En ce moment, c’est la mode des remises en question. Après la mort annoncée par certains de disciplines comme l’architecture de l’information, voici que l’on nous annonce la fin des tests utilisateurs : Is Lab Usability Dead?
Pour être plus exacte, l’auteur de ce très bon billet remet en cause la validité des tests utilisateurs réalisés en laboratoire de test (vous savez, avec les glaces sans teints et tout). Son point de vue est défendable : un utilisateur est en moyenne dérangée toute les 11 minutes ; dans ce cadre est-il pertinent de lui faire tester une interface dans un environnement stérile (le laboratoire de test) où les conditions réelles d’utilisations ne seront pas respectées.
L’auteur préconise ainsi les études terrain (Field Research en anglais) où l’on peut observer un utilisateur dans son milieu, c’est-à-dire dans un contexte réel d’utilisation où les résultats d’une étude ne seront pas faussées par l’absence de distractions extérieures (téléphone qui sonne…).
Effectivement, je me souviens d’un projet pour lequel j’avais été amené à observer une utilisatrice sur son lieu de travail. Et le déplacement en valait la peine :
- grosse surprise en découvrant qu’elle travaillait avec un double écran (donc avec beaucoup plus d’éléments affichés simultanément) ;
- seconde grosse surprise en constatant l’aisance avec laquelle elle pouvait répondre au téléphone et à son patron tout en tapant et cliquant en même temps.
Cette observation m’avait non seulement permis de reconsidérer certains choix de conception, mais en plus d’économiser la location d’un laboratoire de tests.
Moralité : rien ne remplace l’expérience terrain.