Voilà c’est fait, après 1 an d’attente et de rumeurs, la nouvelle est enfin tombé : Google lance son propre univers virtuel. Plutôt que d’univers virtuel, nous pourrions plus parler de tchat en 3D car Lively est beaucoup plus proche de IMVU que de Second Life.
Difficile de passer à côté tant la couverture a été large :
- Lively: Google Launches Virtual World ;
- How Lively? Google’s Me-Too Virtual World ;
- Google Launches Lively to Create a Virtual World Across Social Networks ;
- Lively – Google’s Contribution to the 3D Social Web? (de loin l’analyse la plus complète) ;
- 10 things you need to know about Google Lively ;
- Lively: l’univers virtuel selon Google (au moins celui-là est en français).
La première impression est assez déroutante car le site est d’une austérité dramatique : trois images, une petite vidéo de teasing, un fond gris et c’est tout. Certes, c’est simple et efficace mais ça ne fait pas trop envie. Enfin bref, la suite est nettement plus intéressante, d’autant plus que l’inscription se fait en un seul clic (avec votre compte Gmail).
Le web en 3D dans votre navigateur
Il faut ensuite télécharger un plug-in (uniquement sur Windows) pour pouvoir accéder à l’univers directement depuis la fenêtre de votre navigateur. Un choix très intéressant et surtout structurant pour l’approche de Google sur le web 3D. Le web 3D ? Oui tout à fait, car c’est bien de cela dont on parle pour le moment : une virtualisation des systèmes communautaires et des tchats.
Certains observateurs avertis soupconnent la “bête” de tourner sur une version modifiée de Flex (Google Uses Flex for Lively UI?) mais cela reste encore à confirmer…
Dès l’installation du plug-in vous êtes ensuite invité à rejoindre une “room“. Deuxième choix structurant de Google qui privilégie l’aspect social plutôt que les immenses espaces virtuels modélisés en 3D (laissant cela à Google Earth). Une fois dans la pièce, vous avez la possibilité de découvrir l’interface : très sobre et d’une prise en main assez intuitive. Vous noterez que l’ensemble prend très peu de place (moins de 800px de large), peut-être un moyen d’éviter de surcharger le processeur et/ou la carte graphique avec des espaces 3D trop complexes.
Viens ensuite l’étape de création de votre avatar. Plusieurs look génériques vous sont proposés comme point de départ avant de vous lancer dans une personnalisation plus fine (et facultative). Un choix très limité de coupes de cheveux et vêtements vous sont proposés afin de simplifier la procédure… et surtout de mettre en valeur la boutique. En fait de boutique il s’agit plutôt d’une place de marché d’objets virtuels. Un domaine que Google connait très bien avec le 3D warehouse qui est en ligne depuis plusieurs années.
Maintenant que tout est en place, vous allez enfin pouvoir découvrir les pièces en elle-même. Chose surprenante, vous ne déplacez pas votre avatar avec le clavier ou avec un système de clic&go (vous cliquez à un endroit et l’avatar s’y rend avec ses petites jambes) mais avec un principe de drag&drop : vous bougez tout simplement votre avatar dans la pièce. C’est déstabilisant au début mais très efficace.
Un univers plus social que virtuel ?
Le nombre d’avatars dans une pièce semble être limité à quelque dizaines de personnes. C’est à la fois peu… et largement suffisant pour discuter, danser, faire des pitreries et sociabiliser. C’est encore une fois la preuve que Google a bien réfléchi à son produit et qu’il adopte une stratégie de niche (sociale) plutôt que d’univers à tout faire. Ce positionnement se confirme avec la possibilité d’encapsuler (de publier) sa pièce sur votre blog / page MySpace… Il n’est donc pas question pour Google de travailler à la fois sur un univers virtuel et sur un réseau social complémentaire : ils tentent plutôt de virtualiser les médias sociaux en se servant du web comme couche sociale.
Ceci ne vous rappelle rien ? Oui c’est exactement la même chose qu’avec Google Friend Connect : plutôt que de gaspiller du temps et de l’énergie à attirer (détourner ?) du trafic, ils exportent le service là où il y en a. Nous sommes donc en présence d’un widget social en 3D. Et inversement, il est possible d’injecter de la musique, des vidéos (Youtube) et des photos (Picasa) dans les pièces.
My avatar is rich
Google a déjà prévenu qu’ils étaient favorables à la présence de marques (pas fou les gars !). Ceci ouvre donc la voie à de nombreuses possibilités de placement de produits, d’habillage de pièces et autres déclinaisons du v-business. D’ailleurs certaines agences spécialisées sont déjà positionnées sur le créneau : Millions Of Us, Rivers Run Red Developing Branded Spaces For Lively. C’est fou mais les premiers clients sont déjà là. En poussant cette logique, on en vient à se demander s’ils n’implanteront pas bientôt des panneaux publicitaires (des bannières virtuelles).
