Nous sommes officiellement en 2022, et comme à chaque nouvelle année, chacun se lance dans l’énumération de bonnes résolutions. Comme 2021 a été une période trouble et que l’incertitude est toujours très forte, je vous propose une série de résolutions pour mieux vivre le numérique. Cela peut vous sembler superflu ou trivial, mais nous passons beaucoup trop de temps devant nos écrans pour prendre tout ça à la légère.

Avec les galettes de rois viennent les bonnes résolutions. C’est la tradition et personne n’y échappe. Tous les ans, nous avons ainsi droit à de nombreux conseils pour faire un régime, se mettre au sport, mieux dormir, prendre soin de ses proches, mieux tenir son budget, faire plus attention à la planète… Je laisse le soin aux médias traditionnels de vous abreuver avec tous ces poncifs.
Saviez-vous que si l’on tient compte des usages actuels, un citoyen français passera en moyenne 27 années, 7 mois et 9 jours de sa vie en ligne. Comprenez par là, qu’un Français passe en moyenne 8 h par jour à proximité directe d’un terminal connecté, donc si l’on multiplie ça pour 7 jours, 52 semaines et l’espérance de vie moyenne (82,7 ans), ça donne presque 28 ans, moins qu’en Espagne, mais plus qu’en Allemagne (cf. l’étude de NordVPN : Combien de temps de nos vies passons-nous en ligne ?). Avec autant de temps passé en ligne, il serait dommage de ne pas chercher à optimiser nos usages numériques.

Je ne suis pas un adepte des techniques de développement personnel ou des méthodes d’optimisation de la performance professionnelle, pourtant je suis bien placé pour constater que la très large majorité des utilisateurs que je croise ne se soucient pas du tout de la façon dont ils exploitent les outils ou supports numériques.
C’est en partant de ce constat que je vous propose une série de bonnes résolutions à adopter en 2022 pour optimiser vos usages numériques.
5 bonnes résolutions personnelles : sécurité, confidentialité, véracité, assiduité et sérénité
La toute première résolution que je vous recommande pour cette nouvelle année concerne la sécurisation de vos comptes et plus spécifiquement la gestion de vos mots de passe. Avec l’explosion du nombre de services en ligne et la généralisation des accès payants sur les sites de contenus, les utilisateurs n’ont jamais eu autant d’accès à gérer. Avec la professionnalisation du marché du hacking (The hacker-for-hire industry is now too big to fail) et la menace persistante d’usurpation d’identité, il est plus que temps pour vous d’investir dans un outil dédié. Vous pouvez pour cela utiliser les outils natifs des systèmes d’exploitation ou des navigateurs, sinon opter pour une solution indépendante : Les 10 meilleurs gestionnaires de mots de passe.
Ce qui est vrai pour la sécurité l’est également pour la confidentialité : vous pouvez continuer à vous plaindre et pester contre les méchants GAFAM… ou vous pouvez décider de prendre les choses en main et de vérifier les paramètres de confidentialité de votre smartphone ou de vos comptes (médias sociaux, services en ligne…). Pour cela, vous pouvez soit vous référer aux aides en ligne des différents éditeurs ou fabricants (Apple, Google, Facebook, Amazon, Microsoft…) ou faire des recherches ciblées pour trouver des articles explicatifs (ex : Paramètres de confidentialité Facebook : comment les régler).
Ce qui est vrai pour la sécurité et la confidentialité l’est également pour la désinformation : vous pouvez continuer à déplorer la prolifération des fake news et autres vérités alternatives… ou vous pouvez prendre un peu de temps pour vérifier systématiquement les informations sur lesquelles vous avez des doutes ou celles que vous vous apprêtez à partager. La vérification est d’autant plus importante en ce moment que l’on se laisse facilement séduire par ces théories les plus folles (4 français sur 10 sont complotistes) et que certains sont plus réceptifs que d’autres (Les 10-15 ans séduits par les thèses conspirationnistes). Je pense que le plus important est de ne jamais baisser sa vigilance, car les plus perfides profitent de la période de grandes incertitudes et sont prêts à exploiter tous les canaux numériques à leur disposition (Now in Your Inbox: Political Misinformation). Et là encore, il existe des techniques et astuces pour vérifier une information ou une source (Comment distinguer les complots : des faits avérés aux théories les plus folles ?), à commencer par cette histoire d’huître géante découverte dans le Finistère… 😋

Tous les coachs sportifs vous le diront : l’important n’est pas l’intensité, mais la régularité. Aussi, toutes les actions ou initiatives que vous allez mener en début d’année devront être répétées tous les trimestres pour pouvoir porter leurs fruits. Idéalement, ces bonnes résolutions devront devenir des habitudes, surtout dans un quotidien professionnel où l’on est littéralement scotché à son ordinateur toute la journée (nous en reparlerons plus bas dans l’article).
Enfin, je vous inviterai à ne pas céder à la panique ou au raz le bol et de considérer les outils et supports numériques non pas comme une fatalité / calamité, mais plutôt comme les facilitateurs d’un quotidien en perpétuelle accélération. Comprenez par là que les outils numériques sont grosso modo le seul levier à disposition de tous pour faire plus de choses avec moins de temps et de ressources (vous pouvez faire une formation en organisation personnelle, mais ça coûte). Pratiquer la “distanciation digitale” est le meilleur moyen de se désynchroniser avec la réalité de notre quotidien. L’important est donc non seulement d’apprendre à cohabiter avec les outils numériques (les accepter dans notre quotidien tout comme nous avons accepté les tracteurs et les marteaux), mais également à développer une relation harmonieuse et mutuellement profitable avec eux.
L’idée maitresse étant d’arrêter de pester (Les Français et leur confiance dans le numérique) et de faire en sorte qu’ils soient à notre service et non l’inverse : ne plus être un esclave des GAFA, mais un utilisateur conscient des outils numériques.

