de s’imposer comme le fournisseur le plus légitime en matière de cloud personnel. De même, dans le monde de l’entreprise, on ne vend plus des licences, mais des accès à des services en ligne. Il y a quelque mois, Marc Andressen faisait sensation en publiant un article intitulé “Why Software Is Eating The World“, je pense que sa vision et la mienne se rejoignent : La valeur ajoutée ne se situe plus dans le matériel, mais dans les services et contenus. Oui, il est toujours possible de dégager de grosses marges avec du hardware, mais tout le monde ne s’appelle pas Apple. Il est ainsi moins risqué et plus rentable de miser sur la monétisation des contenus et services, plutôt que sur les moyens d’y accéder (et cette approche se vérifie aussi dans d’autres secteurs : Airbnb CEO: The future is about access, not ownership).

À la question “Est-ce la fin de l’ordinateur individuel ?“, je réponds un grand “oui“. Encore faut-il que l’on s’entende sur ce qu’est un ordinateur individuel : Nous parlons bien des ordinateurs traditionnels. Je fais ainsi le distinguo entre un ordinateur portable et le Chromebook de Google. D’un côté nous avons une machine avec un disque dur pour stocker des contenus et des logiciels, de l’autre, nous avons une interface entre des utilisateurs et des contenus et services en ligne. Certes, les ordinateurs traditionnels assurent pleinement cette fonction d’interfaçage, mais les chromebooks sont définitivement moins complexes à prendre en main, initialiser et maintenir. À l’image des tablettes comme l’iPad : on les allume et on profite.

Une vision hédoniste de l’outil informatique

Profitez“, je pense que c’est bien là le maitre-mot : après des décennies d’humiliation, la patiente des utilisateurs est à bout, ils ne veulent plus s’embêter à installer les bons drivers, mettre à jour et paramétrer les logiciels, s’assurer que les protections anti-virus  sont opérationnelles… Les utilisateurs veulent devenir de simples consommateurs de contenus et services, et pour cela, ils sont prêts à faire des concessions : troquer de l’évolutivité et de la souplesse contre de la simplicité et de la tranquillité, même si cela implique de se rendre dépend de Apple ou Google. Qu’importe, après tout ce sont des marques cool, non ?

Pour résumer une longue explication, j’écrirais ceci : nous quittons l’ère où nous capitalisions sur l’outil informatique (avoir une machine robuste et évolutive pour qu’elle puisse durer plus longtemps) pour rentrer dans celui des contenus et services pervasifs (qu’importe le terminal d’accès, l’important est que je puisse accéder à mes fonctions sociales, ma musique, mes jeux… et ceux depuis n’importe où).

Quel impact pour les marques ?

La grande question que vous devez maintenant vous poser est la suivante : votre offre s’inscrit-elle dans cette tendance ? Pour pouvoir sereinement anticiper l’avenir proche, vous devrez ainsi vous assurer que :

  • Vos produits sont consultables et achetables dans n’importe quel contexte (principalement en mobilité), de même que votre service client ;
  • Vos contenus sont accessibles au travers de différents types de terminaux (pas que l’iPhone ou l’iPad) et ils offrent une valeur ajoutée propre à chacun des formats (intuitivité de l’interface tactile, largeur de l’écran d’une TV, localisation d’un smartphone…) ;
  • Vous proposez une expérience sans couture à vos clients qui consulter vos contenus et exploiter vos services à différents moments de la journée et sur différents supports.

J’ai déjà eu de nombreuses occasions de vous convaincre de démultiplier les points d’accès, mais l’étude récente de Brand Online Commerce devrait vous aider à sauter le pas : Les smartphones et tablettes représentent 10% des visites des sites web de mode et produits de beauté ainsi que 7 % des ventes en ligne. Encore plus intéressant : le taux de transformation des ventes réalisées à partir d’un iPad est supérieur de 42% à celui des boutiques en ligne. Ces chiffres ne me surprennent pas, car ils illustrent une réalité du marché : Acheter en ligne est devenu un acte banal (froid et sans émotion), alors que les terminaux alternatifs proposent des expériences plus enrichissantes pour les clients et prospects, d’autant plus s’il y a du contenu à valeur ajouté (Upcoming Zappos iPad App Mimics a Fashion Magazine et L’avenir de l’internet est aux contenus, pas au SoLoMo). Et quand bien même vous n’avez ni les moyens, ni l’organisation pour produire du contenu, les smartphones et tablettes offrent d’innombrables opportunités pour réenchanter votre expérience de marque, à l’image de ce qu’à fait Audi au Brésil :

Au final, même si la transition entre les ordinateurs personnels et les nombreuses alternatives (Chromebooks, tablettes…) va prendre un certain temps, de nombreux annonceurs se sont déjà approprié ces nouveaux supports et parviennent à générer de nouvelles opportunités d’affaires grâce à des scénarios d’engagement novateurs.

