L’accessibilité est un processus continu

C’est en substance ce que nous enseigne cette intervention de Matthieu Faure : Henry Ford, le web et l’accessibilité. Il y est question de la chaîne de production d’un site web (qui est schématiquement découpée en deux “lignes” : la création des gabarits de pages et la création des contenus), du rôle centrale de l’outil de gestion de contenu dans l’intégration de ces deux lignes et de l’intérêt de prendre en compte les critères d’accessibilités à toutes les étapes de cette chaîne de production.

Il est en effet beaucoup plus complexe de rendre accessible un site quasi-finalisé que de le “penser” accessible à l’origine. Il existe ainsi un très grand nombre de raisons de repousser à plus tard le “chantier accessibilité” : trop de contraintes, manque de temps, manque d’argent, manque de ressources, des priorités plus urgentes… Grave erreur, puisque le coût d’intégration des contraintes d’accessibilité en tout début de projet (et tout au long du processus) est quasi-négligeable. Par contre, la complexité (et donc le coût) grandit avec le temps : plus vous attendez et plus cela sera complexe de “corriger le tir”.

Mais j’espère ne rien vous apprendre… sinon je vous recommande vivement la lecture du billet précité (et même du blog en entier).

Du Flash pour épater la galerie

Il est amusant de constater qu’à chaque fois que je présente des sites innovant en Flash, la sanction est immédiate : pas accessible.

Donc maintenant je préfère prévenir d’emblée : les sites suivants ne sont pas accessibles, mais qu’est-ce qu’ils sont beaux !

  • Volvo C30 (ne ratez surtout pas le configurateur visuel) ;
  • Nike Store (la nouvelle version de la boutique en ligne de Nike, il me semble qu’il existe une version dégradée en HTML) ;
  • Audi R8 (mon préféré, avec une intro digne d’un James Bond).

Je crois bien que si j’avais touché 10 € à chaque fois que les problématiques d’accessibilité liées à flash ont été abordé sur ce site, j’aurai pû me payer cette petite Audi R8 ;-)

Des interfaces riches accessibles au W3C

Le W3C vient d’initier une démarche de normalisation pour l’accessibilité des interfaces riches : Roadmap for Accessible Rich Internet Applications, et c’est un très bonne nouvelle.

Le W3C avait déjà initié différents chantiers autour d’AJAX et des interfaces riches (voir à ce sujet mes précédents billets : AJAX en voie d’être légitimé par le W3C ? et Le W3C et les interfaces riches) sans toutefois intégrer de contraintes relatives à l’accessibilité.

Le document est assez long et indigeste à lire, mais il est question des XForms et de XHTML 2.

Et si vous souhaitez approfondir le sujet, je vous recommande également cet article sur la rédaction d’une charte ergonomique pour les applications en ligne : A Framework for Web Application User Interface Design Guidelines.

Pleins de menus chez Yahoo!

J’ai déjà eu l’occasion de louer les mérites de Yahoo! et surtout de son équipe de concepteurs qui non seulement fait du très bon travail mais en plus partage le tout avec la communauté des développeurs.

Leur dernière publication en date concerne un ensemble de menus de navigation : Yahoo! UI Library: Menu.

Les menus de Yahoo! en action

Ces menus sont à priori accessibles (respect des critères d’accessibilité et des normes W3C, navigation au clavier, conformité au DOM…) mais cela mériterait un peu avis d’expert (Aurélien ? Matthieu ?).

Note de lecture sur le livre ‘Prioritizing Web Usability’

Je viens d’achever le dernier livre de Jakob Nielsen (Prioritizing Web Usability) dont je souhaite vous livrer ma première impression : Bien.

La couverture du livre de Jakob Nielsen

Un livre que je recommande pour ceux qui souhaitent s’initier à l’utilisabilité et avoir une vue d’ensemble des différentes problématiques que cela sous-entend (simplicité d’usage, accessibilité, branding, business…).

Ce qu’il est surtout intéressant de constater, c’est que le docteur Nielsen a su évoluer avec son temps, et surtout avec ses “rivaux”. On retrouve ainsi un certain nombre de références à des théories émis par d’autres :

J’ai également été surpris par les prises de position du docteur :

  • pas forcément en faveur des liens bleus soulignés (p. 205);
  • en faveur du Verdana comme police de caractère (p. 234) ;
  • contre la capitalisation de toutes les lettres d’un item de navigation (p. 238) ;
  • contre la règle des 3 clics (p. 322) ;
  • contre la règle des 7+2 niveaux de navigation (p. 329) ;
  • contre les ambiances sonores (p. 377).

Bref, un bon livre qui sait intelligemment faire la part des choses entre la simplicité d’usage et les impératifs d’image de marque. Je regrette néanmoins que l’auteur ne se soit pas prononcé sur des sujets qui vont devenir de plus en plus chauds (au hasard, les interfaces riches).