J’enchaine la journée après un passage éclair au buffet.
Keynote 2
Très belle affiche pour cette seconde Keynote avec Guy Kawasaki et Steve Balmer.
L’ambiance est très décontractée, Guy K. est impertinent et Steve B. est survolté :
- Démarrage en douceur avec une première question piège (“pourquoi vouloir racheter Yahoo! ?“), la réponse est immédiate et sans équivoque : La recherche est un marché énorme et Microsoft veut être le plus gros acteur (il est prêt à y mettre le prix) ;
- Petite pointe d’humour de Guy K. devant l’enthousiasme de Steve B. : “ne balancez pas de chaises ou ne me faites pas le coup du singe” ;
- A propos de Facebook Steve B. ne révèle que ni lui ni Mark Zuckerberg n’ont participé aux négociations (?!!?) ;
- A propos du “passif” de Microsoft (sa mauvaise réputation liée aux débuts laborieux de Windows et de Office) : les jeunes qui ne sont pas encore dans la vie professionnelle ne connaissent de Microsoft que la Xbox et Halo, ils n’ont donc aucun à priori (ce qui laisse une chance à Microsoft de poursuivre sa révolution et de redevenir “cool” pour les étudiants qui cherchent du travail) ;
- Le réseau Xbox Live se révèle être une niche de revenus très rentable (10$ d’abonnement par mois), à mi-chemin entre Game as a Service et Game and a Service ;
- Microsoft est présent sur le front social au travers de plusieurs services (Xbox Live, MSN Messenger, MS Live, zune.net…) mais ils doivent exploiter toutes les pistes possibles (d’où l’investissement dans Facebook) ;
- Adobe est un concurrent très sérieux et Microsoft met le paquet pour pouvoir proposer une alternative crédible (principalement sur les anciens produits de Macromedia) ;
- Microsoft est en train de travailler sur une offre similaire à celle d’Amazon (espace de stockage puissance de calcul en ligne…) ;
- Silverlight ne sera probablement pas porté sur l’iPhone en raison du modèle de revenus trop gourmand d’Apple ;
- Microsoft mise beaucoup sur le rachat de Fast pour améliorer son algorithme de recherche et surtout pour expérimenter la recherche au sein d’applications et de médias “riches”.
Cette session est ponctuée d’excentricités made in Steve B. (qui était réellement déchainé) : Ballmer does the monkey dance again et Steve Ballmer and MacBook Air. Malgré ces pitreries, Steve Ballmer n’en reste pas moins très impressionnant sur scène : une bête d’énergie et de combativité.
Social Networks, where are they taking us?
Une session dédiée aux réseaux sociaux animée par Guy Kawasaki avec Garrett Camp (StumbleUpon), Marc Canter (Broadband Mechanics), Allen Hurff (MySpace), David Morin (Facebook), John Richards (Microsoft), Joseph Smarr (Plaxo).
Les points-clés de cette session :
- L’avenir est aux communautés éparpillées mais connectées (“Social Mesh“) ;
- La migration d’un membre vers un autre réseau social pose de gros problèmes de confidentialité (notamment le déménagement de la liste d’amis : doit-on leur demander leur autorisation ?) qui ne vont pas faciliter la tâche du projet DataPortability ;
- Le respect des options de confidentialité est essentiel, ces options devraient d’ailleurs être partagées entre les différents réseaux (peut-être un premier domaine d’application pour DataPortability ?)
- Il est très compliqué de décrire de façon formelle et structurée les relations entre les membres d’un réseau car il y a trop de cas de figure (il en résulterait un processus d’ajout de contact bien trop complexe) ;
- Il existe de nombreuses autres activités sociales que les réseaux (blogs, micro-blogs, social-shopping…) ;
- OpenID n’est pas la solution miracle car le mécanisme d’authentification reste complexe (il n’est pas forcément plus simple de se souvenir d’une URL que d’un identifiant) et ne résout pas tout les problèmes (notamment l’ouverture puisque les utilisateurs se retrouvent dérouillés à leur fournisseur d’OpenID.
Je retiendrais deux enseignements forts de cette table ronde :
- La notion de social graph semble avoir du plomb dans l’aile, comprenez par là que la cible comportementale (“behavioral targeting“) d’un membre et de son entourage est extrêmement complexe et pas nécessairement viable commercialement (c’est donc toute la promesse de Facebook qui apparait comme irréaliste, et ce n’est pas de proposer une interface en français qui va y changer quoi que se soit).
- Nous nous dirigeons petit à petit vers une nouvelle bulle sociale car les réseaux sociaux sont confrontés à un terrible paradoxe : ils gagnent toujours plus de parts d’audience (donc plus de frais d’hébergement, de bande passante…), concentrent beaucoup d’attention (donc d’exigences) mais ne génèrent que très peu de revenus (leur modèle économique s’apparente à du ramassage de miettes)
La fin de la journée est sans intérêt (deux sessions foireuses).
Séance de rattrapage
Pour celles et ceux qui n’étaient pas à ce rassemblement, je vous rappelle que l’intégralité des sessions sont disponibles en vidéo ici : MIX08 Sessions.
Je vous propose également une petite sélection de liens :
- MIX08 Panel Notes: Challenges and Opportunities of Mashing up the Web ;
- MIX08: The Business Value of Design ;
- MIX08 Review: How Microsoft Is Fighting a War on Three Fronts ;
- A look back at MIX 2008 ;
- The Best Stuff from MIX08.
Je me réserve le droit de murir pendant quelques jours mes réflexions sur cette édition 2008 et surtout sur l’interprétation que l’on peut faire des différentes annonces et prises de parole. Attendez-vous donc à un dernier billet dans le courant de la semaine prochaine qui clôturera cette série.
Salut Fred,
merci pour ces compte-rendus synthétiques ;)
Cela rejoint pas mal de points que j’ai développé sur mon blog (donc pour les courageux, cliquez sur mon nom) en deux billets : “tout doit-il devenir social ?” et “Démystifions la portabilité du social graph).
L’autre point intéressant soulevé est l’idée d’avoir une multitude de réseaux connectés les uns entre les autres. Pour le coup c’est exactement la proposition de webjam.com.
Ok, j’arrive à placer deux fois de la “pub” dans un commentaire donc vous pouvez me lyncher, il n’empêche, je ne vous mens pas ;o)