Même si aujourd’hui l’essentiel des interactions en situation de mobilité est issu des terminaux Apple (iPhone et iPad), les alternatives low-cost (Android, Kindle) et les nouveaux formats (tablettes 7″, TV connectées…) vont venir bouleverser l’ordre établi. En d’autres termes : Ne pensez pas être à l’abri avec vos applications iPhone et iPad, car vous n’avez parcouru qu’une toute petite portion du chemin menant au nirvana du monde numérique – des contenus et services pervasifs pour des clients connectés en permanence et en recherche de nouvelles expériences.

22 commentaires sur “Quel va être l’impact de la fin de l’ordinateur individuel ?

  1. Un titre sans doute un peu trop péremptoire, non ? Ne vaudrait-il pas mieux parler dire “quel va être l’impact de la fin _de l’hégémonie_ de l’ordinateur individuel” ? Surtout quand on lit la nuance suivante au cœur du billet : “la transition entre les ordinateurs personnels et les nombreuses alternatives (…) va prendre un certain temps.

    Les terminaux alternatifs (sans doute aussi différents d’usage que peuvent l’être un ordinateur de bureau et un ordinateur portable) ne sont que des moyens “supplémentaires”, après tout.

    Quant aux chiffres de vente, ne finiront-ils pas pas se réguler peu à peu quand une partie des utilisateurs sera équipé ? L’utilisateur lambda a-t-il obligatoirement besoin de changer régulièrement son matériel pour suivre l’évolution technologique (surtout en période de crise) ?

  2. La fin de l’ordinateur ? Ben voyons ! Si j’ai un ordinateur c’est pour travailler, faire des fichiers textes, tableurs, entre autres… Prévoyez-vous que l’on va arrêter d’écrire et de calculer ? Bien que rêvant d’un ordinateur obéissant à la voix, je me vois mal faire une formule de trois lignes, et gérer une base de données avec un smarphone… déjà que mon moniteur 15″ est ridiculement petit…

  3. “Encore plus intéressant : le taux de transformation des ventes réalisées à partir d’un iPad est supérieur de 42% à celui des boutiques en ligne. ”

    C’est complètement biaisé comme chiffre.. on explore pas internet avec un Ipad, on va chercher / acheter ce que l’on veut…. on passe d’un comportement exploratoire à un comportement de consommation / réalisation.. c’est comme si dire qu’il y a plus de baigneurs dans les personnes se rendant dans une piscine que dans ceux qui vont à la plage. L’objectif n’est pas le même, la diversité n’est pas la même.. ouvrir 25 onglets sur son pc pour trouver le bon appareil photo est réalisable, le faire sur un Ipad est complètement impossible.. En revanche quand je prend mon kindl et que je veux un nouveau livre… à 85% je l’achète sur l’amazon store.. alors oui bien sur l’amazon store performe au moins 42% de plus que amazon.com … mais pas parce que l’expérience est meilleure, mais parce que l’utilisateur est plus déterminé..

  4. M. PUECH il existe déjà des solutions en ligne pour remplacer Excel ou Word, qui offre beaucoup plus d’avantages pour le travail collaboratif et la gestion des versions d’un même document. L’auteur ne parle pas de la fin des écrans 15″, il mentionne même les TV connectées.

    Il faut mettre en rapport le titre de cet article avec la montée en puissance de l’informatique dans les nuages (cloud) et des applications métiers SaaS (software as a service) au travers du web.

    Certes je me vois mal tracer des courbes de bézier sur l’écran tactile de mon smartphone, mais il ne faut généraliser l’utilisation qu’on fait d’un ordinateur, avec celle de l’utilisateur moyen qui n’est ni graphiste, ni développeur, ni monteur, ni trésorier, …
    Rassurez-vous, il y aura des ordinateurs Windows XP + IE6 dans les entreprises pendant encore quelques années. Et c’est le principal frein à l’essor des nouvelles technologies web dans le secteur professionnel.

