Compte-rendu de la conférence des designers interactifs

Beaucoup de monde à la conférence d’hier soir : 110 participants à la 3ème conférence de designers interactifs. Un grand merci et Benoît et à toute l’équipe de m’avoir laissé l’opportunité de m’exprimer à cette conférence aux côtés d’Anuhi Lou.

La salle de la conférence

Je suis ravi d’avoir pu parler et échanger sur un thème qui me tient à coeur et surtout devant une audience ayant des attentes et un niveau d’exigence élevés. Il faut dire qu’avec l’association des Designers Interactifs nous ne sommes pas dans une démarche d’évangélisation mais plutôt de vision prospective (en langage politique ils appellent ça l’excellence).

Pour celles et ceux qui n’ont pas pu se tasser dans la salle, voici le support de ma présentation : Les futurs défis des designers interactifs (format PDF, 2,5 Mo).

Vivement la prochaine édition (il parait qu’il va y avoir une surprise en mai…).

Vous êtes plutôt recherches ou expertise (ou les deux) ?

Je suis passé complètement à côté d’un très bon article publié par Dan Saffer d‘Adaptive Path : Research Is a Method, Not a Methodology.

L’auteur y expose son point de vue en matière de méthodologie de projet, et plus précisément sur l’utilisation de recherches et d’expertises. Selon ce dernier :

  • la qualité du résultat final n’est pas directement liée à la durée de la phase de recherche ;
  • 80% des enseignements d’une longue phase de recherche peuvent être anticipé par un expert.

Et ce dernier de citer les faits suivants : les équipes de Microsoft ont effectué une recherche de près de 2 ans avant d’accoucher de Vista alors que celles d’Apple n’en ont pas réalisé pour Mac OS X. Alors attention, je ne suis pas en train de critiquer le travail des équipes de Microsoft ou de comparer Vista à Mac OS X (pas de troll SVP), mais plutôt de vous expliquer pourquoi j’adhère à ce point de vue.

Dans mon quotidien professionnel, je suis persuadé que les méthodes de recherche (tri par carte, interviews qualitatifs…) peuvent apprendre beaucoup de chose (et notamment les lacunes d’un site web), mais qu’il est possible d’en déduire plus de 80 % en faisant appel à son expérience / expertise et à son bon sens.

Le message que je souhaite faire passer est que la phase de recherche ne doit pas nécessairement se faire en amont du projet. Le gros avantage des sites web et services en ligne c’est leur flexibilité. Il est ainsi plus productif (et plus rentable) de faire une refonte en se fondant sur le travail d’un expert puis d’affiner cette refonte avec des travaux de recherche après le lancement (eye-tracking, tests utilisateurs…) plutôt que l’inverse.

En règle générale je préconise l’approche suivante à mes clients :

  1. Compiler et exploiter les données-utilisateurs déjà recueillies (analyse des statistiques, épluchage des messages de réclamation, interview avec les équipes du centre d’appel…) ;
  2. Pratiquer une revue experte du site pour identifier les défauts et points bloquants ;
  3. Réaliser une étude concurrentielle pour nourrir une réflexion sur les choix de conception (le cahier d’exemples est mon instrument de travail favoris) ;
  4. Concevoir et réaliser la nouvelle version du site au sein d’une équipe réduite ;
  5. Lancer le site en le couplant avec un système de feed-back (et d’analyse de la performance) ;
  6. Conduire des études et recherches visant à affiner le travail de conception (tests auprès d’utilisateurs, eye-tracking…).

Cette démarche est de loin celle qui génère les meilleurs résultats en minimisant le temps et le budget. Pour avoir un point de vue similaire mais mieux argumenté, je vous recommande celui de Michael Carpentier : Recherche utilisateur vs expertise.

J’adorerais confronter mon point de vue avec vous, mais j’espère que cela ne va pas dégénérer dans les commentaires…

Une visite guidée pour votre site

J’adore les visites guidées. J’ai toujours trouvé que les demo tour (comme disent les américains) était un moyen très pratique (et ergonomique) de découvrir un site. Problème : ça reste quand même un peu compliqué à faire.

C’est là où le site Amberjack entre en scène avec une solution simple mais très efficace : Site Tour Creator.

Un exemple de visite guidée réalisée avec Amberjack

Dans les faits, c’est à peine plus compliqué que d’installer un widget (quelques lignes d’HTML et de javascript à insérer dans le code source). Voici ce que j’ai pu faire en à peine 5 minutes : Démarrer la visite guidée.

Je trouve cette solution très intéressante car simple à mettre en oeuvre et très légère. Et vous ?

Yahoo! lance une chaîne dédiée aux véhicules écologiques

C’est étrange, j’ai comme l’impression qu’il ne se passe pas une seule semaine sans que je parle de nouveautés lancées par Yahoo! ou Google…

Bon bref, toujours est-il que Yahoo! Cars vient de lancer une nouvelle chaîne verticale entièrement dédiée aux véhicules (à peu près) propres : Yahoo! Cars Green.

Ce qu’il y a de particulièrement intéressant avec cette nouvelle chaîne (de même qu’avec Yahoo! Food), c’est que la stratégie de Yahoo! se dévoile petit à petit :

  • une approche verticalisée pour mieux pénétrer des niches d’audiences ;
  • des critères de comparaison verticaux (le taux de pollution pour les véhicules écologiques, l’appréciation et la difficulté de réalisation pour les recettes de cuisine…) ;
  • une très légère adaptation de la charte graphique aux thèmes traités (du ciel bleu pour les véhicules écologiques, des couleurs gaies et chaudes pour le fooding…) ;
  • une intégration des services transversaux (vidéo, questions / réponses…) ;
  • une dynamique communautaire qui n’est jamais à plus d’1 clic de la page d’accueil ;
  • une expérience utilisateurs particulièrement soignée où l’on prend du plaisir à flâner d’une page à l’autre sans réellement chercher quelque chose de précis.

Bref, nous commençons à y voir beaucoup plus clair dans la stratégie de domination de Yahoo! qui est fondée sur les contenus verticaux et non sur des services gratuits comme Google.

Et vous, avez-vous le même sentiment ?

Devrait-on supprimer le second niveau de navigation ?

Voilà une question bien complexe à laquelle le site Column Two essaye courageusement d’apporter une réponse : Is left-hand navigation evil?

En ligne de mire : l’utilité réelle de la barre de navigation secondaire (traditionnellement à gauche de l’écran). Les arguments de l’auteur sont bons (maintenance, pollution visuelle, structuration…) et la solution proposée tout autant : éliminer les barre de navigation au profit d’une navigation entièrement contextuelle à l’aide de liens dans le corps de texte.

Cette solution est radicale, mais il faut reconnaître qu’elle se défend : A force de surcharger les menus de navigation haut et latéraux, les utilisateurs finissent par ne plus les remarquer. En fait le risque est que ces menus latéraux soient interprétés de façon inconsciente comme de la nuisance visuelle (au même titre que les bannières).

Une question bien complexe… que l’on pourrait éventuellement aborder lors de la Journée Mondiale de l’Utilisabilité (il me semble vous en avoir déjà parlé, non ?).