J’ai comme l’impression qu’en ce moment entre le Peek et le WikiReader c’est la mode des terminaux portables dédiés. Les quoi ? Mais si enfin, les terminaux dédiés, ces petites machines portables (connectées ou non) qui sont entièrement dédiées à un service, par opposition aux assistants personnels qui sont capables de faire de nombreuses choses.
Même si le concept de terminal dédié présente des avantages (conception adaptée) il semblerait que cette approche soit en train de subir une concurrence fatale de la part des smartphones.
Navigateurs GPS vs. smartphones
Historiquement se sont les systèmes de navigation personnels qui ont ouvert la voix :
Le problème est que les routes évoluent (changement de noms) et que les données contextuelles (travaux, état du trafic…) sont très précieuses. De ce fait, ces systèmes embarquent maintenant des systèmes de synchronisation “over the air” qui peuvent faire doublon avec votre abonnement de téléphonie.
Illustration avec l’application iPhone proposé par TomTom :
C’est grosso-modo la même chose (écran tactile, GPS, compas…) mais vous ne payez que le soft et les données en temps réel. Je n’ai pas testé donc merci de ne pas troller sur le prix de l’application.
Là où ça se corse, c’est quand Google décide de sortir son propre service (Google Maps Navigation) qui exploite à la fois les données cartographiques de Google Maps, les photos de Google Street View :
Non seulement l’interface est un modèle d’intuitivité mais en plus l’application bénéficie de la base de données de Google Local. Cerise sur le gâteau : cette application est gratuite pour les terminaux propulsés par Android. Inutile de vous dire que cela doit donner des sueurs froides aux fabricants.
Baladeurs MP3 vs. smartphones
Autre exemple “historique”, les baladeurs MP3 (dont l’iPod) qui doivent maintenant subir la concurrence des smartphones comme l’iPhone ou Android :
Autant la gestion de la musique sur Android mérite encore quelques améliorations, autant l’iPhone est parfaitement au point et bénéficie en plus de l’intégration d’iTunes pour télécharger directement de la musique sans passer par l’ordinateur.
Là où ça devient intéressant, c’est quand des services en ligne musicaux par abonnement commencent à voir le jour (Spotify, Lala…). Idem pour des services de recommandation comme Pandora qui présentent un avantage compétitif sans précédent par rapport à un simple baladeur MP3.
Consoles de jeux portables vs. smartphones
Oui je sais bien que Nintendo a réussi à vendre près de 120 millions de Game Boy et 115 millions de DS, mais le marché surveille tout de même de très près l’iPhone qui représente plus de 10% des parts de marché des jeux mobiles. Bien évidement il y a encore beaucoup moins d’iPhone en circulation que de consoles portables (un peu plus de 300 millions d’unités il me semble) mais c’est parce que les autres ont beaucoup d’avance. Dans tous les cas de figure, ce ne sont pas les caractéristiques techniques qui sont en défaveur de l’iPhone (si je ne dis pas de bêtise il est plus puissant qu’une DS ou une PSP) qui arrive en plus à conquérir un public différent grâce à son écran mulit touch :
La situation est d’autant plus critique pour les fabriquant historiques de consoles portables qui viennent à peine de revoir leur modèle de distribution (qui reposait jusqu’à présent sur les cartouches) avec le lancement de jeux à télécharger. D’ailleurs la toute récente PSP Go ne propose que des jeux à télécharger.
Encyclopédie et outils de communication dédiés vs. smartphones
Derniers nés de cette catégorie “terminaux dédiés portables”, le très intéressant WikiReader qui vous donne accès à la gigantesque base de données de Wikipedia :
Ce petit appareil a d’indéniables qualité (prix réduit, ergonomie adaptée, autonomie…) mais subit de fait une concurrence frontale avec la version mobile de Wikipedia (ou l’application) qui évite de devoir faire des mises à jour (facturée 29$).
Dernier exemple avec le Peek, un terminal dédié à la communication qui permet d’envoyer/recevoir des emails et messages à volonté (pour 15$/mois) :
Une offre intéressante car les forfaits “data” des opérateurs réservent parfois des surprises et car ce terminal est parfaitement adpaté à cette tâche. OK… mais les BlackBerry sont aussi positionnés sur ce créneau et remplissent parfaitement leur rôle.
Qu’à cela ne tienne, ils s’apprêtent à commercialiser une version spécifique pour Twitter (tweets illimités pour un prix de vente à 199$) : TwitterPeek. Là encore une offre qui fait réfléchir, mais qui va sûrement avoir du mal à trouver sa place face aux nombreuses applications de tweeting disponibles sur les smartphones : Would You Pay $199 for a Mobile Twitter Device With “Lifetime” Service?.
Conclusion
Comme nous venons de la voir, les smartphones sont capables de rivaliser avec chacun de ces terminaux de façon tout à fait convaincante. Pour le moment c’est l’iPhone qui tient le haut du panier avec une machine et un écosystème redoutablement bien intégré (et rentable pour Apple) mais qui sait ce que les autres acteurs nous préparent (Google / Android, Nokia…) ?
De mon point de vue il n’y a pas photo : je possédais un téléphone, un PDA, un baladeur numérique et une Game Boy. Maintenant tout ce dont j’ai besoin c’est de mon iPhone (et en prime il peut même faire modem 3G pour mon ordinateur). Peut-être les nouvelles générations de netbooks ou de touchbooks apporteront-elles du neuf dans cette compétition. À moins que la future tablet d’Apple nous replonge dans une situation de quasi-monopole…