    Par ailleurs, la fin de l’ordinateur individuel n’est-elle pas la meilleure réponse au piratage ?

    On le voit avec les jeux en ligne que l’on peut télécharger gratuitement, mais qui proposent du contenu payant pour progresser plus vite dans le jeu. Ou les jeux disposant d’un mode solo qui proposent un abonnement pour jouer online. Comment pirater la suite office s’il n’y a plus de CD d’installation mais un compte en ligne avec abonnement ? Par contre pour la musique je vois toujours pas…

  5. “Les grands gagnants de cette nouvelle configuration de marché sont Google, Amazon ou SalesForce. Bien évidemment les acteurs historiques ne sont pas encore condamnés, mais ils doivent fournir des efforts considérables pour ne pas se laisser distancer, à l’image de Microsoft et Apple qui investissent lourdement pour trouver un second souffle et préparer l’avenir (avec respectivement l’interface gestuelle de Kinect et l’interface vocale de Siri).”

    Il y n’a que moi qui trouve que cette “nouvelle configuration de marché” provient essentiellement depuis iPhone et iPad (regarder les stats avant/après arrivée iPhone dans usage du web mobile )?
    Bref mettre Apple dans le rôle du dinosaure qui doit trouver un second souffle, alors qu’il à été le pionner de cette e “nouvelle configuration de marché” est assez cocasse je trouve.

  6. Annoncer la fin de l’ordinateur individuel me paraît un peu prématuré alors même que je tapote ces mots sur le clavier virtuel de mon TouchPad.
    Car comme le dit Didier Puech, nous aurons toujours besoin d’un vrai clavier et d’un vrai ordinateur pour faire de la bureautique: non pas tant à cause des logiciels et du stockage (quoique… Pensez-vous qu’une grande entreprise utiliserait sans inquiétude les Google Apps et un “cloud” externe?), mais à cause du matériel: développer, programmer, rédiger… Tout cela nécessite des claviers et de grands écrans, pour lesquels les tablettes sont bien trop inconfortables pour le faire avec la fluidité nécessaire aux idées: d’ailleurs en tapant le présent court texte j’ai multiplié les fautes de frappe (comme avec tous les claviers de tablettes!) et pesté et ramé pour les corriger (super “feature” du TouchPad!).
    Mais c’est vrai que pour surfer, lire les news et ne taper que des textes courts… La tablette c’est bien!

  7. Un smartphone n’est ni plus ni moins qu’un ordinateur … individuel.
    Il tient dans la poche, c’est tout.

    On peut lui coller un OS standard (Linux par exemple) ainsi qu’un clavier et une souris (bluetooth).
    Il y a 15 ans le PSION tenait déjà dans la poche et on n’en faisait pas tout un fromage.

    Parler de la fin du gros ordinateur de bureau c’est comme parler de la fin du CD.
    Ca fait un article à bon compte.

    Emporter son gros ordinateur de bureau sur soi a toujours été un souhait.
    D’où le succès des PSION et autres Nokia 9xxx en leur temps.
    Alors maintenant qu’on peut le faire pour pas cher on ne va tout de même pas s’en priver, ce serait malsain.
    Mais, une fois dehors, entre les 3 bit/s filtrés et bridés du téléphone et les 3 MBit/s non filtrés du gros ordinateur de bureau, on ne rend compte qu’on n’est toujours pas à égalité.
    Et loin s’en faut.

    Je rejoins tout à fait Bernard sur le fait que pour BOSSER, je suis navré, mais il faut du concret.
    Tant qu’un Jarvis ou autre HAL3000 ne devinera pas nos pensées afin de faire le boulot à notre place il faudra toujours des périphériques de pointage précis, des écrans lisibles et de quoi saisir du texte.

    Mais j’aimerais apprendre à Bernard également que cloud c’est du vent, une escroquerie, un machin essentiellement marketing pour vendre un service inexistant et donc gagner du fric … doublement.

    Héberger des données et des services on fait ça depuis … allez, 40 ans.
    Le cloud n’est donc que l’hébergement renommé. On l’appellera donc hébergement si personne n’y voit d’inconvénients.
    Et d’un.