Tout ceci nous mène immanquablement à parler de nos usages professionnels.
5 bonnes résolutions professionnelles : Se discipliner, consolider, accepter et accompagner le changement, se projeter
De toutes les personnes que je peux croiser dans mon quotidien professionnel chez SYSK, c’est toujours la même rengaine : trop d’emails, trop de fichiers, trop de réunions. Puisque l’infobésité est devenue un problème de société (L’infobésité, une vraie menace pour l’environnement et pour les entreprises), il faut y remédier au niveau collectif (l’entreprise), mais également au niveau individuel : s’appliquer à soi-même une discipline pour ne pas être victime ou entretenir l’infobésité chez les autres.
Pour cela, il convient d’appliquer quelques règles de bons sens : appeler quelqu’un si c’est plus rapide que de faire des aller / retour par email, utiliser les outils en ligne plutôt que de créer de nouveaux fichiers sur son ordinateur et les répliquer sur ceux des autres, refuser les réunions auxquelles vous ne pensez pas apporter de valeur ajoutée… Vous l’avez compris, l’idée est bien de se débarrasser des vieilles habitudes / organisations pour libérer son esprit. Un peu comme le ferait Mari Kondō, mais avec les outils professionnels numériques (cf. What is the KonMari Method?).

Après avoir vérifié mes sources (hé oui, je m’applique la règle citée plus haut), je me rends compte que ça existe déjà : Behind the Scenes: ‘Joy at Work’.
La seconde résolution que je vous propose dans cet environnement en perpétuelle évolution est de consolider les acquis, c’est-à-dire de s’inscrire dans une dynamique d’apprentissage continue des usages numériques. Il n’est pas ici question d’apprendre à coder ou de s’auto-former pour devenir un expert en machine learning, car ceci relève de la formation traditionnelle (celle qui permet d’acquérir des compétences formelles). L’idée est plus d’instaurer une routine quotidienne pour développer la curiosité à travers l’apprentissage de raccourcis clavier, le test de nouvelles fonctionnalités, l’assimilation de nouvelles notions à travers de tutos… Encore une fois, l’important n’est pas ce que vous allez apprendre, mais le fait d’adopter une posture d’apprentissage continue.
Le pendant de l’apprentissage continu dans ce contexte d’évolution permanente est l’acceptation du changement. Avec l’accélération de l’adoption d’usages numériques, la montée en puissance de nouveaux usages (ex : finance décentralisée, métavers…) et le cadre général de la quatrième révolution industrielle, notre civilisation connait en ce moment des changements majeurs que personne ne peut ignorer, et dont la manifestation la plus flagrante dans le monde de l’entreprise est le travail à distance. Nous bénéficions maintenant d’un minimum de recul sur la crise sanitaire pour comprendre qu’il n’y aura plus de retour en arrière, nous devons nous adapter à une nouvelle réalité, et pour cela, il est essentiel d’accepter le changement plutôt que de la combattre, car c’est un combat perdu d’avance.
La démarche à entreprendre est assez proche, voire carrément inspirée de la “philosophie” de Mari Kondō pour faire le vide dans ses placards. Transposer dans le cadre de l’entreprise, ça pourrait donner : reconnaitre l’utilité des habitudes et méthodes que vous utilisiez dans un contexte pré-COVID et se convaincre qu’il faut en créer de nouvelles pour s’adapter à un nouveau quotidien professionnel. Il est important de ne pas sous-estimer cette phase d’acceptation, car la résistance aux changements liés au numérique est bien plus perfide qu’on ne le pense (De la faculté d’adaptation à la capacité d’acceptation des nouveaux usages numériques). Aussi, il pourrait être intéressant d’en discuter avec vos collègues ou votre supérieur pour pouvoir aboutir à une forme de consensus autour de la nécessité de changer l’organisation quotidienne pour l’adapter au travail à distance (qu’il soit permanent ou hybride).

Une fois acceptée l’idée du changement, il convient de transformer cela en une démarche pro-active de recherche et d’expérimentation de nouvelles méthodes ou outils de travail (Futur du travail : parler moins pour mieux collaborer et produire plus et Du fantasme de Robotic Process Automation au réalisme du Digital Process Optimization). Là encore, une discussion sérieuse avec vos collègues, voir un groupe de travail s’impose pour définir des axes d’amélioration et surtout ne pas se laisser enferme dans une démarche trop restrictive (Le travail hybride signe la fin du micro-management et le début de la supervision à distance).
Enfin, la dernière résolution que je vous recommande, dans la continuité des deux précédentes, est de se projeter dans l’avenir en prenant le temps de réfléchir aux nouveaux usages et prochains changements à courts termes (3 à 6 mois), moyens termes (1 à 2 ans) et longs termes (5 à 10 ans). Non, l’idée n’est pas de se positionner à l’avant-garde de la révolution quantique, mais encore une fois de travailler son ouverture d’esprit pour pouvoir faciliter l’acceptation du changement et s’inscrire dans une dynamique d’évolution / adaptation permanente. Pour cela, il est essentiel de travailler sa culture numérique pour anticiper (se renseigner sur les nouveaux usages, comprendre leurs enjeux… par exemple avec des publications comme celles de Gartner : 5 Impactful Technologies From the Gartner Emerging Technologies and Trends Impact Radar) et se préparer (se forger un avis et des convictions sur les prochains changements).

—
Voici donc 10 bonnes résolutions pour mieux vivre le numérique dans votre quotidien et vous préparer aux changements à venir.