Pas encore de précisions sur une probable monnaie virtuelle mais il y a très fort à parier que Google saura trouver le moyen d’introduire du micro-paiement dans tout ça, notamment au travers de la place de marché et de Google Checkout.
Les derniers sont toujours les premiers (premiers à quoi ?)
Force est de constater que Google a prit son temps avant de se lancer dans l’aventure (cf. la Virtual Worlds Timeline). Quoi que cette affirmation est discutable dans la mesure où Lively est en quelque sorte le dernier maillon d’une longue chaîne : Google Earth, Google Sketchup, Google Virtual Warehouse, Google Street View… sont tous des produits liés à la 3D.
Même si Lively part avec un gros retard sur la concurrence et notamment face à IMVU (dont j’ai déjà parlé ici : Une introduction en bourse pour IMVU ?), dont le patron ne s’inquiète pas plus que cela : IMVU On Lively: Virtual World Space Is Big Enough For Both Platforms To Succeed. Il est vrai que le marché semble suffisamment porteur pour que ces univers ne se marchent pas (trop) sur les pieds : Virtual Worlds Are So Hot Right Now: $345 Million Invested So Far This Year.
Premières conclusions (hâtives)
Je me doute bien que vous risquez de trouver cet univers très décevant, et vous ne serez pas les seuls (euphémisme) : Google Lively not well recieved et What people are Twittering about Google’s Lively virtual world. Mon conseil : n’essayez surtout pas de comparer Lively à Second Life car ces deux univers (plateformes ?) ne jouent pas du tout dans la même catégorie.
Il est encore trop tôt pour pleinement mesurer l’ambition de Google via à vis de ce Lively mais on peut d’hors et déjà faire de très belles prédictions quand à une authentique stratégie de conquête du web 3D : basée sur un environnement de production (Sketchup), une place de marché des modèles 3D (3D warehouse), un univers virtuel très casual (Lively), un univers plus sérieux (Earth)…
Prochaines étapes logiques :
- Une intégration des autres outils “sociaux” comme Google Talk ;
- Une infiltration progressive des avatars de Lively dans tous les services Google (à l’image de ce que fait Yahoo! avec ses avatars) ;
- Une fusion avec Orkut pour faire du nouvel ensemble une plateforme sociale plus complète capable de rivaliser avec… heu… avec qui déjà ?
Et bien bravo pour votre article, il reflete exatement mes premies essai d’hier, j’ai egalement crée ma room(christesre club), mon avatar (christesre34),amenagé grace au catalogue qui etait pauvre à 7h00 du mat et c’est enrichie dans la journée, comme vous dit pas comparable aux univers second life et opensim ou l’aliment de ces plateformes et la creativité, la construction, les scripts.
Lively est plus concentré sur le reseau social en 3D et sa simplicité d’acces, son insertion dans un blog ou site web n’est la preuve.
Pour ma part je suis seduit par ce chat room et cela ce comprend puisque j’axe mes essai pour parler de plateforme de communication adaptable aux personnes vivant avec un ou plusieurs handicap afin de leur permettre d’utiliser les reseaux sociaux du net afin de lutter contre leur isolement, car vu de ce point de vue internet est pour eux un outil pedagogique, therapeutique, et une grande aide pour les personnes à mobilité reduite.
Voila j’adhere totalement a votre conclusion sur Lively by google.
Cordialement Christesre.
Bien sur uniquement disponible sous windows :'(
Bonjour,
Non a mon avis la suite logique est la suivante:
– Google a Modéliser la terre: Carte, Adresse, Satelite, Rue ! … sosu différent angles: street view / picassa, sketchup
– Actuellement il est possible aux US d’appeler un commerçant vu sur GoogleMaps
La suite logique ? Ce que Google ne peut pas modéliser pour des raisons de volumes et de vie privée: VOUS
– Avec Sketchup vous modélisez votre habitation
– Avec lively vous modélisez votre interrieur
Bref vous n’appelerez plus le commerçant mais irez directement dans son magasin virtuel… parler au vendeur
Un des billets les plus éclairants que j’ai jamais lu sur ce blog ! Bravo.
Je ne sais pas si tu as remarqué, mais lorsque tu dois choisir ton ID, tu ne peux pas entrer ton nom de famille. J’ai essayé benoit.tersiguel, benoittersiguel, fredcavazza… à chaque fois le système répond que l’ID est déjà utilisé.
Est-ce qu’un petit malin à déjà récupérer tous les ID à partir des noms de famille ? (j’en doute) ou est-ce que Google a une solution qui empêche le “vol d’identité” ? Si c’est le cas, cela veut dire que Google arrive à définir “identité”, dans ce cas c’est très intéressant (et flippant à la fois). (Ou peut-être que je n’avais pas les yeux en face des trous à ce moment là.)
Quelqu’un d’autre à remarqué ça ?