    L’hébergement était astreint a des contraintes commerciales et juridiques. Ce n’est pas n’importe qui qui hébergeait, il n’hébergeait pas n’importe qui ni n’importe quoi.
    Le cloud, du moins pour le grand public, n’est astreint à rien : pas de sauvegardes, pas de restitution, aucune confidentialité, pas d’assurance sur le devenir des données lorsque l’on retire ses billes. Elles peuvent être revendues par exemple.
    Et de deux.

    Le cloud porte bien son nom : le nuage, synonyme de rêve. Ben oui, on vent bien du rêve.

    Disposer de ses données de partout dans le monde, je suis navré mais je fais ça depuis, allez, 16 ans maintenant.
    Que je sois aux US, en Autriche, à Berlin, à Malte ou à Cuba, j’ai accès (pour cuba c’est dans les hôtel réservés aux touristes uniquement) à mon courriel, mon agenda, mes données perso (photos, etc) et de manière bien plus sécurisée que ne me le proposera jamais un “Cloud”.

    Malgré toutes ces considérations j’informe qu’aujourd’hui, au moins un grand groupe français (côté au CAC40), commence à placer certaines de ses données en hébergement sans autre sécurité que l’assurance que son hébergeur, la main sur le coeur, ne les exploitera pas.
    J’en ris encore mais jaune.

    Jaune car le pire dans tout cela c’est que de grands dirigeants bien plus sensibles au porte-monnaie qu’à la préservation des données personnelles de leurs employés (adresse, numéro de téléphone, nombre et identités des enfants [pour la mutuelle], numéro de sécurité sociale et j’en passe) sautent le pas. ET sans en tenir informés leurs employés bien entendu.

    Ben oui, quoi, c’est démodé en 2011 de vouloir à tout prix garder son intimité pour soi.
    Et c’est également démodé de demander la permission à quelqu’un pour coller sa photo dans un réseau social quelconque.

    db

  8. Peu importe le nom de l’objet-interface que nous utiliserons comme pour travailler, le vrai changement pour les entreprises viendra du fait qu’elles devront leur mettre à disposition des applications utilisables avec les propres outils nomades des salariés. La fin des objets-interfaces captifs fournis par les entreprises est pour bientôt.

  9. Je ne mets et ne mettrais jamais mes données dans un cloud.
    Je n’achèterais jamais un sous-PC.
    Parce ce que c’est ce qu’est un ChromeBook, un sous-PC, une
    sous-machine, une sous-M… vendue 400 euros pour avoir un fil
    à la patte et dépendre à qui mieux mieux du bon vouloir de celui
    qui souffle sur le nuage.
    J’ai Mozilla, des plug-ins, des suites logicielles complètes
    pour faire absolument tout sur mon PC complet et indépendant et
    accessible H24, 7/7, sur n’importe quel point de la planète.

    L’ordinateur individuel a encore de très beaux jours devant lui, même
    si sa forme évolue et va évoluer encore.
    Les smartphones arrivent au taquet en terme de possibilité physique et
    les pads ne sont pas encore performants pour un usage autre
    que consultatif (contemplatif ?).

  10. @ GizMecano > Justement non, le problème des terminaux alternatifs est qu’ils sont jetables à l’image des smartphones ou des tablettes qui ne peut évoluer. Les chiffres de vente vont au contraire pencher de plus en plus en faveur des terminaux alternatifs.

    @ Didier PUECH > Je pense qu’il y a méprise car je ne par le pas que des smartphones et tablettes. Le chromebook rentre dans ma définition des alternatives à l’ordinateur individuel avec un OS, des logiciels installés et des données sur le disque dur. C’est sûrement dans le monde de l’entreprise que le changement va être le plus rapide avec un basculement vers les chromebox (la version entreprise des chromebooks), une solution particulièrement compétitive car il ne suffit que de changer l’unité centrale, vous conservez vos claviers, écrans et souris. Pire : vous pouvez même réutiliser vos vieux micros en installant une version alternative de ChromeOS reposant sur ChrominiumOS. Certains pourront y voir une regression vers le modèle Client/Serveur, moi j’y vois plutôt une rationalisation de la ressource informatique.

    @ rilax > Au-delà des chiffres et taux de transfo annoncés, c’est effectivement sur le contexte d’usage qu’il faut se concentrer : devant un ordinateur, les acheteurs potentiels sont en alerte maximale, ils ont 10 onglets ouverts et sont à l’affut de la moindre promotion. Sur leur tablette, ils sont reposés au fond de leur canapé et sont moins à même de sauter d’un site à l’autre. Donc l’important n’est pas de se focaliser sur le taux de transfo, mais plutôt sur le temps d’exposition et sur les conditions dans lesquels un utilisateur consulte une offre ou du contenu en rapport avec une marque. Il y a d’énormes opportunités à saisir.