Tu nous fais signe quand ça sort pour Mac ? :)
Tout à fait d’accord avec Jean-Philippe Encausse ” Bref vous n’appelerez plus le commerçant mais irez directement dans son magasin virtuel… parler au vendeur ”
L’intérêt de lively pour les commerces? permettre aux petits commerçants de survivre . Il est en effet de plus en plus difficile pour les petits commerces des villes de rester en centre-ville , la place est de plus en plus chère et on y retrouve surtout des grands groupes ( téléphonie , assurance , etc.. ) et avec les comparateurs de prix sur internet le dépeuplement de ces petits commerces de villes en plein-centre ne fait que s’accélérer . Il me semble que les gens vont de plus en plus en ville “visiter”, se ” promener” , ” regarder ” la marchandise pour ensuite trouver l’article chez eux sur internet au meilleur prix. Les boutiques physiques dans l’irl n’étant guère plus qu’une affiche , un moyen de communiquer, de marquer sa présence .On a une boutique en ville mais on n’ y vend presque plus rien; on y vend plus d’articles mais un message, un slogan , une présence , une fidélisation à une marque…
Les clients iront ” visiter ” les articles en centre-ville en boutique puis fonceront ensuite sur les univers 3D acheter leurs articles préférés et cela même si l’objet a pourtant été vu en boutique à 2 km de chez soi …
Et puis l’idée d’inviter ses amis, sa communauté pour aller faire ensemble les boutiques sur lively est fort plaisant.
Attendons de voir comment on pourra demain introduire des systèmes de paiement sur lively , et comment on pourra y coller les descriptions et photos des articles à vendre.
Décidément le future du web est dans la 3D. Je suis prèsque sur qu’on verra apparaitre un navigateur web complètement en 3D dans quelques années (peut être mois).
Le navigateur web 3D existe déjà : Yoowalk.com
Google continue son développement virtuel.
Avec Lively sur son mobile, on pourra directement intéragir avec les personnes qui se trouvent au même endroit que nous soit sur son mobile, soit en direct, soit avec son PC.
Tout devient possible, il n’y a plus qu’à choisir! ;-)
Il y a déjà des navigateurs 3D, comme exit reality, ou même yoowalk (même si ce dernier est assez différent car il s’agit d’un monde virtuel qui vous renvoie vers différents sites, tandis que le premier donne un rendu 3D au contenu HTML et vous vous déplacez sur la page du site avec un avatar…mais bon pour la simplicité d’utilisation cela suppose de développer du HTML spécialement conçu pour exit reality, sinon ce n’est pas viable pour le confort d’utilisation, en revanche c’est sympatique pour visionner des galeries Flickr par exemple)
Je ne suis pas certain que la 3D est une véritable valeur ajoutée. Cela renforce l’effet d’immersion rien de plus. Par contre marketing-ment c’est très vendeur…
@astro: Il m’a proposé d’utiliser mon compte google pour lively donc pas eu de soucis
Moi je trouve l’initiative très intéressante. C’est ergonomique et naturellement viral (très différent de Second Life donc ;) J’ai d’ailleurs crée un lieu pour la communauté web sémantique française. Viendez faire un tour.
Bonjour Fred,
Ce Google Lively est vraiment une version Beta de ce que pourrait etre un monde virtuel à la Google.Encore une nouvelle brique à la longue liste de leurs services qui nous rapproche de l’equation Google = Web .
Le premier annonceur américain est la chaine National Géographic et déjà nos clients nous demande comment faire pour intégrer ce nouveau monde virtuel !
Laurent
J’ai crû comprendre qu’il n’était pas possible d’être à plus de 20 personnes dans une room, peut -être que je me trompe ? Mais si c’est le cas …comment une grande société réussira t-elle à communiquer sur sa marque auprès de ses clients potentiels puisque la room risque d’une, d’être ” squattée ” par les mêmes personnes en continu et de deux, ne pas toucher un grand nombre de personnes puisque qu’on a affaire ici à de petits espaces les uns à cotés des autres …
Je ne me vois pas attendre que la room d’une grande marque se libère avec la sortie d’une personne et attendre ensuite le chargement plutôt long de l’espace.
en effet si les pieces sont indisponibles cela risque d’être assez deceptif et puis il y a aussi les aspects de securité comme vu sur ici
http://gromike.wordpress.com/2008/07/10/le-sexe-arrive-sur-google-lively/
je vais voir National Géographic pour voir comment il fonctionne
Je pense que Second Life a peut-être du soucis à se faire.
Il y a déjà des sites de jeux video et j’ai même trouvé une agence (Shiva Communication) qui y a installé ses bureaux ( http://www.lively.com/dr?rid=1162177956863767922 )!!!
Tout à fait d’accord avec ce test. Ce qui serait d’intéresser c’est que ces “rooms” soient localisables sur Google Earth. Là ça aurait une autre allure. Je n’irai pas chatter avec quelqu’un à partir de nom de “room” mais plutôt à partir de lieu physique….pour préparer un voyage, pour voir ce qui se passe dans la Silicon Valley….