    @ Jonathan E > Tout à fait, passé les 5 à 10% de collaborateurs qui ont des besoins bien précis en matière d’informatique (graphistes, contrôleurs de gestion…), la très large majorité des utilisateurs en entreprise peuvent assumer leurs tâches quotidiennes sur un intranet applicatif. Le tout est de les éduquer correctement et de les déshabituer à Office.

    @ loïc > Certes, pour le moment la révolution et l’essentiel des usages alternatifs sont portés par Apple. Mais les choses sont en train de changer avec l’arrivée des smartphones et tablettes low-cost.

    @ Gourmet > Nous pourrions effectivement considérer que le cloud computing n’est qu’une reformulation des offres ASP des années 90. Ceci étant dit, regardez de plus près ce que propose les gros fournisseurs de solutions cloud comme Amazon ou SalesForce et vous pourrez constater que la différence en matière de sophistication est gigantesque. De toute façon, je pense ne pas me tromper en disant que l’avenir est au cloud, car dans 10 ans nous n’auront pas assez d’énergie pour faire tourner des milliards d’ordinateurs individuels.

    @ stef > Certes, un Chromebook en fait moins qu’un PC portable (puissance, capacité d’évolution, capacité de stockage…), mais il en fait également bien plus (simplicité d’utilisation et de mise à jour, pérennité des données, connectivité, autonomie…). Je ne pense pas que l’on puisse comparer Chromebook et PC car ce sont deux approches réellement différente de l’outil informatique, mais sous une même coque !

  11. Je ne pense pas que ce soit une transformation de l’utilisateur en consommateur: ce sont des notions qui cohabitent à peu près bien.
    En revanche je crois qu’il y a bien transformation du client en usager. J’ai un peu peur que les industriels essayent d’en déduire qu’il faut capter une “audience”, les logiques fermées d’Apple, Microsoft… (et peut-être nouvellement de Google) seront de plus en plus perçues explicitement comme des agressions par des usagers. Il faut essayer de passer d’une logique du produit à une logique de service (ce qui ne sous-entend pas une baisse de qualité et un retour à l’artisanat, bien au contraire).
    A noter que le passage de l’industrie au service, à un niveau politique, est susceptible d’être beaucoup plus efficace que des taxes ou des approches morales arbitraires (dans une sorte de négation de l’Histoire et une transformation des années 50 en mythe) quant à une “glocalisation” de l’économie.

  12. Ma nièce de 5 ans a demandé au père noël un Ipad car elle a joué à Angry birds dessus ;
    Le débat ancien système (PC + logiciels + infrastructures réseaux) versus nouveau système (terminaux mobiles + cloud) n’a pas lieu d’être car c’est la génération à venir qui a déjà choisi pour nous.
    Il y a deux univers parallèles où se jouent actuellement l’avenir stratégique du numérique : celui de la consommation et celui du travail ; je pense que Fred parlait plus ici du monde de la consommation qui va beaucoup plus vite que celui du travail.
    Pour moi le constat est clair : les pratiques de ces deux univers se rejoignent indubitablement pour ne former qu’un seul ensemble de normes d’usabilité, d’ergonomie, et d’accessibilité
    Concernant le débat qui nous occupe, le monde de demain nous met au pied du mur : la raréfaction des ressources naturelles & la diminution des espaces de travail est en marche et va nous pousser à diminuer nos déplacements et revoir nos manières de travailler ; le monde du numérique va donc devoir permettre aux salariés de se sentir dans l’entreprise en travaillant en partie de chez eux, et doter les managers des outils permettant de continuer à gérer leurs équipes depuis n’importe quel endroit.
    La prise de conscience de la pollution générée par les besoins exponentiels en terme de ressources énergétiques et le coût associé, va obligatoirement faire tendre les politiques d’infrastructures des grandes entreprises vers le cloud (interne, externe ou hybride) ;
    Selon moi, le cheval de bataille se joue donc au niveau de la sécurité et pas ailleurs.
    Alors oui c’est sûr lorsque que certains managers prennent peur de ces évolutions, les barrières techniques et managériales sont brandies comme des boucliers en carton. Sachez pourtant que les entreprises leaders en télécommunications et les banquiers de notre pays, soit une partie du CAC 40, font des think tank où ils débattent justement de la manière et les moyens à donner à l’organisation du travail de demain. Et croyez moi à la lecture de leurs idées, ils balayent vos freins à l’accélaration du changement d’un seul revers de la main.
    Les contenus, le cloud, l’interopérabilité des services sur différents terminaux, et la sécurité sont les enjeux de demain pour les deux types d’usages du numérique (personnel et professionnel).

  13. @ Elody > Merci pour votre commentaire qui étaye ma vision : nous allons immanquablement vers un futur où les ressources seront de plus en rares et où nous n’aurons pas d’autre choix que de nous déplacer moins, et de consommer moins (énergie, papier…). Je ne vois pas le cloud comme une fatalité, mais plutôt comme une libération, et la clé de ce débat est de tout mettre en oeuvre pour avoir une gestion plus fine de l’identité en ligne (perso et pro).

  14. Mrs, quand nous aurons fini de ré-écrire “les fables de la Mobilité”, nous pourrons peut-être créer un Google, un Microsoft ou un Amazon à la Française ?

  15. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est une évolution certaine le tout en un soit pour travailler ou soit consommer dans les deux cas partout et toujours plus vite…

  16. Avec un taux d’équipement qui était de 67% en 2010 selon l’INSE, j’ai du mal à croire à la fin de l’ordinateur individuel. en quoi le fait de disposer d’un iPad, d’un iPhone, d’un “Android” ou d’un autre smartphone est-il le signe de la mort du portable, du Netbook ou du Desktop équipé de Linux, Windows ou Mac ? Si l’objectif était de faire le buzz, alors c’est plutôt réussi. ;+) Pour le reste, ça sent furieusement le marronnier de blog.

  17. Oui, moi aussi j’ai essayé, m’suis enlisé, du coup j’ai arrêté … pourtant c’est simple : le petit de 4 ans ce qu’il préfère c’est youtube (j’vous rassure..moi pas loin) à regarder / tappoter / chatouiller T’choupi sur l’iPad… le plus grand (9 ans) c’est toujours lego.com sur macbook, … Moi pendant ce temps là …j’cuisine avec l’iphone sur marmiton.org en buvant un verre de cidre (frais) … vraiment pas à dire le contenu est R.O.I.

  18. Alors là, dans le genre affirmation en l’air…

    Premièrement ce n’est pas parce qu’on s’est mis à faire des voitures que les vélos ont disparus.

    Deuxièmement, ce n’est pas aujourd’hui, ni demain ni…etc. que les dispositifs cités seront capables de remplacer un ordinateur de bureau.

    Et enfin et surtout, un ordinateur de bureau est avant tout un outil de PRODUCTION (mais pas que…) alors que tablettes, smartphones, TV connectées etc sont avant tout des outils de CONSOMMATION (et pratiquement inutilisable pour autre chose).
    Usage différent, public différent, nouveau marché et donc explosion des ventes mais en aucun cas les second en remplacent les premiers.
    “le contenu est roi” ? Oui pour ceux qui qui ne savent pas faire autre chose que consommer.

    Mais pour ceux qui qui produisent, créent ou simplement travaillent ? Non l’ordinateur individuel n’est pas mort, certainement pas…
    Il va continuer à évoluer, à changer mais disparaitre ? non.

    Posons la question différemment: connaissez vous une seule personne qui aie abandonné un ordinateur pour le remplacer par un de ces appareils ?
    Montrez m’en une et je vous montrerais quelqu’un qui ne se servait pas de son ordinateur !

  19. Témoignage : Je travaille pour le compte d’une société qui développe des applications pour smartphone, tablette et TV connectées. Et nous avons depuis quelques mois complètement revu notre approche. Avant nous avions une approche par silo basée sur le device, le harward, ou l’OS, maintenant nous capitalisons sur une approche basée sur l’EXPERIENCE. Et ce changement illustre bien ton propos. A l’heure de la convergence et de la banalisation de la conso internet c’est bien l’équation Expérience = Contexte x contenu x plateforme/device que les marques doivent résoudre…

  20. Les smartphones et tablettes ne sont en fait que des “clients légers” grand public.
    Il ne vont pas remplacer complètement le PC. Ce dernier restera la station de travail privilégiée, mais ils devraient capter tout un tas d’usages simples.

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